Full of Joy de Clavicule, un album lumineux

Clavicule vient de sortir aujourd’hui son nouvel album, Full of Joy. Dix titres aussi impétueux que ténébreux, alliant le rock et le garage, le psyché et le punk. Un opus pour embrasser sa part sombre et ainsi, la célébrer.

Crédit : Emy du collectif Arrache Toi un Œil

Depuis 2018, le groupe Clavicule sillonne la France, afin de distiller sa musique et faire bouger les corps et les mentalités. Le quatuor rennais gère le live comme jamais. En effet, leurs concerts sont à chaque fois une source de joie et une explosion garantie d’émotions.

Leur premier album, intitulé Garage is Dead sortait en juin 2020. Douce ironie puisque le groupe manie au contraire à merveille le rock garage, puisant également du côté de punk, du psyché mais aussi du surf ou du grunge. Pétries d’influences allant d’Osees à Meatbodies, Clavicule élargit son spectre sonore avec la sortie de leur second album. Ajoutant donc çà et là des sonorités orientales et prenant comme références des groupes de la scène actuelle comme Amy and The Sniffers ou encore La Luz.

Full Of Joy, enregistré par Dimitri Dupire est sorti aujourd’hui sur les labels A Tant Rêver du Roi et Le Cèpe Records. Et il porte superbement son nom.

Effectivement, c’est un opus riche et complexe, qui allie l’énergie punk salvatrice aux paroles scandées et affirmées. Il est également porté par des guitares à la fois noise et mélodiques venant souligner le propos des chansons. Car depuis Garage is Dead, le groupe a évolué et souhaite allier à la fougue des débuts une recherche approfondie de sens. Full of Joy explore donc divers thèmes : la santé mentale, l’écologie, mais aussi notre manière d’interagir avec les autres et avec nous-mêmes. Si les mots peuvent sembler lourds, soutenus par la voix éraillée de Marius, ce disque se veut finalement une échappée lumineuse vers de nouveaux horizons.

Dix titres insufflant rage et espoir, désespoir et courage. L’album s’ouvre avec Total Hapiness, introduction de quelques secondes. Puis, Pain Killers se dévoile, avec ses riffs stimulants et entêtants, pour évoquer ce qui ne se dit pas.

I Will Let You Know et Rockets, titres punks à souhait, satisfont nos oreilles en manque de bruit et d’harmonie. Si on connaissait déjà le second grâce à la puissante session live filmée, on le redécouvre sur l’album. Et c’est avec grand plaisir. On a déjà hâte de l’entendre en vrai.

Do It et Wilted Flowers, extraits déjà clippés (et chroniqués ici et ici) sont des morceaux qui restent en tête, le premier, porté par une batterie incisive. Le second, par des sonorités orientales qui nous ensorcellent.

You, possède un côté presque pop, qui contraste avec la cadence énervée et les guitares mélodiques de Destroy Me Again et de Queen Blizard And The Sitar Guitar (meilleure nom de chanson ever). Les deux morceaux contiennent un je-ne-sais-quoi d’All Them Witches. Est-ce lié aux changements de rythme ? Le calme mêlé à la vitesse ? Peut-être n’est-ce rien de tout ça. Il en demeure malgré tout des titres résonnants et frappants.

Et l’album se conclut en beauté avec INET (Move Slow), à écouter très fort, à écouter en boucle. Déflagration de guitares et la voix de Marius qui ne s’arrête jamais. Un refrain obsédant et finalement : « Take your time you’ill find your fight and we know you’ll win all. »

Ainsi, Clavicule signe avec Full of Joy un album audacieux, où les guitares rusent avec une basse ardente et une voix éveillée, tandis que la batterie se pare de vitesse et de frénésie. D’accords mélodiques en sonorités orientales, de cris revendicateurs à la douceur d’une note, les musiciens explorent, sans jamais s’épuiser, sans jamais nous ennuyer.

Relire l’ADN musical de Clavicule.

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