Une conversation avec Garçon de Plage

Avec Amour Aveugle, Garçon de Plage nous a entrainé dans un univers clair-obscur porté par une musique intemporelle qu’il confronte à des thématiques et des interrogations de son temps. Alors qu’il s’apprête à retrouver la scène de La Boule Noire ce mercredi, on a pris le temps d’une longue discussion avec lui. L’occasion de revenir sur son évolution musicale, le côté internationale de sa musique et les collaborations cinq étoiles qui l’accompagnent sur Amour Aveugle.

La Face B : Salut Greg, comment ça va ?

Garçon de Plage : Écoute ça va bien, un peu fatigué (rires). Beaucoup de choses au moins de juin et surtout cette date à la boule noire qui annonce le retour des concerts pour nous. On a hâte, on est tout excité.

LFB : Comment est-ce que tu viens les premiers retours concernant Amour Aveugle ?

Garçon de Plage : Super bien. J’ai eu beaucoup de bons retours, plein de messages et pas mal de ventes de disques aussi. Je suis assez content de l’écho qu’il a et le fait que l’album avait touché et fait danser les gens. Il y a une énergie que transmet ce disque et qui apparemment est bien palpable pour les gens.

LFB : Je me souviens de t’avoir vu en janvier 2020 au Supersonic où tu présentais déjà cet album. Comment as tu vécu cette période de pause qui a cassé la dynamique que tu lançais ?

Garçon de Plage : Ce concert c’était vraiment pour tester les morceaux, voir les réactions des chansons sur les gens. Et à vrai dire, de manière très personnelle je ne l’ai pas mal vécu cette pandémie. Je suis d’un naturel assez réservé, j’aime bien être dans ma bulle à bricoler, à faire mes trucs. Certes il y a beaucoup de choses qui m’ont manqué mais j’ai trouvé que c’était l’occasion d’un repli sur soi qui était presque nécessaire et des remises en questions qui étaient positives.

Après, j’ai eu des moyens de m’évader et de vivre ça de manière plus tranquille… En terme musical, il me restait l’album à mixer et à finir d’enregistrer donc je me suis dit que c’était plutôt cool de n’avoir que ça à faire.
J’ai pu finir mon disque tout tranquillement et prendre le temps de trouver un label aussi. Finalement cette occupation a complètement aspiré mon temps et ça s’est plutôt bien passé.

LFB : Si sur L’Ennui tu étais un Garçon de Plage, est-ce que tu as l’impression d’être devenu un Capitaine de navire avec Amour Aveugle ? Quelle évolution tu vois entre les deux albums ?

Garçon de Plage : C’est sûr qu’on me dit souvent qu’il est plus mature ce disque, même si je sais pas vraiment ce que ça veut dire … Je suis venu par un trou de souris avec ce premier disque, sans aucune promo, sans aucun soutien, et je crois que je l’avais annoncé sur Facebook en disant « j’ai fait un album de 14 titres, allez l’écouter si vous voulez ». (rires)

Là c’est sûr que je suis plus entouré, des gens ont déjà parlé de moi, j’ai fait une tournée avec Parcels … Forcément, on prend un peu de bouteille … Capitaine de navire je sais pas, je pense que ça sera aux gens de le dire.

LFB : Au niveau du son, on est dans une vraie continuité mais avec plus d’ambition, quelque chose de plus affirmé et qui va plus loin.

Garçon de Plage : Comme tu dis, le premier album c’était vraiment pour mettre le pied dans la marre. Comme tout ce qu’on fait, on est satisfait de plein de choses mais il y a aussi des points à améliorer qui sont mis en évidence.

C’est sûr qu’il y a beaucoup d’erreurs que je ne fais plus, des choses que j’ai réussi à faire et en ça, c’est vrai qu’il y a une évolution.

Du coup j’attends le troisième pour avoir digéré tout ça, avoir pris les erreurs des premiers … Mais c’est marrant au cinéma ou dans la musique, il y a des schémas qui se répètent. Dans le premier on veut montrer qui on est, dans le second on veut montrer ses forces en passant parfois à côté de certaines choses … il y a vraiment des schémas qui s’imposent aux créateurs.

LFB : Moi ce qui m’a beaucoup plus dans l’album c’est qu’il est ambitieux et pointu tout en restant populaire. On n’est pas sur quelque chose de fermé, la musique reste très accessible.

Garçon de Plage : Ça c’est vraiment le plus gros compliment qu’on puisse me faire. C’est ce que j’admire chez les musiciens qui m’inspirent, cette capacité à faire des choses fines mais qui peuvent plaire au plus grand monde.

Comme on dit, quand c’est simple c’est que ça n’est pas simple. (rires)

La pop est un genre qui est souvent décrié et vendu comme un truc facile ou « putassier », alors que pour moi faire un truc pop c’est un achèvement extrême dans le sens ou il faut beaucoup chercher, beaucoup tenter, beaucoup éliminer, pour obtenir l’efficacité, la simplicité de lecture, la beauté.

Moi j’ai toujours été inspiré par les Beatles, les Beach Boys, des gens qui ont fait des chansons légendaires, des pépites.

LFB : Il y a quelque chose d’immédiatement chaleureux et accessible dans la musique. Si on creuse, on voit bien le travail derrière et les musiciens incroyables qui jouent mais ça n’est jamais pompeux et prétentieux. Et ça se ressent aussi dans l’humour que tu mets dans les paroles qui contrebalancent le tout.

Garçon de Plage : Tout à fait ouais. Il y a cette ambition d’être un grand et en même temps la résignation de savoir qu’on ne l’est pas (rires).
Du coup je sais que je me sers beaucoup de l’humour pour faire ce contre-pied et redescendre d’un étage pour dire « bienvenue chez moi, ce n’est pas prise de tête ».

LFB : C’est tout ce que tu interroges dans Pop Song aussi.

Garçon de Plage : Totalement oui. Elle parle de l’industrie musicale et d’un certain conformisme. Je me tourne beaucoup en dérision aussi en disant que je sais pas écrire une chanson ni la chanter mais que j’essaie. Et c’est vrai, j’essaie d’écrire des pop songs.

LFB : L’album commence tambour battant avec Musique de Yacht et se termine en douceur avec Printemps. On a vraiment la sensation d’une ouverture et d’une conclusion. Je me demandais si tu avais envisagé l’album comme un tout ?

Garçon de Plage : Ça c’est vraiment quand on assemble le puzzle à la fin … Je ne sais pas si je peux parler d’histoire mais j’essaie de construire un chemin auditif et sensoriel qui soit logique et agréable.

Le titre de l’album m’est venu très rapidement car la chanson Amour Aveugle je l’ai écrite juste après la tournée de Parcels et je sais que l’écriture des textes a été conditionnée par ce titre, que ça allait parler forcément beaucoup d’amour … Mais en terme d’ouverture et de clôture, c’est vraiment esthétique je dirais, essayer de guider à travers un chemin plaisant.

Et puis je crois beaucoup aussi au format album, c’est pour ça aussi que j’ai fait des vinyles, et l’idée c’est qu’on puisse mettre la première chanson et qu’on puisse l’écouter jusque la fin sans vraiment tiquer.

LFB : On en parlait tout à l’heure, mais c’est un album qui prend autant en compte le plaisir de l’auditeur que celui du musicien. Il y a quelque chose de profondément américain avec de l’ego bien placé en quelque sorte .

Garçon de Plage : Bah merci déjà. Comme tu dis, le but c’était nullement de faire du show-off ou de montrer des skills mais de faire ressortir le plus simplement le plaisir de la musique. Et jouer de la musique ensemble y’a quand même pas mieux.

Il faut que la chaîne soit vertueuse : plaisir à composer, plaisir à jouer, plaisir à enregistrer et donc plaisir d’écouter.

LFB : Justement au vu des invités qui apparaissent sur Amour Aveugle, comment a été enregistré l’album ? Tout a été fait à distance ?

Garçon de Plage : Écoute ouais, personne ne s’est retrouvé dans la même pièce à jouer les morceaux. C’est un avantage qu’offre internet et ça peut être aussi un inconvénient car parfois ça se ressent dans le son… ou pas. On peut perdre parfois à ne pas avoir un groove collectif. Mais pour des raisons financières et d’emploi du temps ça a été plus facile pour moi d’enregistrer tout le monde séparément.

Pour les musiciens américains j’aurais aimé faire ça en vrai d’autant qu’on se voit assez fréquemment mais la pandémie a mis un stop à ça.

Finalement tout s’est fait par internet et je crois que ça se fond plutôt bien.

LFB : Dans l’album il y a musicalement de créer une bulle intemporelle, mais je trouve qu’il est très perméable au monde qui l’entoure. Et je me demandais si c’était une volonté de ta part ou non ?

Garçon de Plage : Tu entends quoi par perméable ?

LFB : Je pense aux enfants sur Laissez Moi, le bruit des gens sur Le Bal, le dialogue sur Pop Song … Il y a vraiment des éléments de la vie mais dans l’album il y a pas vraiment de marqueur temporel sauf sur Pourquoi.

Garçon de Plage : Moi je trouve qu’au niveau des arrangements il est assez marqué. Je sais depuis assez longtemps que les années 60 et 70 me touchent. Les sons et les orchestrations m’inspirent. Après je reste un homme de 2021 avec des problématiques de son époque.

J’essaie de mêler un peu les deux en sachant que dans le passé, j’ai fait des choses plus modernes on va dire. Et je sais pas, là j’ai envie d’un retour à des choses plus élémentaires de la musique qui me fait vibrer : le groupe, les vieux claviers, les guitares et les batteries.

Bizarrement j’avais fait plus de mélange sur le premier album ou il y avait plus de synthés et de boite à rythmes.

Si musicalement j’arrive à me mettre dans le passé, je crois que dans les textes, dans les propos en tout cas, on ne peut pas parler d’autre chose que de soi ou de ce qui nous arrive et ce qui arrive à notre génération. Mais je parle plus aisément de choses immuables. De tout temps les gens se sont interrogés sur l’amour et les interactions humaines.

LFB : Justement, je trouve qu’il y a un refus du manichéisme dans la manière dont tu parles de l’amour qui rajoute de la profondeur aux chansons.

Garçon de Plage : Vraiment le sujet de cet album c’est de montrer que l’amour, cette chose qu’on recherche tous en permanence, et qui s’étend à l’amour pour les gens, les amis, les activités … peut nous faire beaucoup souffrir.

On est sans arrêt à la recherche d’un truc qui potentiellement peut nous ravager, comme une drogue. D’ailleurs l’amour active des hormones qui nous rendent un peu drogués.
Donc je trouve ça marrant que cette émotion subsiste dans un monde assez terre à terre, ou on essaie de quantifier chaque chose, de mettre des chiffres sur tout… Moi je considère l’Amour comme quasiment une quatrième dimension de notre monde, quelque chose de totalement imprévisible et profondément humain.

LFB : Ce qui est drôle c’est que dans Pas le temps pour l’amour tu parles des rencontres sur les réseaux et ensuite sur Le Bal, tu ramènes à une certaine image de l’amour comme l’ont pu vivre nos parents.

Garçon de Plage : Dans cette chanson c’est vraiment une image, on danse tous au bal c’est pour signifier qu’on cherche tous la même chose. J’ai écrit cette chanson car j’étais un festival organisé par des amis et à cinq heures du matin, épuisés, des gens erraient encore en quête d’amour, ou de drogue dure, ce qui est la même chose.
Ça m’a inspiré car je trouvais ça hyper touchant et en même temps pathétique. Au final on est tous des gros roudoudous en recherche d’amour (rires)

LFB : Dans tes chansons est-ce que ça t’amuse d’être autant acteur qu’observateur ?

Garçon de Plage : Le « je » est pas forcément personnel, je joue souvent des personnages. Et le « on » est récurent chez moi car je me pose beaucoup de questions pour mes congénères. Je sais qu’il n’y a pas de réponses mais je me demande vraiment où on va et ce qu’on pourrait faire pour aller mieux et pour aller bien tout simplement.

LFB : Il y a même un côté parfois désespéré sur certains morceaux. Notamment sur Pourquoi. Si le titre est très drôle, on sent que le personnage de la chanson voit que tout déconne mais qu’il s’en fout.

Garçon de Plage : Là pour le coup j’endosse vraiment un rôle, un personnage qui n’est pas moi. Il y a des gens qui ne se posent même pas de questions, ou s’en posent sans chercher à aller plus loin. Je pense qu’on le fait tous et si parfois on se penchait un peu plus certaines de ces questions, on pourrait assez facilement faire en sorte que tout le monde aille mieux.

Mais oui, j’ai toujours aimé la mélancolie, ça c’est les Beatles qui me l’ont transmise.(rires)
Et même sur des airs gais, j’aime voir le monde un peu de loin avec un peu de sarcasme.

LFB : Je trouve que dans tes textes, il y a un vrai jeu. Chercher à la fois quelque chose d’hyper ludique mais avec des mots utilisés pour leur sonorité.

Garçon de Plage : Ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai beaucoup de mal à écrire les textes. J’y passe un temps démesuré et ça me rend fou.

Mais c’est sûr que j’essaie toujours de créer un contraste surtout par l’humour. Je n’aime pas beaucoup choquer car je trouve que c’est un peu facile et que beaucoup s’en contentent.

Je n’ai pas la prétention de faire réfléchir mais j’essaie de faire rire et poser un point de vue qui ouvre une discussion et une réflexion. Ça, ça me plaît.

LFB : C’est peut-être le meilleur moyen d’atteindre les gens aussi.

Garçon de Plage : Ouais tout à fait. Je n’ai jamais cru en la violence d’une action pour faire entendre un propos même si j’entends que ce soit parfois nécessaire quand les gens sont à bout. J’ai toujours préféré essayer de charmer par d’autres moyens, que ce soit l’humour, la finesse d’un propos ou la poésie.
Si on regarde la poésie, La Fontaine a tout inventé. Il a pris des histoires pour enfants et en a fait des leçons de vie.

LFB : Au delà du texte, si on regarde la musique que tu fais et ses influences, est-ce que viser l’international est une réflexion que tu as ? Si on prend les exemples de Yelle ou L’impératrice arrivent à s’exporter malgré le chant en français.

Garçon de Plage : Nul n’est prophète en son pays … En fait j’ai remarqué que je suis pas mal écouté aux États-Unis. Je sais que les mecs de Vulfpeck ont relayé donc ça doit aider. Mais même avant ce disque il y a toujours eu une écoute outre-atlantique. Peut-être parce que ma musique a une inspiration américaine, mais je pense que les gens peuvent adhérer là-bas. J’ai l’impression que les américains aiment bien ce côté exotique du français et le côté raffiné. J’ai l’impression que c’est un truc qu’ils trouvent chez nous, le raffinement, que ce soit dans le style ou les arrangements.

Tu vois moi par exemple, j’écoute des groupes italiens ou espagnols alors que je ne parle ni l’italien, ni l’espagnol. Donc je pense que ma musique peut plaire à l’international, je ne l’ai pas écrite dans ce but là mais ouais, ça peut le faire. (rires)

LFB : J’aimerais revenir sur les collaborations de l’album. Avant de parler des musiciens, j’aimerais revenir sur la pochette de l’album. Je me demandais comment s’était faite cette collaboration et quelles indications, tu lui avais donné car je trouve qu’elle donne plein d’indices sur Amour Aveugle.

Garçon de Plage : Ah ouais ? Trop bien. En fait j’avais fait un premier essai avec une photographe. C’était bien mais je trouvais que les idées n’allaient pas forcément assez loin.
Et j’ai cet ami qui s’appelle Le Turk avec qui j’avais déjà bossé sur d’autres trucs, il a notamment fait les décors d’une comédie musicale que j’ai écrite.
Il commence à être bien connu, il est super occupé et je n’osais pas l’appeler. J’ai fini par le faire et il m’a dit carrément.

Donc je lui ai fait écouter l’album, je lui ai donné le titre et je l’ai laissé maturer trois jours. Il m’a proposé cette idée et j’ai dit oui. (rires)

Il n’y a pas vraiment eu d’échanges dans le sens ou ce qu’il m’a offert me plaisait. C’est vraiment son interprétation. Lui il avait beaucoup le mot kitsch en tête pour parler de ma musique, mais dans le bon sens du terme.

C’est vraiment quelqu’un de très inspiré et très inspirant. C’est un gros travailleur, il a fait le décor tout seul. Les gens pensent que c’est une photographie mais c’est un vrai décor avec des peintures et des objets en 3D. Moi je suis juste allé chez lui comme un pacha, j’ai juste posé. Je suis arrivé à 8h et à midi c’était terminé.

LFB : Ce qui est intéressant c’est qu’elle colle vraiment à l’album. Le côté ambivalence de l’amour, le sang bleu un peu surréaliste…

Garçon de Plage : Ouais et puis l’air un peu hagard. L’expression un peu perdu tout en étant à la plage avec le coucher de soleil … Un truc totalement irréaliste et un peu absurde. Toujours un truc aigre-doux. C’est vraiment une brèche dans laquelle je me sens bien, quelque chose de chatoyant mais qui pince au cœur.

LFB : Pour rester dans les collaborations, comment on ramène un all-star game de sa catégorie sur son album ? (rires)

Garçon de Plage : Pour Joachim et Juliette de Pearl & The Oysters, ce sont des amis de longue date, je joue sur tous leurs albums donc c’était très naturel.
Joachim et moi, on est un peu âmes sœurs musicales, dès qu’il passe en France, il passe à la maison faire une session et il en ressort un morceau ou deux. C’est dommage qu’on habite à 12000 km l’un de l’autre, je pense qu’on ferait vraiment des belles choses ensemble.

Et Vulfpeck je les ai rencontré en 2016. J’étais vraiment énervé qu’ils ne passent pas en France donc je suis allé les voir tout seul à Londres.

Quelques semaines avant j’avais fait une cover qu’ils avaient vachement aimé et qu’ils avaient relayé. À la fin du concert à Londres je me suis présenté à l’un d’eux et je leur ai dit que c’était moi qui l’avait fait et ils m’ont invité en backstage, on a discuté toute la nuit et on est resté en contact.

Et un jour Joe est venu à Paris, il avait une semaine de battement. Il m’a demandé si j’étais là et comme je n’avais rien à faire, on a passé la semaine ensemble.

Et depuis on a tissé des liens d’amitiés, je suis allé les voir à Los Angeles … Et un peu comme Le Turk, je me suis dit que c’était un mec hyper occupé, je lui ai proposé avec toutes les pincettes du monde et en fait il m’a dit «  mais gars c’est quand tu veux ».
Donc ça s’est fait le plus naturellement du monde par mail, je lui ai envoyé les parties et il est allé dans un studio à New York pour enregistrer.

Il m’a envoyé deux pistes et je n’y ai pas touché. C’est de l’or.

LFB : Au delà de ça, je pense aussi à Oscar (Siffritt ndlr) qui te sort un solo de guitare dingue qui transforme le morceau.

Garçon de Plage : Ouais, il en fait un truc épique … En fait je n’ai pas vraiment « collaboré » sur cet album dans le sens où j’ai « utilisé » les gens à des petits moments, mais à chaque fois c’était super.
Je suis un mec qui a plutôt du mal à collaborer, pas dans le sens où les gens ne m’apportent rien mais parce que j’aime beaucoup faire tout seul. Je sais que c’est une grosse qualité mais aussi un gros défaut parce qu’on peut passer à côté de plein de choses.

Mais moi ce qui m’amuse dans le fait de faire des disques, c’est d’être là à toutes les étapes. D’écrire avec un guitare ou un piano et un morceau de papier, produire le disque, l’enregistrer, mettre les micros … tout ça me passionne donc c’est plus par intérêt personnel que je fais beaucoup de choses.

Après, il y a des moments où je me suis dit « là t’es beaucoup moins fort pour faire ça, laisse un peu la place, invite quelqu’un ». Et Oscar puisque tu en parles, c’est vraiment quelqu’un de très inspirant, multi-instrumentiste … puis il a un côté brut. Oscar il ment pas et il y va. Il a une énorme sensibilité.

LFB : Et justement, tu parles de ce côté control freak. Est-ce que ça t’intéresserait d’ouvrir un peu plus ta maison dans le futur ?

Garçon de Plage : Tout à fait. Après il faut que les gens soient prêts à le faire aussi. C’est McCartney qui le disait, c’est une énorme chance d’avoir trouvé Lennon.
C’est très dur de trouver des gens avec qui s’entendre … Moi je suis quelqu’un de très romantique et il faut vraiment que ce soit une histoire d’amour musicale.
Pour répondre à ta question, ça serait un vrai plaisir. Je ne sais pas encore comment envisager ce troisième album, j’aimerais bien l’enregistrer live. Donc pour le coup ça demanderait des collaborations dès le début, à répéter les morceaux et les enregistrer ensemble.
Donc ouais, je suis en train de réfléchir à la formule.

LFB : Un peu d’auto-promo : tu joues à La boule Noire le 30 juin. Est-ce que tu as prévu des choses particulières sur cette date ?

Garçon de Plage : Alors je vais pas trop dévoiler … L’idée c’est vraiment de présenter ce second album de manière plus fidèle à la manière dont les chansons ont été enregistrées et pensées. Donc si je dois inciter les gens à venir, il y aura quelque chose d’assez fourni et qui rend plus hommage au disque tel qu’il a été pensé. Après, il y aura des petites surprises.

LFB : Et pour finir, est-ce que tu as des coups de coeur récents à partager avec nous ?

Garçon de Plage : Il y a mon pote Saintard qui a sorti son album et je pense vraiment que ça vaut le détour, car je ne connais personne qui fait ça. Les arrangements, le groove, le rythme … Et il a vraiment un truc à dire. Je le trouve très sensible, dans l’autodérision, l’humour et en même temps quelque chose d’un peu piquant. Donc ouais c’est mon coup de cœur, Apparatchik de Saintard.

Retrouver la playlist et l’ADN de Garçon de Plage ainsi que notre chronique d’Amour Aveugle.