GEESE : « J’aime l’idée qu’avec la musique, tu puisses concevoir une réelle expérience »

Le phénomène GEESE est arrivé en France le 29 octobre dernier avec la sortie de leur premier album Projector. Lors de leur passage à Paris pour leur tournée promotionnelle, nous avons eu le plaisir de rencontrer les cinq copains de lycée. Malgré la fatigue de l’accumulation des heures de voyages et du décalage horaire, nous avons discuté ensemble.

Geese © Clara de Latour

ENGLISH VERSION BELOW

Salut les gars, comment allez-vous ?

Tous : Bien !

Vous êtes là depuis combien de temps ?

Max Bassin : 24 heures

Gus : Oui, nous sommes arrivés hier.

De New-York ?

Gus : Nous étions à Londres, nous avons pris l’Eurostar depuis Londres. Nous avons fait quelques concerts là-bas.

Quand êtes-vous arrivés en Europe ?

Gus : Cela fait environ une semaine maintenant. Nous avons fait trois concerts à Londres, nous étions à Los Angeles avant ça, c’est juste nos concerts à travers le monde, c’est très amusant.

Etes-vous déjà allés en France avant ça ?

Gus : Non, pas en tant que groupe. 

En tant que groupe ou personnellement ?

Max : Je suis venu plusieurs fois, ça me devient familier bizarrement, quand nous roulions ici, je me disais « c’est là que j’ai acheté mon premier paquet de cigarettes en France », c’est vraiment fou. C’est cool ici, j’allais déménager ici mais ensuite tou ça est arrivé et c’est parti.

Demain, c’est le premier concert en France, qu’est-ce que ça vous fait ?

Tous : Excitant !

Vous partez aussi en tournée l’année prochaine, en février ?

Gus : Oui, c’est comme une série de concerts de préparation où nous essayons de jouer dans beaucoup plus d’endroits.

Maintenant c’est plus une tournée promotionnelle ?

Dominic Digesu : C’est comme une mini-tournée.

Max : Une tournée d’échauffement 

Gus : Oui, c’est un mélange de promotion et de sorties.

Avez-vous déjà fait une tournée aux Etats-Unis ?

Max : Nous avons fait quelques concerts, nous en avons fait quelques-uns à New York, un à Atlanta et un à Los Angeles, rien entre les deux, nous n’avons pas fait une vraie série de concerts. 

Donc cette tournée est la première ?

Gus : Oui, il parait que les gens en Europe sont plus fans de notre musique, du moins à Londres.

Qu’aux USA ?

Gus : Oui, nous avons trouvé, donc c’est bien que ce soit la première.

Vous avez sorti Projector, comment a-t-il été créé ? S’agit-il de chansons que vous avez écrit depuis le début ou d’un album conceptuel ?

Cameron Winter : Il ne nous restait plus que quelques mois avant d’entrer à l’université en 2019, il y a 2 ans et nous voulions faire quelque chose qui soit inspiré par les disques que nous écoutions et qui soit bien fait, donc nous avons fait l’album nous-mêmes et l’avons terminé juste avant la fête, puis nous l’avons envoyé comme démo et nous avons reçu des réponses et cela a tout accéléré.

Y a-t-il une histoire entre chaque chanson ?

Gus : Je sais qu’au moins d’un point de vue extérieur, Cameron écrit à partir de différents personnages pour chaque chanson, donc chaque chanson a une histoire différente, mais je pense qu’il y a une ligne de fond sur l’anxiété des jeunes. C’était le sentiment à l’époque.

Comment créez-vous ?

Gus : En général, Cameron arrive avec une idée, la première chanson qu’il écrit chez lui, qui peut aller de deux parties à quelque chose de plus flou, et elle passe par le filtre du reste du groupe, je joue une partie qu’il me montre et j’y mets ma propre personnalité, mais ça ne finit jamais comme il l’écrit, n’est-ce pas ?

Cameron : Hum oui

Gus : En général, c’est comme s’il faisait une démo et que la version finale était complètement différente.

Qu’est-ce que ça fait de prendre une autre vois que celle des études ?

Gus : Et bien oui, nous sommes tous en année sabbatique.

Dominic : Au moins deux d’entre nous n’étaient pas très chauds pour aller à l’université de toute façon, donc nous étions vraiment excités quand nous avons eu l’opportunité de la laisser de côté.

Max : Je n’avais pas prévu d’y aller, mais c’est juste moi.

C’est stressant de ne pas aller à l’université ?

Max : Non

(rires)

Gus : Oui, en fait, pour moi, j’ai toujours eu cette idée d’aller à l’école et j’étais vraiment excité à ce sujet. J’avais le privilège d’aller à l’école quand je le voulais, mais ça, je ne pouvais pas le faire quand je le voulais, alors je me suis dit que je voulais juste voir ça.

Max : J’avais juste envie de faire de la musique et nous avons eu la chance de le faire avec le groupe du lycée mais j’aime vraiment envoyer balader le processus de l’université et je n’ai postulé à aucune école et les deux auxquelles j’ai postulé étaient vraiment difficiles à y entrer et mes notes étaient si mauvaises.

Dominic : J’avais prévu d’aller dans une école de musique, j’avais prévu d’aller à Berklee College Music et toutes les connexions que j’aurais eu là-bas, je les fais maintenant. On rencontre tellement de gens et partout où on va, on se connecte à quelque chose, on apprend comment fonctionne le petit monde de la scène musicale.

Cameron : J’avais toujours rêvé de faire de la musique après l’université. Alors il y a eu peu de réflexion quand il a fallu choisir de supprimer l’université pour continuer le groupe. (en français)

Woah, tu as un très bon français !

Cameron : J’ai très peu confiance en moi (en français)

Gus : Il a toujours été modeste à ce sujet. C’est juste que, tu sais, tout le monde dans le monde apprend une langue différente, comme nous le faisons au lycée, mais c’était très ennuyant.

Cameron : On n’a pas le temps de pratiquer.

Gus : Si tu parles trois langues, tu es trilingue, si tu parles deux langues, tu es bilingue et si tu ne parles qu’une langue, tu es américain.

Mais il y a beaucoup de familles bilingues aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?

Gus : Oui, surtout à New York, où l’on parle beaucoup l’espagnol et le mandarin. 

Cameron : Les gens issus de l’immigration ont une deuxième langue très solide chez nous, il y a pas mal de français là-bas.

Dominic : Le français est la quatrième langue je crois.

Cameron : Oui, le français est la deuxième langue de beaucoup de gens.

Dominic : Mon expérience est plutôt médiocre, nous avons pris des cours de mandarin au lycée pendant quatre ans, mais je ne me souviens de rien, c’était notre cours préféré, j’ai rencontré les personnes les plus merveilleuse qui soit, je me sens très mal de ne pas me souvenir de quoi que ce soit.

Que pouvez-vous dire de la pochette de l’album ? Qu’est-ce qu’elle représente ?

Max : Je n’ai pas grand chose à dire à part le fait que nous avons tourné la pochette plusieurs fois et qu’à chaque fois il faisait 30 degrés (farhenheit) et que le tournage a duré 2 heures. 

Ça ne ressemble pas à une photo !

Gus : C’en est une !

Cameron : C’est dans un parc à deux blocs de là où j’ai grandi.

Gus : On y traîne toujours.

Qui est ce personnage ? Il me rappelle le masque dans le dernier album de Car Seat Headrest.

Cameron : Ah oui ! Ce n’est pas un personnage comme ça. C’est juste une image mystérieuse.

Gus : Il essaie de provoquer un peu d’anxiété. 

Donc le mood général de l’album était l’anxiété, donc vous vouliez le voir transparettre sur la pochette ?

Gus : Oui, quand je pense à la musique, je la visualise dans ma tête, c’est toujours quelque chose en rapport avec la pochette, c’est comme une scène dans ma tête, donc nous avions l’idée de ce personnage que nous pouvions associer au son.

Comment est la scène indé de Brooklyn, New York ?

Max : Je pense qu’il y a beaucoup de groupes qui jouent autour de New York maintenant. Nous avons longtemps pensé qu’il n’y avait pas d’autres groupes à New York, puis nous avons réalisé qu’ils étaient tous là. Il y a des groupes comme Gustaf, the Mockers et Ben Steller. Nous traînons avec la plupart des groupes qui sont là lors des concerts.

Qu’est-ce qui vous influence pour créer ?

Max : Pour moi, ce que je veux faire, c’est toucher quelqu’un de manière réelle avec notre musique. J’ai eu beaucoup de connexions profondes avec beaucoup de musiques, c’est l’un des moyens les plus intéressants de consommer de l’information parce que tu peux le faire par toi-même. Tu vas à un concert, tu peux le faire de manière très décontractée. Avoir cette réaction émotionnelle chez les gens, c’est ce que je veux.

Gus : J’ai fait beaucoup d’art et c’est vraiment similaire à la narration d’une histoire quand tu crées une scène pour une personne. L’art plastique est totalement devant toi et tu la consommes en une seule fois. J’aime l’idée qu’avec la musique, tu puisses concevoir une réelle expérience. Ça raconte plus une histoire que tout autre forme d’art et c’est probablement la raison pour laquelle ça affecte autant les gens et aussi parce que ça fait trop longtemps maintenant que j’y suis plongé aussi.

Cameron : Je pense qu’au début de notre groupe c’était plus à propos de l’exploration de la musique mais maintenant ça s’approche de l’expression de l’art de manière pure. C’est un peu bizarre de dire ça mais je pense que c’est similaire à travers différentes formes d’art c’est de comprendre au mieux la musique, de sorte à nous exprimer de la manière la plus pure. (en français)

Gus : Quand je joue un concert, il y a tant de choses que j’aime faire, comme traîner avec ces gars, faire quelque chose d’esthétique avec mes mains, c’est comme si quatre choses différentes se passaient en une seule.

Avez-vous une découverte musicale que vous souhaiteriez partager ?

Cameron : Doopee Time des Doopees, nous sommes tous d’accord pour dire que c’est génial !

Et quel est le style de musique ?

Cameron : Hum, je ne sais pas, c’est vraiment bizarre. 

Merci à vous tous

Avec plaisir !

Geese © Clara de Latour

ENGLISH VERSION

Hi guys, how are you ?

All : Doing ok

You’ve been here for how long ?

Max Bassin : 24 hours

Gus Green : Yeah we just got here yesterday

From New-York ?

Gus : We were in London, we took the Eurostar from London. We’ve been playing around a couple shows there.

When did you arrive in Europe ?

Gus : It’s been about a week now. We did three shows around London, we were in LA before that, it’s just our runaway shows around the world, it’s a lot of fun.

Have you ever been to France before that ?

Gus : No, not as a band 

As a band or just personally

Max : I’ve been here a couple times, it’s getting familiar weirdly enough, when we were driving here I was “that’s where I bought my first pack of cigarets in France » so that’s really crazy. Umh it’s cool here, i was gonna move here but then this happened and covid.

So tomorrow it’s going to be the first show in France, how does it feel ?

All : Exciting !!

So you’re going on tour next year too, in February ?

Gus : Yeah, it’s like a propper run of shows where we try to play in a lot more places.

Now it’s more like a promotional tour ?

Dominic Digesu : It’s like a mini tour

Max : A warm up tour 

Gus : Yeah it’s a mix of promotional and getting just out there.

Have you ever toured in the US before ?

Max : We did a couple shows, we did a bunch in New York, one in Atlanta and one in LA, nothing between, we didn’t make a proper run of shows. 

So this tour is the first one ?

Gus : Yeah, it seems like people in Europe are bigger fan of our music, at least in London.

Than in US ?

Gus : Yeah, we’ve been finding so it’s been nice that it was the first one.

You released Projector, how it’ve been created ? Is it songs that you wrote since the begining or is it a conceptual album ?

Cameron Winter : We only have a couple of months left until we asume we’ll be going to college in 2019, 2 years ago and we wanted to make something that was inform by the records we wwere listening to that was sort of well put together so we made de record ourselves and finished it reight before covid and then we sent it out as a demo and we got responses and that kicked up everything.

Is there a story between each songs ?

Gus : I know at least from an outside perspective of Cameron writings from differents characters for each song so each song has a different story but i guess totally there a through line of like young person anxiety. That was the feeling at the time.

How do you create ?

Gus : Typically Cameron would come with an idea, the first song that he was writing out in his home that’s anywhere between the two parts to something more flech out and it pass through the filter that is like the rest of the band, you know, i’ll play a part that he shows me and put my own personnality into and it never ends up as he writes it, right ?

Cameron : Hum yeah

Gus : Usually it’s like he makes a demo and the actual version sounds completely different.

How does it feels to not go to college ?

Gus : Well yeah we’re all on a gap years

Dominic : At least two of us were not too big on college anyways so we were really excited when we had the opportunity to pass it up.

Max : I wasn’t planning on going, but that’s just me.

Is it stressful to not go to college ?

Max Bassin : No

(laugh)

Gus : Yeah like actually for me i had this idea for my whole life that i was going to school and i was really excited about it and i was just excited about it more and i had the prevelege to maybe go to school whenever i like to but never do this whenever i like to so i figure i just wanted to see this one.

Max : I was just banking of doing music i think and we had really lucky that we have to do it with highschool band but i really like to fuck up the college process and i didn’t apply to any schools and the two i apply to was really difficult to get into and my grades were so bad

Dominic : I was planning to go on a music school i was planning to go on brackley college music and pretty much all the connection i would have made there i’m kinda making now we’re meeting so many people and everywhere we go we’re connecting to something we’re learning how’s like the small world of the music scene is.

Cameron : J’avais toujours rêvé de faire de la musique après l’université. Alors il y a eu peu de réflexion quand il a fallu choisir de supprimer l’université pour continuer le groupe.

Woah your french is really good !

Cameron : J’ai très peu confiance en moi

Gus : He has always been modest about it. It’s just you know, everyone else in the world learns a different language and like we do in highschool but it’s like we were just so annoyed.

Cameron : He don’t have the time to practice.

Gus : If you speak three languages you’re trilangual if you speak two languages you bilangual and if you speak one language you’re american.

But i think there are a lot of bilingual families in US isn’t it ?

Gus : Yeah i mean especially in New York because there’s a lot of spanish spoken, mandarin as well. 

Cameron : More the immigration has a real solid second language in us, not much french over there though

Dominic : French it’s like forth language.

Cameron : Yeah french is a lot of people second’s language.

Dominic : My experience is pretty mediocre i mean we took mandarin in high school for four years, but i don’t remember anything, it was our favorite class though i met the most wonderful person ever, i feel very bad that i don’t remember anything.

What can you say about the album cover ? What it represent ?

Max : I don’t have much to speak unless the fact that shot the cover a bunch of times and every time we get it it was 30 degres (farhrenheit) the shoot was 2 hours. 

It doesn’t look like a photo !

Gus : It is !

Cameron : This is a park two blocks away from where i grew up

Gus : We always hang out there.

Who is this character ? It reminds me of the mask in the last car seat headrest album.

Cameron : Oh yeah ! this is not a character like that. it’s just a mysterious image.

Gus : Try to provoque a little of anxiety. 

So the whole mood was anxiety in the songs, so you wanted to put it in the cover ?

Gus : Yeah, when i think about music i will visualized it in my head it’s always something related to the cover put it like a scene into my head, so we had this idea of this character we could associate to the sound.

How is the indie scene in Brooklyn, New York ? Is it complicated ?

Max : I think there’s a lot of band playing around New York now. We thought for a long time that there was no other band in new york and then realise that they were all there. There’s bands like gustaf and the mockers and ben steller. We hang out with most of the bands that are around at shows.

What influences you to create ?

Max : For me what i want to do is to affect somebody on a real level with our music. I had a lot of deep connection with a lot of music it’s one of the most intersting way to consume am edia because you can do it on your own you go to a show you can do it very casually, just have this emotional reaction in people is what i want

Gus : I used to do art a lot and it’s really similar to storytelling when you creating a scene for a person except art is totally in front of you you consume all of it at once and i love the idea of music you can design an actual experience and i mean it feels more indicative to telling telling a story than other form of art and that probably why it affects people so much and it has been so long now that i’ve been too deep in it too.

Cameron : Je pense qu’au début de notre groupe c’était plus à propos de l’exploration de la musique mais maontenant ça s’approche de l’expression de l’art de manière pure. C’est un peu bizarre de dire ça mais je pense que c’est similaire à travers différentes formes d’art it’s to understand music the best, it’s the purest way to express ourselves

Gus : When i’m play a show it’s like so many thing i love to do like hanging out with these guys i got to do something esthetic xith my hands, it’s like four diffents things happening in one thing.

Do you have a music discovery you want to share ?

Cameron : Doopee Time from Doopees, we are all agree to say that it’s awesome !

And what style is it ?

Cameron : Hum i don’t know, it’s really weird 

Thank you guys

You’re welcome !

(Re)Découvrir Projector :