Le concert explosif de Deluxe au Bikini

Il y a des concerts qu’il ne faut absolument pas manquer, la date de Deluxe au Bikini est l’un de ceux-là. Le groupe revient, un peu comme à la maison, dans cette salle qu’il connait si bien et où les six compères étaient fortement attendus. La date toulousaine était en effet l’une des premières à être sold-out en quelques mois après l’annonce de la tournée. Désormais capable de remplir festivals et Zénith, Deluxe revient à ses premiers amours : les petites salles intimistes où le coup de cœur avec le public s’est installé il y a maintenant plusieurs années.

La frénésie se fait sentir dans un Bikini plein à craquer. Avant d’accueillir nos six moustachus (cinq, pardon Liliboy), le public se chauffe tranquillement en écoutant la première partie choisie par le groupe : Sôra. Et l’on comprend très vite pourquoi tant le grain de voix semble familier à celui de Liliboy, la chanteuse de Deluxe. Formant un duo complice avec son compositeur, ces deux musiciens mettent un point d’honneur à conserver leur indépendance, c’est pourquoi ils gèrent chaque étape de leurs créations : de la composition à l’écriture, jusqu’au mixage ainsi que leur prestation en live.

La salle s’assombrit de nouveau, la tension et l’excitation montent. Une musique digne des plus grandes épopées retentit et un voice over nous dépeint alors le tableau de la soirée : un concert explosif, le tout sous l’œil aguerri de la moustache et du logo illuminés de Deluxe. Tout s’accélère quand Liliboy et ses compagnons entrent en scène. L’explosion retentit et c’est toute une salle qui ne cessera de sauter et danser pendant près d’une heure et demi qui est alors lancée. Et lorsque l’on croit être au bout de nos surprises, c’est à ce moment que le groupe décide de lâcher le fauve Pépé, le saxophoniste fou.

Qui dit nouvel album, dit nouveaux costumes et nouvelle scénographie pour représenter leur dernier projet : Boys and Girl. Plus déjantés que jamais, nos six potes se sont donnés corps et âmes pour nous offrir un concert qui est sans doute l’une de leurs plus belles performances au sein de la salle toulousaine. Un Bikini qu’ils affectionnent d’ailleurs particulièrement puisqu’ils mentionneront à plusieurs reprises leurs venues passées dans la salle et nous remercieront plusieurs fois d’avoir été les premiers à remplir une date en quelques semaines.

Avec une énergie impressionnante et qui nécessiterait sans doute des produits dopants pour la plupart d’entre nous, le groupe enchaîne tous ses titres, alternant chorégraphies, impros et solos d’instruments sans un seul moment de répit. Comme à leur habitude, Soubri chauffera la salle tandis que Liliboy enchaînera les performances vocales sans la moindre fausse note ni signe de fatigue tout au long de la soirée. Pas de grosse tête ici, juste du kiff et du plaisir à jouer entre potes. Les six loustics proposeront des moments intenses en énergie sur des titres comme Get Down ou Tall Ground où toute la salle sautera d’un même pas, à des titres intimes où le groupe viendra jouer au milieu de ses fans assis pour l’occasion notamment en reprenant le titre Des Heures de Nemir, un artiste avec lequel ils ont collaboré sur ce troisième album.

Et si l’on adore leurs nouveaux titres, on se languissait tout de même d’entendre les premières notes des titres phares de Polishing Peanuts et Stachelight. Un vœu que le groupe ne manquera pas d’exaucer, rendant la salle complètement folle aux premiers sons de saxophone de Pony où tout le Bikini chantera les fameux « pala-pala » en cœur.

Deluxe se régalera ainsi toute la soirée à faire plaisir à son public et nous confirmera ce que l’on pense depuis leurs premiers pas sur scène : Deluxe, c’est avant tout un groupe d’amis amoureux de la musique, humble et reconnaissant envers ce public qui l’a porté jusqu’ici et pour lequel il joue à corps perdu lors de chaque date, comme si c’était la dernière. Une chose est sûre, ce ne sera certainement pas notre dernière rencontre avec le groupe.

Et si ça t’a plu, reviens moustachu !

© Photo de couverture : Deluxe.