FAIRE NOUS FILE LA GAULE WAVE AVEC «L’ENFER»

FAIRE, les créateurs de la « Gaule Wave » débarquent avec « L’ENFER ». Album compilant des titres composés ces 5 dernières années entre la France, les États-Unis et le Mexique. Sonorités new-wave, techno, punk (…), la « Gaule Wave » ne s’enferme dans aucune case et revient cette année pour fermer des gueules.

Pas facile de dénicher des infos sur ce groupe. 

S’appeler FAIRE niveau référencement Google c’est pas ce qu’il y a de plus pratique.  Donc après avoir tapé : « FAIRE », « FAIRE musique », « FAIRE band »,  « FAIRE l’enfer », Tout ce qu’on apprendra sur eux c’est qu’ils s’appellent Simon, Romain et Raphaël et que c’est au collège qu’ils se rencontrent. Alors qu’ils se trouvent en marge des autres, ils décident de faire du rock ensemble. Ils finiront par s’appeler FAIRE, pour le côté « just do it ». Faire jusqu’à épuisement et voir ce qu’il en sort. Je décide après ça de mettre en pause les recherches et de mater toutes leurs vidéos sur youtube, parce-que là, il y a matière.

Leur gout pour le psychédélisme les présente bien. 

Ici les couleurs saturent et les formes ondulent. Une esthétique qu’ils portent également sur leurs corps. Un groupe au look de dandy noyé dans le punk. FAIRE c’est le genre à vouloir garder la liberté de créer ce qu’ils veulent sans s’enfermer dans un style. D’ou la raison d’avoir créé cet ovni qu’est la « Gaule Wave ». Comme une arme pour parer à leur solitude dans cette singularité. 

Mais alors « L’ENFER » selon FAIRE, ça donne quoi ?

En essayant de rentrer dans leurs têtes, je crois que ça devrait ressembler à une nébuleuse de références explorées au gré de leurs envies. Comme une accumulation d’influences et de rencontres qui se sont toutes digérées sur un seul disque. Pénétrez dans un manoir situé au coeur d’une friche Parisienne ornée de Calaveras phosphorescentes, au rythme d’une pulsation techno venant des bas-fonds. Et soyez hypnotisés par les mélodies des orgues synthétiques des plus enivrants.

Voilà ! « L’ENFER » fut.

Pour mettre en boîte cette expérience, ils s’entourent pour la première fois d’un producteur. Aux manettes voici Nick Launay, producteur de nombreux artistes tels que Nick Cave, YYY’s, Idles, Lou Reed, Kate Bush… 

Nick Launay est également un personnage. Né à Londres dans les années 60. Enfant, il quitte l’Angleterre pour s’installé avec sa famille à Frigiliana au sud de l’Espagne, en pleine dictature Franquiste. Il grandit parmi les chèvres et les mules dans une maison manquant d’eau courante et d’électricité. Cette période le marquera dans sa conception d’une vie simple. De retour en Angleterre en 1976, il y découvre le punk et commence à travailler dans des studios d’enregistrement et devient « One Of The World’s Most In-Demand Record Producers », comme on peut le voir écrit à son sujet. C’est donc entre les mains du maitre que « L’ENFER » prendra toute sa dimension.

L’influence de leur séjour au Mexique est très présente dans ce disque. C’est après leur rencontre avec Los Headaches, qu’ils décident d’y aller. Ce qui devait être un séjour d’un mois, s’est transformé en long périple fait d’opportunités et creusant la filiation entre le groupe et la scène rock Mexicaine. Leur période Cumbia psychédélique et leurs influences New-wave se retrouvent dans « Los Muertos » on trouve aussi du rock n’roll sur « Jim » par exemple mais situé au coeur de l’album, on découvre « Lattitude »

Et comment dire ? « Lattitude » est un bijou.

Un hymne de douceur sur lequel on plane. FAIRE nous prouve encore que s’affranchir des carcans du style permet d’explorer, innover et de se trouver. Une expérience d’écoute entre la rave, la descente et le rêve. Un album qu’on s’envoie du début à la fin.

Alors si l’enfer ressemble à ça, que Dieu nous pardonne. 

Car on en veut encore.