Joanna, insolente sensualité

La pop française connaît actuellement une percée par l’Ouest : Joanna débarque depuis Rennes sur la scène avec l’EP Vénus.

Un tel nom pour un premier EP n’est pas anodin, le moins que l’on puisse dire est que le projet est à l’image de ce choix de titre : intime et hyper-sensuel. Avec de multiples références aux sentiments amoureux que Joanna décline à travers ses histoires : Ocytocine, l’hormone de l’amour, le single Séduction… La jeune femme chantonne en subtilité des envies au final plus primitives. Elle n’hésite d’ailleurs pas à raconter des attirances diverses, autant pour des Mâles Alpha que pour des coups de foudre féminins sur Séduction par exemple. On saluera au passage son premier clip sur ce titre, réalisé par ses propres soins et qui a directement annoncé la couleur en mars 2018 : une esthétique minimaliste et élégante. Mais dans un registre plus sombre, ces envies primitives sont traduites en chansons dénonciatrices comme sur Pétasse et son clip poignant.

D’autre part, on retrouve diverses inspirations musicales tout aussi modernes, avec une instru trap sur les morceaux Vénus, Oasis, et des éléments plus connotés « cloud rap » sur le morceau Ocytocine. On n’oublie d’ailleurs pas sa proximité avec le crew Columbine, notamment ses apparitions dans certains clips de Lorenzo, sa collaboration avec KCIV (dont le clip lui donne des furieux airs de Jorja Smith) ou encore sa légère signature vocale à la fin de Fireworks, intro du deuxième album du groupe rennais.

Avec une performance remarquée au MaMA de 2019, Joanna a tout pour réussir sur la nouvelle scène pop française. L’EP Vénus fera à coup sûr sa place par sa force légère comme une plume.