La Face Live #1

Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. Premier épisode tout de suite.

Arcade Fire – Generation A

C’est à l’occasion des élections américaines que les iconiques membres d’Arcade Fire ont fait leur retour. Un retour non des moindres puisque cette performance témoignait de leur soutien au candidat démocrate Joe Biden (grand vainqueur à ce jour et le monde entier s’en réjouit). Aucune nouvelle matière depuis leur dernier album en date, Everything Now, ce qui commençait à faire long pour les fanatiques du groupe. Generation A tease ainsi un possible retour et marque une nouvelle ère pour la belle bande originaire de Montréal. Comme à son habitude, le groupe joue sur l’ambiance qui règne dans ce pays où l’American Dream se révèle davantage être un mythe plutôt qu’une réalité. Un pays qui a perdu quelque peu de sa crédibilité avec Trump au pouvoir, ce qui n’a pas été sans conséquences tant sur le plan économique, social ou écologique, et les paroles de ce tubesque single parlent d’elles-mêmes / California’s burning / New Orleans is waiting for the flood. On sent ici comme un ras-le-bol, une envie de se tourner vers un avenir plus lumineux tant ces presque quatre dernières années auront été chaotiques. En ce désormais 8 novembre, on peut donc dire que l’espoir est certain, on aperçoit une lueur là-bas malgré cette ombre omniprésente. We can’t wait !

New Blow – Black Hole

Ça faisait longtemps qu’on attendait des nouvelles de la part des Lillois de New Blow. Depuis la sortie de leur single Black Hole l’année dernière, comme beaucoup d’artistes ils ont été surpris par le confinement, mais n’en sont pas restés là. Quelques sessions nous sont parvenus et ils nous livré la semaine dernière une très belle vidéo, produite intégralement par leurs soins et qui nous permet de découvrir leur travail sous un jour différent. On a l’habitude de leur énergie, on les découvre ici plus solennels et sensibles.

Marc Rebillet – You and me

On n’a pas encore eu la chance de vous parler de Marc Rebillet sur la Face B, mais faire une spéciale session live sans parler de lui n’aurait pas vraiment de sens. L’artiste américain, spécialisé dans l’utilisation de boucles audio, nous régale régulièrement de son talent et de son sens du style (quand il décide de s’habiller). Entre coups de folie, groove imparable et sensibilité étonnante, il ne cesse d’osciller pour démontrer l’étendue de sa palette artistique. Ici c’est plutôt la sensibilité qui prévaut, mais n’hésitez pas à aller découvrir le reste de sa chaîne pour plus de peignoirs et de caleçons. On vous conseille aussi Another Idea ou How to funk in two minutes pour comprendre le phénomène dont il est question ici.

GABRIEL TUR ?Biscuit (Live au File7)

Il y a peu, Gabriel Tur aurait du fouler les planches du File7 en première partie de Catastrophe. Si la fête est remise, le garçon a décidé de mettre la frustration de côté en nous offrant une session live de son dernier single : Biscuit.
Sous couvert de pâtisserie, le garçon nous raconte une histoire d’amour qui crame et tourne au vinaigre, malgré les efforts de notre cuisinier pour offrir un festin digne de sa reine enfin c’est ce quil voudrait nous faire croire…
Cette session nous permet de nous rappeler pourquoi on aime tant voir Gabriel Tur en live : son sens du groove parfait, ce duo si complémentaire qu’il forme avec Jaune (qu’on félicite d’ailleurs pour son superbe déhanché) ainsi qu’un style vestimentaire sans aucune faute de goût.

Bref on regarde cette vidéo en mangeant tranquillement un petit cookie trempé dans du lait en attendant de le retrouver pour de vrai, même masqué. Si tout se passe bien, cela devrait avoir lieu le 12 décembre au File7 en attendant la reprogrammation de sa release party au Hasard Ludique.

Luidji – Le Rouge (COLORS)

Boscolo Exedra vient de sortir, et comme à son habitude, Luidji a amené ses auditeurs dans une balade musicale où l’amour est le fil rouge. Un univers consolidé par une sélection d’instrumentale très musicale mais aussi par le plus bel instrument de Luidji, sa voix. Une voix qui est mise à l’honneur dans une session COLORS. C’est devant un fond couleur bordeaux qu’il interprétera Le Rouge, extrait de son dernier EP. Seul face au micro, l’artiste se prépare avant de laisser sa voix envoutée le spectateur. Une voix chaude qui semble résonner de douceur dans ce studio devenu si emblématique. Luidji semble seul au monde avec uniquement l’instrumentale pour l’aiguillée. Une faille se crée tout le long de la session laissant l’auditeur embarquer dans cette histoire d’amour romancée par l’artiste. La faille se refermera et laissera Luidji seul avec ses souvenirs. 

CHIEN NOIR – Basique, les sessions

Lorsqu’on se promène sur youtube, on a toujours un regard porté sur les dernières sessions Basique. Tout simplement car on se sent un peu cousin de l’émission dans sa manière qu’elle a de mettre en lumière une scène française en développement qu’elle défend aussi fort que nous.
Premier rendez de cette sélection avec Chien Noir. On suit le garçon depuis un moment on aime sa douceur et sa sincérité, on aime ce qui se dégage de sa musique autant que de son regard et il fait parti pour nous des belles promesses à venir.

On aurait du le voir sur scène lors d’un MaMa Festival malheureusement annulé alors on se console comme on peut avec cette session.
Seul avec sa guitare et ses machines, tout de noir vêtu, sa casquette toujours vissée sur la tête, il nous offre des versions toutes en douceur de ses deux premiers titres : Lumière Bleue et Quelle importance. Une manière aussi de redécouvrir ces titres ou il nous parle d’amour, de doute, du temps qui passe parfois trop vite. Bonus exquis, il nous offre une version dépouillée et sublime du Djadja d’Aya Nakamura. Décidément, le charme que nous a lancé Chien Noir n’est pas prêt de se rompre.

Bekar – Basique, les sessions

Deuxième rendez vous avec Basique, cette fois-ci avec Bekar.

Bekar fait partie de cette nouvelle génération qui marie à merveille l’héritage laissé par un rap brut et technique aux mélodies actuelles. Un savoureux mélange qui a donné Boréal et puis Briques Rouges.

Pur produit du Nord, il était dans « Basique, les sessions » pour présenter à la fois l’homme et l’artiste. Après s’être présenté, place à la musique avec un extrait de son dernier projet, le morceau Destinée. On peut ressentir à travers l’interprétation toute la sincérité et l’authenticité se dégageant du jeune nordiste. S’en suit un morceau plus coloré avec Tiekar, qui rend hommage à son lieu de vie.

Pour continuer, il va se réapproprier Trop Beau de Lomepal avec une touche plus brut que l’original. Il arrive à réinterpréter un morceau complexe et prouve sa polyvalence sur plusieurs terrains. Une belle manière de clôturer une session live qui aura vu l’artiste interpréter trois morceaux avec tout son amour pour la musique.

Lonny – Incandescente

En septembre on (re)découvrait Lonny avec son titre Incandescente. Un morceau doux amer, entre un coeur qui se brise et un espoir qu’on voudrait garder en vie comme une flamme qu’on cacherait du vent dans nos mains transis.

Un peu plus d’un mois plus tard, le feu est toujours aussi vivace et se rallume avec cette jolie session live. Pour l’occasion, Lonny a demandé à Olivier Marguerit d’écrire un arrangement pour flûtes, qu’il joue accompagné d’Emma Broughton et Maïa Barouh .
Le tout offreau titre un nouvel éclairage, plus intense, plus profond. Surtout c’est à travers la voix, ici à nue, que l’émotion passe.
Toujours sur le fil, parfois proche de se brisée, elle nous guide et nous éclaire, Lonny faisant vivre avec une vraie intensité ses mots et ses maux.

Pour la réalisation , Lonny a fait confiance à We Kick For Friends, qui ont trouvé ce lieu, ancien manège à chevaux et qui donne à cette session des allures féériques et hors du temps. La caméra d‘Eliott Sebbag et Margot de Kerangat est alors toujours en mouvement, discrète, intime, elle nous entraine avec elle, entre les êtres, presque impudique. On notera aussi la science du détail de Lonny, sa tenue en noir et blanc n’étant, on en est sûr, pas le choix du hasard.

En un mot comme en cent, cette session nous touche à l’âme et il est certains que Lonny continuera à maintenir nos émotions incandescentes.

Fils Cara – New York Times / Session Bruxelles Ma Belle aux Pluies de Juillet

Bon habitué de La Face B et tout fraîchement sorti du Chantier des Francos, Fils Cara troque aujourd’hui son légendaire col roulé pour une veste de costume dans cette live session signée Bruxelles Ma Belle, tournée cet été à l’occasion du festival Les Pluies de Juillet. Celui qui était pourtant déjà rentré dans la cour des grands avec la sortie de ses superbes Fictions en septembre dernier se retrouve à nouveau dans la cour de récré, celle de l’école Jacques Prévert à Villedieu-les-Poêlles pour être exact. Loin de s’y faire tout petit, il y déambule autour de son frère (à la ville comme à la scène) Francis et nous offre une version brute et minimaliste de New York Times, titre phare issu de son dernier EP mentionné précédemment. Le temps de quelques minutes, le terrain auparavant si vide et calme est soudainement rempli par la force et la sincérité de cette association piano-voix, qui a de quoi réchauffer les cœurs et les briques froides du bâtiment qui l’entoure. Le choix du lieu, même vidé d’écolier•e•s, semble comme une évidence pour ce titre qui traite avec brio de la réalité et des ambitions de la jeunesse actuelle, éreintée mais non sans espoir. Le tout est capturé avec adresse par Manou Milon à la réalisation et Tommy Desmedt au son et illumine à sa façon les journées parfois ternes qui nous traversons actuellement. 

Sébastien Tellier – Look

Il est de retour ! Plus suave, plus mélodieux, plus Sébastien Tellier que jamais ! Il nous baigne de nostalgie avec cette reprise de son hit « Look », 9 ans plus tard, enregistrée dans le Moodoïd Studio à Paris. Cette session est arrivée dans nos réseaux de manières surprenante et même à l’écoute et au visionnage, on est toujours agréablement surpris. On trouve un goût d’éternité dans le naturel vocal et lyrique du chanteur. C’est magnifique comme son art fait de lui une fontaine de Jouvence humaine.
Sébastien Tellier réapparaît dans nos existences pour nous rendre plus vivants, pour nous donner une raison de ne pas être défaitiste quant à l’avenir de l’art. En soi, cette session fût un baume qui garnit le cœur de nostalgie mais aussi d’espoir.
Une vibe plus calme et sereine que celle qui la précédait, plus électronique. On se retrouve plongés dans l’onirisme pourtant réel et minimaliste du studio. Comme encrés dans l’intime de l’artiste. Le plan où l’on voit le reste de l’équipe du studio, séparé de Sébastien par une vitre, on en vient à se dire que la performance live doit être encore plus marquante.
Mais le chanteur BCBG n’est pas venu seul ! À sa suite il y a Simple Minds. Simple Minds, dont l’annonce a suffit à surprendre tous les fans de cet artiste atypique, sort le 13 novembre et cet album va recenser des reprises de ses hits. Mais le 13 novembre est aussi une date importante à retenir puisque du 13 au 15 novembre aura lieu l’édition 2020 du Arte Concert Festival dans lequel performera bien sûr le brillant Sebastien Tellier.
Il est clair que cette session a su ravir le public français ainsi que le public international. Déjà l’on trépigne d’impatience quant à la sortie de l’album. On sait très bien qu’on ne sera pas déçus !

Later. – All the Time

Dans la famille Cookie Records, je demande Later.
Jamais en retard contrairement à ce que leur nom pourrait laisser entendre, ces quatre là représente une belle promesse du groove sensuel à la française, à mi-chemin entre Her et les anglais de Jungle.
La recette est clairement imparable et se décline déjà sur deux EPs. On Time et The Daydream.

Cette semaine, le quatuor parisien nous a offert une session live de All The Time, petit tube en puissance qui nous envahit de la tête au pied pour nous faire danser peut importe qu’on soit assis devant nos écrans, en pleine rue ou dans notre lit. La musique de Later est totalement contagieuse et à l’heure actuelle c’est le genre de virus qu’on aimerait voir diffuser à tout le monde.

Le tout est accompagné d’une vidéo réalisée par Ashwin Roy Cazal et à la lumière particulièrement soignée qui nous montre à quel point ces jeunes gens modernes ont de l’or au bout des doigts.
Alors on ne résiste pas, et on succombe à Later. tout de suite.

Storm Orchestra – Call

Pas de concert ? Ne vous inquiétez pas, Storm Orchestra est là ! Tout au long du mois de novembre, le trio nous emmène avec lui Chez Alias Studio et nous proposera une session live par semaine, histoire de nous divertir et de garder leur amplis en vie.

On commence donc cette semaine avec Call et autant dire que le groupe ne lésine pas sur l’énergie. La tempête à lieux sous nos yeux avec ce titre hyper efficace et qui trouve tout son souffle et son énergie jouer en direct. On est happé par cette tempête, ce mur du son que ces garçons nous foutent en plein tronche pour notre plus grand plaisir.

Alors on le dit clairement : tout ça s’écoute très très fort et le headbanging est plus que conseillé, histoire de bien préparé sa nuque pour le moment où on les retrouvera pour de vrai.

Sauce Session I Emel – Holm / At Lyoom Cantine, Paris

À l’origine créateur de soirées qui permettait d’assouvir deux de nos grandes passions, la musique et la nourriture, le collectif Sauce Blanche a réagi de la plus belle manière à la crise qui nous impacte en lançant Sauce Session. L’idée est simple, filmer des sessions musicales dans les cuisines de restaurants, jamais vraiment choisis au hasard, pour mêler à nouveau les saveurs du goûts et les émotions de la musique.

Après avoir notamment reçu Isaac Delusion, Abraham ou encore Ichon & Loveni, Sauce Blanche nous propose de découvrir cette semaine la session de Emel à Lyoom Cantine.

La star tunisienne nous offre ainsi une version bouleversante de son titre Holm, uniquement accompagnée de sa guitare ce qui permet de redécouvrir une nouvelle fois la puissance incroyable de sa voix.

Pendant ce temps, les frères cuisiniers nous préparent les classiques sauce blanche et harissa.
Le tout vous mettra autant l’eau à la bouche que les larmes aux yeux.

À Table !

Oneohtrix Point Never – I Don’t Love Me Anymore

Oneohtrix Point Never était live il y a quelques jours, dans l’émission de Jimmy Fallon où il a joué I Don’t Love Me Anymore, l’un des 17 titres qui composent son dernier opus Magic Oneohtrix Point Never. On le voit  dans une sorte de grotte surnaturelle en verdure artificielle avec au centre un écran montrant des images de nature. Le producteur électronique expérimental de Brooklyn y joue éclairé de lumières vertes extra-terrestres, mêlées à des projections d’images de feuillages qui donnent au live un caractère de science-fiction chaotique exacerbé par la voix robotique du musicien et des sons métalliques qui émanent de sa guitare. Des sous-titres old school finissent de mettre en scène le live habité. Si la performance de I Don’t Love Me Anymore n’a pas la spontanéité d’un concert live, la mise en scène vaut le détour et nous dévoile un peu plus le monde étrange du Magic Oneohtrix Point Never de Oneohtrix Point Never que nous avions jusque-là aperçu dans ses vidéos…