Japanese Television : « On joue sans arrêt jusqu’à ce que cela devienne quelque chose qui ressemble à un morceau. »

ENGLISH VERSION BELOW

Les Japanese Television font du « space surf » composé de guitares hypnotiques, batterie folle, d’instruments improbables et boîtes fuzz faites maison. Très présents sur la scène underground londonienne, ils diffusent et transmettent leur énergie spatiale dans les salles de la capitale britannique et du reste du royaume depuis quelque temps. Ils sortent tout juste leur troisième EP, Japanese Television III, sur le label de Chicago Tip Top Recordings et on en a profité pour leur poser quelques questions. On a parlé à Ian Thorn (keyboard/multi-instrumentaliste) et à Al Brown (le batteur) de la conception de l’EP, de camionnette à glace et de la pédale fuzz JTV …

Crédit photos : Tommy Chavannes

La Face B: Vous avez sorti trois EP (Japanese Television (2018) & Japanese Television II (2019), Japanese Television III (2020). Quand le groupe s’est-il formé ?

Al : Le groupe… Je pense à peu près 3 ans ?

Ian : Oui, ça va bientôt faire 3 ans.

Al : Alex et Tim ont commencé un groupe il y a peu près 3 ans, puis je m’y suis joint, puis Ian nous a rejoint et là nous avons un nouveau bassiste maintenant qui s’appelle Luca qui joue avec nous. Mais oui, à peu près 3 ans en tout.

LFB : Comment vous êtes-vous rencontrés et comment le groupe a-t-il été formé ?

Al : Alex, moi et Tim avons joué dans d’autres groupes. Tout le monde se connaissait en jouant dans d’autres groupes. T’as joué avec Alex Ian n’est-ce pas ?

Ian : Oui. Donc trois groupes se sont séparés à peu près en même temps et puis ça s’est… c’est pas un super-groupe mais c’est 3 groupes qui se connaissaient entre eux. Et puis moi.

Al : J’ai joué dans un groupe punk qui s’appelait Love Buzzard avec Kev. Puis Kev a joué dans un groupe psyché punk avec Tim. Alex a joué dans un groupe qui s’appelait Sunlight Service Group, qui étaient géniaux. Et Ian jouait dans Flowers of Hell avec Alex c’est ça ?

Ian: Oui, oui.

Al : Donc tout le monde jouait dans des groupes avec les uns les autres et faisait des tournées…

LFB : (Une de) vos particularités est que vous n’avez pas de chanteur. Est-ce que cela change la dynamique par rapport à un groupe plus « classique » ?

Ian : Oui. Et c’est beaucoup plus rapide parce qu’il n’y a pas de paroles à écrire, donc une fois que la chanson est écrite, c’est fait. Tu pars pas dans tous les sens. C’est un des avantages.

LFB : Y-a-t-il un leader dans le groupe ou est-ce que vous composez tous ensemble ?

Al : Je dirais qu’on travaille comme un collectif, tout le monde participe et on aime bien faire comme ça. Il y a une sorte de démocratie.

Ian : Oui la plupart de l’écriture se fait dans la salle de répétition. On joue sans arrêt jusqu’à ce que cela devienne des morceaux.

Al : Oui, et quelqu’un va venir avec une idée un jour et quelqu’un d’autre viendra avec une autre idée le lendemain ou… et puis des choses qui vont se former dans la salle de répétition, c’est là que ça se passe en général. Comme une fois, Tim est venu avec, je crois que c’était juste comme un jingle de camionnette à glace (ice-cream van) avec sa guitare, il l’avait retrouvé. C’était génial et on l’a tourné en… je crois que c’était Uncle Doovy non ?

Ian : Oui, ce qui est le nom d’une camionnette à glace qui est dans les environs. Un jour de chaleur dans ma rue, on l’entend régulièrement.

LFB : Le son de JTV est défini comme du “space surf” ce qui sonne un peu comme un mélange entre Sun Ra et les Beach Boys, mais c’est autre chose. C’est un mélange de garage/psyché/space rock, c’est atmosphérique… Comment décririez-vous votre son et quelles sont vos influences ?

Ian : J’écoute pas mal de krautrock et des trucs comme ça. Donc en fait la plupart de ce que je joue vient du fait que je l’ai vu mentionné sur un disque et me suis dit « je vais prendre un de cela » donc ce sont presque des influences allemandes, ce qui est bizarre… C’est le genre de chose que j’aime bien écouter. Le truc conducteur. Après Tim est plus dans les Cramps et les trucs comme ça.

Al : Il est genre garage 60’s n’est-ce pas ? Garage 70’s.. Je crois que mon jeu de batterie est genre un véritable mélange de trucs. Des trucs krautrock, genre inspirés de country. Des sortes de rythmes inspirés de l’électro. Même Warmduscher m’a inspiré pour l’un des morceaux. C’est vraiment un mélange. Mais en essayant de garder une sorte de simplicité.

Ian : Oui, je pense que c’est ça, c’est l’un des éléments. Personne ne prend trop le dessus, c’est comme un jeu de groupe.

Al : On essaye de voir le minimum que nous puissions jouer.

LFB : Il y a un accent sur l’espace, est-ce que vous aimez la science-fiction ?

Al : Ian aime bien parler de toutes ces références de science-fiction géniales des années 70, comme genre ces obscures références à des trucs de films sf…

Ian : C’est pas « obscur ». Je vais écorcher le titre mais vous connaissez La Planète Sauvage ?

Al : Oui c’est super.

Ian : On a récemment travaillé avec un artiste pour la couverture d’un single et cela a fini par ressembler à ça juste par accident. Et je me disais : « c’est vraiment cool ! ». Et le son est assez bon aussi…

Al : Et la nouvelle vidéo est assez inspirée par ça aussi. On a des vidéos qui vont bientôt sortir.

LFB : Comment réalisez-vous vos vidéos ? Est-ce que vous les faites vous-même ou faites-vous appel à des artistes ?

Al : Ça dépend vraiment. Nous avons fait la dernière vidéo nous-mêmes le week-end dernier. Et puis on a fait des collabs aussi n’est-ce pas ?

Ian : Oui on a travaillé avec des animateurs et des trucs comme ça.

Al : Un des gars qui fait les lumières de Lewes (festival de musique psychédélique). Il fait une vidéo pour nous. Il vient d’en faire une pour The Go Team et il est bon avec les visuels et lumières liquides/analogues/psychédéliques. C’est genre LA personne pour ça.

LFB: Vous utilisez « un mix d’instruments étranges et rares et des pédales à effets fabriquées maison ». Quels sont ces instruments ? Pouvez-vous nous parler de ces pédales ?

Ian : Ça c’est mon domaine ! (Je vais vous montrer) C’est une sorte de harpe à touches qui vient du Japon. J’ai dû la faire importer. Ça se joue comme du piano avec une main et on pince les cordes avec l’autre, et ça fait ce son genre ZZ Top, c’est un son étrange mais magnifique.
Et puis je fais des trucs. Toutes les petites fuzz-boxes qui ont été utilisées sur le disque. C’est pas révolutionnaire mais… c’est l’un de mes hobbies.

LFB : Vous en avez un préféré ?

Al : En réalité, il m’a fait !

LFB : Okay ! Beau travail !! (Rire)

Al : J’ai été conçu par lui. C’est très impressionnant.

LFB : Il y a des photos de pédales aux noms de nourriture sur votre Instagram (Pepperoni, French Toast…)

Ian : Celles-ci nous les collectionnons, je ne les ai pas faites. Je les répare quand elles tournent mal. Elle sont vraiment cheap, donc on a déjà eu de la casse. On essaye d‘être sponsorisé par la compagnie. On les veut toutes…

Al : Je ne pense pas qu’on ait nommé nos pédales si ?

Ian : On en a fait une, on allait en vendre une aux concerts. On en a fait une spéciale décorée sur mesure. C’était la JTV fuzz. On va la remettre sur Bandcamp parce que personne ne l’a encore achetée. Il faut qu’on le fasse !

LFB : Je pensais que vous aviez nommé ces pédales, et j’avais noté qu’il y a de références à la nourriture dans les titres du dernier EP. Il y a Martian Soup, Hot Sauce, donc je me demandais quelle est votre relation avec la nourriture ?

Al : Oui, on est des grands fans de nourriture. C’est vraiment la chose principale je pense. La musique est genre secondaire à la nourriture, on se réunit pour parler nourriture et manger.

Ian : Oui le lockdown a été bien pour ça aussi…

Al : On a beaucoup cuisiné…

Ian : Je viens de commencer à faire mon propre pain, mais c’est un long chemin. C’est plus difficile que ce que je pensais.

Al : Oui c’est un bon point, y a pas mal de références à la nourriture dans nos noms, je sais pas trop pourquoi et puis y a la camionnette à glace et mm, je n’y avais jamais vraiment pensé…

LFB : Votre premier EP a été enregistré en deux jours à la campagne. Combien de temps cela vous-a-t-il pris pour enregistrer le troisième EP et où l’avez-vous enregistré ?

Ian : Oui, au même endroit. Et en aussi peu de temps. En gros, ce que l’on fait, on fait plein de concerts, on devient aussi bons que possible à jouer les nouveaux morceaux que nous voulons enregistrer, et puis on passe le moins de temps possible en studio. C’est une salle de village à Peterborough, qui est à environ une heure et demi au nord de Londres. Et c’est Kristian Bells des Wytches, et c’est genre le village où il a grandi non ?

Al : Oui, je crois oui. Mais il nous prend entre l’association de jeu de rôle et le club de ping pong… On y va et, je crois qu’il a tout acheté sur eBay. Il a genre un enregistreur 8 pistes et un enregistreur à bande (« reel to reel tape machine »), et puis il allume tout ça et puis nous jouons live et enregistrons live. Et oui, nous faisons un ou deux re-recording et oui… c’est comme ça que nous faisons.

Ian : C’est bien pour garder, tu sais on a dit qu’on aimait garder les choses simples… si tu as juste 8 pistes pour tout, tu dois réfléchir à si tu vas avoir un tambourin ou genre une guitare en plus. Et c’est tout, tu te trouves à court de piste très rapidement, donc tu essayes d’obtenir le plus possible de cette première prise/de cette première performance.

EP: Vous l’avez mentionné, vous avez collaboré avec Kristian Bell de The Wytches pour les trois EPs. Est-ce que vous avez des habitudes ou est-ce différents à chaque fois ? Comment avez-vous commencé à travailler avec lui ?

Al : J’ai rencontré Kristian. Je faisais la promotion de concerts, j’ai programmé les Wytches une fois et l’ai rencontré comme ça. Je crois que nous lui avons envoyé des enregistrements iPhone, des démos et on a demandé : « tu aimes bien ? Ça te dit de nous produire ? » parce qu’on avait entendu qu’il produisait d’autres groupes. Et il a bien aimé je crois donc il nous a répondu « oui, oui vous voulez venir l’enregistrer dans la salle de mon village? J’y ai construit un petit studio ». Et c’est genre la façon dont les choses se sont passées.

Et puis il est dans l’aventure depuis et il est génial. Il est bien sûr un génie lui-même, on adore tous les Wytches. Et oui, c’est un honneur d’enregistrer avec lui et qu’il soit impliqué.

LFB : Comment avez-vous vécu le confinement ? Comment cela vous affecte vous et vos projets ?

Ian : D’un point de vue de groupe, on avait deux événements prévus à Rough Trade qui ont été… enfin, on ne sait pas quand ils vont être reprogrammés. On était bien préparés pour ça. On a eu de la chance parce que nous avons fait notre tournée plus tôt dans l’année, donc on n’avait pas plein de concerts prévus, on avait juste ces deux choses, mais oui on avait vraiment hâte donc c’était un peu… oui, c’est juste bizarre… c’est la période sans concert la plus longue que nous n’ayons jamais eu.

Al : Oui, j’adorerais pouvoir rejouer live.

LFB : Y-a-t-il quelque chose que vous avez découvert récemment (pas nécessairement de la musique) que vous voudriez partager avec nous ?

Al : J’écoutais un groupe qui s’appelle The Lounge Society aujourd’hui. Ils sont excellents. On a joué avec eux en tournée en fait. Et oui, ils sont vraiment cool. Cela vaut la peine de les découvrir.

Ian : J’ai regardé ce très bon documentaire qui s’appelle Anima Sound. C’est sur un couple de musiciens qui sont mariés et ils parcourent l’Allemagne dans les années 70 avec ce genre de scène mobile et ils ont leurs enfants, et un chien, et un mouton et ils jouent cette étrange musique improvisée à des foules où ils passent. C’est tiré par un tracteur donc ils traversent le pays très lentement. C’est génial.

Al : Ça a l’air génial !


ENGLISH VERSION

LFB: You’ve released (almost) three EPs (Japanese Television (2018) & Japanese Television II (2019), Japanese Television III (2020) How long have you been playing together?

Al: The band… I think it’s about 3 years is it?

Ian: Yes, just coming up 3.

Al: Alex and Tim started the band about 3 years ago, and I joined, then Ian joined and then we’ve actually got a new bassist now called Luca, who plays with us. But yeah about 3 years in total.

LFB: How did you meet each other and get together?

Al: Alex, me and Tim have like played in other bands. Everyone knew each other by playing in other bands. Cause you’ve played with Alex didn’t you Ian?

Ian: Yes that’s right.

So about 3 bands broke up at about the same time and then it just sort of like… it’s not a supergroup but it’s 3 bands who knew each other. And then me.

Al: I played in a punk 2 piece that was called Love Buzzard with Kev. And then Kev played in a band with Tim that was kind of like psyche punk. Alex played in a band called Sunlight Service Group, which was amazing. And Ian you played in Flowers of Hell with Alex right?

Ian: yeah yeah

Al: So everyone was playing in bands with each other and touring…

LFB: (One of) Your particularity is the fact that you do not have a singer. How does it change a band’s dynamic compared to a more “classic” formation?

Ian: Yeah. And it’s a lot quicker ‘cause you don’t have to write any lyrics, so once the song is written, it’s done. You don’t really mess about. That’s one of the advantages.

LFB: Is there a band leader or are you all composing together?

Al: I’d say we work as a collective, everyone kind of chips in and we’re quite kind of like, yeah we like it that way. There’s kind of a democracy.

Ian: yeah most of the writing stuff is in the band room. We just sort of play over and over again until it becomes a song kind of thing.

Al: Yeah, and someone might bring an idea one day and someone else might the next day or… and then things might form within the band room and that’s generally where it happens I think. Well, like Tim came in with, I think he just had like the jingle of an Ice cream van once, and came in just playing this ice cream van jingle on his guitar, he’d found it. It sounded amazing and we turned it…. I think it was Uncle Doovy wasn’t it?

Ian: Yeah, which is the name of the ice-cream van, which is somewhere around here. On a hot day in my street you can hear it quite a lot.

LFB: JTV’s sound is defined as “Space Surf” which sounds a bit like a cross between Sun Ra and the Beach Boys, but it’s something else. It’s a mix of garage/psyche/ space-rock it’s atmospheric… How would you describe it? / and what are your influences?

Ian: I sort of listen to lots of krautrock and things like that. So actually the hard thing I play came about because I saw it in the credits for a record and I thought, actually I’m gonna get one of those and so it’s almost like almost a German influence which is weird. That’s the sort of stuff I like to listen to. So the really driving stuff. And then Tim is more into the Cramps and things like that.

Al: He’s sort of 60’s garage isn’t he? 70’s garage… I think my drumming is kind of like a real mix of stuff really. Some krautrock stuff kind of country inspired. Some electronic inspired kind of drumming. Even like I think Warmduscher inspired me on one of the songs. It’s a real mix really. But try to keep some sort of simplicity to it.

Ian: Yeah, I think that’s it, that’s an element of it. No one is overplaying too much, it’s sort of group playing.

Al: Try to see how little we can play.

LFB: There’s an emphasis on space. Are you into sci-fi at all?

Al: I mean Ian likes to eavesdropping all these kind of amazing science fiction references from like the 70’s, like these kind of really obscure kind of sci-films stuff…

Ian: It’s not “obscure”. I’ll mangle the title but do you know La Planète Sauvage ? (The fantastic planet).

Al: Yeah that’s great

Ian: That was, we worked with an artist for a single cover recently and it ended up looking like that just by accident. And I was like, “that’s really cool!” And the sounds is pretty good as well.

Al: And the new music video is kind of inspired by that as well. We’ve got some videos coming soon.

LFB: How do you do your videos? Do you make them yourself or do you call in artists, do you have a real input on them?

Al: Yes it’s a mix really. We did this last video ourselves last weekend. And then we’ve had some collabs as well haven’t we?

Ian: Yes we’ve worked with animators and things like that.

Al: And then we just, actually… a guy who puts Lewes light. He’s doing a video for us. He just did one for The Go Team and he’s amazing with like liquid/analog/psychedelic visuals and lights. He’s like kind of the man for that.

LFB: The press release says that you “mix in strange, rare instruments and homemade effect pedals”. What are those “rare” instruments? And can you tell us about the pedals?

Ian: I guess that’s my domain! It’s a sort of a keyed harp thing from Japan. And I had to get it imported. You play it like a piano with one hand, and then you sort of pluck the strings with the other, so it makes that ZZ Top kinda, I don’t know, it’s weird sound. But beautiful.

And then, I sort of make stuff. All that little fuzzboxes and stuff that was used on the record. You know it’s not ground breaking but… it’s sort of a hobby of mine.

LFB: Do you have a favourite one?

Al: He actually made me!

LFB: Okay! Good job!! (Laugh)

Al: I was actually made by him. That’s really impressive.

LFB: There are photos of pedals on your Instagram with food names ? (Pepperoni, French Toast…)

Ian: Those ones we’re collecting, they’re not made by me. I fix them when they go wrong sort of thing. They’re super cheap, so we’ve already had a couple of breakage. We’re trying to get sponsorship from the company. We get them all…

Al: But I don’t think we’ve named our pedals have we?

Ian: We made one, we were going to sell one at gigs. We made a special one with this custom paint job. That was the JTV one fuzz. We’re gonna put it back on Bandcamp ‘cause no one bought it yet. We need to get on that!

LFB: Well I thought you named these, and I noticed there was a lot of food theme songs as well on the last EP. There’s Martian Soup, Hot Sauce, so I was wondering the relationship you have with food?

Al: Yeah we’re big fans of food. I think that’s the main thing. The music’s kind of like secondary to food, we go together to discuss and eat food.

Ian: Yeah lockdown has been good for that as well…

Al: Been baking a lot.

Ian: I’ve just starting baking bread, but it’s been a long road. It’s a lot more difficult that I thought it was.

Al: Yeah that’s a good point, there’s a lot of food references in our names, I’m not sure why that is and then ice-cream vans and mm, never really thought about that…

LFB: Your first EP was recorded in 2 days on a “rural location coupled with the fact that it rained constantly”. How long did it take to record the third EP and where was it recorded?

Ian: Yeah same place. And the same time pretty much. We basically, what we do is, we get on a run of gigs, we get as good as we can at the new songs we’re gonna record, and then we spend as little time as possible in the studio.

It’s a village hall in Peterborough, which is sort of about an hour and a half north of London. And it’s Kristian Bells who is from the Wytches, and it’s kind of well the village he grew up in right?

Al: Yeah, think so yeah. But he fits us in between the role play society and the table tennis club… We just go in and, I think he just bought everything on eBay. He got like an 8 track recorder and reel to reel tape machine, and then sex it all up and then we just play live and record it all live. Yeah, and do a couple over dubs and yeah… that’s how we do things.

Ian: It’s good for kind of keep it, you know we said we like to keep it simple like… if you only have 8 tracks for the whole thing then you have to think whether you’ll have a tambourine or like a I don’t know an extra guitar. And that’s it, you run out of tracks really quickly, so you kind of try to get as much as you can out of that first take/ that first performance.

LFB: You’ve mentioned Kristian Bell of The Wytches who recorderd all of your EPs. Have you got habits going on or is it different each time? How did you come to work together?

Al: I met Kristian. I used to promote gigs, I put on The Wytches once and met him through that. I think we sent him some iPhone recordings, some demos and said “Are you into it? and would you like to record us?” Cause we’d heard he’d been recorded some other bands. And he liked it I think and so he came back to us and said “Yeah, would you like to record it to my village hall? I build a little studio.” And that’s kind of how that happened, isn’t it, I think.

Ian: Yeah.

Al: And then he’s been on board ever since and he’s amazing. He’s obviously a genius himself, we all love The Wytches. And yeah, it’s an honour to record with him actually I think, and have him involved.

LFB: How did you live the lockdown? How does it affect you and your projects?

Ian: From a band point of view, we had a couple of shows lined up at Rough Trade which got, well, we don’t know when they’ll be rescheduled too. So we were really geared up for that. Luckily, we’d done our tour earlier in the year, so we didn’t have a big run of gigs planned, we just had this couple of things, but yeah, we’re really looking forward to it so it’s a bit of a… yeah, it’s just weird… it’s the longest I think we’ve been without any gigs.

Al: Yeah, I’d so love to play live again.

LFB: Is there something you’ve discovered recently (not necessarily music) that you would like to share with us?

Al: I was listening to a band called the Lounge Society today. They’re ace. We’ve played with them actually on tour. And yeah, they’re really cool. They’re worth checking out I think.

Ian: I watched this really good documentary called Anima Sound. It’s about a couple of musicians who’re married and they go around Germany in the 70’s in this kind of mobile stage and they take their kids along and a dog and a sheep and they perform this really weird improvised music to the crowds wherever they go. It’s pulled by a tractor so they go around the country very slowly. It’s amazing.

Al: It sounds amazing!