Écouter Venus Furs et se plonger dans le psychédélisme sombre et passionnant de son créateur Paul Kasner. Le musicien montréalais nous hypnotise avec des soundscapes de guitares sophistiqués aux textures denses et profondes et explore les noirceurs de l’âme humaine dans des textes sombres et mystérieux. Chaos, confusion, anxiété, et paranoïa se mélangent en un rêve sombre et mélodique de shoegaze sophistiqué.
Venus in Furs est le projet musical du musicien multi-instrumentiste et perfectionniste canadien Paul Kasner. Son patronyme rappelle la chanson Venus in Furs du Velvet Underground elle-même reprise du livre du même nom, de son titre français, La Vénus à la Fourrure, de Leopold Von Sacher-Masoch ; un roman court dans lequel l’auteur y écris sur les plaisirs trouvés dans la soumission. Le côté S&M ne rentre pas dans l’équation de Venus Furs (voir notre interview), mais le nom est une belle référence à l’esprit du Velvet et de cette scène rock 60’s chère au musicien.
Paul Kasner a pris 5 ans pour réaliser Venus Furs. La fabrication du projet a été aussi douloureuse que passionnée et méticuleuse. Réalisé de sang, de sueur et de larmes, l’album est d’une beauté à l’équilibre parfait, jusque dans les plus petits détails. Le musicien qui cite Jesus and Mary Chains, Joy Division ou encore le Brian Jonestown Massacre ou les Dandy Warhols comme influences, a abordé ce premier album comme une labeur d’amour. Et le résultat est aérien, gorgé de guitares tentaculaires, électriques, sèches ou psychédéliques savamment multipliées en collages psychédéliques avec ce qu’il faut de réverb’ pour nous plonger de l’autre côté, profond et mystérieux…
L’album aux multiples facettes est une exploration sonore rock et psychédélique. Le musicien nous a livré adorer les musiques répétitives « jusqu’à ce que cela devienne presque hypnotique ou que cela provoque une sorte de transe, avec des subtilités pour rendre les choses intéressantes quand simultanément on se perd dans le son. » Et cela est peut-être dû à cela qu’à l’écoute de Venus Furs on s’imagine traçant la route de nuit à tout allure à travers les grands paysages canadiens. L’album aux murs de son spectaculaires nous projette dans un rêve éveillé sombre et plein d’éclats.
L’album commence avec Chaos and Confusion qui nous tient en apesanteur sur une ligne de guitare éthérée surplombant le morceaux. Le titre parle d’une partie de carte où le croupier qui pousse une femme à rejouer semble finalement avoir des remords qu’il ne peut pas montrer, face à une joueuse qui semble avoir tout perdu. Comme une nouvelle qui tiendrait en une chanson, Paul Kasner, passionné de littérature, nous raconte un morceau de vie, des sentiments qui ne sont pas exprimables. Paranoïa, autre titre fort de l’album, nous plonge dans un cataclysme de guitares où la voix du musicien nous parle ses démons : « The deadliest gazes, Peering through my soul, And evil smiles, Kicking down the doors ». (« les regards les plus mortels, regardent à travers mon âme, et le mal sourit, défonçant les portes ») Le morceau est un tourbillon exutoire possédé et planant. Avec son clavier fantomatiques et ses roulements de batteries, Fire in Her Eyes, le sixième morceau de l’opus, exprime la noirceur de la fin amère d’une relation. “A dirty mirror of what once was mine, And now the ghosts may be haunting, But I don’t need a reminder, As pictures of you, Burn gently in the fire” (« Un miroir sale de ce qui fut à moi, et maintenant les fantômes me hantent peut-être, mais je n’ai pas besoin de rappel, car les photos de toi, brûlent doucement dans le feu. »). Le morceau finit sur une improvisation de guitares et de piano qui s’affaiblit petit à petit avant de disparaître…
Avec Venus Furs, Paul Kasner transforme la paranoïa, la confusion et les sentiments noirs de l’âme humaine en un rêve à la fois sombre et chaleureux, agité mais où tout est à sa place. Un voyage psychédélique intense et personnel dument orchestré par un musicien à suivre !
L’album est sorti sur Silk Screaming Records est disponible ici.