Format Court #12 : Social Animals, AaRON et Romain Muller

Chez La Face B, on adore les EP. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EP sortis récemment. Aujourd’hui, c’est au tour des EPs de Social Animals, AaRON et Romain Muller.

Social Animals – Get Over it / Best Years / Bad Things 

Le quatuor du Minnesota amorce les premières notes de son album, en dévoilant 3 morceaux dans un EP simplement nommé comme les chansons qu’il contient. Une belle démonstration de pop rock froide et sautillante, provoquant un retour nostalgique immédiat dans les années 90-début 2000. Des rythmes de batterie linéaires, des riffs de guitares traditionnels, une voix infaillible et percutant… Tout est très conventionnel dans cet EP, mais la réalisation est absolument maîtrisée. Sur un fond de nappe synthétique un peu froid et ténébreux, Dedric Clark, au chant, brille par sa diction et sa voix singulière. 
L’écriture est sans doute le point clé de cet EP, tant par son fond que par sa forme. Une thématique fataliste, dans la complexité humaine et la douleur, avec le mantra morbide selon lequel les choses joyeuses cachent toujours une contrepartie dramatique. Sur des rengaines entraînantes, le groupe aborde des sujets comme la contradiction de l’adolescence, lorsqu’on se fait du mal, sans s’en rendre compte, gâchant parfois les meilleures années de nos vies. En ressort également un certain lyrisme dans l’utilisation des mots, les maniant tant pour leur sonorités et leur prononciation que pour leur symbolisme. 
Un EP qui rend curieux, impatient, et un peu frustré aussi. 

AaRON – ODYSSEE

Il y a 14 ans on le découvrait avec son tube « U-turn » et depuis, AaRON ne quitte pas l’actualité musicale. Au rythme d’un album tous les 3- 5 ans environ, le groupe touche à tout de Simon Buret et Olivier Coursier sait plaire au plus grand nombre en s’essayant à plusieurs genres musicaux. En ce février 2020, le groupe de rock alternatif revient pour nous faire découvrir son nouvel EP : ODYSSEE. ODYSSEE, c’est 4 titres partagés entre rythmes électro et sonorité plus profondes, authentiques, déposées tout autour de nous par ce piano que l’on connait bien, qui est si cher aux musiciens, et que l’on peut entendre par exemple dans la version acoustique de « The Flame ». Difficile de ne pas vibrer avec AaRON.
À l’image de la pochette et des néons, cet EP est coloré, dansant, avec des textes écrits tantôt en français, tantôt en anglais. AaRON ne s’essouffle pas, bien au contraire, il s’étoffe. Comme à son habitude le groupe nous propose des pièces musicales plaisantes, innovantes, et s’il est possible que ces 4 titres ne restent pas gravés aussi profondément dans les esprits que la chanson « Lili », il est néanmoins certains qu’ODYSSEE est un EP qui ouvre l’appétit, et que cette mise en bouche nous laisse un goût de trop peu…. 

Romain Muller – Bain de Minuit

Il est minuit, la nuit s’offre à nous. Tout un tas de possibilités se crée. On a la liberté de se mettre à nu et sauter dans l’eau. Le musicien Messin Romain Muller l’a bien saisi en nommant – à juste titre – son premier EP Bain De Minuit. À travers ce premier pas dans l’eau, il parvient à nous imbiber de sonorités légères et lumineuses. Ainsi, l’EP s’ouvre sur une atmosphère nocturne et mystérieuse à travers un Papillon de nuit tournant autours d’un Réverbère. Les deux titres semblent ne former qu’un, où il serait question d’errance, d’ivresse et de liberté. Puis, l’identité musicale s’affirme. Il y a des sons tant électroniques que psychédéliques qui ne seraient sans rappeler Flavien Berger, comme à travers Ton Nom et Romance Disco. Qui se frottent à des sons plus bruts, comme la répétition de pulsations de Papillon de Nuit ou les percussions d’Au Bord. Pour un premier plongeon, on peut dire qu’il est réussi… Plouf !