A un moment où la jeunesse et la création artistique est aussi maltraitée, Stoner Bud’s arrive comme un doigt d’honneur lancé hilare et une revendication à s’éclater. L’impudence de la jeunesse, une énergie à tout épreuve, des kids qui répètent trop fort dans un garage avant de s’enfiler des joints dans un bon canap. Une espèce de boucle parallèle toute droite sortie des années 90.
Stoner Bud’s c’est deux jumeaux à lunettes qui saisissent les cordes de la basse et de la guitare pour encercler un batteur complètement fou. Depuis deux ans, le power trio de Bordeaux balance des sons brutes, sans manières, presque mal polis, qui donne furieusement l’envie de se déchainer. Entre le punk de The Adolescents et la surf délurée, le groupe possède une vraie patte musicale. Sous couvert de brutalité et de déconnade, se dévoilent des mélodies ultra travaillées voir délicates. Un contraste d’une efficacité terrible.
Leur EP Yeah-Yeah ! produit par Alexis Deux Seize de Pretty inside est un beau condensé de leur énergie et de ce qu’ils font de mieux. Il sortira le 26 février en vinyle chez Flippin’ Freaks et Blue End Records, et on se fera un plaisir de vous en reparler en détail.
Mais afin de vous laisser un avant-goût de bière tiède partagée avec ses meilleurs potes (la meilleure) le sable sous les pieds, Stoner Bud’s balance un premier son éponyme à l’EP.
Si vous doutiez encore de leur facette délurée le clip finira de vous achever. Pâte à modeler façon Wallace et Gromit version alcoolisée ? Un concert qui dérape et des guitares qui se fracassent sur le sol dans une animation très DIY. Une boucle sur laquelle sont projetées des dessins de vans à réacteurs, de serpents psyché et leurs figures fumant des bangs les yeux qui vrillent.
Un clip absurde qui donne corps à un son impertinent qui allume la flamme des pogos. Les « yeah yeah » et les « wo wo » s’enchainent sur des solos de guitares de jeunes punks californiens. Court, efficace, et un sentiment de sécher les cours pour aller au skate park.