Grand Blanc : « Image au mur est un album de voyages temporels »

Parfois, il y a des interviews qui ont une saveur particulière. Si vous nous suivez un peu, vous savez qu’on aime Grand Blanc. On les suit depuis leur premier EP et on les a toujours trouvés à la fois passionnés et passionnants. Alors quand l’occasion de les interviewer est apparue, on a décidé de prendre le temps de parler de leur nouvel album, Image au mur. Un album qui marque un vrai changement dans toutes les structures qui régissaient Grand Blanc jusqu’ici.

La Vague Parallèle : Salut les gars, comment ça va ?

Benoit : Ça va super bien.

Camille : Ça va trop bien.

LVP : Votre nouvel album s’appelle Image au mur. L’acronyme ça fait « IAM ». Du coup, est ce qu’on peut dire que la musique de Grand Blanc c’est un peu « ombres et lumières » ? (rires)

: Ouais, à 100 % !

C : Ombres et lumières… Ben ouais !

B : Contraste ! Double impact (rires) !

C : Je pense qu’on essaye de faire du beau avec du moche, du beau avec du triste ou du beau avec parfois du beau aussi. On essaye, quoi.

LVP : C’est plutôt réussi. Mis à part le jeu de mots avec IAM, entre votre premier album et le deuxième, il y a une différence de couleur qui est assez importante, non ?

B : Ouais, carrément ! C’est marrant parce qu’on répondait à d’autres questions il y a 10 minutes et on nous a demandé la même chose. Donc tu es la deuxième personne à nous poser cette question sur le changement de couleur. Finalement, ça fait assez longtemps qu’on a sorti ce disque et personne ne nous avait dit «putain, ça a pas mal changé non ? Qu’est-ce que vous avez fait ? » donc on est très content de parler de ça. Ce qui s’est passé, c’est qu’on a essayé de faire un disque un peu sincère et intimiste, de creuser dans qui on était et de faire une musique qui ne triche pas.En se plongeant dans nos souvenirs, on s’est rappelé qu’on était des gens qui jouaient un  petit peu plus acoustique, qu’on a passé un petit moment de nos vies à écouter du folk et du rock, à jouer avec des vrais instruments.

Quand on a commencé Grand Blanc et Mémoires Vives, il y avait un petit côté crise d’adolescence. Grand Blanc, ça signifiait faire un truc différent de ce qu’on avait, de jouer de la gratte dans nos piaules. Et on a réalisé que ça nous avait manqué donc on a mélangé le son de Grand Blanc avec de la musique acoustique et un peu plus musicienne et on est trop content du résultat, on est très heureux (rires).

LVP : Justement, je trouve qu’il y a une volonté de vous échapper de l’étiquette « cold wave » qu’on vous avait collée un peu facilement..

C : C’était même pas une question de cold wave ou pas cold wave tu vois… (Luc rentre dans la loge, ça discute un peu). J’ai perdu le fil, Luc !

B : Cette étiquette, on l’a cherchée aussi. Avec l’EP et le premier album, on est tombé sur cette musique qu’on ne connaissait pas forcément, qu’on kiffait vaguement. On s’est mis à faire de la musique d’une autre manière et ça a été ce style de musique qui nous a motivé et inspiré, qui rassemblait des genres et des thèmes qu’on voulait mettre ensemble en musique. Du coup, ça a été un gros moteur pour nous d’essayer de faire de la néo-new wave qui marque le début de l’histoire de Grand Blanc et de Mémoires Vives.

Là en gros, la question, ça a été de savoir comment pas perdre notre son tout en s’éloignant de cette étiquette. À un moment, la question se posait de refaire un album avec ce son-là, si ça signifiait devoir faire des albums uniquement avec ce son-là. Donc on s’est demandé ce qu’était notre son, si on avait envie de faire autre chose et voilà… Après je trouve qu’Image au mur porte encore les traces de tout ça, c’est encore très synthétique, très électro… C’est ce qui nous reste de ce style musical, ce mélange entre le rock en l’électro. On est encore là dedans.

LVP : Le son de Grand Blanc, ce serait pas la sincérité de ce que la musique dégage plus qu’un genre musical en particulier ?

: En fait cet album, c’était plus que 12 chansons au départ. On en avait 30… C’était une collection, ce qu’on avait pas du tout à l’époque de Mémoires Vives. Pour Mémoires Vives y’avait 10 chansons, c’était les bonnes. C’était la première fois qu’on faisait un album et on était là « encore une, encore une… Yes, on a réussi, trop bien ! ». Là, on s’est un peu plus donné le temps, on avait toute cette collection de chansons et on s’est demandé ce que ça voulait dire.

Ça partait un peu dans tous les sens alors on a pris les plus abouties, celles dans lesquelles on croyait le plus et on les a rassemblées. Ensuite, il fallait trouver un sens à dire. Et le sens, c’est un peu con à dire, mais c’est juste nous, notre manière de dire les choses. Si t’avais écouté les maquettes, t’aurais vu que y’avait des choses un peu dub…

B : Ah putain, le dub ouais ! On a testé de ouf !

C : Y’a des rythmes de batteries de jungle… On était là et on se disait « est-ce que Grand Blanc c’est une rythmique coldwave ou pas ? Et si c’est pas ça qu’est ce que c’est ? ». Ce que tu dis, ça nous fait plaisir parce que je pense qu’on voudrait que Grand Blanc, ça soit une manière de raconter les choses ou une manière de voir les choses.

LVP : Ouais, au final, Grand Blanc c’est plus un storytelling que des influences définies.

B : Peut-être. Et si les gens pensaient ça, on serait très content. On aime vraiment la pop dans le groupe. Des gens comme Bowie ou les Beatles, c’est pas une comparaison du tout, mais c’est un peu comme des maîtres en peinture. Les gens qu’on écoute et qu’on aime, quand tu écoutes leurs disques, c’est pas « est-ce que t’es un rockeur, qui tu es« … La réalité de la musique c’est pas ça. C’est beaucoup plus que ça.

Ça prend du temps, ça a du sens et du coup si tu colles une étiquette, ça t’empêche d’être vraiment profond.

LVP : Surtout que les étiquettes ça existe plus trop. Quand tu écoutes Rêve BB rêve, la rythmique est hyper hip-hop. Maintenant les gens écoutent de tout et tu as plus de barrières.

: C’est vrai qu’elle est très dure cette question que les gens nous posent. Les interviews sont souvent très courtes et le journaliste nous dit « c’est quoi vos influences ? ». Et là, j’ai envie de leur dire : «  je sais pas… Tiens, voilà mon disque dur ».

B : Cette histoire, ça nous a vachement posé la question de comment on voyait la musique. C’est un album qui parle beaucoup de notre jeunesse et de notre enfance. Il a un côté un peu collège, cet album, alors que Mémoires Vives a un côté plus lycée ou début de fac.

En se demandant où allait la musique et comment on dealait les mélanges, on était forcément ramené à notre jeunesse. On a beaucoup parlé de trip-hop, on a beaucoup réécouté Gorillaz. On a réalisé qu’on était des enfants des 90’s et on s’est retourné là-dessus, on s’est demandé comment on voyait la musique quand on regardait MTV.

C : Au-delà de ça, on a fait des chansons guitare-voix et c’était impossible avant. On n’avait pas les balls (rires). Juste de pas mettre 1000 tonnes de réverb’ sur les voix et un milliard de couches de synthés, de murs guitares, de rythmique tout simplement inhumaine. Je parle d’une chanson qui s’appelle « Des gens biens » et ça nous a demandé pas mal de courage de faire ça. Elle a été composée hyper rapidement et le lendemain on avait la chanson.

B : Une nuit blanche.

C : Ça nous a foutu le vertige de ouf. Comme quand tu te mets en maillot de bain que t’avances sur le plongeoir et que tu y vas. Y’a rien d’autre que la piscine. (sourire)
Ça nous a un peu retourné le cerveau de faire des choses comme ça.

B : Ce morceau ça a été un moment un peu étrange de l’album. On s’est autorisé à faire beaucoup de choses en se demandant si ça allait être de vrais morceaux. On a fait un guitare-voix qui a un côté très chanson. Et la chanson, c’est un truc qu’on a pas mal fui dans Grand Blanc parce qu’on essaye de bosser sur les textes, de faire quelque chose de poétique. Et au final, faire de la chanson ça peut vite faire oublier la musique.

: C’était tout ce qu’on voulait éviter quand on a commencé Grand Blanc….

B : On voulait pas que notre musique soit prise comme de la chanson parce que c’est pas ça. C’est chiant la chanson. Et au final on a écrit cette chanson qui est juste une chanson… Peut-être même quelque part de la chanson française.

On avait 15 maquettes et celle-là, elle était plus puissante que plein d’autres où ça faisait boum boum. A ce moment, on s’est dit que si on voulait pas tricher, il fallait mettre ce morceau sur l’album et en tirer les conséquences. C’était franchement ce qu’on avait de plus honnête à dire.

LVP : C’est un peu comme Télévision qui clôture l’album et que je trouve assez incroyable. Elle est à la fois hyper simple et pas simpliste, très mélancolique et en même temps elle raconte une histoire hyper intéressante. Je trouve qu’on est un peu dans la quintessence de ce que vous voulez être.

B : Télévision, c’est la dernière chanson qui a été écrite sur cet album. Je te disais qu’on pensait vachement aux années 90, on a écouté plein de musique, on a traversé nos souvenirs et j’ai écrit ce texte à la fin.

Ça faisait un an que j’étais dans mes souvenirs d’enfance et Télévision résume un peu tout ça. C’est une espèce de scène qui mélange le fait d’être vautré dans un canapé devant la télé à la sortie du collège avec le moment très chelou qu’on a tous eu dans notre génération : le 11 septembre. Cette espèce de truc trop chelou qui nous a tous fait passer à l’âge adulte d’une manière bizarre. Le texte a été évident.

LVP : Ouais, le fait de se confronter à une mortalité qui n’est pas la notre.

: C’était trop ce truc duel de cette année 2001. On regardait la télé et on voyait Loft Story, on voyait Loana qui faisait des trucs avec Jean-Pascal. Et du jour au lendemain y’a eu le 11 septembre.

LVP : C’est une sorte de fin insouciance.

B : Ça parle de ça parce que tout l’album parle de ça. Et il parle de ça parce qu’il y a eu les attentats à Paris. Et pour nous, ça a changé un truc dans notre façon de faire de la musique… Je crois, non ?

: C’est vachement indirect, mais je pense que ça l’est pour tous. Ça a touché tout le monde.

B : On a pas fait de chanson sur ça, on est un peu pudique là-dessus. On a pas fait de chanson sur les attentats et on le fera pas. Mais forcément ça a compté. Belleville elle est très liée à ça parce que c’est une chanson contre ça. C’est une chanson vivante.

Cette chanson a compté, elle a été importante parce que c’est des trucs qui peuvent vite faire couillon, des chansons qui sont justes vivantes et faites pour être vivantes, le poing en l’air où tu cries « Belleville, Belleville ». On avait besoin de faire ça, d’écrire un truc comme ça sur Paris parce qu’on avait parlé de la ville de manière extrêmement angoissée sur Mémoires Vives. Et c’était lié à ça et quelque part Télévision est venue clôturer ce truc-là.

Ça nous a ramené à nos souvenirs, ce que c’était de perdre des illusions, on en a perdu à ce moment-là, on a reconstruit des choses avec cet album… T’as ce chiasme comme ça, tu vois. Tu deviens adulte, on a plus ou moins trente ans, du coup tu te construis, c’est une autre étape de ta vie. Et la seule chose que tu as pour te construire et pour dire ton présent, c’est qui tu as été et comment tu as évolué quand t’étais gamin. C’est un album de voyages temporels.

LVP : Je vais rester sur l’album. Pour moi l’album semble beaucoup plus organique et je me demandais comment vous aviez travaillé ça pour le live ?

C : C’était un peu la continuité de la composition de l’album. Dans la maison en Normandie où on l’a composé y’avait une batterie, pour les répétitions on l’a reprise. Et c’est la continuité de ce truc de jouer ensemble en fait. Bien sûr, on produit tous les quatre et y’a forcément un moment donné dans la création où l’échafaudage de l’album se fait tout seul derrière notre ordi à bidouiller et à faire des prods.

Mais y’a eu quand même ce truc qui changeait de Mémoires Vives, où on était la moitié du temps dans la même salle à jouer tous ensemble et on avait envie que ça se poursuive pour le live. Après on a beaucoup travaillé, mais sans manière particulière. Ça change sur scène parce que tout devient hyper fragile et changeant. Si on est tous les quatre en forme, ça peut donner un truc qui nous fait tous trop kiffer. Chaque concert devient un peu plus unique au final. Ça rajoute de la fragilité dans les deux sens… Je sais pas, sentir une batterie, ou des trucs beaucoup plus joués. Y’a une chanson, Isati, sur laquelle je chante en même temps que la basse, c’est trop bien et avant on avait pas ça. Je regarde Korben et on essaie de faire les notes en même temps, des fois on change, on se fait des blagues. Ça donne quelque chose de beaucoup plus malléable.

LVP : Et justement tu parlais d’Isati. Isati et Ailleurs sortent un peu du cadre d’une chanson classique, et je me demandais si c’était important pour vous d’avoir cette liberté.

C : C’est surtout pour Ailleurs, parce qu’elle est très très longue, elle dure presque 10 minutes. On a pas lutté pour le format… Je sais pas si la question se pose en fait, si une chanson doit durer 10 minutes elle dure 10 minutes, si elle doit durer 3min30 qui est exactement le format pour passer en radio et faire de la pop, elle durera 3min30.

Si tu fais une chanson à un certain BPM, que tu mets un couplet, un refrain, un couplet, un pont et deux refrains, en général ça dure autour de 3 min 30. Nous ça nous pose aucun problème comme ça nous pose aucun problème qu’une chanson dure 10 minutes à partir du moment où le fond est là. Ailleurs elle dure 10 minutes pas parce qu’elle dure 10 minutes mais parce qu’on l’a conçue comme une sorte d’épopée et que ça parle d’un voyage. Les voyages, ça peut pas se faire en 3 minutes. Nous, on a phasé en faisant cette chanson et on veut que les gens ils phasent avec nous. Ça prend forcément du temps.

LVP : Concernant les paroles, je trouvais qu’il y avait quelque chose de moins cryptique, de plus fluide. Et je me demandais si ton style d’écriture avait évolué naturellement, si tu l’avais travaillé ou si tu t’étais pas posé de questions en fait.

: Si si, je me suis posé plein de questions.

C : On se pose toujours plein de questions tu sais (rires). La base !

B : Ouais, c’est la base, c’est clair. Non mais le texte a la même évolution que la musique en fait. C’était assez naturel et je me reconnais encore (rires). Et j’ai l’impression qu’on reconnaît encore Grand Blanc, c’était ça la vraie question.

LVP : C’est vrai qu’on reste sur ce truc assez simple et pas simpliste, de plus fluide dans la compréhension que les gens ont des chansons.

C : Je sais pas si je peux parler objectivement, parce que j’écris pas les textes, je les chante. Je crois que l’impression qu’on a eue avec Luc et Korben, c’est que c’était plus disponible. Y’a une belle image de ça, c’est que cette fois pour cet album, les carnets de Ben étaient ouverts. Ils l’ont toujours plus ou moins été mais là encore plus.

B : J’avais surtout plus de carnets et y’avait des feuilles absolument partout.

: Moi, je sais que je lui prenais ses carnets, je regardais, je prenais les textes qui m’intéressaient, je me demandais si on pouvait faire Isati et Ailleurs avec deux mots. Ça a circulé en fait et peut être que ça s’est ressenti sur l’album en général.

LVP : Mais toi Camille, tu retouches pas du tout les textes ?

C : Ça dépend, en fait. En vrai, j’écris pas. Y’a des chansons comme L’Homme Serpent ou le texte était là en entier et Benoit m’a dit «  Camille, j’ai une chanson, elle est pour toi ». C’était la première fois que je chantais un texte de Ben.

B : Et c’était la première chanson en français.

C : Mais maintenant, je crois qu’il y a pas vraiment de règles en fait. Je sais pas si on a des exemples concrets… Par exemple, sur Isati, y’avait « in-cendie », juste ça. Ensuite avec Korben, on a fait un peu la musique, tout le monde s’est rajouté au fur et à mesure, le texte s’est rajouté au fur et à mesure… En fait, elle s’est faite en hyper longtemps, cette chanson. Un couplet est arrivé, puis l’autre, au même moment la musique évolué de son côté.

Ailleurs, c’est pareil. Avec Korben, on était que tous les deux un week-end et j’avais ce carnet sur lequel il était noté « ailleurs » et « higher ». J’ai trouvé ça trop bien et je me suis dit « faisons une chanson avec juste deux mots », et le reste est arrivé après, l’autre reste ensuite et l’autre l’autre reste a suivi (sourire).

C’est un peu des trucs, j’aime pas trop ce mot, de cadavre exquis et de passage de relais, genre « j’ai fait ça , qu’est ce que tu ajoutes toi ? ».

B : On essaye d’avoir le truc le plus bordélique possible pour qu’il y ait un mouvement de groupe au maximum. L’écriture se prend comme ça dans le rythme de la musique.

On est content de l’album, on est content de cette ouverture aussi. Et moi la manière dont j’avais l’impression d’écrire sur Mémoires Vives, ce que je me disais souvent en écrivant des chansons, c’était de faire de quelque chose très pop et de les détruire jusqu’à ce qui reste plus grand-chose, de les rendre beaucoup plus austère tout en partant des mêmes codes mais de le réduire.
Ça a toujours été des chansons les chansons de Grand Blanc, elles ont toujours été pensées comme des chansons et c’est juste que la ça se voit plus.

LVP : Vous parliez de pop. Vous êtes au Pop Factory, c’est quoi votre définition de la pop ?

B : Une manière de faire.

C : C’est de la musique pour tout le monde, la pop. C’est des gens qui ont réussi à faire les trucs les plus bizarres et qui plaisent au maximum de gens.

B : C’est la volonté d’être compris par un maximum de personnes.

LVP : Ma dernière question c’est : quels sont vos coups de coeur récents ?

C : C’est le moment de parler de Jazzboy, qui va ouvrir à la Cigale pour nous. C’est notre ami, on l’adore.

B : Le petit Muddy Monk qui est pas dégueu’ !

C : Le dernier prix Goncourt. Leurs enfants après eux, que j’ai dans mon sac. C’est un gars qui vient de Lorraine et qui a écrit une sorte de teen-movie parce qu’il écrit comme dans un film. Je suis hyper heureuse quand je lis ça parce que j’ai l’impression de lire les histoires de mes cousins. Ils sont plus vieux que moi, ils ont grandi dans les années 90, pas comme moi. Ça fait hyper plaisir de lire ça.