Les clips de la semaine #107 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la première partie de la sélection numéro 107 des clips de la semaine.

Iliona – Si tu m’aimes demain

Débarqué tel un ovni l’année passée avec Tristesse et sa proposition singulière, la jeune bruxelloise Iliona est de retour avec un nouveau titre, Si tu m’aimes demain, premier extrait de son futur projet, Tête Brulée annoncé pour le 14 janvier.

Si elle ne perd pas sa sincérité et sa voix angélique, les sonorités quittent la froideur pour prendre un peu de couleurs et emmenés l’artiste sur un chemin plus pop qui lui va tout autant.Ses visuels avaient déjà fait ressortir son amour pour l’esthétique vintage, ce nouveau clip réalisé par ses soins et ceux de Pablo Padovani le prouvent à nouveau.

Accompagné d’un live band habillé sur son 31, la chanteuses prend le micro pour entonner sa nouvelle création. En racontant une future histoire d’amour, elle ouvre son coeur à une relation fantasmée où tout semble aller pour le mieux, un doux moment de rêverie qui fait du bien au cœur et aux oreilles. 

Lolo Zouaï – Scooter

Toujours dans une esthétique fantasque qui lui est propre, Lolo Zouaï livre le titre survitaminé Scooter. Elle a confié ses idées de clips à Piotr Lebyk qui s’est chargé des les mettre en image. Pleine d’assurance elle déambule dans Paris avec un trottinette intégralement vêtue de froufrou rose, comme à son habitude, l’artiste ne pas passe pas inaperçue. 

« Everybody’s staring, I don’t careI’m feeling great, get out my way« 

Jouant de son visage angélique et de son tempérament bien trempée, elle fait des rues parisiennes son terrain de jeu. 

« I’m a bad little thing, but I’m nice to your parents« 

Seule directrice de son chemin, l’artiste démontre à nouveau une confiance en elle qui rayonne dans ce nouveau visuel. 

La Houle – Apocalypse (Uber Alles)

La Houle c’est le projet musical de Simon Sockeel, en provenance d’Angers. Entre sons noisy et électroniques et des paroles en français chantées d’une manière très pop,

La Houle nous offre Apocalypse (Uber Alles), single poétique et brumeux. C’est le 3 décembre que son troisième album La Chute sortira sur les labels October Tone et Music From The Masses.Réalisé par Josic Jegu et Morgane Richard, le clip d’Apocalypse a tout du long cette teinte froide qui donne un

aspect de calme et de sérénité. Il n’en est rien. On assiste à une course poursuite effrénée entre deux personnages au gré de paysages différents les uns des autres. Tantôt urbains tantôt sauvages, le rythme monte de plus en plus vite jusqu’à arriver à la rencontre des corps.

uand arrive le moment de climax au niveau de la musique avec des riffs de guitare endiablés les personnages se trouvent être amants et alors une danse sensuelle s’effectue. Enfin, la vidéo se termine sur les deux corps en contraste l’un à l’autre, inertes sur le sable gris anthracite d’une plage.Des images poétiques qui accompagnent à merveille la musique électrisante de La Houle.

Fishbach – Masque d’or

La mue fut lente pour Fishbach depuis son premier album À ta merci, mais comme elle en valait la peine. Après 5 ans d’absence, la chanteuse revient plus déterminée que jamais avec le puissant titre : Masque d’Or.

Ce second single nous fait danser sur un son assumé des années 80 et confirme (si on en doutait encore) l’influence des Rita Mitsouko ou de Niagara chez la chanteuse. Dans ce clip réalisé par Aymeric Bergada du Cadet, qui travaille notamment avec La Femme, Flora se dévoile voluptueuse et conquérante, dans une chorégraphie tiraillée entre deux danseurs.

L’esthétisme très marqué des années 80,lui aussi, nous rappelle facilement le sulfureux Etienne de Guesch Patti.
Masque d’Or sent bon la danse, l’audace et présage un très beau deuxième album à venir en février 2022.

The KVB – Unbound 

The KVB ont révélé vendredi, Unity, un album aussi sombre que lumineux, aux morceaux atmosphériques gorgés de synthé et de reverb’. 

Le duo britannique composé par Kat Day et Nicholas Wood s’est inspiré d’architecture brutaliste (ces bâtiments, qui malgré leur appellation et leur aspect froid et imposant, ont été créé à l’origine pour tenter rendre la vie meilleure) comme fil conducteur de cet album qui pourrait être la BO d’un film de science fiction. 

C’est d’ailleurs vers un bâtiment du genre que les deux musiciens nous transportent dans le clip de Unbound : près d’un “miroir acoustique”, sorte d’antenne géante en béton armé, vestige de la seconde guerre mondiale, laissé à l’abandon dans le sud de l’Angleterre. 

Cette pièce centenaire qui n’aura finalement pas servie à détecter les avions allemands, prend une fonction toute autre dans les images signées Sapphire Goss, où celle-ci déverse des ondes d’énergie sous forme d’anneaux lumineux – le symbole que l’on retrouve entre autre en version de pierre sur la couverture de l’album. 

On se laisse porter par les guitares planantes et par les voix superposées des deux musiciens. 

Unity sorti sur Invada Records et est disponible partout ! On pourra retrouver The KVB sur scène le 4 février au Petit Bain à Paris ou à XOYO à Londres (entre autres). On a hâte ! 

Bonobo – Otomo (ft. O’Flynn)

Date importante à noter : 14 Janvier 2022. Début d’année prochaine, Bonobo sera de retour avec Fragments, son nouvel album. Otomo est son troisième single, en compagnie du producteur O’Flynn.

Le ton est donné pour ce septième opus : Bonobo est de retour avec des sonorités toujours plus organiques et aériennes. On ressent presque un retour à l’époque bénie de Black Sands, avec une touche plus moderne. Visuellement le clip montre une épopée en altitude… Et surtout en patins.

Avec un concept visuel assez simple, le clip arrive à matérialiser la puissance psychédélique de la musique du producteur anglais. Le tout avec cet amour constant des grands espaces, de la solitude et de la réflexion, Otomo monte d’un cran l’impatience des fans.

Terrain Vague – Sinusoïdal

Terrain Vague nous ont dévoilé ce vendredi leur premier single nommé Sinusoïdal. Ce projet naissant porté par Marion Josserand au chant et Valentin Gout Kinzbrunner à la production musicale se place sans réserve dans une vague Synth-Pop aux effluves acidulés de Synth-Wave.

Le clip, réalisé par Valentin, se porte avant tout sur une esthétique très soignée qui peut immédiatement faire penser aux films de Nicolas Winding Refn (Drive, The Neon Demon). En effet, la lumière tient un rôle majeur dans ce clip aux plans ultra calibrés. L’utilisation de couleurs
chaudes tranche la fraîcheur nocturne pour la rendre délicieusement moite. Ce concept visuel renvoie directement au texte qui nous raconte avec lasciveté une danse pleine de fantasme.

Le regard magnétique de Marion nous captive rapidement au travers de textures altérées par l’eau afin de donner à l’image une étendue onirique. Il y a de la danse aussi, il en fallait pour honorer une musique si bien rythmée. Au milieu de synthétiseurs eighties et surfant sur une boite à rythme extrêmement efficace, on retrouve la nonchalance addictive d’un chant dans l’air du temps.

Nous attendons donc avec impatience la suite des aventures de Terrain Vague qui nous livrent ici un excellent départ très prometteur.

BLOWSOM – Rosiana

Après son superbe premier titre en français, Médicament, BLOWSOM revient déjà avec un nouveau morceau : Rosiana. L’artiste raconte ici les sentiments euphoriques nés d’un rendez-vous amoureux.

Bien que seul à son réveil sur une plage, il célèbre avec enthousiasme cette entrevue qu’il attendait depuis longtemps.La production est ici entraînante et on comprend la danse effrénée de l’artiste. Cela nous donne même envie de bouger avec lui. On est encore une fois fan de cette nouvelle sortie ! 

Yard Act – Payday

L’une des sensations post-punk UK de cette année 2021 poursuit la promotion de son futur premier album qui sortira le 21 janvier 2021. Yard Act sort déjà un troisième extrait, un troisième hit de The Overload qui assurément contiendra que des tubes.

Une nouvelle, James Smith et sa bande, s’interroge avec Payday sur la perversion humaine et en l’occurrence ici, son besoin de tout contrôler quand notre espèce s’enivre d’argent. Il en résulte un clip totalement délirant qui débute aux accents afros. En fil rouge, le groupe joue dans un espace blanc vide et entre temps, James Smith affiche les billets et nos dérives de consommations qui sont à la fois un facteur de classe sociale et une porte ouverte à la folie…

Sheldon – Quasar

L’après Spectre continue visuellement pour Sheldon qui a dévoilé cette semaine le clip du titre Quasar avec une réalisation du collectif Les Gars Laxistes, qui est proche de l’artiste et à donc su saisir là où il voulait emmener son titre.

Tout en restant innovant en proposant des images uniquement en 3D.Comme à son habitude, c’est avec sincérité et poésie que l’artiste issu de la 75ème Session évoque cette fois-ci son rapport aux autres et au monde dans lequel il évolue.

Pour ce faire, il n’hésite pas à marier les mélodies à un rap plus brut. Se comparant tout le long du morceau à un Quasar (un noyau de galaxie extrêmement lumineux, ndlr), le clip garde cette atmosphère spatiale qui va de pair avec l’ambiance musicale du morceau orchestré par le producteur Epektase.

Une comparaison qui permet même à l’artiste de ne pas apparaître, laissant les images parler à sa place et à la sonde lancée dans l’espace évitées les imprévus de la galaxie comme Sheldon essaie de lutter contre les imprévus du monde dans lequel il évolue. 

Mac Seamus – Déprogrammé

Issu de la famille Goldstein, le rap de Mac Seamus en est encore aux débuts de son parcours mais laisse déjà entrevoir un beau potentiel. A la fois technique et authentique, il peut être autant mélodique qu’égo-trip. En somme, il s’en sort plutôt bien dans tous les domaines.

Dans Déprogrammé, il s’emploie dans des envolées mélodiques pour donner vie à un texte particulièrement bien travaillé sur ses démons. Une fois l’instrumentale de Johnny Ola lancée, il montre également ses talents de rappeur en étant plus incisive. 

« On a beau s’aimer, ce qui sе cache sous ma peau

C’est pas beau c’est laid« 

Une ambiance qui a été mise en image dans un mélange d’animation et de prise de vue réelle opérée par Annie Dautane. Appuyant les paroles torturées d’une jeune artiste, comme s’il oscillait entre une réalité alternative et celle bien réelle qu’il côtoie au quotidien.

GENTS – gimme

Depuis septembre le duo formé par Niels Fejrskov Juhl et Theis Vesterløkke, GENTS, a fait son retour avec deux singles : little liar et gimme. Le groupe originaire de Copenhague a fait le choix pour le clip de ce dernier single de s’associer à Tsvetan Nastev, le résultat est une vidéo sobrement exécutée mais enthousiaste, ou l’on suit le duo dans leur amitié. D’un aéroport, à un shop de bonbons, en passant par un parking souterrain, ou à bord d’une voiture. Chacun dans leur environnement, ils donnent à voir une relation forte et ouverte sur le monde. Un morceau aux synthétiques puissants, qui n’annonce que du bon pour leur album à venir, souvenir, prévu pour février 2022. 

QuinzeQuinze – Le Bleu

« J’ai touché le bleu du bout des doigts ». QuinzeQuinze nous livre un nouveau morceau à la composition épurée. De toutes les couleurs, le bleu est sans doute celle qui est la plus abstraite ; la plus immatérielle aussi comme les sont l’eau et l’air, les éléments qu’elle représente. Il s’agit de la couleur de l’esprit, des sentiments que l’on vit que ceux-ci soient troublés ou limpides. Par moment étouffée ou sourde comme baignant dans les flots ou éthéré comme volant dans les airs, la mélodie nous enveloppe de toutes ses sonorités. Ce Bleu est aussi celui de la note bleue qui musicalement donne corps à un Blues où la nostalgie s’épanouit. 

Par sa mise en images, la vidéo reprend ces métaphores. Un cadrage vertical dans lequel ondoie un personnage entre eau et air. Dans un oppressant équilibre entre le risque d’être submergé et celui, matérialisé par un trait de lumière, de trouver un échappatoire salvateur. Car ce Bleu est aussi la couleur qui habille un moment enchanteur, l’heure bleue qui orchestre le passage entre deux mondes, du crépuscule et à l’aube, de l’ombre à la lumière.