(EXCLU) Le clip Hovel de Stuffed Foxes

Impétueux et talentueux, les musiciens de Stuffed Foxes continuent leur ascension fulgurante. Moins d’un an après leur premier album, Songs/Revolving, ils sont de retour avec Songs/Motion Return, prévu pour le 18 novembre prochain, toujours chez Yotanka et Reverse Tapes. En exclusivité sur La Face B, avant sa sortie officielle demain, nous vous dévoilons leur dernier extrait clippé, Hovel.

Crédit photo : Hugues Rondepierre

Ils ont mis le feu à leur maison. Symboliquement. Filmée en plan serré, sur un terrain boueux, campe une maquette de leur lieu de vie. Car les Stuffed Foxes ne sont pas qu’un groupe de musiciens, qui jamment et qui se croisent. Amis depuis l’adolescence, ils partagent aussi leur quotidien et vivent tous les six dans une colocation dont ils se plaisent à parler en interview. 

Avec Hovel, que l’on peut traduire par « taudis », les musiciens rendent hommage à ces murs que l’on imagine abîmés, marqués et fissurés. Ces murs finalement si vivants, qui en ont vu et qui en verront d’autres. Cette « baraque un peu pourrie », cette chambre que certains occupent à deux, les afters monstrueux et les instants fugaces. Les repas de Noël dans cette cuisine exiguë et les chaises qu’il faut aller chercher à la cave, afin de tous pouvoir s’asseoir, là. Car, comme nous disait Brice (batteur) il y a quelques mois :  « Finalement ce qui fait la chaleur de ce foyer, ce ne sont pas les murs, mais ce qui s’y passe. Tous les moments qu’on vit ensemble, tout ce qu’on partage. »

Le morceau évoque donc tous ces instants, les fous rires comme les périodes sombres. Et comme ils le disent si bien : « il était très beau pour nous que de voir cette maison brûler, brûler aussi vite et fort que ce que nous y vivons à l’intérieur. Comme on a pas eu les couilles d’y mettre le feu pour de vrai, on a décidé d’en faire une petite maquette. »

Flavie Herbreteau, leur réalisatrice attitrée, a filmé avec une caméra analogique cette maison en carton-pâte. L’image, entourée de bords noirs, devient donc bruitée, elle tressaute, semblable à cet intérieur que l’on soupçonne branlant. Dans un plan-séquence de trois minutes et cinquante secondes, la maison prend feu. Fumée blanche qui s’échappe des murs tandis que la fenêtre devient flammes. Rougeoyantes, grandissantes. Jusqu’à devenir un brasier qui embrasse totalement le lieu. Jusqu’à le démolir, le coucher.  

Au début, tout est calme, comme le nuage vaporeux et incandescent qui émane de cette petite maison. Des riffs obsédants tandis que la batterie en fond se manifeste, que les guitares s’appellent et que la voix de Léo s’appose sur cet air mélancolique. Toujours sur le fil, il déploie des mystères imagés, des mots qu’il va bientôt hurler. Puis le rythme s’accélère, au moment où leur domicile perd son toit. On se concentre sur une guitare puis sur des accords qui reviennent. On se concentre sur la danse à deux, avec la batterie. Puis sur la voix qui crie « Daylight in my stomach ». Avant l’explosion finale où chacun prend place, où les couches s’accordent à merveille. 

Sans refrain ni couplet, Stuffed Foxes s’affranchit des codes, et nous offre une fois de plus un titre résonnant, déstructuré et discordant. Noise, psyché, shoegaze, qu’importe les étiquettes, le sextuor irradie et attise les foules. Consommer, se consumer, Hovel devient le lieu de tous les possibles. Un imaginaire sans faille pour des musiciens ardents.

L’album Songs/Motion Return est donc attendu pour le 18 novembre prochain. Comme le précédent, il a été produit, enregistré et mixé par Thomas Poli et masterisé au studio Black Box par Peter Deimel. Et on a déjà hâte de vous en parler.

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