Enfant sauvage : « La nostalgie nourrit énormément mon travail »

La musique électronique française a trouvé une nouvelle carte de visite internationale avec The Blaze. Après leur succès massif la moitié du duo, Guillaume Alric, revient en solo pour un projet. Plus mélancolique et dansant que jamais, Enfant Sauvage est un projet qui s’écoute autant le samedi que le dimanche soir, autant pour oublier que pour se rappeler. On est allé parler de ce nouvel album avec Guillaume.

La Face B : Hello Guillaume, ton album Petrichor est sorti maintenant depuis quelques semaines, comment sont les retours et comment vis-tu cette sortie ?

Enfant Sauvage : Ecoute les retours sont vraiment bons, ça fait plaisir. J’ai pu souffler un peu, ça prenait tout mon temps mais maintenant que ça fait quelques semaines que l’album est sorti, je peux travailler sur autre chose, en ce moment je bosse sur le live.

LFB : Oui, tu as annoncé ta participation au Animal63 Tour (label de Enfant Sauvage et The Blaze…), on retrouvera donc ton live Petrichor dans le cadre de cette tournée ?

Enfant Sauvage : Oui, dans un premier temps le Animal63 Tour avec Canblaster, Johan Papaconstantino, Myth Syzer et Para One… Puis arriveront d’autres dates plus en solo par la suite.

LFB : Tu ne te caches pas sur l’aspect autobiographique de ton album, c’est assez rare une telle pureté dans un album d’électro. Ce n’était pas trop dur de te mettre autant à nu pour se livrer autant ?

Enfant Sauvage : Ce n’est pas facile forcément, je suis d’un naturel assez pudique dans la vie de tous les jours. J’ai dû me replonger dans mes souvenirs de jeunesse à Clamecy. Il n’y a pas qu’au niveau de la musique d’ailleurs, même les clips ont été tournés là-bas, avec les habitants, des proches qui habitent toujours ici… Avec le recul, j’ai adoré l’expérience évidemment !

LFB : C’est top ! Tous les lieux et personnes qu’on voit dans ta trilogie de clips viennent de Clamecy ?

Enfant Sauvage : Oui exactement, sauf les deux acteurs principaux pour lesquels on avait besoin d’un petit niveau de jeu et donc des professionnels. Ça me tenait à cœur que ma démarche soit honnête, ne pas tricher en prenant exactement ce qui a construit mon enfance et mon adolescence là-bas.

LFB : C’était quoi la réaction de tes proches face à cet album qui est un hommage à la ville finalement ?

Enfant Sauvage : Ils étaient contents ! J’ai des potes qui soutiennent, d’autres qui s’en foutent (rires) mais la plupart étaient heureux de pouvoir participer quand ils le pouvait lors du tournage des clips, des photos sur place, etc…

LFB : D’ailleurs, tu as toujours mis un point d’honneur à réaliser toi-même tes clips (déjà pendant The Blaze), qui sont souvent remarqués pour leur poésie et leur réalisation très esthétique. A quel niveau tu places l’importance du visuel dans ton travail ?

Enfant Sauvage : C’est aussi important que la musique évidemment, le clip se nourrit autant de la musique que l’inverse. J’aime créer des œuvres globales et cohérentes.

LFB : Tu avais prémédité depuis longtemps ton départ en solo après The Blaze ?

Enfant Sauvage : Non, pas forcément. L’idée initiale, que j’avais depuis longtemps, était de réaliser un album photo à Clamecy pour rendre hommage à ma ville. Après l’aventure The Blaze, j’ai eu davantage de temps pour moi et, en me replongeant dans mes vieux argentiques que je prenais à l’époque avec mes potes, j’ai eu l’envie d’en faire un album complet.

LFB : Ça veut dire que les visuels que tu as mis en place pour l’album sont réellement tes photos d’époque ?

Enfant Sauvage : Complètement, j’ai fait une sélection de ce que je prenais à l’époque. La photo, c’est ma première passion, avant la musique même. J’avais fait ces images entre mes 18 et mes 25 ans, quand on traînait avec mes potes, à faire des conneries, chiller, etc…

LFB : C’est quoi la place de la nostalgie dans ta vie et dans ta musique ?

Enfant Sauvage : J’adore ce sentiment, c’est clair. C’est ce qui avait plu lorsqu’on est arrivé avec The Blaze je pense, cet espèce de d’électro planant un peu dark. C’est une émotion un peu moelleuse, un entre-deux très particulier. T’es un peu triste d’être heureux mais t’es aussi un peu heureux d’être triste ! Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas forcément très nostalgique mais, quand il s’agit de musique, ça nourrit énormément mon travail.

LFB : C’est une vibe qu’on retrouve aussi dans la musique des artistes d’Animal63 d’ailleurs, ça te tient à cœur de travailler avec cette équipe ?

Enfant Sauvage : Oui complètement, Manu Barron (le fondateur du label) est quelqu’un que je fréquente depuis longtemps. Il me connait aussi bien qu’il connait ma musique, mes inspirations. J’échange tout le temps avec lui sur la musique, le cinéma, l’art quoi !

LFB : On a hâte de découvrir ton album en live et tes futurs projets en tous cas, merci pour ton temps Guillaume !

Enfant Sauvage : Merci à vous !

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