Josman, humble et mélodieux

Après 2 ans d’attente, Josman est de retour avec son troisième album solo M.A.N (Black Roses & Lost Feelings). Un projet introspectif de 17 titres et 3 interludes, qui confirme les bases d’un artiste qui sait ce qu’il veut, tout en touchant à un univers musical riche. Toujours aussi touche-à-tout, le natif de Vierzon offre un album complet qui propose l’évolution d’un artiste aux diverses facettes, semblant être de plus en plus maître de son art. 

Josman
Alex Ducarel

Une chose est certaine, M.A.N (Black Roses & Lost Feelings) peut toucher n’importe quel amateur de musique. Passant d’un banger comme POP en featuring avec Guy2bezbar, au son d’été avec Ma Lady en compagnie de Naza, jusqu’à des sons plus introspectif à l’image de Mort ce soir, le rappeur offre une diversité de style tout aussi imposante que sur ses anciens projets.
Son but n’est pas de courir après les chiffres ou le succès, l’objectif est surtout de proposer un son pour n’importe quel public, et de ne pas suivre un modèle encadré par des codes prédéfinis.

Même avec ce panel musical toujours aussi large, Josman reste fidèle à ses textes et aux sujets qui le définissent depuis ses débuts : une appétence assumée pour les substances psychotiques, un amour des femmes et une course à l’argent pour connaître le confort de vie auquel il aspire.
C’est par ses écrits qu’il va faire le lien entre les différentes couleurs musicales proposées sur ce projet. Chose bien plus maîtrisée que sur Split qui, malgré de nombreux bons morceaux, était assez lourd à écouter d’une traite. La raison vient peut-être d’une ouverture musicale plus intéressante, comme par exemple quand il va chercher Sofiane Pamart sur le très estival Vaccin ou encore en offrant deux doubles morceaux : McQueen / Givenchy et 3ein / Risotto Gambas.

Le rappeur montre une évolution constante de projets en projets, indiquant où résident ses forces : un rap maîtrisé, des mélodies bien dosées et une imagerie qui respire la sincérité. Les amateurs de sa musique ne seront donc pas déroutés par ce projet étant donné qu’il suit une patte installée depuis ses premiers disques. Une évolution qui se retrouve même dans le nom de ses projets. Après avoir sorti J.O.$ en 2018, un album plein de fougue à l’image de sa cover volcanique. Avec M.A.N., Josman revient avec un disque plus posé et direct, la pochette y est d’ailleurs plus froide. La fusion des deux donne un artiste au sommet de son art, qui n’a pour seul objectif que de faire ce qui lui plaît et de donner à n’importe qui une musique à laquelle s’identifier.

Le format reste conséquent au vu des standards actuels, 17 titres pour presque 1h de musique. Surtout que le projet ne suit pas un fil rouge prédéfini mais est guidé par les multiples émotions habitant Josman. C’est sûrement là où le projet prend tout son sens. En jonglant avec les sonorités, il offre une sorte de playlist compilant différentes ambiances. Cela permet à ses auditeurs de choisir les morceaux leur parlant le plus et de les glisser dans leur diverses playlists, assurant une écoute constante de ses morceaux. Un choix éditorial qui colle à merveille au rappeur qui n’est jamais à l’abri de lâcher un EP au cours de l’année, comme ce fut le cas avec MYSTR J.O.$

Alex Ducarel

En assumant et peaufinant sa recette, Josman confirme un statut qu’il ne revendique pas spécialement : celui d’un nom qui pèse dans le grand jeu du rap francophone. Il s’autorise aussi certaines prises de risques, confirmant un sens de la musique intéressant qui se lie parfaitement avec ses récits. Toujours plus intéressant de projets en projets, il le confirme à nouveau avec cet opus.