(Exclu) KCIDY croise l’amour dans les Souterrains

Un bouillon de culture française, un univers onirique entre la nostalgie et la comédie musicale, et de multiples talents pour vous y embarquer… KCIDY est une artiste totalement à part sur la scène musicale. Sa voix se pose avec grâce et une pointe de mordant sur les maux de la vie, sa bulle personnelle, et l’absurdité du quotidien. Son second album Les gens heureux deviendra sans nul doute la playlist de votre quotidien. 

Originaire de Lyon, KCIDY s’est épanouie dans un univers tout en contradiction mais très complémentaire. Elle a virevolté entre les douces mélodies du piano classique/jazz et l’intensité de la batterie, compose de la musique mais se plait aussi à l’illustrer en vidéo, s’épanouie en groupe, notamment au sein de Tôle Froide ou Satellite Jockey, tout comme elle s’émancipe dans des projets solos. Sous ses airs mutins se cache ainsi une artiste accomplie qui a beaucoup de choses à dire… 

On pourrait croire à du Jacques Demy moderne… Un grain et des couleurs très sixties, des personnages charmants, une instrumentale un peu rétro : c’est l’histoire d’un quotidien fantasmé en technicolor. Souterrains est une romance de tous les jours, celle de deux femmes qui se croisent dans les transports en commun, de regards échangés, et surtout une occasion manquée. Un coup de foudre racontés en chanson avec beaucoup de tendresse, mais aussi une pointe de contrariété face à la timidité de la scène. KCIDY joue tour à tour une chauffeuse de bus un peu voyeuse et une passagère complice, témoin amusée mais impuissante. Alors que les mains se frôlent, que les esprits hésitent, les minutes passent tout comme l’urgence d’agir. Il n’en ressortira qu’un sentiment de regret, ainsi que le fantasme d’un baiser échangé. 

Sous couvert d’une jolie histoire d’amour, Souterrains est aussi un projet engagé. Les romances lesbiennes sont souvent sources de fantasmes, sexualisées à outrance, décalées de la réalité. La faute en partie au regard masculin qui se pose sans tendresse sur ces femmes, mises en scènes pour le plaisir des hommes. Afin de changer le sort, c’est une équipe exclusivement lesbienne qui s’est attelée à la tâche. Réalisée par Roxanne Gaucherand et la team de Kokoro Prod, l’amour est représenté dans sa simplicité, sa tendresse et son désir brulant. 

Alors que l’histoire de L’inconnu du métro, un coup de foudre dans le métro parisien, avait rythmé notre semaine, le clip ne pouvait mieux tomber… Ces histoires qui n’existeront jamais sont ainsi tristement banales, mais aussi terriblement bouleversantes. Il est ainsi parfois meilleur de se bercer dans les fantasmes…