Les clips de la semaine #121 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 121 des clips de la semaine.

Cléa Vincent – Xela

Pour accompagner la sortie du troisième opus de sa série d’EP Tropi-Cléa, Cléa Vincent nous partage son titre Xela mis en image par la talentueuse Leslie Lynch. Ce triptyque forme une parenthèse enchantée qui nous transporte en quelques chansons dans un univers musical créé parallèlement à ses albums. Un monde constitué des bribes de souvenirs de la tournée qu’elle a effectuée en 2017 en Amérique Centrale.

Des réminiscences qui surgissent comme se forment les bulles de Champagne le long des parois des flûtes. Car si Xela (à prononcer shéla) est l’autre nom de la ville de Quetzaltenango que l’on avait découverte dans son titre Recuerdo, Xela incarne aussi l’esprit de nos fêtes si futiles mais si nécessaires « Chaque soir – Ton courant nous fait dériver – Alors on continue à danser – En toute clandestinité ».

Les images rythmées par le tempo d’une bossa nova nous transportent – en passant une porte – dans l’illusion d’un bal où le rêve et les phantasmes s’entremêlent de manière surréaliste. Entre ombre et lumières, les costumes abracadabrantesques brillent de tous leurs éclats et leurs couleurs chatoyantes. Les corps ondulent doucement portés par la sensibilité d’une nostalgie joyeuse, celle des souvenirs qui seront à jamais enchantés.     

Restez dans cette ambiance si douillette en découvrant les autres titres de son Tropi-Cléa 3, et en partageant de nouveaux moments avec elle sur scène. Elle sera le 27 avril au New Morning. On y sera, c’est certain !

Clara Luciani – Amour toujours

Clara Luciani revient en grande prêtresse de l’amour dans son deuxième clip Amour Toujours. Habituée à soigner ses clips, elle revient avec un scénario de quatre minutes avec en guest la grande Rossy de Palma, rien que ça, qui ouvre la vidéo. L’actrice Espagnol y incarne une diseuse de bonne aventure et animatrice censée rabibocher les couples endormis. Tous ces personnages sont sur un plateau télé vintage comme on en fait plus. Clara Luciani assiste Rossy de Palma avec son regard malicieux mais aussi un petit air gaffeuse qu’on lui connaît et qui va faire que tout ne se déroule pas comme prévu… Mais comme toujours le hasard fera bien les choses. Issu de son dernier album Coeur, Amour Toujours donne très envie de se trémousser et d’aller voir la chanteuse actuellement en tournée.

Papooz – Twilight Of Your Mind

Ca y est, le très attendu troisième album de Papooz est sorti, il se nomme None Of This Matters Now et il est tout ce que l’on attendait du duo.

Pour fêter ça, Ulysse et Armand nous offre une petite sucrerie avec le clip de Twilight of Yout Mind, un morceau solaire porté par une guitare indolente et la voix chaleureuse et douce de Armand. Un morceau qui sent bon le printemps, l’herbe fraiche et le soleil qui revient.

Pour l’accompagner, Joseph Bird nous offre un clip onirique, une plongée dans la tête du chanteur de Papooz où l’on croise des personnes qui marchent dans son esprit, comme si elles activaient une machine étrange ou le souvenir d’une personne qui est malheureusement partie. Une vidéo mystérieuse et attirante qui colle bien à la musique des deux garçons.

Bonheur supplémentaire, on a eu la chance de rencontre les Papooz, on vous donne rendez vous mardi pour découvrir notre entretien.

TOUKAN TOUKÄN – Deux Êtres à Part

Un peu plus d’amour s’il vous plait ? Cela tombe bien, Toukan Toukän revient. Le duo nous propose un nouveau morceau au titre simple et évident : Deux Êtres à Part. Une pop song sucrée juste ce qu’il faut pour nous raconter l’amour simple, celui sans faux semblant, sans parure, sans mensonges. Une chanson qui rappelle qu’on n’est jamais aussi bien que lorsque l’on s’autorise à être soi même avec celui qu’on s’aime.

Polérik Rouvière et Florent Livet mettent en images le titre et transportent sur péllicule toute la douceur et la poésie du duo. On se retrouve donc dans ce que le monde devrait être : un endroit hors du temps, plein de couleurs, de jeux et où l’on peut s’amuser, sourire et rencontrer l’amour, le vrai.

C’est ce qui se passe ici avec une rencontre improbable, drôle et géniale entre deux êtres à part, qui peuvent enfin vivre et sourire sans se soucier du monde autour.

Après tout, que demander de plus ?

Arcade Fire – The Lightning I, II

Voici un grand retour qui fait du baume au cœur. Les canadiens de Arcade Fire dévoilent une nouvelle vidéo depuis leur dernier album Everything Now, il y a déjà 5 ans !

The Lightning I, II se présente comme une chanson en deux parties qui témoignent des expériences vécues sur ces deux dernières années du groupe : que cela soit la pandémie, les protestations, les élections et plus globalement les tensions à travers le monde. La vidéo débute par un jingle cinématographique (on sait que le groupe aime inventer de fausses marques. Les premières notes harmonieuses met en valeur toute la panoplie instrumentale du groupe et donnent quelques grains de couleurs à ces images en noir et blanc. Installé au milieu d’une rue, le groupe joue une ballade qui porte sur nos angoisses personnelles, en particulier de l’abandon. L’outro est magistrale et mélodieux grâce à la voix toujours aussi sublime de Régine Chassagne. Le groupe lâche les ballons quand l’ouragan fait son apparition, cassant brutalement le rythme du titre, devenant plus effréné et vif. La batterie prend une place majeure sur le synthé contrairement aux derniers albums. Arcade Fire insuffle de nouveau un espoir jovial et réunificateur. La fin est emballante et donne de belles promesses à leur futur sixième album, composé de sept titres et qui sortira dès cette année !

La Jungle – Du sang du singe

La Jungle, duo belge clippe un nouvel extrait de l’album Fall Off The Apex, pour notre plus grand bonheur. Réalisé par Alex Orma et produit par CZAR, Du sang du singe nous propulse en moins de cinq minutes dans un monde en proie à un virus un brin étonnant…

Un homme (le guitariste, Mathieu) est pris d’une quinte de toux. Son salon commence à tourner au fur et à mesure que sa détresse se fait ressentir. Va-t’il se transformer en zombie ? Cracher du sang ? Rien de tout cela, non. Tout à coup, ses épaules tressautent, ses mains s’agitent. Et la musique retentit… Le voilà contraint de danser, se déhancher, à la limite du soutenable. Il est très vite rejoint par d’autres âmes possédées avec qui il arpente les rues. Entourés de danseurs professionnels, La Jungle construit un clip à la hauteur de leur talent : étonnant, amusant, provoquant. Le tout dans une atmosphère anxiogène enveloppée de teintes sépia.

Un homme penché à sa fenêtre regarde ces énergumènes tandis qu’on perçoit en fond sonore un présentateur de télévision parler d’un « virus qui ravage la ville : la peste dansante ». Les malades affluent à l’hôpital, attachés à des chaises en attente de diagnostic. L’un deux est pris en charge par un médecin, qui n’est autre que Rémy le deuxième membre du groupe. Les sujets sont difficilement maîtrisables et ne semblent écouter que Du sang, du singe. La batterie en fond ne s’arrête jamais tandis que la voix de Mathieu apparaît, à travers des loops qui s’enchainent.

Ceux qui essaient de fuir la ville n’y parviennent pas et se retrouvent eux aussi contraints à sautiller. Le médecin lui-même se retrouve à marteler le dos de son patient avec ses baguettes. Il n’y a aucune issue possible. Il faut danser, danser, danser. Mathieu envoie des effets, mêlés à des onomatopées singulières tandis que Rémy est inépuisable. Séquences répétitives, gestes saccadés, rythmes hypnotiques, La Jungle est une expérience à vivre en live au moins une fois. Et vous avez de la chance, ils sont en concert quasiment 7j/7 au quatre coins de France et de Belgique. Ils se produiront d’ailleurs le 26 mars à La Maroquinerie, en compagnie d’Heimat. A ne rater sous aucun prétexte.

Ronnie’s Visit – Here Comes The Time

Ronnie’s Visit nous fait découvrir avec le clip Here Comes The Time une autre facette de son univers. Cette vidéo, réalisée par Fred Margueron et Simon Freger est inspirée du film Les frissons de l’angoisse de Dario Argento (1975), où un pianiste de jazz américain devient le témoin d’un meurtre et va mener l’enquête pour retrouver l’assassin.

Entre onirisme et noirceur, la caméra navigue ici entre de petits objets repérés en gros plan : une boîte à musique en forme de manège, un ciseau en or, un coffre à bijoux, des billes. Des reflets se créent sur ces surfaces immaculées, qui seraient peut-être des pièces à conviction. Tout à coup, une main se saisit d’un tube de rouge à lèvres resté ouvert et nous distinguons dans le plan d’après la bouche maquillée d’un homme. Filmé au plus près, nous percevons tous les détails de son visage : sa peau rasée, ses dents blanches, le rouge à lèvres qui dépasse légèrement. Le refrain est entonné, mélodie doucereuse qui s’égrène délicatement. « Wake me up when all this will be over… »

Puis la caméra continue son voyage et nous dévoile de nouveaux objets avant de révéler finalement la figure du chanteur. Tandis que le couplet s’installe, l’écran se fragmente et décompose la tête de Ronnie’s Visit, ajoutant au clip une touche d’étrangeté. Le tableau final place le musicien sur la scène, parmi tous ces accessoires découverts auparavant, dans un mélange d’épouvante et de passion.

Avec Here Comes The Time, Ronnie’s Visitnous captive et nous emporte au sein de son royaume où nous sommes tous invités à prendre place. Un doux morceau accompagné avec brio par Gala Daragon à la harpe.

Moderat – Easy Prey

Le trio berlinois Moderat est enfin de retour après six ans d’absence ! L’occasion rêvée de présenter leur nouveau clip Easy Prey, extrait de l’album MORE D4TA prévu le 13 mai prochain.

Réalisé par Cyprien Clément Delmas, photographe français renommé, les musiciens interrogent ici la place et l’importance du numérique dans notre société actuelle, en filmant l’intérieur d’un gigantesque data center. La voix mélancolique de Sascha Ring mène le morceau, guidé à l’écran par un agent de sécurité dont on suit le quotidien. L’ennui, les données collectées en permanence et la colère, l’envie de tout déconnecter. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, tandis qu’en fond, le monde explose. Les synthétiseurs traversent de part et d’autre le titre pour un aspect glitchy, métallisé. Easy Prey nous parle de la relation entre l’amour et l’indépendance et comment nous devenons vulnérables lorsque l’équilibre entre les deux est remis en question.

Un morceau où l’électronique et le numérique ne forment qu’un, pour un album à venir qui s’annonce prometteur.

Archive – We Are The Same

Pour patienter jusqu’à leur retour dans les bacs le 8 avril prochain avec le très attendu Call To Arms & Angels, Archive frappe fort. Cette semaine est parue le 4e single, We Are The Same, au clip crépusculaire et inquiétant dont la narrativité s’inscrit pleinement dans celle de l’album, qui met en mots la pandémie mondiale et l’émoussement de nos libertés. Réalisé par James Mellowes, on suit une (ou deux ?) jeune femme, tantôt brune tantôt blonde, semblant fuir quelque chose – mais est-ce seulement possible de jamais se soustraire à sa vie ? – et sillonnant la nuit à bord d’une voiture jetée sur les routes à grande vitesse.

Jules Jaconelli – Quand même feat. Deborah Leclercq

Jules Jaconelli s’associe à Deborah Leclercq pour nous proposer un clip frais et disco sur nos antagonismes et nos petits arrangements avec la vérité. Le ton est léger et traite sans chichi de vastes questions existentielles, posant un regard acide sur nos sociétés ultra productivistes où règne l’individualisme – « On fait du sport / meurt quand même »… Réalisé par Elsa Leviant, d’esthétique ultra léchée en lumières tamisées, on suit captivés les scénettes de la vie quotidienne d’un appartement ultra rétro, abritant deux protagonistes pas à un paradoxe près. Un clip de l’été, en somme…

Solal Roubine – On oublie tout

Solal Roubine signe avec On oublie tout un clip à l’humour grinçant nous rappelant que les possessions ne sont qu’éléments matériels négligeables – sauf les guitares électriques, pas touche aux guitares électriques. Entre un huissier de justice au bord de la crise de nerfs et deux déménageurs peu coopératifs et un peu craspingues, Solal se débat dans le décor d’un appartement délicieusement 70’s (mais de plus en plus dépouillé) avec ses cas de conscience et une résignation qu’on voit poindre à l’heure de l’apéro… Du flegme comme philosophie de vie.

Bernard Lavilliers – Qui a tué Davey Moore ? ft. Eric Cantona, Hervé, Izïa, Gaëtan Roussel

Au milieu de l’album de Bernard Lavilliers, il y avait ce morceau étrange, cinématographique comme on l’aime. Un western, un polar, une histoire à voix multiples qu’il partageait avec Eric Cantona, Hervé, Izïa et Gaëtan Roussel.

Un grand moment de moins de 3 minutes qui nous entraine au cœur d’une énigme, d’un moment de l’histoire de la boxe mondiale : le décès de Davey Moore et une reprise enlevée de Bob Dylan.

Mais alors, Qui a tué Davey Moore ? On ne le sait pas vraiment, mais tous les accusés passent sur le banc : le manager, le journaliste, la foule, l’arbitre, tous ont un point de vue, tous ont une justification. On regarde alors ce mini-film sans réponse avec un sourire aux lèvres, au fond tous sont coupables mais personne ne l’admettra jamais.

Alors on laisse le mystère là où il est en attendant de retrouver Bernard Lavilliers sur scène.

Arcade Fire – The Lightning I, II

Vous le savez déjà, La Face B regorge d’aficionados d’indie rock. Parmi les groupes pionniers de ce genre, on y retrouve d’ailleurs Arcade Fire dont nous sommes particulièrement fanatiques ici.

Cela faisait déjà près de cinq ans que nos canadiens préférés n’avaient rien sorti, une attente qui a pris fin il y a quelques jours avec leur tant attendu retour marqué par le splendide The Lightning I, II.

Majestueux en tout point, The Lightning I, II nous plaît et ce, sans surprise puisqu’il nous rappelle les débuts du groupe à l’époque Funeral ou encore The Suburbs et donc quelques unes de leurs sonorités signatures. Dynamique, grandiose et porteur d’espoir, ce morceau est une prise de conscience de ces instants où même lorsque nous avons fait tout notre possible, il est impossible de gagner.

WE, sixième album d’Arcade Fire, sortira le 6 mai prochain et se divisera en deux parties allant de l’ombre vers la lumière et de la solitude au collectif. Et on espère que d’ici cette sortie, le groupe annoncera un voire plusieurs passages au sein de l’hexagone car cinq années sans pouvoir hurler « We’re just a million little god’s causin’ rain storms / Turnin’ every good thing to rust » à l’unisson, c’est affreusement long.

Kids Return – Forever

Il y a près d’une semaine, les fabuleux membres de Kids Return dévoilaient un nouveau single intitulé Forever et issu d’un premier album à paraître à l’automne prochain.

On se souvient encore de notre rencontre (à lire ici) où ces derniers défendaient avec ferveur vouloir créer une musique à travers laquelle les émotions existent. Et il faut avouer qu’ils n’ont jamais faillit à cette mission, tant ce nouveau morceau défend avec brio cette volonté de faire de leurs compositions quelque chose de spécial.

Une session live réalisée par leur fidèle compère Tara-Jay Bangalter a d’ailleurs été dévoilée récemment et où l’on retrouve Adrien et Clément entourés de jeunes choristes chantant cette ballade pop rêveuse.

Et si vous voulez jouez les choristes à votre tour c’est possible car ils joueront à La Maroquinerie le 17 mai. Ne tardez donc pas à prendre vos places !