La Face Live #4

Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. L’épisode 4, c’est maintenant !

Structures – Immortals

Le top 10 du Prix P.R.Live Music a été dévoilé. Sans fausse surprise, on y retrouve avec plaisir nos chouchous de Structures. Et comme tous les ans, chaque groupe du top aura droit à sa session live réalisée par le bondissant Rod Maurice.

Le quatuor débarque donc avec une session live en forme de petit fantasme puisqu’ils ont investi le State de La Licorne, théâtre des exploits de l’Amiens FC, leur équipe de cœur comme on dit dans le jargon footballistique.

Et comme un plaisir n’arrive jamais seul, plutôt qu’une chanson déjà connu, les amiénois ont décidé de dévoiler Immortals. L’occasion de retrouver comme un lointain souvenir tout ce qui fait le sel d’un live de Structures : une colère explicite, une basse qui tabasse, une ampleur dans le son qui nous fait toujours autant vibrer et surtout un vrai sens du collectif, ce qui avouons le est assez important quand on se retrouve sur un terrain.

En attendant leur premier album, qui devrait paraitre en 2021, ce morceau est une sorte de piqûre de rappel bienvenue, autant qu’une nouvelle petite frustration car il faut le dire : Structures, vous nous manquez putain !

Pi Ja Ma – Bisou | A Take Away Show

Il existe des morceaux qui prennent naissance dans les souvenirs et qui nous habitent comme des fantômes. Ils laissent une trace indélébile dans nos vies tant et si bien qu’on peut se souvenir de la première fois, du premier lieu où on les a entendu.

En ce qui concerne Bisou, la rencontre a eu lieu le 14 novembre 2019 à Liévin avant de se reproduire le 23 novembre 2019 à la boule noire. Depuis le morceau existe, apparait dans nos esprits pour nous rappeler sa douceur, sa tendresse et son refrain absolument merveilleux que l’on répète à l’envie.

En ce 18 décembre 2020, par la grâce d’une session enneigée au coin du feu concoctée par La Blogothèque, le titre de Pi Ja Ma, son premier en français, a officiellement été offert au monde à travers cette session live en guitare voix. Et une fois de plus, le charme agit.

Parce qu’il joue sur tout ce que Pi Ja Ma sait faire : un petit peu d’humour pour masquer des grands sentiments ce qui donne un moment suspendu au croisement de la grâce et de la fragilité.

On ne s’en lasse pas, et Bisou, par le bonheur du bouton répéter, finit par devenir pluriel.

ENNY ft Jorja Smith – Peng Black Girls Remix

Jorja Smith avait déjà enflammé le studio berlinois de Colors avec son titre Blue Lights, la vidéo est d’ailleurs un moment iconique de la chaîne YouTube cumulant plus de soixante millions de vues. Le 17 décembre, elle s’invite sur le remix d’une autre artiste anglophone, ENNY. Elle était accompagnée de Amir Brave sur la version originale de Peng Black et a décidé d’appeler celle qui lui a donné sa confiance en la faisant signer sur son label pour remodeler le titre et en livrer une version live. ENNY rentre sur le morceau avec un flow très rapé et assez technique. La froideur londonienne de sa voix se marie avec élégance à la chaleur dégagée par l’instrumentale de Srigala et Paya. Un contraste également relevé par la prestation de Jorja Smith et son timbre de voix si reconnaissable. L’alchimie entre les deux artistes fonctionne, et en résulte un morceau où tout se marie à merveille : de l’énergie des deux artistes, à l’instrumentale en passant par la prestation scénique. 

Nils Frahm – Fundamental Values

Un homme a dit un jour que le silence à la fin d’un concert de Nils Frahm, c’est toujours du Nils Frahm. C’est un bon moyen de résumer la capacité de l’Allemand à captiver son audience avec rien, ou presque. Maintenir la tension avec peu de choses, c’est sa signature, sa virtuosité. Il nous en fournit une nouvelle avec cette version live de Fundamental Values issue de son album Tripping with Nils Frahm. Capté au sein du majestueux Funkhaus de Berlin, ce live retranscrit la magie et l’atmosphère particulière qui règne lors d’une de ses prestations, bien évidemment mise à l’image par son ami Benoit Toulemonde. Allant d’instrument en instrument, il fait vibrer la salle pendant les 14 minutes d’un morceau qui n’en faisait à l’origine que 3 dans sa version studio apparaissant sur All Melody. Avec ses spectateurs assis, le lieu semble annoncer prémonitoire, à l’image des concerts “Covid-friendly” qui ont fleuri un peu partout dans le contexte sanitaire de cette année. Ce que l’on aime particulièrement ici, c’est la lente construction du morceau, accumulant progressivement les boucles, jouant avec les solos pour atteindre son climax. Alors allumez votre chaîne hi-fi, mettez-vous sous votre plaid et dégustez ce morceau de chaleur au coin d’un feu de cheminée, accompagné d’un bon carré de chocolat. Nils Frahm, compagnon idéal de vos longues soirées d’hiver.

Richard Allen – Live en Somme

On entend les oiseaux chanter, le feu crépiter, puis pénétrons dans une yourte où quelques notes de guitare retentissent sur lesquelles viennent se poser la voix chaude et réconfortante de Richard Allen. Le musicien anglo-français basé à Amiens depuis ses 4 ans nous a charmé récemment avec la sortie de son second opus, Locust Tree Lane, une pépite folk à l’aura solaire, parfois rehaussé d’arrangements aux sonorités jazz un peu sauvages et intemporels.

Pour ce live intime, Allen s’allie à Sylvain « Kenny » Ruby (Iggy Pop) avec qui il a travaillé sur l’album et qui l’accompagne ici à la basse, au clavier. La session commence par Locust Tree Lane et d’emblé le temps s’arrête. La balade à la guitare folk est parcourue de notes de clavier éthérées. Puis All The Decisions, avec ses arpèges savamment égrainés et son clavier atmosphérique est une réflexion sur le temps qui passe et les décisions prises, un regard sur la vie et ses changements : « I can’t believe everyday we’re getting older » puis : « You’ve turned my world around ». Losing Ground, reprend le thème folk/blues de la “pierre qui roule” avec les paroles : “Where you’ve been heading lately ?/ I’m not sure, you’ve been a rolling stone (…) No wonder you’ve always losing ground”.

Puis le live se clôt comme l’album par le magnifique The Ashes and The Dream et nous laisse dans une douce langueur rêveuse et mélancolique… Une parfaite bande son pour ces soirées d’hiver, si possible au coin du feu, en attendant de découvrir le talentueux musicien en « vrai » live.

La Femme – Cool Colorado

Besoin d’évasion ? De voyages sous le soleil ? De road trips les cheveux au vent ? Ba c’est mort. Par contre les frenchis de La Femme vous font tout même un petit cadeau folk en cette fin d’année avec Cool Colorado, un titre inspiré du sentiment de liberté du San Francisco des années 70. On les retrouve sous un soleil de Valence qui en fera rager plus d’un pour un live en tenue folklorique. La ville ne fut qu’un stop sur le tournage de leur long métrage, mais fut l’occasion de présenter sous un nouveau jour un des nouveaux titres de l’album Paradigme. On admire l’esthétisme parfaite entre les couleurs crèmes de la ville et le ciel turquoise rappelés de façon chaleureuse sur les costumes et les guitares. Ambiance soleil au zénith et brise fraiche. Le titre est d’une efficacité folle, aussi chill qu’entrainant avec ses sonorités de pop seventies. Sous leurs masques de musiciens blasés, on apprécie de voir transpercer des piques de timidité et d’amusement. C’est ultra rafraichissant.

Freak Monkeys – Something Better

On a jamais eu autant d’albums live ces derniers temps, histoire sans doute de nous faire vivre un peu l’excitation des concerts et faire pointer chez nous une pointe de nostalgie. Parfois un peu passables, ces live valent par contre totalement le coup avec des groupes bourrés d’énergie, et qui savent nous la transmettre. C’est aux 4 Ecluses de Dunkerque que Freak Monkeys a pu réaliser ce projet. Something Better est un savant mélange des genres avec sa basse funk, sa mélodie presque disco portée par une voix tout droit sortie du rock des années 90. Le groupe sait aussi s’emparer de ces codes pour balancer des phrasés à la Red Hot Chili Peppers, entre la funk et le hip hop. C’est musicalement très bon, et franchement ultra fun. On a autant le sourire que leur chanteur.

Festival Le Grand Saut • Big Wool // En Attendant Ana

Si l’année 2020 a pu ressembler à un cataclysme total, certains irréductibles ont quand même fait exister la musique en live.

Malgré les tempêtes, la politique et tout un tas de facteurs qui en ont aurait poussé plus d’un à baisser les bras, le Festival Le Grand Saut s’est bel et bien tenu à Angers, après un premier report et malgré des conditions forcément étranges, l’utopie sonore d’une poignet de héros a donc pu prendre vie. Et pour garder une trace de ces instants rares et précieux, ils ont récemment dévoilé une poignet de sessions live filmées durant le festival en octobre, on a décidé d’en sélectionner deux, celles de Big Wool et d’En Attendant Ana.

Big Wool donc, qui nous offre un joli moment avec David, I Love you. Le groupe qui avait fait un retour remarqué plus tôt dans l’année avec le superbe Simple Travel prouve une nouvelle fois toute la beauté qui émane d’une musique faite pour les grands espaces. Toujours dans une certaine retenue, portée par une véritable douceur, la musique du quintette est propre au voyage, qu’il soit physique ou mental. En live, elle s’offre une nouvelle tenue, plus organique, forcément plus vivante et sans le réaliser immédiatement, c’est la chaire de poule qui s’empare de nous, emportés que nous sommes par l’éclat sentimental du groupe. Les sentiments ne mentent jamais, la musique de Big Wool est juste belle à pleurer.

Dans un style différent, mais pourtant complémentaire car guider par une certaine vibe 90’s et le besoin de jouer en groupe, et de jouer bien, on retrouve donc aussi En Attendant Ana pour une version enlevée de Words ici de leur album Juillet. Impossible de résister à l’énergie communicative du groupe, on se retrouve lancer à 100 à l’heure avec eux, dans une version qui ne donne qu’une envie : danser et communier avec des gens. La musique d’En Attendant Ana est un plaisir communicatif, un plaisir qui se partage et qui donne le sourire et une envie simple et claire : retrouver les salles de concert.

Lothar – Dans Le Noir

Lothar n’est pas du genre à chômer. Après deux EPs en 2018 et 2019, le garçon continue d’explorer le terrain d’une pop poétique et bercée par des nappes synthétiques. Au fil du temps, il se fait de moins en moins cryptiques, laissant peu à peu la carapace se briser pour laisser éclater une sincérit bienvenue.

Alors qu’il avait dévoilé au cours de l’été Dans Le Noir, il est revenu récemment se rappeler à nos bons souvenir avec une session studio du titre qui gagne ainsi en force et en émotion. Une lente montée qui finit par exploser pour notre plus grand bonheur.

Bercé par des lumières de toutes les couleurs, on se retrouve ainsi dans l’intimité de Lothar, au milieu de ses machines comme une petit souris qui regarde au plus près le processus créatif d’un artiste.

Georgio – Ailleurs Session #1 (Victor Solf – Traffic Lights Rework)

En attendant la sortie de son nouvel album , Georgio a décidé de revenir avec un nouveau projet. Ça s’appelle ailleurs et l’idée est de proposer des sessions lives dans des lieux hors du commun.

Premier rendez vous et véritable coup de maître pour le rappeur qui s’offre un moment magnifique sur les dunes de Lampaul – Ploudalmezeau accompagné de Victor Solf.

Accompagné par le bruit de la mer et des mouettes, les deux artistes offrent une version épurée et retravaillée du Traffic Light de Solf. Si on retrouve ce piano si distinctif et la voix incroyable de l’artiste, le tout se retrouve relevé par les rimes de Georgio dans lesquels on sent comme toujours une envie irrepressible d’être réel, de se rappeler d’où on vient pour savoir où on va et aussi de s’offrir une certaine revanche sur une vie pas toujours facile.

Un vrai moment d’évasion qui appelle donc à d’autres rendez vous. On a hâte.

The Voidz – Alien Crime Lord

Il y a quelques semaines, le célèbre jeu vidéo GTA a eu droit à sa mise à jour. Et pour drifter sur le périph de Los Santos de la manière la plus badass qui soit, une update musicale a également été faite. Pour l’occasion, c’est la belle bande de notre Julian Casablancas adoré qui a été appelée, parmi d’autres. Geek ou non, les fans auront trouvé de quoi se satisfaire avec ce nouveau morceau intitulé Alien Crime Lord faisant ainsi office d’un nouveau single pour le groupe qui n’avait rien sorti depuis Did My Best, il y a un an déjà. Un morceau qu’ils ont joué dans le cadre du Tonight Show de Jimmy Fallon en direct live de leur studio où on y retrouve un Alex Carapetis plus en forme que jamais ou encore les doigtés imperfectibles de Beardo et Amir relevant avec justesse la voix autotunée de Julian qui lui va si bien. Encore un morceau qui les rapproche un peu plus de l’excellence, à moins qu’elle n’ait déjà été atteinte… On veut le troisième album et vite !