(EXCLU) Le bateau ivre d’Heu

Sans voiles ni attaches, Heu nous embarque dans une session live de Rivière. Un titre comme une ode à la contemplation, un appel à vivre l’instant présent.

crédit photo : Juliette Armantier / Emilie Proudhon-Dumesny

Si dans le premier EP intitulé Les îles ordinaires, le morceau Rivière est doux et vaporeux, il change de forme au travers de cette session live. La version d’origine est en acoustique. Le texte est simplement porté par une guitare, prenant alors une place importante. De part ce minimalisme musical, les mots nous parviennent sans aucun filtre. Alors, le chant d’Heu parvient à nous emmener avec facilité et légèreté dans des paysages poétiques. On pourrait presque croire que ces mots chantés sont le murmure d’un secret.

Métamorphose, le titre prend une nouvelle apparence dans la captation que nous offre le groupe. Car c’est bien une nouvelle formation dont il est question. Le projet précédemment en solo devient un quatuor. Papillon sort de sa chrysalide. L’empreinte organique et folk reste la ligne directrice. Il y a toujours un chant aérien soutenu par une guitare, mais cette fois-ci naviguant entre une basse et une batterie. L’ensemble nous semble plus chaleureux. C’est un peu comme si la première version nous emmenait directement sur les criques ensoleillées évoqué, alors que cette version serait comme une histoire que l’on raconte au coin du feu, au chaud, un jour de pluie. D’autant plus que le live est tourné dans un studio noyé de couleurs chaudes : rouge, orange, marron et brun.

La musique se rapproche alors de plus en plus des influences folk à la manière de Françoiz Breut, PJ Harvey ou d’autres sons beaucoup plus organiques comme Fránçois and the Atlas Mountain, ou planants tel Klô Pelgag. Le texte quant à lui évoque des criques idylliques, sur lesquels « on pêche à pieds ou à voile, tandis que d’autres regardent. » Le narrateur omniscient, observe la scène pour mieux nous la décrire et nous la partager. Il y a une notion de partage, de secret mais aussi d’invitation à la contemplation dans Rivière.

On se laisse couler par les évocations, les descriptions. On est comme absorbé par le récit, plongé dans le présent. L’espace, le temps n’existe plus. Comme l’évoque la chanson : « Tout est sans histoire, tout est sans attentes. » Alors on savoure l’instant. Rivière est l’un de ces titres qui parviennent tant à évoquer qu’à nous faire ressentir en nous la liberté, le calme et la sérénité.

En attendant la sortie prochaine d’un 2ème EP, retrouver Heu le 8 octobre au Beside Festival