La Face Live #7

Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. L’épisode 7, c’est maintenant !

MARTIN LUMINET & LAURA CAHEN – LA CHANSON D’ HÉLÈNE

Lors de notre dernier épisode de La Face Live, Martin Luminet avait réussi une sorte de petit record : trois de ses vidéos étaient apparues au cœur de l’article. À tout seigneur, tout honneur, c’est donc lui qui ouvre cette septième salve de live sessions.

Et puisqu’aujourd’hui c’est la saint valentin, commencer par une chanson d’amour triste a tout de la logique imparable de la part de celui qui, de son propre avis, adore « casser l’ambiance« .

Et pour nous tirer les larmes, Martin ne vient pas seul puisqu’il est accompagné de Laura Cahen pour une version guitare voix de La Chanson d’Hélène. Une version épurée et bouleversante (ce qui commence à être une habitude avec le garçon) où la chaleur des deux voix se mêlent à la perfection.

Sous une lumière orangée presque apaisante, Martin Luminet et Laura Cahen reprennent donc cette histoire de couple que la vie sépare.
De manière assez intelligente et forcément très cinéphilique, le duo joue et s’amuse avec ce morceau issu des choses de la vie, se tournant le dos et jouant l’un et l’autre à s’adresser au vide, parlant à une personne qu’il semble impossible d’atteindre, si proche et pourtant si loin.

C’est beau, intimiste et prenant. Idéal pour pleurer un jour de Saint Valentin.

Jäde Ft Squidji – Noir ou blanc

Pour la sortie de son nouvel EP, Romance, la jeune chanteuse Jäde a dévoilé une version live du troisième et dernier featuring présent sur le projet. Après Bakari et JMK$, c’est donc à Squidji qu’elle a fait appel sur le titre Noir ou blanc.

C’est donc micro à la main, assise dans un canapé qu’elle entame ce morceau à l’ambiance chaleureuse. Une fois que l’instrumentale de Skuna et Mike BGRZ s’emballe, Jäde se lève, fixe la caméra et joue de son attitude pour donner vie à son titre. Imperturbable et charismatique, elle rejoint les deux beatmakers qui eux aussi donnent vie à leurs créations. Une façon intelligente de les mettre en valeur.L’arrivée de Squidji se fait en un mouvement de caméra et un passage de porte. Lui aussi très à l’aise face à la caméra apporte sa touche au morceau, l’alchimie entre les deux artistes étonnent tellement elle est agréable.

Pour le final, les deux artistes se retrouvent pour conclure d’une magnifique facon cette prestation. 

French 79 – Quartz (Live Museosonic)

S’il y a au moins une chose qui se porte bien du côté de Marseille, ce sont les producteurs d’électro. Pendant que l’Olympique local va de mal en pis, on retrouve Simon Henner aka French 79 pour une session live au sein de la conservation des musées de Marseille, là où sont gardées précieusement les œuvres d’art du patrimoine local. On en découvre donc un certain nombre au fil de cette session sur tapis volant, qui viennent habiller Quartz, tirée du deuxième album de French 79, Joshua. On la découvre ici en version rallongée, qui vient s’étirer sur plus de huit minutes au lieu des cinq de la version d’origines. Trois minutes de rab pour notre morceau préféré de l’artiste, dans un lieu magique et sublimé par une réalisation à la hauteur, on vous mentira si on vous disait que ça ne nous a pas fait frissonner de la première à a dernière seconde. On ne vous demandera qu’une chose à l’écoute: montez le son très fort et profitez-en encore et encore.

DELAURENTIS – Life (Live Session @ Salle Pleyel)

Après un clip poétique et vibrant pour illustrer son morceau Life, Delaurentis nous offre une prestation live dans la célèbre salle Pleyel à Paris. Mais ici, son morceau a un tout autre but : nous parler de l’importance de la scène. Cette relation unique entre l’artiste et son public, que chacun va pouvoir vivre d’une manière singulière. Une seconde où le regard de la musicienne se fond dans celui du spectateur. Un instant où la magie opère, où une union unique prend forme le temps d’un spectacle. C’est ce moment de partage, hors du temps, que Delaurentis cherche à nous re-faire découvrir, en ces temps vides.

Accompagnée d’un quatuor à cordes, elle nous livre une version electro-classique de Life. Une seule spectatrice est assise dans la salle, hypnotisée par le tableau qui lui est offert. Ces rangées de chaises vides sont imposantes, mettant en avant la beauté de la salle Pleyel, ainsi que les émotions de l’auditrice. C’est une session live extrêmement touchante que l’artiste nous tend. Un concert qu’on aimerait immédiatement rejoindre, pour se laisser bercer par les vibrations sonores. Un bol d’émotions qui nous fait sentir vivant, comme si on y  était.

Lous and The Yakuza – Tiny Desk Home Concert

Depuis chez vous, il est possible de découvrir la crème de ce qu’il se fait à l’étranger grâce à NPR Music. La volonté de rester dans un cadre intimiste a été gardée, comme le prouve la performance de la belge Lous and The Yakuza dans un studio soigneusement rangé. Elle est accompagnée d’une batterie, d’un clavier, d’un guitariste et de deux choristes pour reprendre quelques-uns de ses morceaux. Entre sobriété et élégance, l’artiste prouve tout son talent vocal en racontant les histoires, souvent vécues d’où sont issues ses morceaux. Un voyage musical entre les questionnements de Dilemme, l’histoire d’amour narré dans Bon Acteur, son passé et sa réussite avec Dans La Hess ou encore sa couleure de peau dans Solo et elle clôture avec les rythmiques diablement efficace et bien ré-arrangée de Amigo. Une manière d’étaler encore un peu plus son talent et surtout sa polyvalence tout en exposant qui elle est à travers une multitude de thématiques qu’elle tire directement de son expérience personnelle. 

Marie Plassard – Live Session

La sortie de Spleen, l’EP de Marie Plassard a permis de poser l’univers musical de la chanteuse. Souvent bien épaulée par le duo Ken & Ryu, elle a livrée un petit diamant qui demande encore à être poli par l’expérience des années mais qui consiste une solide entrée en matière dans le monde de la musique. A travers cette version live, elle donne un aperçu de son projet et de son talent. Fidèle à la pochette du projet, elle performe dans un décor sobre où la couleur bleu prédomine. A l’image de son sublime costume Gucci qui lui confère une certaine aura, ce qui n’est pas à négliger quand on décide de livrer une prestation live. Elle entame la session avec L’amour meurt en décembre, qui fut le premier single sorti du projet.

La collaboration entre les ambiances électroniques de Stereoclip et celle plus rap de Ken & Ryu colle bien à la douce voix de l’artiste. Elle enchaîne avec Spleen, un morceau qui confirme le goût qu’à la chanteuse pour les histoires d’amours. Comme le prouve le titre du morceau et également l’atmosphère de celui qui suit, Itinéraire d’une larme, Marie Plassard est empreinte d’une mélancolie qui balise toute sa session live. Et cela également sur les rythmiques un peu plus ensoleillées proposées par Dans mes rêves.  Le live se finit avec l’arrivée du rappeur Dinos, à eux deux ils reprennent No Love qui était disponible sur l’album Taciturne du parisien. Une connexion pleine de cohérence musicale qui donne envie de la voir plus souvent collaborer avec des rappeurs car son univers s’y prête bien.

Les présentations sont faites avec Marie Plassard, il ne reste plus qu’à voir où son spleen romantique bien calibré va décider d’aller. 

Fenne Lily – Berlin

On avait découvert Fenne Lily au Moth Club dans l’est de Londres en 2018 alors qu’elle défendait On Hold, son premier album. Sa fraicheur et sa sincérité ont fait que personne n’osait parler pendant le set, tous étions subjugués par sa prestance et sa musique intime et intense. La musicienne anglaise a fait un bout de chemin depuis, et son second opus BREACH est sorti en septembre dernier. Faute de pouvoir faire autrement, c’est dans un « Lockdown Live » au décor de bric à brac composé d’objets emmenés directement de son salon qu’elle nous présente ses morceaux. Et c’est de Berlin que nous avons choisi de vous parler ici. De ses guitares en apesanteur et du chant aérien de Fenne Lily. Du début tout en douceur avec un riff à la mélodie mélancolique. Puis de la montée en intensité du refrain et de ses paroles de solitaire : « It’s not hard to be alone anymore ». Bref du tout qui nous plongent dans une douce rêverie… Ce live personnel et chaleureux de la musicienne basée à Bristol nous rappelle une fois de plus à quel point les concerts nous manquent…

Cabaret Contemporain – Live Session

On n’a pas encore vraiment eu l’occasion de vous parler de Cabaret Contemporain sur La Face B, et c’est l’heure de réparer cette erreur. Formation atypique, éduquée au classique, les cinq musiciens proposent une techno acoustique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Au passage, oui, c’est possible de faire la techno avec une batterie, deux contrebasses, une guitare et un piano.

Et ils s’en sortent drôlement bien. Les Parisiens nous offrent donc une captation live de deux titres, The Final Frontier (Underground Resistance) et Surprise, filmés par Cédric Boulanger de fort belle manière. Armés d’accesoires plus improbables les uns que les autres, ils parviennent à texturer leur son de façon à obtenir une enveloppe hypnotisante et qu’on pourrait se passer pendant des heures.

On aimerait pouvoir vous conseiller de leur voir en concert au plus car c’est dans ces moments que la force du quintet est la plus frappante, mais vous savez aussi bien que nous que ce n’est pas encore possible. En attendant, retenez bien ce nom, pour pouvoir vous jeter sur la billetterie de votre salle dès qu’ils passeront chez vous.

TAUR – Holler

TAUR, c’est le groove tranquille à la sauce French Touch. On l’avait découvert avec son single Strong, alors qu’il sortait déjà son troisième EP (c’est notre faute, on ne peut pas non plus être partout) et ça avait été le coup de foudre. Plein de simplicité, de sonorités craftées à la perfection, d’un groove gentil et chaleureux, on avait passé ses morceaux en boucle comme autant de tubes de l’été.

Et voilà qu’il a sorti récemment Holler, dans cette même vague très feel good, et dont il nous gratifie d’une version live filmée au sein de l’agence de pub BETC. On lui trouve un petit côté Roosevelt à la française sur ce titre, et on aime cette formation à trois qui permet de faire vivre au mieux sa musique. Bref TAUR, c’est une capsule de joie et de bonheur agrémentée de synthés, et ça, on aime.

Goat Girl – Sad Cowboy

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album On All Fours, les Goat Girl ont décidé de nous rendre chèvre une nouvelle fois avec de nouveaux extraits de leur live tourné au Nunhead Alhambra. Dans leur imagerie chatoyante et tamisée, on se sent au cœur d’une tente rouge, un cercle de parole féministe. Premier single sorti, Sad Cowboy signe le renouvellement de leur style : plus électro, plus dansant, mais toujours aussi envoutant.

Ce live est l’occasion d’admirer les différents effets et techniques qu’elles utilisent dorénavant pour composer des titres plus efficaces que jamais. Le synthé est omniprésent sur cette chanson, s’offrant même un final grandiose entre la transe et la house.

Swing – Brousse (Bruxelles Ma Belle)

Souvent éclipsée par sa voisine parisienne, la capitale belge n’est pas en reste au niveau culturel. De plus en plus d’événements sont mis en place dans plusieurs domaines, y compris la musique.
Pour fêter la première bougie de ALT+F4, Bruxelles Ma Belle a invité Swing à performer dans un des édifices les plus symboliques de la capitale, l’Atomium.

C’est au sein d’une des neufs boules que l’artiste accompagné d’un batteur et d’une base a interprété son titre Brousse en live.Il y livre toute sa capacité à chanter mais également la présence scénique qu’il ne peut malheureusement plus exercer mais qui est toujours un plaisir pour les yeux et le cœur. Il arrive toujours à inculquer la juste dose d’émotions dans sa musique et sa capacité d’interprétation est toujours d’une justesse épatante.

Encore plus quand c’est bien réalisé par son compère de L’or du Commun, Robin Conrad (aka Loxley). 

Laura Cahen – Cavale

La chanteuse et compositrice Laura Cahen prend la peau d’une cavalière à travers cette session live de Cavale. Un titre extrait d’un second album qui sortira au printemps. En attendant, elle nous dévoile une version plus épurée, douce et aérienne. D’une voix délicatement feutrée, des notes s’élèvent dans les airs et les grands espaces du centre équestre de la Villette. Elles semblent portées par un vent que l’on entend à peine. L’artiste raconte sa prise de liberté, sa cavale : “Mais vous-là ne me montrez pas du doigt; Les loups ne m’arrêteront pas; Vous laissez-moi filer soldat; Les loups ne m’arrêteront pas.” Quant au motif qui enrobe le chant, il se mêle au trot et au galop des chevaux. Le réalisateur Zacharie Ellia évoque une fuite à cheval à travers cette cavale. Les chevaux entourent et tournent autour de la musicienne. La caméra semble aussi emportée dans un manège équestre. Le live se conclut sur un tableau où Laura Cahen disparaît entre les chevaux.

ALBINOS CONGO x BRUITALISMES

Bruitalismes saison 2, première ! La nouvelle capsule de vidéo live qui fait du bien quitte Main d’œuvres pour débarquer à Nantes au Blockhaus DY10.
Et quelle meilleure manière de commencer cette seconde série avec les furieux Albinos Congo.

Un petit risque au vu du lieu et de la propension du groupe à envoyer des grosses guitares à base de fuzz et d’effets en tout genre. Mais un pari réussi qui prouve une nouvelle fois de la captation sonore et visuelle de Bruitalismes.

On se délecte donc de ces 20 minutes de bruit, de fureur et de bonne humeur ,avec une sélection de titres principalement tirés de son dernier EP Space Jam.

Et autant dire qu’on est pas déçu du voyage, pour être tout à fait honnête on est presque sûr qu’Albinos Congo nous est envoyé depuis un futur post-apocalyptique pour nous offrir une vision fantasmée de ce qui nous attend. Les références à la pop culture sont évidentes et plaisantes, bien noyées dans une musique coincée entre psychédélisme, envolées aérienne et gros sons qui décrasse les oreilles.

Bref c’est sans doute la meilleure manière de découvrir Albinos Congo et surtout une nouvelle frustration qui nous donne envie de crier haut et fort : qu’on nous rende les concerts bordel de merde !

Miley Cyrus & Joan Jett – Mashup

Miley Cyrus est bien la plus grosse vendeuse de disque dans la catégorie rock des états-unis, cette réussite elle la doit notamment à sa voix si singulière, cette capacité à se réinventer en permanence mais surtout la facilité avec laquelle elle s’entoure de ses idoles et légendes du rock.

Sur son dernier album on retrouve entre autres, Billy Idol, Joan Jett etc, c’est d’ailleurs cette dernière qui l’accompagne sur scène pour ce live pré superbowl.

Les deux chanteuses, aussi électriques qu’on les connait nous livrent un mix de plusieurs de leurs succès avec des interprétations remises au gout du jour, avec toujours cette teinte de provocation et d’affirmation, Miley Cyrus n’est définitivement pas la petite poupée de l’Amérique et c’est tant mieux pour elle et pour nous, car chacun de ses albums nous offrent son lot de titres magnifiques.

Profitons donc d’une telle collaboration sur scène et envoyons tout valser à l’écoute des guitares saillantes qui les accompagnent.

slowthai ft. Skepta – Cancelled

C’est quelques jours avant la sortie de TYRON, son nouvel album, que Slowthai nous délivre cette prestation sur la scène du late show de Jimmy Fallon.

On connaissait la parfaite symbiose des univers de Skepta et Slowthai depuis leur featuring Inglorious sur le premier album du jeune anglais, c’est donc avec une grande satisfaction que nous les retrouvons ensemble avec un nouveau titre, CANCELLED et une prestation toujours aussi étrange qui caractérise bien l’esthétique du personnage Slowthai.

Les deux rappeurs sont sur un décor inquiétant, aux murs abîmés, la caméra tourne et nous propose le même plan mais différent à chaque fois, dans l’angle du décor on retrouve à chaque fois une nouvelle personne statique et à la posture bien étrange.
Skepta et Slowthai crachent leur feu avec ces regards provocateurs qu’on leur connait si bien, c’est dans les derniers instants du live que tous les protagonistes rejoignent les artistes au centre de l’image pour laisser Slowthai nous annoncer la sortie de son album.

Et c’est d’ailleurs le meilleur conseil que nous vous donnerons, TYRON est sorti, allez vite l’écouter !

Eddy de Pretto – Désolé Caroline

2021 signe le grand retour d’Eddy de Pretto. Alors qu’il a annoncé les dates de sa tournée, le kid avait fait son retour, tout d’abord avec Bateaux-Mouches et cette semaine avec Désolé Caroline.

On retrouve ici le minimalisme lumineux dans la prod et surtout cette science du double sens qui font briller une nouvelle fois les paroles et rappelle que le garçon est une des plus belles plumes de la scène française actuelle.

Car oui, le morceau joue, à l’image du je t’aime encore de Yelle récemment, sur un jeu de lecture assez intéressant : si à première vue, on pourrait y voir une histoire d’amour à sens unique qui doit prendre fin, le morceau prend un tout autre sens quand on sait que Caroline est aussi une façon d’appeler la cocaïne.

Le morceau se transforme alors autant en prise de conscience qu’en combat, entre addiction et rédemption face à quelque chose qui donnait la sensation de faire du bien mais qui finalement ne cherche qu’à nous détruire et prendre tout ce qu’on est.

La live session qui accompagne le titre renforce alors un peu plus cette idée puisqu’on retrouve Eddy de Pretto en pleine tempête de neige, coincé, affrontant les éléments jusqu’à ce que le morceau se termine, révélant le subterfuge et surtout la solitude de l’artiste face à tout celà, alors que la caméra s’éloigne et le laisse seul devenant un écho lointain jusqu’à disparaitre.

Prenant, émouvant, Eddy de Pretto est bien de retour.