Kids From Atlas : « Pioneers est composé de chansons qui vont plus à l’essentiel. »

On aime bien vous parler de nos connaissances qui ont du talent sur La Face B. Et aujourd’hui, le groupe lillois Kids From Atlas sort son nouvel EP nommé Pioneers. On profite donc de cette opportunité pour vous offrir la sympathique conversation que l’on a partagé durant le Crossroads Festival de Roubaix. Au menu; on discute de Pioneers, de concerts et de musique.


La Face B : Hello les mecs, ça va ?

Tout le monde : Ca va SUPER !

LFB : Alors comme ça, le Crossroads, c’est chouette ?

Florent : C’est super chouette ! C’est un voyage et c’est vraiment cool de jouer dans ces conditions.

LFB : Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vous ?
Florent : Bon alors déjà, moi c’est Florent.

Augustin : Moi, c’est Augustin.

Adrien : Et je suis Adrien, et à trois nous formons les Kids from Atlas, on est un groupe de Lille et on fait de la pop électro.

LFB : Vous venez de sortir Lights, un morceau plutôt pop qu’on avait déjà entendu sur scène. Il parle de quoi, ce morceau ?

Adrien : C’est un morceau qu’on a composé il y a très très longtemps et qui n’a pas forcément la même signification aujourd’hui qu’avant. Avant, Lights c’était montrer que tu brilles, que t’es à ta place. Bon maintenant, les paroles sont toujours les mêmes sauf que c’est le point de départ d’une série de chansons.

Augustin : Mais la signification de départ résonne encore un peu.

Adrien : Ouais c’est ce que j’ai dit. (rires)

LFB : Briller afin de partir vers quelque chose de nouveau ?

Florent : C’est ça, it’s time to be alive. (paroles de Lights)

LFB : Lights sonne différemment, par rapport à votre EP précédent Melting Walls. L’EP Pioneers à venir sera-t-il lui aussi plus pop ?

Augustin : Alors oui, notre musique sera naturellement plus pop, maintenant que nous sommes trois. Ce sont des chansons qui vont plus à l’essentiel et qui sont plus minimalistes. Mais Lights est vraiment la plus pop. C’est une bonne référence, et on va tourner autour de ce morceau-là en terme de style. C’est vraiment la chanson pop, et il y aura des morceaux qui vont plutôt tirer vers le rock, d’autres plus vers l’électro… des morceaux plus dansants, aussi.


LFB : Est-ce que ça peut aussi s’expliquer par de nouvelles influences musicales ?

Adrien : A trois, on peut pas repartir sur le même style de musique que l’on jouait et créait à quatre. A côté la musique vit, il y a des trucs qui sortent tous les jours… Il y a aussi des trucs qu’on écoute depuis 20 ans, mais on s’intéresse vachement à tout ce qui sort même si on écoute pas forcément. L’EP sera bien nourri de tout ce qu’on a écouté ces dernières années, en bien ou en mal d’ailleurs. De trucs qu’on mettrait pas forcément en voiture.

Florent : C’est exactement ça en fait. Il y a la musique qu’on écoute depuis toujours et la musique nouvelle qui rentre et qu’on digère.

LFB : On veut des noms !

Adrien : Moi je dénonce pas. (rires)

Augustin : Il y a tellement de choses. Même sans t’en rendre compte, tu peux être influencé par n’importe quoi.

Adrien : On parlait de BRNS tout à l’heure. Ca fait un petit moment qu’ils ont commencé la musique, mais récemment ils ont sorti un album et tu sens que le groupe a beaucoup évolué. L’écoute que l’on donne à leur musique aussi. Alors attention je ne dis pas qu’ils sont notre première influence, loin de là. Mais il y a beaucoup de groupes qu’on écoute depuis leurs débuts : soit on écoute plus maintenant, soit on se dit ah ok ils ont fait ça. J’ai fait écouter Billie Eilish aux gars tout à l’heure, c’est mon petit frère qui m’a fait écouter la première fois, et en fait c’est trop bien. Même si c’est super minimaliste. En fait j’ai toujours pas vraiment donné de nom.

Florent : Au début on avait pris l’habitude de dire Foals ou Radiohead parce que ce sont des géants, mais je pense qu’actuellement, on peut parler d’autres groupes. Par exemple, Augustin écoute plus trop de rock, mais beaucoup de pop.

Augustin : On ne peut pas réduire nos influences à quelques noms. Ce sont vraiment des centaines d’astéroïdes qui gravitent autour de nous.

Florent : On peut aussi bien s’influencer d’un Michael Jackson que d’un Orelsan.


LFB : Votre musique a beaucoup changé. Pourquoi ne pas avoir décidé de chanter en français ?

Augustin : C’est plus automatique pour nous d’écrire en anglais, tout simplement. On est aussi très proche de la Grande Bretagne géographiquement. On a tous grandi dans une culture très anglo-saxonne. Et puis toutes nos influences et nos idées viennent de ce monde-là. On est très loin de dénigrer le français, c’est juste qu’on se sent plus proche de l’anglais musicalement.

Adrien : Je me rends compte qu’on a pas vraiment de modèle de groupe français. Quand j’étais plus jeune, j’écoutais du métal et les groupes que j’écoutais chantaient en français. Je ne me suis jamais demandé pourquoi le français et pas l’anglais; à l’époque, ça coulait de source. Mais en terme de rock voire pop, on ne s’identifie à rien en France. La question ne s’est juste pas posée là non plus. Mais peut-être qu’un jour on le fera, ça serait bête de pas le faire. On est pas fermé à ça. Actuellement, c’est comme ça.

Augustin : Si un jour on écrit en français, ça viendra naturellement et là non plus on ne se posera pas la question.

LFB : La suite c’est donc un EP, Pioneers, qui sortira en novembre, et des dates ?

Florent : Oui c’est ça, Pioneers sortira le 29 novembre. Et pleins de surprises.

Adrien : Le 28 novembres à Bruxelles et le 32 à Los Angeles… (rires)

LFB : Maintenant que vous n’êtes plus que trois, est-ce que vous composez différemment ?

Adrien : De la même manière qu’à quatre. Rien n’a vraiment changé dans le sens où il y a toujours quelqu’un qui peut prendre le lead aujourd’hui, comme quand on était à quatre. Des fois c’est global. A trois il y a peut-être plus de chansons « dirigées » par quelqu’un. Mais c’est comme une patate chaude, chaque compo finit par passer dans les mains de tout le monde.

Florent : Il y a des morceaux qui mettent du temps. Certains se sont créés en un jour. Un gars arrive avec une aventure et on peut créer un morceau en une journée. Mais certains sont en constante évolution et ça nous prend trois ou quatre mois.

LFB : Et pour l’EP comment ça s’est passé ?

Adrien : Alors, le processus a été un peu différent. On a été accompagné par Mathieu Harlaut à la réalisation, qui est dans Chamberlain. L’année dernière en résidence on a déjà bossé les morceaux avec lui. Lui s’en est occupé ensuite seul de son côté. Les morceaux sont donc passés dans les mains de quelqu’un d’autre qui a vu des choses qu’on ne pouvait pas forcément voir.

Florent : C’était super agréable, on a eu une autre vision de nos projets. Par exemple tu l’as dit, Lights est plus pop. Ca nous a permis de nous ouvrir à d’autres horizons. Tout ça c’est donc grâce aux gens qui nous entourent, aussi.

LFB : Vous pouvez nous parler de dates de concert qui vous ont laissé une trace ?

Adrien : Moi je dirais que c’est quand on a joué à la Gare St-Sauveur en février 2016. Quand on a joué avec Jelly Bean au même endroit en avril 2017 pour La Ligue contre le Cancer aussi.

Augustin : Ah oui ça c’était génial !

Florent : C’était une date de copains.

Augustin : C’est ça en fait. On s’est vraiment amusés parce que les gens étaient de bonne humeur mais en plus derrière avec Jelly Bean on a bien fait la fête.

Florent : Carrément, puis grâce à cette date, ils sont devenus encore plus nos copains. Il y avait eu cette date avec eux à Reims aussi. Avec les supporters qui étaient tous saouls.

Augustin : A nous trois on l’aurait juste subi, mais là avec eux on l’a carrément pris à la rigolade. Parce que tout est réparti.

Adrien : Et le meilleur concert que j’ai vu, ça devait être à Courtrai quand j’ai vu le groupe japonais Envy. C’était génial, une des rares fois où j’ai apprécié le concert de A à Z. Ca devait être il y a trois ou quatre ans…

Florent : Ah oui j’étais là aussi, et j’ai cette image de la scène toute proche, et j’avais posé mes mains dessus et c’était vraiment trop bien.

LFB : Pour finir, vous écoutez quoi en ce moment ?

Augustin : Le dernier album de Modeselektor.

Adrien : Roosevelt. Ou Mofo Party Plan même si je pense que ça n’existe plus.

Florent : Le dernier album de Foals !!!