(EXCLU) Garakuta, le Kaîju musical de TEKE TEKE

Chez La Face B, on aime les mélanges, les projets étranges et différents. Impossible pour nous de ne pas tomber sous le charme de TEKE TEKE, groupe montréalais qui mélange avec bonheur surf rock, psychédélisme et influences traditionnelles japonaises pour un rendu détonnant. Les voilà de retour aujourd’hui avec Garakuta, un titre explosif (et politique ?) qui annonce l’arrivée de leur second album. Un morceau et un clip à découvrir en exclusivité sur La Face B.

Dans un grand nombre de film de Kaijū, le monstre qui nous attaque est soit une réponse à la bêtise humaine, soit une création de celle-ci. Godzilla était une métaphore des traumas japonais suite à la seconde guerre mondiale et l’utilisation de la bombe atomique, tandis que le récent The Host de Bong Joon-Ho émanait des craintes de la pollution et de l’aveuglement de l’humanité.

Un nouveau monstre débarque aujourd’hui et il prend la parole dans le Garakuta des excellents TEKE TEKE. Un chant de révolte, un hymne guerrier et donc un appel à la révolution. Parce que Garakuta signifie littéralement « poubelle » en japonais. C’est donc le cri des déchets qui vibre dans ce morceau du groupe Montréalais.

On pourrait y voir, comme tout bon Kaijū, un parallèle avec la situation désastreuse de la planète et de ce que nous en faisons. C’est sans doute une ligne de lecture. Mais il y en a une autre qui vibre dans les paroles de Maya Kuroki. Les déchets, c’est aussi vous et moi, les laisser pour compte, ceux qui sont mis au ban de la société car trop étranges, trop différents et bizarres pour les normes étriquées. Cette chanson est un cri d’appel à sortir de terre, à se faire entendre et à montrer qu’on existe malgré tout. Garakuta est là pour laisser l’humanité s’exprimer, vivre dans tout ce qu’elle est et pas seulement dans ce que le monde accepte.

En résulte donc ce morceau revigorant, puissant, porté par des percussions fracassantes, une flute omniprésente et le chant gutural et habité de Maya Kuroki. Même si le chant est en japonais, on y sent toute la colère, la folie et la fronde qui bat en lui. Hyper mélodique, le morceau brasse les influences et montre une nouvelle fois tout le talent de TEKE TEKE, celui de faire une musique à la fois moderne et hors du temps, remplie de références mais assez personnelle et sincère pour en devenir unique et revigorante.

Personnes aux multiples talents, Maya Kuroki et Sei Nakauchi Pelletier sont aussi à la réalisation du clip qui accompagne le morceau. Là encore, les références cinématographiques sont nombreuses, laissant grandir et grossir ce monstre de déchets dans une vidéo qui mêlent prises de vues réelles et animations, le clip de Garakuta transforme les TEKE TEKE en soldats de cette armée en révolte, offrant un véritable court métrage au morceau, la partie en spoken worden devenant à l’écran un journal télévisé délirant nous présenté les déchets.

Garakuta est donc un morceau parfait en cette période de révoltes et de combats. Rejoignez l’armée de TEKE TEKE et préparez vous à l’arrivée de HAGATA le 9 juin chez Kill Rock Stars, ce nouvel album risque de secouer très fort.