KOTA The Friend a toujours fondé sa musique sur sa vie. Depuis les premières notes des Lyrics to Go, on a pu suivre son évolution musicale et surtout personnelle. Passant du bonheur au doute, de ses incertitudes de jeune adulte jusqu’à la maturité paternelle, chaque projet du rappeur est comme une étape dans sa vie, qu’il relate de manière toujours aussi honnête et poétique. Cette fois, le natif de Brooklyn s’engage dans la voie de l’amour en réalisant Protea en l’honneur de la femme qui le suit depuis plusieurs années.

La première chose qui saute aux yeux (et aux oreilles) avec Protea, est la multitude de collaborations. Ayant déjà prouvé son aisance dans cet exercice, notamment avec Everythings et To See A Sunset, KOTA The Friend invite 10 artistes pour partager ses tracks. On peut penser que ce nombre d’invités pourrait noyer l’album, et perdre le message essentiel du projet. Il n’en est rien. Chaque intervention renforce la pluralité des styles distincts et construit une cohérence sonore qui évolue de morceau en morceau. Une liste d’artistes composée en vrac par Aloe Blacc, Wolftyla, Zak Abel, ou encore Jennifair, tous apportent ce petit quelque chose qui va dynamiser encore plus le projet.

Protea est peut-être le projet le plus dansant du natif de Brooklyn. À l’image de Forget About It et Super 8, il propose un côté plus pop et rythmé que l’on ne connaissait pas encore chez KOTA. Une petite touche de danse qui passe parfaitement dans la vision du projet. Mais le rappeur reste toutefois dans ce qu’il sait faire de mieux, le mélange de style. On retrouve ses influences de hip-hop, jazz, funk, et soul durant tout l’album. C’est pourquoi on peut entendre les différentes notes de cuivres, saxophones, basses et synthétiques tout au long du projet. Des instruments qui lui collent maintenant à la peau. Super Rare est sans aucun doute le morceau qui le représente le plus. La véritable pépite du projet.
Mais que serait une belle histoire sans un message d’amour? Chaque partie importante de la vie de KOTA est retranscrite dans un projet. Et cette fois, le New-Yorkais s’engage dans la voie de la passion avec Protea. Un sujet qui inspire le rappeur et montre une plume sensible voyageant à travers ses émotions et ses rêves. Chaque morceau est une sorte de découverte d’un nouveau sentiment, et d’une pensée pour sa compagne. À ses côtés depuis des années, elle possède une partie importante dans le projet. D’autant plus qu’elle partage les interludes avec son mari, racontant leurs visions de l’amour et de leurs relations. Sujet qu’il introduit directement dans le premier track de son projet : « Don’t wanna handle my sad songs. What about good times ? What about love? »
Et c’est comme ça que Protea s’installe. Il apporte ce petit coté tranquille dans ces soirées d’été, cette ambiance aérienne qui nous ferait presque oublier nos problèmes le temps d’un instant. Peut-être déstabilisant à la première écoute, KOTA The Friend sors de son quotidien en proposant un projet plus dansant qu’à l’habitude. Un exercice réalisé avec succès, avec un onzième album complet et efficace.