Teenage ends, l’album PRESQUE mature de Johnnie Carwash

Vous avez sûrement entendu parler du trio pop punk Johnnie Carwash. Ils ont sorti le 28 janvier dernier Teenage Ends, album de onze titres qui redonne la joie de vivre en ces temps troubles mais aussi avec le retour des événements debout.

Crédit photo Céline Non

On dit souvent l’album de la maturité pour les artistes c’est faire un album sérieux, moins fantaisiste plus réfléchi qui montre une évolution dans l’âge adulte. Pour Johnnie Carwash et leur dernier album Teenage Ends on pourrait employer ce terme mais d’une autre manière. En effet, par le titre, il est clair que le groupe veut abolir la période adolescente de leurs vies. En écoutant l’album en général on perçoit quand même que le trio a clairement du mal à se détacher de cette atmosphère naïve et sans prise de tête des années adolescentes.

La pochette d’album en est également la preuve. Oeuvre de la graphiste, musicienne Margaux Jaudinaud personnalité essentielle pour le groupe (PDG tout de même !). Le dessin représente un détail d’un genou blessé par une chute de skate que l’on aperçoit fendu en deux. Un dessin brut, fait au feutre, colorié grossièrement. Les couleurs sont flashy et représentent à merveille la musique à l’intérieur.

Les chansons sont assez courtes avec une envie d’aller droit au but, sans fioritures qui gâcherait le propos initial. Johnnie Carwash est là pour frapper avec des slogans chantés presque criés comme par exemple “I don’t care I don’t give a shit” sur I don’t give a shit, un premier titre qui annonce la couleur des suivants.

La bonne humeur est présente sur tout l’album et redonne un petit peu le sourire. Prendre la vie du bon côté, se défouler sur une musique qui vient du cœur, très instinctive. En effet, les trois musiciens ont enregistré les prises tous ensemble pour donner un aspect live. Presque toutes les premières prises sont celles qui ont été gardées.

Pour Johnnie Carwash, adolescence rime avec la culture skate. Et c’est bien normal vu leur influence punk pop 90 et la culture pop résonnant dans leurs paroles. En effet, on pourrait facilement imaginer un des morceaux sur un vieux film réalisé au caméscope, d’un tournoi de figures de skate à Los Angeles avec des protagonistes tous aussi lookés les uns que les autres. Le soleil cogne, la musique résonne dans une chaîne hifi, sous les palmiers, on pourrait s’y croire : balancer ses jambes avec des sneakers dans un skate park.

Bien que la musique soit faite pour se défouler, cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas être aussi engagé et faire passer des messages tout en s’amusant. 

Slut Skirt, dont le clip a également été réalisé par Margaux Jaudinaud est un hymne à la liberté de s’habiller comme on le sens, d’envoyer balader les critiques ou le regard des autres sur notre physique. Les mots reviennent en boucle pour donner une force. Les distorsions de guitares sont partout et des effets sont ajoutés pour donner un aspect foisonnant et fun. Johnnie Carwash nous assure qu’on peut parler de choses sérieuses de manière simple tout en étant de bonne humeur. Être colère c’est sûr mais être en colère de manière joyeuse, c’est mieux !

Mais Teenage End c’est aussi des sujets qui ont bercé les cool kids de Johnnie Carwash. Junk Food par exemple parle de l’amour pour la restauration rapide. Des sujets qui peuvent être en même temps importants et d’autres qui sont culture pop.

Outre le fait que Johnnie Carwash parle de leur culture, il parle également de leurs références. Elles sont soient induites ou alors très clairement affirmées avec le morceau Francis Cosmic qui est un hommage à Frankie Cosmos, chanteuse d’indie rock. L’influence se ressent clairement dans les effets de voix mais aussi dans le son très brut et en même temps mignon de la chanson.

Enfin, la troisième partie de cet album c’est le léger penchant pour les effets noisy sur les chansons comme Yeah Yeah Yeah avec des sortes de loop qui créent une ambiance plus vaporeuse et comme apogée Nothin, dernière chanson de l’album, qui le termine en beauté.

Si on se penche un petit peu plus sur cette dernière chanson, que j’ai personnellement adorée, elle est comme une quintessence de l’adolescence qui se termine. S’aimer en ne faisant rien, en écoutant de la musique, la béatitude de ces années frivoles. La musique est prenante avec une grosse partie mélodique et noisy. Elle nous prend au cœur, nous transporte aussi bien à l’enregistrement qu’en concert.

Teenage Ends, n’est pas mélancolique, ni triste. Peut être un brin nostalgique, il est le testament d’une génération 90’s qui fait son revival en ce moment. Il est vrai que physiquement l’adolescence est finie, mais rien n’empêche de continuer à être ces adolescents mentalement. Johnnie Carwash, l’a bien compris et ne manque pas de se donner à fond pour le crier sur tous les toits.