Les clips de la semaine #112 – partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 112 des clips de la semaine.

Elephant Stone – La fusée du chagrin

Mettez votre casque, attaché votre harnais, laissez défiler le compte à rebours et préparez vous à voyager avec la fusée du chagrin d’Elephant Stone.

Groupe essentiel et reconnu de la scène rock psyché, les montréalais sont de retour cette semaine et petite surprise, c’est un EP entièrement en français que le gang nous annonce pour février.

Un voyage vers la lune qui s’annonce totalement épique et psychédélique si l’on s’en fie à ce premier titre emballant dans lequel le groupe passe progressivement de la guitare au synthétiseurs, le tout porté par une rythmique de batterie totalement épique. Des turbulences, de la folie et un chant poétique et cryptique comme un appel à la liberté face à un monde qui nous déprime de plus en plus.

Pour accompagner ce titre Daniel Ross et Vincent Gauthier nous offre une vidéo remplie d’effets visuels et de distorsion, prolongeant à merveille un voyage loin de la surface de la terre. On s’envole et on se laisse emporter par la beauté puissante de ce nouveau titre d’Elephant stone.

Metronomy – Things will be fine

Dans presque tout juste un mois, Metronomy dévoilera son septième album : Small World. Un album dont on a déjà eu un extrait il y a quelques semaines avec le chaleureux It’s good to be back.

Cette semaine, Joseph Mount et sa belle bande ont d’ailleurs dévoilé un second single, Things will be fine, cette fois-ci moins dansant mais toujours aussi optimiste. Avec ce titre, il est question de bienveillance, de rassurer, de dire que « tout ira bien ». Eh oui, pourquoi se convaincre du contraire ?

Dans le clip réalisé par Juliet Casella et Thibaut Caesar, on retrouve le groupe sous une apparence juvénile dans un univers à l’esthétique pop et réconfortante, chacun manifestant un air décomplexé et insouciant d’une jeunesse fugace.

Avec ce morceau, Joseph Mount prouve une nouvelle fois que sa créativité et son génie semblent être sans fin. Vivement la suite !

Malik Djoudi – Quelques mots (en duo avec Isabelle Adjani)

Les images de la vidéo de Quelques mots se parent des tons – jaune et bleu – qui imprègnent son dernier album Troie. Le jaune – celle du soleil et de la lumière – irradie les paysages arides que parcourt Malik Djoudi au volant d’une voiture vintage. Le bleu – celle de la nuit, du mystère mais aussi de la beauté et de la sensualité – dont se nimbe Isabelle Adjani – seule sur la scène d’un club dérobé à l’ambiance lynchienne.

Comme lorsque l’on joue avec les polarités de deux aimants, on ne sait si ces couleurs vont s’attirer, se repousser. Jusqu’à l’instant où de la surface plongeant dans les profondeurs abyssales, les couleurs se confondent. Ce ne sont que quelques mots, ce ne sont que quelques regards pendant lesquels les voix de Malik Djoudi et d’Isabelle Adjani s’enlacent et s’entremêlent pour former dans une même respiration une mélodie sensible et délicate. Entre ambre et azur – on s’attache en un face à face dont en quelques mots on se détache – entre rêve et illusion.

Gaspar Claus – À l’infini

A l’infini est un appel à se laisser porter par les notes et les vibrations des violoncelles de Gaspar Claus. C’est un voyage que l’on entame sans destination ni but, juste pour le plaisir de vagabonder.    Un peu comme lorsque l’on est pris dans un état d’hypnagogie, ce temps entre l’éveil et le sommeil où tout se brouille. Dans un état de semi-conscience on se laisse porter par notre imaginaire.
La plage de Tancade, un des foyers de son album elliptique, est une nouvelle fois au cœur de la scénographie des images qui accompagnent A l’infini. Cette fois-ci, nous explorons les anfractuosités des fonds rocheux qui entourent la plage. Portés par la poussée d’Archimède qui inverse les forces gravitationnelles, le ciel se fait mer. Nous ondoyons au milieu de cet écosystème marin, spectateur du ballet des méduses dont les ombrelles luminescentes se teintent de multiples lueurs ; juste avant de percer la frontière entre l’eau et l’atmosphère, éblouis par l’incandescence du soleil.  A l’infini est un éloge à la poésie des choses simples.  Gaspar Claus est en concert ce jeudi 20 janvier au Café de la Danse. Retrouvez le pour un concert qui s’annonce aussi beau que magique. 

Odezenne – San Pellegrino

Pour son dernier album, 1200 mètres en toutOdezenne a misé sur la sortie clip du titre San Pellegrino. Des pérégrinations filmiques qui nous perdent dans le silence et la solitude à la fois chaleureuse et désolante d’un appartement bordelais.

On y découvre l’acteur Pio Marmaï en homme esseulé, laissé de côté par femme et enfants dans ces murs colorés, sur-habités. Le développement long des mots de cette chanson vient alors narrer les actions progressives de cet homme au bord de la crise de nerfs.

Murs brisés, meubles renversés, yaourts explosés, peluches éventrées, tout y passe, rien pour se calmer. « C’est la vie ». Peu à peu, la libération gagne le visage cet homme, dans ce lieu qui pouvait pourtant sembler si parfait en façade. 

Realo – 2 SEC

Voyage musical et visuel se combinent dans cette nouvelle proposition signée Realo. Sur une instrumentale aux accents 2 step de Myth Syzer, l’artiste livre un flow hypnotique se confondant avec symbiose dans un visuel multipliant les paysages initié par le réalisateur Arno Antton. Des vallées verdoyantes, à la grisaille parisienne en passant par un monde onirique, Realo balade son flow dans autant de décors.

Et propose à ses auditeurs de l’accompagner dans cette bulle créée par ces 3 minutes 14 riche en intensité. Tout semble à la fois millimétrée et d’une sincérité qui touche directement en plein cœur donnant lieu à un savoureux mélange qui ne s’explique pas mais qui pourtant rend vite accro. Heureusement il existe le bouton replay, pour prolonger cette parenthèse un peu plus longtemps. 

DEAR DEER – Joan

Nouveau single pour les nordistes de Dear Deer. Non contents de venir annoncer leur troisième album Collect and reject qui sortira le 25 Mars prochain, ils accompagnent Joan d’un premier clip issu de ce futur opus. Très glam, avec des touches de synthétiseurs très froides et sombres qui rappellent les belles heures de Depeche Mode, ce premier single évoque le personnage fictif de Joan, écorchée vive et seule à l’écran dans ses tortures physiques et mentales. On sent monter le malaise de la jeune femme avec l’intensité du morceau dotée d’une belle dynamique entre ses moments plus calmes et ceux plus explosifs. Un morceau taillé pour la scène et pour projeter la salle dans un état de transe dansante. On a hâte !

1863, Dawg Sinatra Ft So La Lune – Tsukinatra

Après la bonne réception par le public de leur projet Tambora, le média 1863 continue de mettre en avant les artistes issus de leur ligne éditoriale. Ces derniers leurs bien en prend directement part à la seconde mixtape du média orange qui a connu cette semaine son premier clip : Tsukinatra. Alliance entre l’énergie de Dawg Sinatra, la mélancolie de So La Lune et le clavier maléfique du producteur Kon Queso. Une alchimie impressionnante qui n’a pas manqué d’être retranscrite sous la caméra de ORVS. L’atmosphère hivernale et nocturne du morceau se retrouve dans un visuel chargé en effet visuel collant à merveille avec les nouveaux standards visuels propres à cette branche du rap qui n’a pas peur de modifier les codes pour servir leurs envies de nouveautés. Une capacité d’adaptation parfaitement assimilé par Dawg Sinatra :

« J’suis partout dans ma zone de confort »

Capable de plus d’une fulgurance, il va falloir rester ouvert à tout ce que ces nouveaux acteurs du rap ont à revendiquer car ils risquent d’avoir un rôle non négligeable dans le futur du paysage rap francophone. 

Luciole – La conquête 

Derrière le projet Luciole, se cache une véritable guerrière. Animée par des revendications féministes, la chanteuse est connue pour avoir participé au trio Garçons avec Zaza Fournier et Cléa Vincent, ou encore au morceau collectif Debout les femmes. Cette fois-ci Luciole se fait conquérante avec son nouveau clip La conquête. La chanteuse déclame avec force et vigueur un texte sur le courage, l’endurance. “Labyrinthe, dédale; Je fonce, je dévale

« J’ai pas peur du bitume; Pas peur de l’asphalte; Je crains pas les culs d’sac.” Le slam est frappant, rempli de conviction. Il y a presque quelque chose de l’ordre de la compétition. D’autant plus lorsque l’on sait que Lilou Ruel, championne de parkour et de freerun, participe au clip. Pourtant, le rythme du titre est à la fois effréné et aérien, léger. Comme l’artiste l’affirme, elle ne court pas, elle danse. C’est alors que le force de Luciole se voit douce mais ferme. Une force qui la pousse à conquérir le monde avec la sortie le 28 janvier d’un album intitulé Un cri

Jo Wedin & Jean Felzine – Sexe objet 

Après nous avoir parlé d’érotisme et de sexualité avec l’incroyable titre Jamais envie de,  le duo franco-suédois Jo Weldin & Felzine revient avec un nouveau morceau, abordant encore une fois cette thématique. Cette fois-ci il s’agit d’une reprise. Sexe objet est la version français de Sex object du groupe électronique Kraftwerk. Avec ce cover, on s’éloigne de l’ambiance cold wave berlinoise pour quelque chose de plus doux et de plus rétro. La musique n’est plus électronique mais accoustique avec une guitare comme l’un des instruments principaux. De plus, cet aspect vintage se retrouve dans le clip réalisé par Rémi Waquet. Le clip est composé de montage digne des années 1950, ou 1960. Le duo sera en concert au Café de la danse, au début de l’été prochain. 

Gael Faure – la mémoire de l’eau

Dans La mémoire de l’eau , la douce mélancolie de Gaël Faure s’illustre dans un clip aquatique. Bercés d’éclats percussifs comme autant de gouttes à nos oreilles, on assiste fascinés aux luttes et aux danses de jeunes nageuses synchronisées dont les corps se contorsionnent au rythme d’une balade empreinte de poésie. « L’eau, disent-ils / Nous disent-ils, c’est la vie », une ode à l’existence – en apnée.

Jack White – Love is Selfish

Avec Love is selfish, après trois ans d’absence, Jack White renoue avec ses premières amours country-folk. Le temps d’une balade acoustique qui séduira aussi bien les puristes de la première heure que les fans des White-Stripes, cheveux bleus, en chemise de cow-boy et santiags, il nous entraîne dans un pub où il confie à une salle vide ses doutes et craintes sur l’amour… Âme esseulée piégée dans l’établissement, on le suit dans différents décors jusqu’au dénouement – solaire.

Cate Le Bon – Remembering Me

Une chose est sûre, s’il est un album dont la sortie nous tarde, c’est bien celui de l’iconique Cate Le Bon. Pompeii, son sixième album verra le jour le 4 février (tout bientôt donc!).


Pour patienter sans trop de difficulté, l’artiste nous a déjà dévoilé deux singles exquis (Moderation & Running Away) et vient d’en dévoiler un troisième il y a quelques jours : Remembering Me, avec un clip tout aussi merveilleux que les précédents.


Ce dernier, réalisé par Juliana et Nicola Giraffe, montre l’artiste vêtue de créations aux couleurs pop, véritable œuvre d’art en mouvance encore une fois. Avec ce nouveau single, Cate Le Bon questionne la notion d’héritage et de sentimentalisme dans le besoin absolu de s’auto-mythifier. Un régal, une fois de plus.