La Face Live #3

Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. L’épisode 3, c’est maintenant !

Fontaines DC – You Said (Live at Montrose, Dublin)

Les Fontaines DC égrènent ces derniers temps les vidéos des titres enregistrés live cet été à Montrose, Dublin. Avec le dernier en date, You Said, les cinq irlandais fraîchement nominés par les Grammy pour meilleur album rock de l’année avec A Hero’s Death (leur second opus sorti cet été), explorent leur côté psychédélique. Le titre est trippy, porté par le chant de Grian Chatten et nous tient en apesanteur dans une douce torpeur aux vibes rappelant le Brian Jonestown Massacre. Sur des guitares lancinantes, les paroles parlent de fonctionner plus vite : “You said, you’ve been on the brink / so slow down / don’t get time to think now / you try operating faster” et de la simplicité de communication avec certaines personnes, en l’occurrence nous : “With you / It’s easy, I’ll come again”. Le décor est vibrant, les lumières sont chaudes et les visuels à l’arrière-plan sont dreamy. On ne se lasse pas de la musique poétique, rêveuse et articulée du groupe de Dublin.
You Said apparaît sur A Night At Montrose – Selects, un EP regroupant quelques morceaux de ce live intime et chaleureux.

Moodoïd & Juliette Armanet – Idéal (PrimaDonna Session)

Comme beaucoup d’entre vous, on était complètement tombés sous le charme d’Idéal, collaboration entre Moodoïd et Juliette Armanet qui venait annoncer dans son sillage PrimaDonna, un EP entièrement constitué de collaborations féminines.

Cette semaine, le duo a présenté une version live de cette chanson d’amour sous psychotropes. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Pablo Padovani, de son nom au civil, orchestre une véritable bulle de douceur à l’ambiance presque désuette.

Ainsi, on a l’impression à la vision de cette session de vivre dans un monde parallèle où tout est rose et où la vie se serait arrêtée aux années 70 (mention spéciales aux looks absolument parfaits de tous les participants.)

Mais surtout, on redécouvre complètement le morceau, dans une version bien plus douce et épurée qui permet de recentrer l’émotion dans ce qu’elle a de plus important : la rencontre vocale entre Pablo et Juliette.

Un moment tendre et hors du temps absolument idéal pour faire vibrer nos longues soirées d’hiver.

Catastrophe – Gromit

On dirait bien qu’on n’arrêtera jamais de vous parler de Catastrophe. Et si on le fait, c’est qu’il y a toujours une bonne raison. La formation nous propose une version live de son titre Gromit, l’un des plus marquants de son dernier album Gong! Ici, exit Pablo, exit Bastien, c’est Carol qui prend la batterie et l’on se contentera de quatre musiciens pour cette session. Après écoute, il apparaît évident qu’il n’y avait pas besoin de plus. Toujours plus de groove, de sensualité dans ce morceau où la batterie ponctue une rythmique irrésistible. Les échanges de voix sont sublimes, on tombe amoureux de celle d’Arthur et de son solo de sifflement. Et vraiment, on secoue la tête très très fort et on se mord la lève sur la fin chaloupée qui nous donne plus envie que jamais de retrouver la bande sur scène. Espérons que cela arrive vite parce que si chacun de leur morceau est retravaillé de la sorte, il est des chances qu’on continue à leur envoyer d’exquises fleurs.

Jean-Baptiste Soulard & Blick Bassy 

Faut-il encore présenter le travail de la Blogothèque ? Au fil des années (plus de dix déjà), la chaîne s’est imposée comme l’un des lieux les plus qualitatifs où consommer de la musique et cette session ne fait exception. On y retrouve Jean-Baptiste Soulard accompagné par Blick Bassy. L’artiste Camerounais, une de nos révélations de l’année 2019, vient planer de toute sa classe et de toute la rage de son émotion sur cette collaboration. Vous aurez forcément des frissons en visionnant ce travail, que ce soit grâce à l’intensité des voix et des instruments ou simplement parce qu’elle débute au milieu d’une patinoire (oui, on va dans l’improbable). Elle se poursuit en extérieur, au milieu d’un parc boisé plus habituel pour une session live. Comme à l’habitude, on apprécie le travail d’images réalisé et qui accentue l’émotion proposée par les trois musiciens en présence. On vous laisse savourer ces deux morceaux, vibrants comme le vent dans les feuilles d’un arbre.

Dua Lipa – Tiny Desk (Home) Concert

Après avoir enflammé tous les tapis rouges, des scènes internationales et dévoilé un titre en collaboration avec Angèle, Dua Lipa se prête au jeu du Tiny Desk. Une occasion pour la britannique de surprendre son public avec des titres interprétés en acoustique, style très éloigné de celui de son album dont les morceaux sont très produits.

Dua Lipa s’entoure donc de ses quatre choristes et de deux de ses musiciens, avec qui elle avait à peine eu le temps d’annoncer une tournée, au début de la pandémie. Des retrouvailles londoniennes marquées par des mesures sanitaires, qui n’empêchent pourtant pas de partager une vraie intimité lors de ce live.

Un Tiny Desk rythmé par quatre titres sélectionnés par la chanteuse pour être interprétés en dehors de la scène sur laquelle elle nous a habitués à de grands shows.

Dua Lipa interprète donc Levitating, Pretty Please, Love Again et Don’t Start Now en guise de conclusion, ce qui est amusant étant donné qu’il était l’un des premiers singles de l’album à être révélé. Des choix judicieux, puisque ces titres ont tous une dynamique commune : l’amour. Dua s’engage dans ses textes, en parlant de ses propres expériences, heureuses ou malheureuses. Loin d’en faire une pop trop commerciale, la chanteuse a son propre style, qui semble être encore plus affirmé dans un tel live.

Ce Tiny Desk est comme le début d’un « way out » pour Dua Lipa, qui comme chaque artiste, n’attend que de pouvoir revenir sur scène dans des conditions normales. Toujours engagée, toujours motivée, et en pleine cohésion avec son équipe, c’est ainsi que se présente Dua Lipa dans ce live.

Le meilleur aspect de ce live est certainement la surprise d’une chanson que l’on n’attendait pas en version acoustique : Love Again, chanson qui semble visiblement avoir une grande importance aux yeux de la jeune britannique.

London Grammar – California Soil

Après nous avoir dévoilé un clip réalisé par les londoniens SIlent Tapes et produit par Chalie Andrez (Alt-J), le trio britannique vient de dévoiler une version live pour nous faire patienter jusqu’au 12 février, date de sortie de leur nouvel album prénommé également California Soil. Cette live session tout en sobriété où on retrouve London Grammar accompagné de 4 musiciens à cordes le tout agrémenté d’un jeu de néons, le résultat est sans attente : on a terriblement envie de (re)voir ce groupe en live où la chanteuse Hannah Reid nous donnera des frissons et pourra même parfois nous faire verser une petite larme. En attendant l’annonce d’une tournée et de la sortie de leur album, on écoute en boucle les singles Californian Soil et Baby It’s You.

Cassia – Hurt (Arlo Parks Cover)

Cela fait un moment que le manque de la scène commence à se faire sentir sur le groupe britannique Cassia. En un mois, ils ont sorti un morceau acoustique et surtout deux titres lives depuis un sauna. Après une version de leur titre Do Right c’est avec une reprise de Arlo Parks et son morceau Hurt que les britanniques réouvrent le sauna où ils s’y entassent avec leurs instruments. Ces derniers leurs permettent également de se réapproprier le morceau afin de livrer une prestation beaucoup plus énergétique que l’originale. En y incorporant leur énergie et leur univers très anglo-saxons, ils ont livré une session de grandes qualités et cela fait du bien de voir des artistes prendre autant de plaisir et à mettre autant d’énergie dans l’interprétation d’un morceau existant. 

Palace Winter – 1996 (Tennis Court Session)

Jamais deux sans trois, Palace Winter remonte pour la troisième fois sur le court pour livrer 1996, un revers slicé tout droit sorti de leur dernier album. Pour ce match en double tant attendu, mais malgré un match serré, les quatres joueurs font preuve d’une cohésion rarement vue sur les courts. Ils se renvoient la balle avec une telle délicatesse, ne laissant jamais le second arrivé pour toujours la cueillir au bon moment et la renvoyer avec élégance et grâce aux adversaires et cela durant six minutes trente. Un match sans arbitre, sans point, située entre deux immeubles dans un lieu improbable, où la musique en sort gagnante. Même si Palace Winter ne livre pas un grand moment de sport, ils ont le mérite de faire slicer leur musique avec classe donnant une autre dimension à la fois au lieu dans lequel ils interprètent ce titre et à la fois au morceau en lui-même. 
Jeu, set et match !

Magenta – Boum Bap (Live Rework)

Cette semaine, Magenta a donné son tout premier concert , c’était pour Arte et malheureusement sans public. Un peu avant ça, le groupe avait investi la scène du théâtre de l’Archipel à Granville pour offrir une version live retravaillé à son dernier titre Boum Bap.

Accompagné d’une Fiat Panda (sans doute qu’ils n’avaient pas réussi à trouver une passat) le groupe nous offre une version qui s’offre le luxe d’être à la fois plus physique et plus humaine de ce morceau. Parce que la voix tremble, parce que l’émotion ne se masque pas (contrairement au chanteur du groupe) le morceau trouve un écho émotionnel encore plus important qui se frotte à une production plus puissante et en même temps pleine de nuances.

Bref du tout bon pour un groupe dans lequel on croit énormément et qu’on a hate de pouvoir découvrir sur scène. En attendant, on vous conseille de guetter le site, les Magenta nous ayant fait le plaisir de nous accorder leur toute première interview. Un long entretien qu’on vous partagera très prochainement.

Møme & Ricky Ducati – Moves (Studio Session)

Après avoir dévoilé deux titres de leur futur album commun (They Said et Got It Made), les deux compagnons ont dévoilé Moves il y a deux jours. C’est sur le générique rétro « Flashback FM » que s’ouvre cette live session. L’un à Paris, l’autre à Los Angeles, les deux artistes nous font voyager avec ce titre envoutant. Encore une fois la voix de Ricky Ducati, porteuse de messages d’espoir s’allie parfaitement à l’ambiance musicale créée par le producteur français. Ces morceaux aux sonorités 80s font leur petit effet et nous font oublier l’année que l’on vient de passer. Vivement la sortie de leur album !

Fhin – The Shape / Off your Hand

Si certains s’offre des sessions live comme des captations brutes de leur musique, Fhin lui a choisi le chemin inverse. Le français, qui a dévoilé récemment son Trauma dont on vous parlera bientôt, a confié sa session aux bons soins de Leo Mozoloa pour un résultat absolument dingue et stylisé à l’extrême.

Ainsi, alors que la caméra est en mouvement permanent, le monde change lui aussi en permanence, passant de teintes blues et rouges aux allures presque irréelles pour ensuite revenir dans un milieu plus « réel ». En jouant sur le montage, les effets visuels et les miroirs, la session s’offre ainsi un côté cinématographique très poussé qui colle parfaitement à la musique de Fhin. On retrouve ainsi avec bonheur deux titres complémentaires : The Shape et Off Your Hand qui permettent d’explorer toute la palette d’un artiste impressionnant, oscillant entre pulsions électroniques et besoin de retrouver à tout moment le côté organique de sa musique, le tout guidé par une voix sublime à travers laquelle passent toutes les émotions. Des sessions comme celle là, on en redemande encore et encore.

SERPENT – Basique, les sessions

Tout en cuir et en chemises à motifs imprimés, Serpent débarque. Et quoi de mieux qu’une petite session live pour faire connaissance avec le nouveau groupe de Lescop en attendant la sortie de leur premier EP prévu vendredi prochain ?

Pas besoin de grand discours, ni d’explications alambiquées, Serpent c’est un groupe qui vit pour et par la musique, une musique physique, intense et au groove venimeux. Surtout, on le remarque ici, c’est un groupe qui vit très bien en live, on sent une vraie complicité avec ces cinq garçons qui envoie clairement du gros sons.

Dans cette session pour Basique, ils nous présentent donc deux morceaux issus de leur premier EPs : Distant Call et Don’t Think Twice. Si on connaissait déjà le premier, qui tourne de manière assez régulière dans nos playlists, le second permet de découvrir une autre facette du groupe, plus ronde, dansante mais d’une manière plus sensuelle, moins robotique. On adhère totalement aux deux facettes, nous présentant un rock moderne qui joue sur le mélange des gens et qui nous rappellera autant les claques récentes que sont Crack Cloud et Pottery que la version rock des grands Soulwax.

Et comme le plaisir joue parfois les prolongations, Serpent en profite pour ramener Joy Division du côté boule à facettes du dancefloor avec cette relecture bien funky du hit cold wave She’s Lost Control. C’est frais, couillu et superbement réaliser, que demander de plus ? Sans doute de les retrouver sur scène pour danser avec eux.

Gabi Hartmann – Always Seem To Get Things Wrong I A Take Away Show

La petite couronne parisienne regorge d’endroits parfaits pour enregistrer des sessions lives et en bon petits génies de l’exercice, La Blogothèque les connait forcément tous.
Cette semaine, ils nous offrent un moment de douceur mélancolique qu’on pourrait facilement intituler la bal(l)ade de Gabi Harmann. Le choix du vocabulaire est loin d’être anodin vous l’aurez compris, puisqu’on parle ici autant de la déambulation à laquelle on se retrouve convié que de la chanson superbe qu’ils nous offrent à écouter.

Celle-ci s’appelle donc Always Seem To Get Things Wrong et promène tranquillement son spleen entre l’anglais et le français. Toute en subtilité et en délicatesse, la petite beauté de Gabi Hartmann nous offre ses élans de tendresse comme un câlin sonore que l’on ne saurait refuser en ces temps de pandémie et d’éloignement.

On se transforme alors en petite souris, suivant la jeune femme dans cet instant presque solitaire ou la contemplation joue des coudes avec le soleil d’un jour de juillet qui vient nous caresser la joue. Comme toujours, La blogothèque nous offre une session d’une qualité extrème et on reste impréssionné par la qualité de la captation sonore qui s’offre en fond le chant bienvenue des oiseaux. Un vrai beau moment à vivre et face auquel on ne boude pas notre plaisir.

L’impératrice – Anomalie bleue

S’il y a bien un album et une tournée qu’on regrette fort qu’ils soient sans cesse repoussés, c’est bien ceux de l‘Impératrice. Il y a quelques mois, elle nous faisait groover sur l’aérien Voodoo? et c’est alors avec joie que l’on accueille aujourd’hui l’énigmatique Anomalie bleue. Pour accompagner la sortie de ce single, sa majesté nous a dévoilé une session live des plus réussies. Dès les premières secondes, on retrouve l’esthétique et la signature si adorées du groupe auxquelles on doit notre fanatisme depuis quelques années maintenant. Ajoutez à ça la voix enivrante de Flore Benguigui, ces nappes synthétiques voluptueuses et on se retrouve alors épris par ce morceau, son écho aux émotions qui nous submergent et nous rendent souvent hors de contrôle. Un total sans-faute qui laisse un deuxième album se dévoiler avec parcimonie. On s’impatiente de découvrir la suite !

P.R2B – Le beau mois d’août

P.R2B est un de ces noms que l’on retrouve souvent parmi nos lignes. Pourquoi ? Parce que son univers nous fascine, il réveille notre curiosité et dévoile une admiration certaine à son égard. Il y a une semaine de là, l’artiste dévoilait une session live de son morceau Le beau mois d’août, extrait de son premier EP Des rêves, sorti en septembre dernier. Toujours bien entourée, c’est aux côtés de La Blogothèque qu’on la retrouve dans ce format intimiste qu’est le Take Away Show. On la rejoint alors dans ce bowling parisien, à ses côtés puis ceux de ses musiciens qui subliment ce morceau d’une touche jazzy. On le répète mais Pauline Rambeau de Baralon nous fascine, il nous tarde de retrouver les beaux jours et son énergie communicatrice sur scène.

KLON – West

Il y a quelque chose qui nous intrigue chez KLON, comme si cette aura de mystère qui les entoure nous invitait avec insistance à côtoyer leur univers, comme s’ils avaient des histoires à nous raconter, des messages à faire passer. En septembre dernier, ils sortaient le format live de l’entêtant Noise, lequel nous conviait à les admirer déjà beaucoup. Puis West, leur second single, a également eu droit à sa session. On les retrouve alors dans leur salon, nous et nos oreilles averties puis on les écoute, avec attention. On est d’emblée touchés par ces mots sincères, leur envie de bousculer les normes, d’inciter chacun à se libérer de cette prison qu’est ce quotidien au rythme redondant. KLON incarne ce désir de fuir vers un ailleurs où l’air est pur, où tout est possible, immensément grand et beau et nous, on est fans.