Format court #59 : Weval, thems, Beach Youth

Chez la Face B, on adore les EPs. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EPs sortis récemment. Aujourd’hui, on vous parle des dernières sorties électro de Weval, thems et Beach Youth.

Weval – Changed for the Better

Après son album sorti en 2019, The Weight, le duo composant Weval a dévoilé mi-novembre un nouvel EP : Changed for the Better. Celui-ci apparaît comme une porte d’entrée idéale dans l’univers très sophistiqué du groupe.

Le premier morceau éponyme dessine et superpose différentes textures électroniques pour créer un ensemble cohérent qui nous emporte. Chacune des couches se confronte aux autres et cela provoque une petite explosion auditive intéressante.

Le rythme vient ensuite s’accélérer dans Fire. Ici, des notes synthétiques survolent une production énergique. Le chant, assez simple, vient ajouter une touche planante à ce morceau ainsi que dans le suivant : Sould Be Fine. Dans celui-ci, la voix vient se confronter à des sonorités futuristes impénétrables.

Letter vient clôturer cet EP. Une ambiance house ressort de la production et ce morceau pourrait parfaitement trouver sa place dans un club. Au fur et à mesure, l’atmosphère s’alourdit. Des notes synthétiques lumineuses viennent contrebalancer cette noirceur et ainsi créer un environnement incertain.

Avec ces quatre titres, Weval étale son savoir-faire et sa maîtrise technique. L’EP se révèle être une petite bombe électronique que l’on a adorée !

thems – Brothers

Le parisien avait commencé 2021 de la plus belle des manières avec la sortie de son EP Nuits qui nous avait captivé par l’esthétisme électronique présent dans ces morceaux. Au début du mois, thems a clos son année avec un nouvel EP : Brothers

Plutot court, celui-ci est composé de trois titres, dont le premier Brothers a déjà été dévoilé mi-novembre, accompagné de la sortie d’un clip. Avec ce morceau, l’artiste introduit une atmosphère lumineuse qu’on pourra retrouver par la suite. La fraternité y est dépeinte comme quelque chose d’exceptionnel mais qui peut amener son lot d’inquiétudes. 

A travers les cinq minutes de When You Are Gonethems dessine une situation difficile mais qui n’est pas immuable. Avec des sonorités électroniques superposées avec justesse, un sentiment d’optimisme se dévoile peu à peu et nous fait croire en l’avenir. 

L’EP se termine avec There Is Hope, morceau qui démontre l’étendue de l’univers de l’artiste. Alternant des phases lentes et d’autres plus rapides, l’ambiance créée est saisissante.  

Avec ces trois titres, thems vient une nouvelle fois confirmer son aptitude à composer des mélodies captivantes, qui nous font voyager.

Beach Youth – Postcards From Friends

Plus tôt cette année, les caennais de Beach Youth nous avaient envoyé Postard, une missive pop du plus bel effet dont on vous disait le plus grand bien ici.

Comme ils ont des potes plutôt sympas, cette petite carte musicale n’est pas restée sans réponse et les voilà qui nous présentent désormais Postcard From Friends, extension dansante de leur premier album avec un casting cinq étoiles.

Cinq comme le nombre de participants, étoiles car on retrouve sur cet EP des petites pointures d’un milieu musical que l’on aime beaucoup, que ce soit Adrian D’Epinay de MNNQNS, Carlos Loverboy ou l’excellent Fakear (la mafia caennaises marche fort !).

Pour être honnête, on a tendance à se méfier comme la peste des « EPs de remixes », relectures souvent fainéantes de morceaux que l’on adore pourtant. Mais il faut bien reconnaitre qu’ici la qualité est au rendez-vous. Au revoir les petites pépites pop légères toutes guitares dehors et place à une transformation totale, souvent étonnante, toujours réjouissante, qui laisse chaque morceau faire transparaitre clairement la personnalité de celui qui s’y attaque.

Si la musique de Beach Youth portait en elle ce côté foncièrement dansant, elle prend ici un détour clairement dancefloor mais pas que.
En effet, si Médaille garde le côté solaire de Love Yourself pour l’orner de synthétiseurs et de boites à rythmes entêtantes, Carlos Loverboy s’occupe tranquillement de métamorphoser A Changed Man en lui offrant une couleur bien plus froide et directe par moment, ce qui nous fait secouer la tête pendant 4 minutes.

Tête d’affiche de cet EP, Fakear ne déçoit pas et livre une version de Two Bedrooms (Out Of Bed) tour à tour atmosphérique et dansante.

Mais ce qui nous marque le plus, c’est sans doute la « confrontation » entre les versions de In My Chest de Adrian D’Epinay et de Cosmonaute.
Le leader de MNNQNS insuffle à sa version tout son sens de l’épique et une certaine brutalité électronique à laquelle on adhère totalement, avec une lente montée qui finit par exploser sévèrement ; tandis que Cosmonaute joue la carte de l’efficacité, transformant le motif de guitare du morceau en boucle obsédante et malaxant le tout dans une version plus portée vers la transe.

Avec ces cinq morceaux retravaillés, Beach Youth s’offre un appendice idéal à son premier album et une manière géniale de célébrer une année somme toute assez importante pour eux.

Photo couverture : Cédric Oberlin