Les clips de la semaine #127 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la première partie de la sélection numéro 127 des clips de la semaine.

Pi Ja Ma – Les questions (feat. Papa)

En ce moment, la vie est comme une pâquerette, quand on défait les pétals pour savoir combien on aime Pi Ja Ma, on tombe invariablement sur « à l’infini ». Une histoire qui trouve tout son sens à travers les singlesqu’elle nous dévoile en attendant la sortie de son second album, Seul sous ma frange, dont l’arrivée est actée pour le 20 mai.

Et cette semaine, l’amour grossit encore avec Les questions, un titre qu’elle partage avec … son Papa. Une douceur qui nous envahit le coeur, portée par un groove indolent et contagieux et un titre dans lequel Pauline dévoile des doutes, des questions et du « n’importe quoi » et qui trouvent leurs réponsens grâce au crooner Papa qui nous rappelle que oui le temps passe mais qu’il ne faut pas vraiment s’inquièter, que la vie suit son cours et que tout existe pour le mieux puisque même avec l’âge, on continue d’aimer, de ne rien comprendre et de dire « n’importe quoi ».

Pour accompagner le morceau, Pi Ja Ma nous offre une lyrics vidéo animée absolument géniale qu’elle a dessinée elle même et dans laquelle son Papa se tansforme en gros ours rassurant qui brûle les planches.

On a pris rendez vous avec Pi Ja Ma la semaine prochaine pour une interview et ça tombe bien, on a plein de choses à lui dire.

Awir Leon – Atlantis

On se raconte tous des histoires et on en écoute tout autant. Mais la vérité existe t’elle vraiment ? Ou est elle déformée par ceux qui l’écoute autant que ceux qui la raconte. Le monde est il une étrange mythologie, ou la réalité varie, les choses deviennent des frontières un peu floues, où tout est vrai et faux à la fois.

Prenant l’idée d’Atlantis, Awir Leon s’interroge sur notre rapport au vrai, sur les histoires qui ont fondé notre jeunesse autant que le monde moderne. En prenant le partie un peu « science-fictionnel » d’un être traversant le temps et l’espace, il nous entraine dans une épopée, guidée autant par ses questionnements que par un gros son de 808. Jamais manichéen, Awir Leon continue de nous offrir une vision, une pensée qu’il transmet le tout accompagnée d’une production assez dingue, inspirée autant par le cinéma que par des sonorités modernes et anciennes.

Pour accompagner le titre, il s’entoure de sa dream team avec 3615JKid,Floyd Shakim et Dddxie pour une session live de haute volée.

Toujours en tournée avec Woodkid, on espère retrouver l’artiste en headline à la rentrée avec, pourquoi pas, un nouvel album sous le bras.

Charlotte Fever – Pampa

Ce mercredi, le duo francophone le plus solaire du moment à encore fait fuir les nuages à l’occasion de la sortie d’un clip caniculaire. En effet, les aventuriers de la Pop Charlotte Fever ont récemment dévoilé un nouveau single, Pampa, ode à l’amour pleine de candeur et toute en fleurs.

Poursuivant son épopée tropicale, le duo nous emmène cette fois dans la pampa, à la rencontre d’un couple éprit par la moiteur de l’amour passionné sur le point de ne faire plus qu’un pour la première fois. Morceau au groove affriolant, on retrouve toute la douceur Pop de Charlotte Fever comme on l’a toujours aimée, succulente et suave, légère et allègre.

Côté clip, c’est dans un fleurissement de couleurs pastelles que l’on retrouve les protagonistes de cette joyeuse histoire d’amour. Bellaux dans leur petit décors DIY chatoyant, Anna Pech de Laclause et Guillaume Woodward offrent une interprétation ravissante, entourés de petits accessoires qui viennent habilement imager ce qui ne se montre pas sur YouTube. Un bon moment de douceur dans un cocon à la sensualité espiègle.

Aprile – Plan B

Les musiciens le sauront : le milieu de la musique est ingrat. Beaucoup de travail pour parfois peu de résultats, même si on fait tout bien. Alors on remet le bleu de chauffe, et on repart pour un tour quitte à changer d’esthétique, de projet. En quelque sorte, on passe au Plan B, ou C, ou D…

C’est ce que nous explique Aprile dans ce titre qui annonçait cette semaine la sortie de son premier album From Heaven. Ça nous donne l’occasion de l’entendre en Français alors qu’on était habitués à l’Anglais avec lui, petite surprise mais qui marche fort bien avec son esthétique électro pop qu’on savoure toujours beaucoup à la rédaction.

À l’écran, une dualité qui résume bien la comparaison perpétuelle qu’on subit en tant qu’artiste (qu’elle vienne de soi-même ou des autres), mais aussi les dilemmes cornéliens que l’on peut rencontrer et les heures que l’on peut perdre à faire un choix que personne ne remarquera mais que l’on imagine crucial. On souhaite beaucoup de succès à Aprile avec ce premier album !

Coline Rio – Horizon

Nous partions à sa rencontre il y a quelques jours à La Rochelle lors de sa semaine de coaching au Chantier des Francofolies, Coline Rio a dévoilé en fin de semaine son premier single Horizon, accompagné d’un clip. Écrit pendant le confinement pour exprimer ce qu’elle ressentait, entre vide et vertige, Coline met en images son texte à travers son clip. Nous la découvrons en noir et blanc, enveloppée et sortant doucement de son cocon. S’ensuit rapidement, un retour à la couleur. Coline s’exprimer via la danse, tel un retour à la vie, enfin. Une chose est certaine, nous avons hâte de découvrir la suite de cet EP qui sortira le 17 juin prochain.

Alice Lewis – Bulle

Il est des retrouvailles qui font plaisir. Quatre années nous séparent de son dernier album Imposture, une absence juste entrecoupée par un titre aérien Opéra Drogue publié en novembre 2020, aujourd’hui Alice Lewis nous revient avec un nouveau titre Bulle. Une fois encore, elle réussit à nous emporter dans son univers si singulier, particulier, empreint de mystères et de poésie.

« Pendant le confinement en 2020 un ami me donnait un mot par semaine à partir duquel je devais écrire une chanson… et c’est ainsi que j’ai composé Bulle. ». La ligne musicale se pose comme une respiration faite d’inspirations et d’expirations nourries par ces pensées juxtaposées. Elle constitue un écrin capitonnant à la voix claire et délicate d’Alice Lewis.

Dans la vidéo illustrant Bulle ; les réalisateurs, Barnabé Fontaine et Jean-Christophe Huc, s’amusent en jouant sur les apparences, à nous faire perdre nos repères. Nous sommes immergés dans un fluide dont on ne sait s’il est composé d’eau, d’air ou même d’éther. Les images se répondent en échos, rassurantes par moment, angoissantes à d’autres. Bienvenue dans le pays des mystères d’Alice Lewis.  

Supernova – Ulysse

Supernova annonce son nouvel (et deuxième EP) Amours Crépuscules à paraître fin mai avec la publication d’un deuxième extrait. Nous quittons Vol de Nuit et son ambiance nocturne d’une métropole pour s’égarer avec Ulysse sous le soleil et les embruns salés de la mer Méditerranée. Si le décor n’est plus le même, il est encore question d’errances. Ulysse, sujet de la chanson de Supernova, est bien celui dont Homère a relaté l’Odyssée. Mais l’épopée héroïque est relue et avec un autre prisme. Celui d’un personnage qui utiliserait son prétendu périple pour se dérober face à ses responsabilités et ses devoirs afin de continuer une quête hédonique de la vie. « Ce vieux renard rusé – Prend tout son temps pour s’amuser (c’est abusé) – Il sait pourtant qu’on l’attend ».

Tournée sous le soleil napolitain, la vidéo d’Ulysse illustre avec humour et joie de vivre cette nonchalance que Supernova fait porter au héros grec. Et si le fait de vouloir profiter des petits plaisirs de la vie n’était pas le début de la sagesse. Avec la trace de la mousse de lait sur le nez après avoir dégusté un capuccino, on ne peut qu’y adhérer.

 Norma – A Place Where I Belong

Si le premier extrait de Hell.O.V.E., son deuxième album à paraître mi-mai, Crocodile Tears (Think It Over) nous emporte dans une ambiance baroque à la Barry Lyndon. Pour A Place Where I Belong, Norma nous propose un noir et blanc intimiste tel qu’on peut le trouver dans les films de Jim Jarmush comme Down By Law ou encore Dead Man. Il s’agit du noir et blanc d’une errance vers un monde auquel on aspire. Un chemin que l’on suit chargé des souvenirs que l’on conserve précieusement. A Place Where I Belong, se découvre tel qu’elle est, une ballade sans artifices qui nous touche directement. Mais simple ne veut pas dire simpliste. En allant à l’essentiel, elle exhale cette sincérité propre à Norma. Elle porte, en elle, quelque chose d’authentique, dans sa façon d’être et de chanter. Sans faux-semblant, une attitude Rock’n’roll dans le sens pur du terme. 

Two Faces – Ghost Inside

On en découvre un peu plus sur le prochain disque de Two Faces (qui devrait arriver en gare à l’automne) puisqu’ils nous ont cette semaine dévoilé un magnifique nouvel extrait portant le nom de Ghost Inside. Accompagné d’un superbe clip réalisé par leurs soins en collaboration avec Marie-Laure Blanchot à la direction photographique, Ghost Inside vise à nous rapprocher de l’ombre qui nous habite et que l’on essaie souvent tant bien que mal d’éviter. Dans ce grand appartement, les deux frères d’âme se cherchent dans des corridors solitaires et finissent par se ré-apprivoiser : cette rencontre avec le fantôme délaissé, c’est le retour d’une part de beauté oubliée, c’est une douce harmonie retrouvée. Avec Ghost Inside, Two Faces continuent d’avancer via un chemin très prometteur et confirment qu’ils ne veulent que du bien à nos yeux et nos oreilles. 

Gemen – Satan 2

Après avoir dévoilé la première partie de son projet STELE, le lyonnais Gemen continue de dévoiler son univers au travers du clip d’un nouveau single, SATAN 2. Attentif et entouré par des artistes inspirés par les nouvelles sonorités auquel le rap touche, il livre une musique très actuelle à laquelle il tente d’imposer sa singularité. C’est accompagné d’un flow DMV maîtrisé et d’une instrumentale frénétique signée Efel et E1even qu’il performe dans un clip réalisé par Théophile Chauffrut.

Une ouverture visuelle à son lifestyle fait de prise de micro et de soirées avec son entourage, d’ailleurs présent dans ce clip. Ayant trouvé sa manière de se raconter, il enchaîne les phases avec fulgurance, témoignant également son envie de s’inscrire dans la durée dans ce nouveau chaudron bouillant qu’est la scène rap actuelle. 

« J’crois bien que j’suis ready pour aller faire la guerre en UkraineEt c’est nous on est up next c’est nous qu’ils craignent » 

Lolo Zouaï – Give Me a Kiss

Toujours aussi envoutante, Lolo Zouaï revient dans un registre plus sombre et hypnotique que le banger hyperpop et coloré Galipette sorti précédemment. Give Me a Kiss confirme la versalité d’une artiste toujours aussi à l’aise avec les codes de son époque.

Réalisé par Loris Russier, le visuel met en scène une Lolo lancinante, rythmée par une production minimaliste, elle évolue seule, entourée de plexiglas qui verront éclore des papillons. Un visuel onirique qui se prête à merveille avec la manière dont l’artiste joue de sa voix. L’utilisation du noir et du rose renforce le sentiment d’intimité installé par la musicalité du morceau mais aussi par les paroles de la chanteuse qui se livre sur une relation amoureuse sans filtre. 

« Blurring our vision
We’re on a mission
How many times can we fuck in the kitchen?
Woke up, the sun just set Who cares?
Watch me instead Missed so many texts
My friends think I’m dead
So what if they’re upset? »

Peu importe le terrain, Lolo Zouaï arrive toujours à y emmener ses plus fidèles supporters grâce à un charisme débordant et une maîtrise des différentes sonorités. 

beabadoobee – see you soon

Le vent en poupe et dans les cheveux, beabadoobee livre un nouveau clip accompagnant un nouveau single intitulé see you soon. Filmé au plus près du visage de la chanteuse, le clip d’Alexandra Lesse et Luke Casey suit la jeune chanteuse dans une balade à vélo en pleine nature. Dans un sobre noir et blanc, beabadoobee joue sur un double message pour parler à la fois de ses craintes et tout mais aussi un brillant story-telling sur un trip aux champignons. Son grain de voix couplé à une composition indie ancre encore plus ce côté psychédélique que le montage n’omet pas non plus. Comme lors d’une montée de drogue, le morceau monte progressivement en intensité avant de se clôturer avec grâce. 

Marie-Flore – Je sais qu’il est tard

Marie-Flore nous parle d’un coup de foudre en un regard. Comme si l’on connaissait déjà la personne que l’on vient de rencontrer, d’aimer. Cette chanson est ponctuée d’une question qui tourne en boucle : “Je voulais juste savoir, Peut-on s’aimer en un regard ? Car sauf erreur de ma part, J’aimerais beaucoup te revoir.”

L’âme du morceau s’incarne en des schémas répétitifs. Les paroles se répètent, s’enchaînent, comme des pensées entêtées. Des pensées d’amour, de passion et de sentiments naissants. Cet aspect se retrouve dans la musique. Il y a un motif au piano qui se répète de manière suave, sensuelle, mais tout à fait mélancolique.

Une mélodie qui porte la voix de Marie-Flore. De plus, cette idée de répétition est reprise dans le clip pensé par l’artiste et réalisé par Ben Berzerker. Au travers du clip de Je sais qu’il est tard, on aperçoit la chanteuse au téléphone. Les plans, les univers et les atmosphères se succèdent au fil d’une pellicule qui défile.

Grand Hall – Les promesses de l’aube

C’est sous des airs de western, que Grand Hall revient avec un nouveau morceau intitulé Les Promesses de l’aube. Les riffs de guitare sont en tension, en surchauffe. Il y a une atmosphère digne d’un duel en plein désert du far west. Et cela fait sens lorsque l’on sait que le clip se passe dans un désert ocre, rempli de cactus. L’image est animée par Sébastien Airola. On y aperçoit une bougie, comme symbolisant la flamme de l’amour. Cette bougie parvient à trouver son miroir, une dame bougie dont la flamme s’éteint peu à peu… Jusqu’à ce que le couple s’entraide et rallume la flamme qui les unis.