Kyo : « On ne s’est jamais sentis enfermés dans un style »

Il y a quelques mois, un peu avant la sortie de leur sixième album La part des lions, nous avions retrouvé l’incontournable groupe Kyo à l’heure du thé. Entre deux blagues, on a échangé avec eux autour de ce fantastique nouveau disque riche en histoires qui vient mettre le doigt sur un bon nombre de problématiques actuelles.

kyo

La Face B : Comment ça va à 3 semaines de sortie de l’album et un bras cassé? 

Ben : J’ai une vie de merde, on va pas se mentir (rires). C’est quand même très contraignant. Tout est chiant, mettre une chaussette prend un quart d’heure. Mais en dehors de ça, c’est plutôt cool. On est impatients, on est excités, on appréhende aussi. C’est toujours un peu flippant une sortie d’album même si on sait qu’on a balancé 3 titres qui plaisent visiblement à nos fans. On scrute quand même pas mal les commentaires et ça a l’air de leur plaire.

Florian : Il y a un mec qui n’a pas aimé, mais bon. Il a dit « musique bof bof » (rires).

Nicolas : Dans les commentaires, il y en a pas mal que j’écris hein (rires).

F : Oui, sur le « bof bof » je t’ai reconnu!

LFB : C’est votre 6ème album, 4 ans après le dernier : vous pouvez me parler du processus de son écriture? Qu’est-ce qu’il s’est passé pendant ces 4 ans?

B : C’est la durée standard entre deux albums de Kyo, on a toujours fait comme ça sauf entre Le Chemin et 300 lésions où on a enchainé un peu plus rapidement. C’est vraiment le temps que le groupe Kyo met à faire un disque…

F : … qu’il estime être pas trop mal! (rires)

B : On a vraiment essayé de le sortir plus tôt mais ce n’était pas possible. C’était le temps qu’il fallait pour avoir 12 morceaux dont on est fiers, que le disque soit varié, qu’on aie les bons singles, qu’on soit sûrs de nous…

F : Et préparer l’image, les clips.

N : Il y a aussi à peu près un an et demi de tournée après la sortie de l’album qui précède, et ensuite pendant 6 mois on fait comme si on travaillait mais en fait on se repose un peu car la tournée nous a bien achevés. La période de Covid a ralenti un petit peu tout ça aussi.

F : Oui, on a peut être perdu trois mois à cause de ça.

N : Sinon, c’est vrai qu’on prend le temps pour ajuster les titres, pour que ce ne soit pas juste 12 titres mais 12 super titres.

F : Si on les sort tous les 4 ans, y’a intérêt! (rires) 

LFB : Vous êtes dans le milieu depuis un petit bout de temps et j’ai ressenti sur cet album une vraie évolution qui garde tout de même les sources rock du début. On ressent une influence pop, un petit côté Daft Punk au niveau du traitement de la voix parfois… J’ai l’impression que vous êtes assez ouverts à d’autres genres.

B : Pour nous, la liberté est hyper importante. Quand tu crées, au départ tu ne penses jamais vraiment à si ça va plaire ou pas. Tu essaies de faire les meilleurs morceaux, les trucs qui t’excitent toi ou tes potes. Après, le débat autour du fait de se renouveler ou non n’a véritablement aucune réponse : si tu l’intellectualises et que tu te dis « Je ne veux pas déboussoler les fans, je vais rester dans mon créneau », tu vas te retrouver avec des commentaires qui disent que ça sent le réchauffé ou que c’est toujours la même chose. Si tu prends des risques en te disant qu’il faut surprendre les gens, il y en a qui se diront qu’ils préféraient avant. Il faut vraiment ne pas trop se poser ces questions là au moment de créer. Il faut essayer de faire le meilleur album possible, on essaie d’avoir une bonne énergie entre nous, d’être fiers de ce qu’on a fait, et ensuite on croise juste les doigts.

F : Assez souvent quand on a eu l’impression de faire un truc vraiment différent, des gens ont dit « C’est toujours la même chose » (rires). Tu ne sais pas toi même sur quoi tu es jugé, si c’est différent ou pas… Le Graal était une chanson assez différente car elle était plutôt dansante, mais pour certains il y avait plein de références qui faisaient que c’était une évidence que c’était un morceau de Kyo. Par contre, on s’est plus souvent définis comme un groupe pop dans le sens où il peut arriver que l’étiquette rock fasse en sorte que tu ne puisses pas sortir de certains trucs. On a eu des morceaux uniquement avec du piano par exemple. On aime se balader du côté chanson jusqu’au côté « groupe de rock ». Ça permet de pouvoir piocher des trucs un peu partout comme dans de l’électro, on en a toujours un peu mis…

N : On ne s’est jamais sentis enfermés dans un style comme c’est peut être un peu le cas en France parfois. 

B : « Nous, on nous mettra jamais dans une case tu vois? » (rires) 

N : Sur 300 lésions, Révolution penche presque vers le jazz. Il y en a d’autres plus électro sur Dans la peau. Je crois qu’on ne s’est jamais posé la question du « Ça on a le droit de le faire, ça on a pas le droit ». Il y a une grande liberté, c’est assez chouette. L’écriture et la voix de Ben font que les morceaux gardent une certaine identité même avec toutes les choses différentes qu’on pourra mettre derrière.

F : Peut-être bientôt un solo de saxo! (rires) 

B : En revanche, j’avais sous-estimé ce côté rock : beaucoup de commentaires que j’ai pu voir identifiaient Kyo à truc très rock. On a vachement d’influences rock, c’est notre musique de prédilection mais on a assez rapidement fait des choses différentes. Il y a toute une partie du public pour qui on incarne presque le groupe de rock français de base et qui peut être déstabilisée quand on sort un single comme Ton mec. C’est donc plutôt une partie du public plutôt que nous-mêmes qui nous définiraient comme étant un groupe de rock. Mais si tu nous demandais la musique la plus importante pour nous, on te répondrait le rock. C’est notre base, on s’est rencontrés autour de ça.

F : Et le rock, c’est large.

B : C’est avant tout une attitude OK? (rires)

N : Il y a le bon rock et le mauvais rock… (rires)

F : Et justement, parlons-en! (rires)

LFB : Je trouve qu’aujourd’hui, les genres musicaux sont de plus en plus flous et se mélangent entre eux, ce qui d’un côté est une bonne chose.

F : On représente peut être plutôt le côté « groupe », et le rock va avec…

B : Tu vois un groupe comme Coldplay, il ne reste pas grand chose de rock dans le dernier album, mais on parle quand même souvent d’eux comme étant un groupe de rock. L’important c’est d’être libre et ouvert! 

LFB : « La part des lions » évoque plusieurs choses, et le terme « lion » m’interpelle : de qui s’agit-il? Une sorte d’élite? Quand je serai jeune s’ouvre avec l’envie de leur reprendre quelque chose, une sorte de revanche. Qu’est-ce qui se cache derrière tout ça? 

B : Ce que tu dis n’est pas faux. En vrai, je me suis vachement demandé ce que je voulais dire par là et pourquoi je mettais cette phrase à toute les sauces

F : Nous aussi on se l’est demandé, on s’était appelés et tout (rires)

N : « Mais qu’eeest-ce que c’est que cette histoire de lion? »

B : En fait, je crois que c’est un truc un peu branleur et prétentieux, c’est de se dire « Allez, ça suffit maintenant. Kyo revient et on va retrouver ce qui nous appartient » tu vois. Je crois que c’est un peu ça malheureusement (rires)

F : T’as fait une introspection et tu t’es dit « En fait, j’ai un petit côté un peu branleur » (rires)

N : Sachant que le lion, en général, il ne fait pas grand chose. C’est les lionnes qui vont chasser, lui il se la coule douce. (rires)

B : Franchement, quand je suis dans mon lit en train de faire une sieste, que mes gamins jouent et foutent le bordel autour et que je les redirige ailleurs d’un revers de la patte, là je me sens vraiment très lion (rires) mais lion flemmard. 

LFB : La part des lions est un album que l’on qualifierait de conceptuel autour de trois personnages : Margaux, Omar, Marlow. Ce sont des personnages que l’on observe comme au théâtre. Pour citer le morceau éponyme, Margaux occupe « un grand rôle dans une petite pièce » puisque finalement tout tourne uniquement autour de ces trois personnages, ils ne sont pas nombreux. Certains morceaux se répondent ou reprennent des éléments et thématiques d’autres titres, les points de vue changent parfois… Comment s’est construit tout cet univers? Qu’est ce qui a motivé sa création?

B : Eh bien déjà j’aime bien la phrase que tu as cité, « Un grand rôle dans une petite pièce ». J’aime bien le côté « grand rôle » parce que tu sens qu’elle est au centre de cet enjeu ultra important pour les personnages, et le côté « petite pièce » parce que finalement ces jeunes vivent une vie très banale et un peu précaire. Finalement, il n’y a rien de grandiose dans ce qu’ils vivent mais humainement, pour eux, c’est très grand. Je trouve que cette phrase résume vachement bien cette histoire là. L’histoire de ces personnages est née avec ce titre là : cette chanson devait s’arrêter là à la base. J’en ai parlé avec Nico et c’est entré en résonance avec ce que Flo dit souvent, qu’on a l’impression qu’on suit le même personnage album après album, qui grandit et qui évolue…

N : Après, c’est la même personne qui écrit hein (rires) 

F : Qui vieillit, tout simplement! (rires)

B : (rires) c’est vrai que tout ça est assez logique finalement. En écoutant les autres titres de l’album, Nico trouvait que tel titre faisait penser à tel personnage, que ça ramenait à une partie de sa vie… À force de discuter de ça, on s’est dit « Mais en fait, d’une certaine manière inconsciente, est-ce que cet album ne raconte pas ces trois personnages là? » . Au début on trouvait ça marrant, et puis en étant plus sérieux on s’est aperçus que ça marchait vraiment. On s’est dit qu’il fallait qu’on déroule cette histoire, qu’on l’approfondisse avec plusieurs clips et qu’on en fasse le concept de ce disque. On a fait quatre clips qui bouclent cette histoire, on n’avait pas envie d’en faire plus car on avait fait le tour et ça aurait été redondant. Mais c’est déjà beau d’avoir fait ce truc là je trouve, c’est aussi allier la musique avec un côté cinématographique et mini-série. On est hyper fans de cinéma et de séries donc c’était super de mettre un tout petit pied dans ce monde là. Et c’est surtout nouveau pour nous donc ça nous éclate. 

F : Ça permet de développer certains personnages, ça peut se faire dans les chansons aussi mais c’est cool de prendre un petit peu plus de temps pour s’attarder visuellement dessus. Vu qu’il y a trois couplets dans Margaux, Omar, Marlow, chaque personne a une partie donc ça donne presque envie de donner un clip à chacun.e aussi. Comme dans les séries, ça permet d’aller plus loin et plus profond dans la variété du caractère des gens.

N : On a eu de la chance de tomber sur le bon réalisateur qui a vraiment su mettre ça de manière hyper simple et hyper belle à l’image. Akim Laouar est un super réal avec qui on a vraiment bien accroché et il a su traduire ce qu’on avait dans la tête. On n’avait pas non plus un budget américain, il fallait être efficace et il a bien assuré. 

LFB : Il y a trois personnages mais je trouve qu’il y aussi trois notions importantes dans l’album : elles sont infusées de conflits ou de choses un peu compliquées au niveau relationnel, de l’époque et de la patrie. Ce sont à mon sens les trois enjeux dans cette histoire, qui sont des choses très actuelles et pertinentes. Il y a des similitudes entre ces thèmes : d’une certaine façon, les conflits que l’on peut avoir avec quelqu’un, son époque ou son pays sont parfois similaires, on peut les aimer autant qu’on les déteste. Par ailleurs, sur des morceaux comme Enfant de la patrie, on retrouve quelque chose de très spontané et immédiat dans l’écriture. C’était une volonté de votre part de peindre le paysage actuel de cette façon là? 

B : Je voulais parler du conflit de canard moi à la base…

N : Je ne sais pas si c’est moi le drôle du groupe (rires) 

B : Écoute, là je viens de me déstabiliser moi-même, on ne va pas se mentir (rires)

F : C’était super intéressant et amené sur un plateau en plus!

B : C’était trop bien, il fallait gâcher tout ça. Plus sérieusement, que ce soit à travers les yeux des personnages ou en faisant une analyse très personnelle, c’est grosso modo la même chose. C’est comme un romancier ou une romancière qui va mettre 98% de sa personne dans son roman avec des personnages qui ont été côtoyé•e•s dans la vraie vie. En tant qu’artiste, tu passes ton temps à faire ça et à peindre ce que tu vois. C’est juste le filtre qui fait ton identité: les couleurs pour les peintres, les mots et mélodies pour nous. En terme de textes, la volonté dans l’album a été de trouver un angle particulier car je me suis fait un petit bilan de carrière et je me suis dit qu’il y avait des thèmes que j’avais traité et re-traité. Je voulais sortir de ça. J’ai toujours eu une flippe absolue de l’engagement, que ce soit politique ou social, car je trouve que quand c’est mal fait, c’est d’une maladresse terrible et c’est un truc qui reste. Je préfère qu’on se foute de ma gueule car il y a une certaine mièvrerie dans la poésie des relations amoureuses plutôt que de donner des leçons aux gens, de mal le faire et d’enfoncer des portes ouvertes. Dans ces cas là, tu as juste envie de dire « Mais ferme ta gueule ! ». J’ai mis des années et des années avant de trouver la façon d’exprimer des positions sur des trucs sociaux ou sur un climat politique. La seule façon de le faire, c’était en prenant de grosses distances et en restant très poétique. Par exemple, le morceau Paris parle des attentats. Il y a des gens qui ont grillé tout de suite et d’autres pas du tout. C’est parce que ça reste très poétique et imagé : ma seule façon d’accepter de dire mon avis sur quelque chose, c’est via cet axe là. 

F : Ça peut finir par ressembler à une relation entre deux personnes : ça peut être deux ami•e•s, des membres d’une famille, des amoureux•ses… Mais cet axe là permet de raconter plein d’histoires différentes. Dans toutes les chansons, on sent bien que c’est globalement la même personne qui se pose des questions sur plusieurs points de sa vie, sur le temps qui passe, sur la peur de vieillir, les responsabilités qu’on a en devenant plus âgé•e… Le regard finit par se préciser, on se rend compte que certaines choses ne changent pas : quand j’avais 5 ans, il n’y avait déjà pas assez d’argent pour les hôpitaux par exemple. On essaie de trouver une façon de parler de ça sans dire « Toi, ministre machin… » 

B : Ça, ça sonne pas bien déjà. Là on l’a entendu tout de suite, ça ne rime pas (rires). Non mais tu vois dans Enfant de la patrie par exemple, j’aime bien le fait que le refrain soit clairement les mots d’un mec qui n’est pas à l’aise dans le pays dans lequel il vit mais qui finit par dire « Je viens recoller les morceaux de mon drapeau en lambeaux » : finalement, il l’aime quand même. C’est typiquement moi, il y a plein de trucs qui déconnent et qui ne me plaisent pas du tout mais je reste amoureux de la France. 

LFB : Dans les textes, il est question de regrets et de difficultés mais je trouve la fin de l’album lumineuse malgré tout. Paris parle des attentats mais il y a tout de même une vision positive de l’avenir. Mon immeuble a un côté doux-amer…

B : Il y a vachement de tendresse dans toutes les petites scènettes de Mon immeuble, pour les personnalités chaotiques…

F : C’est un regard assez léger, il y a de la curiosité… Tu sens que c’est dans une petite bulle de solitude, encore une fois ça peut être la même personne qui est plutôt Mon époque le vendredi matin et Mon Immeuble le dimanche soir. Cette personne peut avoir envie de s’écarter d’un certain quotidien et ensuite avoir de la tendresse pour lui. Dans Kyo, il y a souvent ce petit soleil qui se lève même quand le constat d’une chanson n’est pas super joyeux. Paris essaie de trouver l’aspect positif par exemple.

B : Paris est très fraternelle. 

F : L’histoire est triste, mais le jour va se lever! 

B : Il se lève où le jour? À quel point cardinal, Florian? Rappelle nous (rires) 

F : À l’est! J’avais une chance sur deux.

LFB : La tournée, le retour en salles : comment vous appréhendez ça pour ce nouvel album? Puisqu’il raconte une histoire, j’imagine que les concerts auront une structure différente des précédents? 

N : On ne sait pas encore exactement…

B : On est en plein dedans, on est un petit peu en retard (rires). On est en plein dans la setlist, normalement le mec qui a designé la tournée précédente devrait nous faire une proposition car on a pas mal échangé sur nos envies. Ce que tu as dit, c’est le truc principal : on a envie que ce soit vraiment différent de la dernière tournée et que les gens qui sont déjà venus nous voir voient un autre show et autre chose. Après… ce n’est pas facile non plus, rien n’est facile dans ce métier, mais c’est hyper intéressant.

F : Oui, et il ne faut pas s’enfermer, comme tu le disais tout à l’heure. Les gens ont aussi envie d’entendre Le Graal et Dernière Danse et tout ça. Si tu essaies de les inclure, s’enfermer dans un truc trop conceptuel quand tu as 20 ans de carrière, ça peut être un peu chiant (rires). C’est comme si on ne jouait que le nouvel album, ça peut être un peu frustrant, même pour nous au bout d’un moment. Un peu de concept, mais trop de concept tue le concept j’ai envie de te dire! (rires)

B : Après c’est peut être l’occasion de jouer des titres qu’on n’a pas joué depuis longtemps. Je sais qu’il y a de petites frustrations de la part des fans qui reviennent et qui nous disent « Tel titre, vous l’avez pas joué depuis 10 ans… »

F : Tu sais. Tu sais lequel…

B : Oui je sais, Ce soir. (rires) C’est peut être l’occasion aussi de faire plaisir aux gens qui nous ont déjà vu. Mais on est en plein dedans! 

F : Pour la part que vont prendre l’image et la façon de raconter le truc, on ne sait pas encore trop. 

B : On hésitait à par exemple reproduire l’univers de la pochette, on en parlait aujourd’hui : est-ce que c’est faisable, est-ce que c’est intéressant… 

LFB : Après tout ce temps à ne pas tourner, j’ai l’impression que beaucoup d’artistes ont envie de mettre le paquet sur les concerts et produire des shows incroyables, tout donner dedans. Avant, c’était peut-être plus les albums ou les clips dans lesquels on mettait plus de moyens.

F : À tel point qu’il n’y a plus un bus de libre, plus un régisseur de dispo… C’est sur les nerfs! (rires)

B : Et à la fois, je me suis dit que l’instinct était de partir sur ça justement, mais je me suis aussi demandé si les gens n’avaient pas envie d’un truc assez simple aussi, tu vois. 

F : Simple, ça peut être impressionnant en terme des lumières aussi.

B : Oui, un truc assez rock, assez simple, avec vraiment de la communication avec le public… Ils ont envie de voyager certainement, mais ils ont peut-être aussi envie d’un contact hyper naturel et simple. 

F : Ils voyagent dans leur propre interprétation des chansons : heureusement, tout le monde ne comprend pas exactement la même chose. Ce qui compte, c’est que tu aies l’impression que ça parle un peu de toi ou que ce soit des choses qui te touchent. Ça, ça peut déjà être une bonne part du partage sur scène. S’il y a des ascenseurs et des hologrammes, ça peut ne pas faire voyager les gens tant que ça, même s’il faut qu’il y aie deux-trois moments impressionnants. Après, bon, les ascenseurs… (rires)

B : Faudra qu’on en reparle quand même (rires)

LFB : C’est un homme de son temps, il veut être au top de la technique!

F : C’est peut être parce que chez moi il n’y a pas d’ascenseur… (rires)

N : Ah il y a une petite demande là… Il y a un besoin qui n’est pas comblé.

F : Avec les années, quand même, trois étages…

LFB : On va bientôt se quitter puisque vous enchaînez avec un live-stream mais j’ai encore deux petites questions : avez-vous des coups de cœur récents à nous partager?

F : Il y a une série que j’ai beaucoup aimé et je suis très frustré car je ne trouve que la saison 2 de disponible. Ça s’appelle Flowers, je pense que c’est britannique. Tu trouves la saison 2 sur Netflix mais pas la 1. C’est un bijou, pour moi c’est un truc qui m’a mit une grosse grosse tarte toutes catégories confondues. Ça m’a beaucoup ému. C’est avec cette comédienne anglaise qui a gagné plein de prix, qui a fait la reine d’Angleterre… (ndlr : Olivia Coleman). Cette série est vraiment incroyable et très loufoque, je me permets d’utiliser le terme « loufoque » (rires) 

B : Ça fait plaisir, on ne l’entend plus! 

F : Il y a des moments très décalés, c’est vraiment cool. Remettez la première saison, bordel! 

LFB : On fera passer le mot.

F : Tu peux? Je savais que je parlais à la bonne personne (rires) 

B : Moi, je n’ai pas d’idée qui me vient!

LFB : Un coup de gueule à la place peut-être? 

N : Ou un coup de boule?

B : Bah les hôpitaux, j’en reviens. Il n’y a pas assez de moyens. C’était la folie, il y a dix fois trop de monde pour le nombre de soignant•e•s, tout le monde s’énerve, l’équipe n’en peut plus, tout le monde leur gueule dessus, il y en a qui s’évanouissent dans les escaliers car ils n’ont pas pu être pris en charge, bon moi ça allait mais tu attends dix heures pour faire une radio… Ça déconne complètement. Ce sera mon coup de gueule!

N : T’avais dit que tu parlerai pas de politique, mais là… (rires)

B : Il faut donner de l’argent aux hôpitaux, il faut réussir à embaucher, il faut faire quelque chose. C’est la santé, Nicolas! (rires)

F : Et aussi les ascenseurs (rires)

B : Les ascenseurs dans les hôpitaux! 

N : Si on pouvait avoir ça, ça mettrait tout le monde d’accord. 

LFB : Qu’est-ce qu’on vous souhaite?

F : Un bon rétablissement pour ce bras… 

B : Alors il parait que les os brisés qui se reconstituent sont encore plus solides qu’avant. Je ne sais pas si c’est une légende ou si c’est vrai.

F : Ça dépend de l’âge! (rires)

N : Ça dépend si t’as bien été opéré, mais c’est vrai.

F : En tous cas, si ça recasse, c’est rare que ça soit au même endroit.

LFB : Ça sera pile à côté. 

F : Voilà, ça sera bien dur là et 1cm après, crack, ça casse (rires)

LFB : Tu en as encore pour longtemps?

B : Je ne sais pas trop, il faut que je fasse une radio.

F : Donc ça, et puis sinon…

B : Quoi, « ÇA » ? Euh on peut en parler aussi quand même hein ! (rires)

F : (Rires) non mais je veux dire, on a compris…

N : Non mais c’est parce qu’il veut parler des ascenseurs un petit peu. Il reste pas beaucoup de temps.

F : On espère que ça va se rétablir, euh…

B : Oui?

F : Vite, quoi.

B : MERCI FLORIAN!

F : (rires) et puis une bonne tournée. 

B : Et puis surtout, continuer à faire ce qu’on fait le plus longtemps possible. 

F : Tu vois, quand tu veux! (rires) 

LFB : Et des ascenseurs du coup.

F : Bon ça c’est pas non plus la priorité mais si les gouvernements nous écoutent, c’est vrai que… ça peut aider (rires)

B : Ça me rappelle… (rires) C’est toi Nico, l’autre jour tu parlais d’un titre de Calogero qui s’appelle soi-disant L’ascenseur. Ce titre ne s’est jamais appelé L’ascenseur.

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