Les clips de la semaine #113 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 113 des clips de la semaine.

Teenage Bed x Trainfantome – Undoing

Chez Teenage Bed, la musique semble, et c’est tant mieux, se vivre avec les autres. Après San Carol, un projet franco-américain nommé Party Foul, Nathan est de retour cette semaine avec un nouveau titre, cette fois-ci en compagnie de Trainfantome.

Comme toujours, on retrouve avec l’artiste ce minimalisme DIY qui nous touche énormément. Pas besoin d’en faire des caisses pour que les émotions affluent, la preuve une nouvelle fois avec ce superbe Undoing, chanson de potes à la fois nostalgique et positive. Les voix se mêlent comme une évidence et on regarde le monde venir sans trop se poser de questions, en se disant que de toute façon, tout finira par aller.

Pour accompagner le morceau, c’est une nouvelle fois à Léa MKL que la tâche incombe de créer une vidéo. Et là aussi, c’est toute la simplicité de son trait de dessin qui nous touche. Elle nous raconte en douceur une journée vécue avec Teenage Bed pour tenter de créer le clip. Un projet méta, tendre et sincère qui joue sur le réel et sur le temps qui passe lui aussi. Parfait pour un dimanche après-midi qui décline.

Melody’s Echo Chamber – Looking Backward

Cette année, bon nombre de nos artistes préférés s’apprêtent à faire leur grand retour (Arctic Monkeys, Fishbach, Jack White…). Parmi eux, on peut y ajouter le nom de Melody Prochet alias Melody’s Echo Chamber. Quatre ans après son magnificent deuxième album Bon Voyage, l’artiste annonce la tant attendue sortie d’un troisième disque prévu pour le 29 avril prochain. Et quelle joie immense que d’apprendre cette nouvelle !

Pour l’occasion, Melody’s Echo Chamber a dévoilé un single, Looking Backward, où on y retrouve cette voix enchanteresse, délicate accompagnée de ces synthés étincelants, doux et de cette batterie, cette basse signatures.

Pour illustrer cette sortie, l’artiste s’est associée à Hyoton Paik laquelle a mis en images l’aventure d’une méta-femme caméléon à destination de l’inconnu mais où tout semble déjà plus apaisant, plus calme que dans notre réalité.

Et c’est ainsi que Melody’s Echo Chamber marque son retour de la meilleure façon qui soit, accompagné d’un morceau que l’on s’autorise à qualifier d’excellent en tout point. Welcome back !

Hoorsees – Week-end at Bernie’s

Pour signifier son retour le quatuor parisien Hoorsees a misé sur le clip de Week-end at Bernie’s, une vidéo mêlant amour du sport, voiturette, cigares XXL, et déclamation sincère et inspirée pour le buddy movie du même nom. Ici, comme perdu au beau milieu de ce terrain de golf saumurois, le groupe évolue tout à la fois avec cette nonchalance, que l’on retrouvait déjà sur leur premier album, et une vigueur certaine qui vient un peu plus propulser leur musique. Une composition qui s’appuie sur des bases très pop, pour gagner progressivement en teneur et atteindre cette intensité rock ; un savant alliage qui vient souligner l’esthétique de leur sortie à venir, A Superior Athlete. Rendez-vous le 22 avril prochain pour découvrir ce second album chez Howlin’ Banana et Kanine Records !

Futuro Pelo – Tango (feat. Mila Stahly)

Vous prendrez bien une petite dose de folie douce pour égayer votre fin de semaine ? Cela tombe bien, Futuro Pelo est là pour vous !

De retour avec un nouvel EP intitulé Tango, Benjamin Sportès en profite pour délivrer un clip au titre de l’album éponyme qu’il partage avec Mila Stahly (présente aussi sur deux autres titres de Tango). On retrouve toute la recette parfaite de l’artiste : un titre bondissant, joyeux, positif à l’extrême porté par des chœurs généreux et un groove organique qui nous fait bouger les pieds, notamment grâce à son superbe solo d’harmonica.

Visuellement, Maison Croco transporte le petit monde, jusqu’ici animé, de Futuro Pelo dans le réel. C’est donc un univers coloré, rempli de créature étranges, de grandes bouches chantantes, de squelettes et d’instruments qui crachent des couleurs qui s’offrent à nos yeux pour notre plus grand plaisir. Un univers coloré dans lequel on a envie de plonger, histoire de danser un bon Tango.

Animal Collective – Strung With Everything

Et si l’emblématique groupe de Baltimore revenait aux sources de Strawberry Jam et Merriweather Post-Pavillon ? En tout cas, tout laisse à croire que leur intention se dirige vers ce sens avec la sortie du nouvel extrait Strung With Everything de leur prochain album Time Skiffs. Le clip très vivement coloré, réalisé tout en collage par Abby Portner, met en valeur le thème de la destruction de l’environnement.

Les sonorités angoissantes fusionnent avec ces dessins qui s’évaporent. Les cris de Lennox dans le dernier tiers du titre résonnent comme une un appel d’aide désespéré malgré quelques notes d’optimise. On retrouvera prochainement Animal Collective en concert en France : d’abord au Grand Mix de Tourcoing le 12 novembre puis au Trabendo le 14 novembre à Paris.

Jenny Hval – Year of Love 

Jehnny Hval nous avait habitué à des albums conceptuels cryptiques denses et souvent jugés “difficile d’accès”. Mais avec Year of Love, son nouveau single, la musicienne norvégienne réalise un des morceaux les plus “pop” à ce jour. Une chanson aérienne qui parle de son mariage et d’une demande en mariage qui a eu lieu lorsqu’elle chantait.

Le clip réalisé par Jenny Berger MyhreAnnie Bielski and Jenny Hval montre des structures artistiques en plein milieu d’un désert en VR. En plus de nous présenter des lieux imaginaires entre rêve et hallucination, Jenny Hvalse place en tant que penseuse, artiste et actrice de ce monde qui combine “des choses célestes et des choses ordinaires”… 

Hâte de découvrir les autres morceaux qui composeront Classic Objects ! L’album est prévu pour le 11/03. 

Murgida – Bodeguita

Adrian Murgida s’est lancé dans un nouveau défi, celui de nous faire groover sous la grisaille d’un été parisien. A la rencontre de la pop et du rap, son flow accompagne une ligne musicale entrainante en faisant rimer Bodeguita avec Dolce Vita.

Et si le rythme est enjoué, le texte n’en est pas moins empreint de mélancolie. Cet antagonisme forme cette émotion – entre rêves et désillusions – qui constitue le spleen de Paname. Maîtrisons et dominons-le, comme Murgida et sa bande d’amis (coucou à Elodie et Hadrien d’Ojos) du haut d’un rooftop parisien.

Si vous avez adoré le Paris Bastonne d’Of Course et d’Oré, dressez une oreille au titre de Murgida. N’hésitez pas non plus à aller voter pour lui dans le cadre de la sélection du Ricard Live

Archive – Fear There & Everywhere

Hymne polyphonique et désespéré à la reprise d’une existence en sursis depuis deux années,  Fear There & Everywhere   constitue le 3e single de l’opus Call To Arms & Angels à paraître le 8 avril prochain.

Avec ce titre puissant à la prod irréprochable et aux harmonies parfaites, le collectif emblématique du sud de Londres Archive nous traîne dans les tréfonds du virtuel, entre Blade Runner et métaverses. Réalisé par Jonathan Irwin et produit par Spencer Friend, le clip met en scène l’étrange pervasivité de ces univers numériques, qui font planer sur notre réalité une ombre plus qu’inquiétante…

Le groove apporté par la basse est contrebalancé par une nappe de claviers lancinants, le tout supporté par un arrangement électro qui gagne en gravité à mesure qu’avance le morceau – et nous porte à la limite de la saturation maîtrisée.

On retiendra la poignante déclaration « I just can’t breath » : entre rage et désespoir, le cri de l’avatar résonne en nous avec une étrange familiarité…

Kittin & Hacker – Ostbahnhof

Le duo Kittin et Hacker, c’est un véritable monstre à deux têtes de la scène électroclash berlinoise. Il a marqué l’histoire au gré de collaborations aussi emblématiques que « 1982 » et « Frank Sinatra ». 

Third album sortira le 25 mars prochain, et c’est tant mieux : depuis la sortie de Two, en 2009, on en pouvait plus d’attendre.

Berlin à l’époque, c’était (déjà) le Berghain, le KitKat mais aussi les hauts-lieux de la culture alternative comme le regretté Tacheles. En 13 ans, qu’est-ce qui a changé ? Beaucoup de choses, et si peu à la fois : dans ce contexte, « Ostbahnof » prend des allures d’hommage à la scène électro de la ville. Pour Kittin, « c’est l’histoire d’une virée en club, un dimanche après-midi. Une expérience aussi universelle qu’unique pour quiconque la vit. Le récit cesse au moment d’entrer sur la piste de danse, car ce qui se passe à l’intérieur reste à l’intérieur – les images y sont interdites. »

Photos personnelles et images d’archives en noir et blanc d’un Berlin disparu se mêlent, entre terrains de jeux désert d’ex-Allemagne de l’Est, le U-Bahn, l’Alexanderplatz, dans une ode ostalgique à une ville qui marque à jamais ceux qui y séjournent : « I used to be just a tourist / Until I gave you more than this ».

Bigger – Even with Lies

Le groupe français Bigger sort tout bientôt son premier album Les Myosottis, après deux EP sous le signe du rock anglais. Toujours inspiré de la fougue des sixties et de cette nonchalance typiquement british, Even with Lies est un condensé de style.

Habillés en costumes / col roulés et disposés dans un appartement typiquement Haussmannien, ils se déhanchent avec flegme au son des accords. Une mélodie s’échappe au son d’un timbre de voix clair à la Alex Turner. La batterie lance avec brio des refrains ultra entrainants qui donne envie de twister sur place. Un joli aperçu !

Bambara – Birds

Bambara a annoncé son grand retour, et tout pour à croire que ça va être une bombe absolue. Le groupe de post punk de Brooklyn vous plonge toujours plus loins dans les histoires d’amour autodestructrices, les rêves brisés et les ombres d’amants perdus. Birds ne fera pas exception à la règle, tant le groupe semble se plonger dans des harmonies toujours plus sombre.

La voix est encore plus basse et susurrée qu’à leur habitude, d’où peut-être le sous titrage tout le long du clip. Bourrés d’effets sonores dignes d’un film à suspense ou d’horreur, ils laissent planer une ambiance aussi dangereuse que tourmentée, que seule les accords de guitares du refrain réussissent à contrebalancer.

Les voix se répondent dans une apothéose de dark, qui démontre une maitrise de la tension absolument parfaite.

Alex Cameron – Best Life

Best Life c’est le titre du second single d’Alex Cameron annonciateur de son album Oxy Music, prévu pour le 11 mars prochain. La structure générale du morceau énergisante et entêtante se confronte à un clip qui vient faire état d’une confusion face à la vie, et plus spécifiquement à la vie « online ».

On retrouve à l’image notre protagoniste en compagnie de Jemima Jo Kirke – avec qui il partage sa vie -, ici le couple semble y réécrire une rencontre, celle de deux outsiders perdus, se racontant dans un texte alternatif affiché en sous-titres, marquant tout à la fois une détresse et un désir profond. Deux outsiders qui se rencontrent, et qui se trouvent finalement dans ce bref moment, célébrant ainsi leur vie telle qu’iels l’entendent. 

Papooz – Hell of a Woman

Welcome on Papooz TV ! L’un à la caméra, l’autre au micro-trottoir ; pour leur dernier clip les deux acolytes ont fait le choix d’une formule aussi pertinente que joyeuse sur le fond et sur la forme. Célébrant les femmes dans toutes leurs singularités, le duo arpente, dans  Hell of a Woman,les rues de Paris à la rencontre d’une multitude de personnalités. Des prénoms et des professions, de La Défense, au Canal Saint-Martin, en passant par les intérieurs divers dans lesquels évoluent ces femmes, tout ce périple se conforte dans une légèreté et une bienveillance délicate. Un charmant clip donc, sans prétention quelconque, mais qui vient subtilement souligner cette ballade qui tend vers l’ode.

Mélodie Lauret – Le moment présent

Mélodie Lauret nous invite à ralentir pour profiter de l’instant présent. Un temps entre le passé, le futur, éloigné de la tristesse du passé ou bien, de l’angoisse du futur. Les paroles sont déclamées avec rythme, sur une musique électronique. Il y a quelque chose de l’ordre de l’intime dans le texte qui évoque des pensées, des craintes, qui s’enchaînent sans s’arrêter. Et surtout, un besoin de réconfort, de “vivre le moment présent” comme par nécessité, survie.

Le clip, réalisépar Valentin Pitarch, a des airs de journaux intimes. Les plans, les scènes se succèdent comme on tourne les pages, les chapitres. Puis, il y a une écriture manuscrite, des rappels à l’enfance lorsqu’adolescent, on écrivait sur le papier, avec nos mots, nos différents maux. Le moment présent est un titre précieux, fragile, comme l’instant présent qu’il évoque…

TOBOGGAN – Le cœur en panne

Bien que leur cœur semble en panne, le courant passe, le courant glisse, entre Toboggan. Le duo pop nous dévoile un titre intime, dans lequel leur amour commence à fleurir. Comme ils l’évoquent, Le cœur en panne est un titre écrit au tout début du projet et de l’histoire d’amour entre les deux artistes : “Quand nos cœurs commençaient à s’aimer, mais que c’était encore trop compliqué de se l’avouer.”

Alors sur une pop électrique, aux airs de Flavien Berger, Toboggan nous livre des mots doux, des mots confus, qui essaient de dévoiler un amour naissant : “Toi tu m’aimes mais je rame, Moi j’ai peur des idéaux, Dans mon cœur ça fait des nœuds , T’as pas bien saisi l’enjeu.” Le clip est réalisé par le groupe lui-même qui nous plonge dans un univers graphique, tout droit sorti des influences des années 1990. Il y a quelque chose d’onirique dans le clip : de la sensualité, des coquillages, une sirène, des fleurs et des paillettes.

Pauline Bisou – Soleil Noir

Pauline Bisou nous parle d’amour destructeur, où la peur règne plus que l’amour. Les violences au sein d’un couple sont un thème connu par la chanteuse. En parallèle à la sortie du clip, Pauline Bisou a sorti un livre autobiographie sur son histoire. Soleil Noir prend alors une dimension intime. Le rythme est rempli d’énergie et de colère, donnant force et puissance au texte. Des paroles qui évoquent le mécanisme des relations toxiques. Le clip est en échos à cette histoire. Le réalisateur Édouard Granero parvient à illustrer avec brio les propos de la chanteuse. Au sein du clip, on suit un couple jusuq’à la déchirure. En attendant, un EP est à venir au printemps prochain. 

Yasmin Pigeon- Possessive 

Sur une musique hip hop aux accents soul, Yasmin Pigeon nous parle de l’obsession amoureuse. Possessive raconte la peur de la perte, et de l’abandon. Le fait de perdre l’être aimé ou pire, se perdre soi dans une relation. Les paroles en anglais évoque cela : « Can I really love you and let you go, Will you not abandon me, Will you let me know. » Dans les influences, on retrouve d’autres anglo-saxons comme Björk, Elis Regina ou encore Frank Ocean. Le clip est réalisé par la chanteuse. Il nous montre les relations au sein d’un couple ou encore d’une famille.