En conversation avec UTO

Cela fait des années, depuis que les hurlements de The Beast avaient titillé nos oreilles, que l’on suit avec un grand intérêt UTO, pour son art de prendre les choses à rebours etde nous emmener toujours plus loin dans leur univers labyrinthique. Touch The Lock, leur premier album, musicalement très abouti, joue sur les contrastes, oscillant entre moments aériens et d’autres plus telluriques. C’est avec une grande curiosité que nous sommes allés poser quelques questions à Neysa et Emile.

La Face B : Bonjour UTO ! Pour débuter, première et importante question : comment ça va ?

UTO (Émile) : Ça va bien ! On vient de passer une journée où nous sommes allés sur les ondes internationales et nationales, une interview sur RFI et un live sur France Inter.

UTO (Neysa) : Merci de nous poser la question, c’est une question qu’on pose assez rarement. Et j’espère que vous allez bien aussi. Et ça fait du bien de sortir son album après avoir attendu un an que les calendriers de tout le monde puissent rendre cela possible.

LFB : Vous avez sorti les deux premier EPs en 2017 et en 2019, et là, il s’agit de votre premier album. Depuis 2016, le projet a bien mûri. Quelles ont été les étapes importantes qui vous ont menées à la sortie de votre premier album ?

Émile : Je crois que c’est pas mal une affaire de rencontres. Et tout d’abord, celle entre Neysa et moi. Si elle ne s’était pas produite, rien n’aurait pu se faire. Ensuite, il y a eu la rencontre avec notre premier label Pain Surprises. Ça s’est fait aussi un peu par hasard. Nous ne sommes pas allés les chercher. Nos deux premiers disques ont été sortis avec eux. Et puis, il y a celle avec Infiné, notre deuxième label. Celui avec lequel nous travaillons aujourd’hui et avec qui nous avons sorti notre premier album, Touch the Lock.

Les étapes ont été : la sortie des deux premiers disques, puis notre déménagement dans le Loiret, où nous habitons aujourd’hui. Là, nous disposons d’un studio dans lequel nous avons composé, écrit, enregistré, mixé et produit notre premier album.

Voilà, et puis il y a aussi les rencontres avec nos amis musiciens et musiciennes. Même tout récemment, nous avons organisé une petite tournée d’UTO avec un collectif, Fortune Collective, dont on fait partie. Nous y avons rencontré plein d’artistes géniaux, dont Bilou, avec qui maintenant nous faisons de la musique et que nous adorons. Donc, oui, je dirais que ce sont souvent des rencontres.

Neysa : Moi, je dirais davantage les disques. Parce que les rencontres innervent les disques et c’est le disque qui fixe les étapes.

LFB : Plus on écoute UTO, plus on pense entrevoir votre univers. Mais ce n’est pas forcément très simple. On a souvent l’impression d’en appréhender qu’une infime partie.

Émile : Effectivement, et ce n’est pas simple pour nous non plus.  

LFB : Vous qui le parcourez quotidiennement, où vous situez-vous dedans et où souhaitez-vous nous mener à travers vos chansons ?

Émile : Je pense que je ne peux pas répondre à cette question sans dire que je ne peux pas répondre à cette question [rires]. En toute humilité !

Neysa : On ne sait pas où on veut vous mener, mais pour ce qui nous concerne, on est deux et on possède des bagages différents. Mais on a aussi un gros socle commun. On peut facilement te répondre qu’on n’écoute pas certaines musiques comme la Techno ou le Hard Rock. Toi, Emile, tu as une culture plus rock que moi. Moi, j’ai une culture plus folk que toi. Mais notre socle commun est la country. 

Émile : La country ? 

Neysa : Oui on kiffe quand même la country tous les deux. 

Émile : Oui, mais c’est pas notre socle commun ! 

Neysa : Non, mais cela en fait partie. C’est marrant tu vois, je suis moins rock que toi, pourtant il existe des passerelles comme celles-là.  

Émile : En tout cas je pense, comme le dit Neysa, que ce socle commun dont elle parle c’est l’amour de la musique. Découvrir de nouveaux sons, tout le temps. Et ce qui est génial, c’est qu’on se retrouve toujours sur ce qu’on aime. Que ce soient les artistes qu’on écoute, ceux qu’on découvre, ou même quand on fait de la musique. Il faut savoir que concrètement on ne fait pas de la musique « ensemble ». On travaille chacun de son côté pour se retrouver à certains moments.  

Neysa : À certaines étapes.  

Émile : Et ce ne serait pas possible s’il n’y avait pas cette confiance quasiment aveugle que l’on a l’un envers l’autre. On sait qu’on se retrouvera toujours pour aller dans la même direction, même si par moments on prend des chemins différents.  

LFB : Quels sont les points sur lesquels vous convergez et ceux sur lesquels vous divergez ? 

Émile : Là où il pourrait y avoir une divergence, c’est dans ma façon de faire de la musique. Je me cale devant mon ordinateur avec mes machines et je peux pendant des heures avancer, rajouter des pistes, et à la fin accumuler de la matière sonore – parfois trop. Neysa arrive à la fin et elle me dit, genre, « Olala il y a trop de choses ! »  

Neysa : Moi, je ne peux pas travailler comme ça, et c’est pour ça qu’on ne travaille pas ensemble.  

Émile : «C’est plein, c’est trop plein». Sur le coup, c’est un peu difficile à entendre parce que, voilà, j’ai passé des heures dessus et elle me dit : « Ah non y’en a trop ! »  

Neysa : De mon côté, je viens avec presque rien. Déjà parce que je ne suis pas une bonne instrumentiste. J’ai commencé à faire de la musique qu’en 2016. En fait, en vérité on n’a pas de divergences, on n’a simplement pas la même méthode. Et c’est bien ! 

LFB : Donc, ce ne sont pas des divergences mais plutôt des particularités. 

Émile : Bien sûr, même si l’on ne vient pas du même endroit, on se retrouve toujours. Neysa vient davantage de la folk music, des crooners. Moi je viens plus du rock et de la musique électronique. Ça a été aussi un apprentissage pour elle et pour moi, et qui date. Ça fait 10 ans qu’on est ensemble, cet apprentissage on l’a débuté avant même de faire de la musique ensemble. Il y a 10 ans de découvertes. Tu m’as fait découvrir des choses et je t’ai fait découvrir des choses.

Neysa : Et ça a fait grandir le monstre. C’est un monstre quoi « Krrreeee » !  [Neysa mime vocalement un monstre] Mais on a aussi le jazz en commun aussi, même si toi tu devais plutôt être Bill Evans quand tu étais gosse, et moi davantage Ricky Lee Jones

LFB : Dans les thématiques que l’on retrouve chez UTO, il existe celle du labyrinthe, ou de tout ce qui est un peu caché. En y cherchant un point de départ, je crois que vous vous êtes rencontrés dans un blockhaus.  

Neysa : C’est vrai. On n’avait pas fait le rapprochement mais oui, c’était labyrinthique ! 

LFB : Et même dans l’album, c’est une thématique forte. Qu’est-ce que vous y cachez ? 

Neysa : Une personnalité un peu labyrinthique, chaotique. Parce qu’on a l’impression qu’on n’arrive jamais à rien, ou du moins que c’est difficile pour nous d’y arriver. Pour cet album, ça a été difficile, parce qu’on avait fantasmé de le faire avec quelqu’un, pour sortir un peu de notre méthode, ou plutôt de nos habitudes. Ça n’a pas été possible, car alors tout a été fermé. On n’a pas pu aller bosser en Angleterre comme on le souhaitait. Ça nous a littéralement mis la tête sous l’eau.

Émile : C’est vrai que le labyrinthe, c’est une bonne image qui caractérise notre façon de travailler. On a souvent l’impression d’être perdus, de ne pas savoir où on va. Là, le but était de faire un album. Mais jusqu’à la toute fin, on n’avait pas l’impression d’être sur cette route balisée sur laquelle on aurait pu se dire : « Ok, il nous reste tant de temps, tant de kilomètres, tant d’espace entre là où on est et la fin ». 

Il y a un peu ce truc où on a l’impression d’être paumés, d’où ce thème du labyrinthe. Ce n’est pas un thème que l’on a choisi, mais plutôt quelque chose qui nous colle à la peau.

Neysa : Et puis ce thème va aussi, même si ce n’est pas systématique, avec le côté « mantra circulaire » de certaines paroles. Ce n’est pas un couplet et un refrain, mais une phrase anaphorique qui va revenir et qui va dégager une deuxième phrase, puis une troisième phrase, et on revient toujours à la première phrase. Et ça c’est un peu, l’image du labyrinthe, car on a l’impression d’être déjà passés par un endroit alors que non, on est imperceptiblement ailleurs.  

LFB : Quand on parle de labyrinthe, de blockhaus ou autre, j’ai aussi l’impression que les lieux ont leur importance dans le projet d’UTO. Et même si vous avez déménagé dans le Loiret, au travers de photos des lieux où vous avez grandis – à Paris ou en banlieue – que vous présentez un attachement à ces repères.

Neysa : C’est vrai, car comme je suis quelqu’un de très casanière, l’endroit où je suis compte beaucoup parce que je vais m’y isoler. J’ai grandi dans un endroit qui ne ressemble pas du tout au lieu dans lequel je vis actuellement. Et je suis très contente d’avoir un rapport à la nature que je n’avais pas du tout alors.

Avec Emile, on a toujours plutôt habité chez des gens. En fait, on est des squatteurs, des parasites [Rires]. Et toujours dans des lieux qui ne sont pas propices à faire de la musique, comme des galeries de verre qui donnent sur un espace naturel.

Émile : La seule chose propice à la musique dans les lieux où on habitait, c’est qu’on n’avait pas de voisins. Et on n’en a toujours pas, ce qui est assez pratique quand tu fais de la musique chez toi.

LFB : C’est certain que cela doit changer de Paris. 

Émile : Là, on est dans une maison, en gros chez mon père, qui habite à 20 mètres de chez nous. C’est une sorte de petit village de schtroumpfs dans la forêt, des maisons que mon père a construites en bois. Et on habite dans l’une d’elles. On s’est fait un studio dans une véranda. Ce n’est pas idéal, mais on est en train de construire un studio en bonne et due forme, qui va sortir de terre avant la fin de l’année.

Neysa : D’ailleurs, ne commençant pas les morceaux ensemble, on ne travaille pas ensemble dans ce studio. Emile a besoin d’une pièce séparé de la maison, moi non.  

Émile : Du coup, on va construire le « UTO Studio » ! 

LFB : Pour revenir aux morceaux présents sur l’album, certains sont très aériens, d’autres au contraire très telluriques, voire même un peu les deux en même temps, comme dans Heavy Metal. C’est une ambivalence qui forme un des traits caractéristiques de votre musique.

Neysa : Oui, on a une nature bipolaire. Déjà, on se lasse facilement. On aime les ruptures. Ça nous nous permet d’être à la fois plus violents dans notre côté tellurique et plus légers dans notre côté aérien. C’est quelque chose qui nous plait et qui nous définit vraiment.

Émile : Et qui définit cet album et ce morceau. Ces contrastes qui nous plaisent sont présents comme tu le dis, entre les morceaux du disque et ils sont présents, comme tu le dis aussi, au sein même des morceaux.

Neysa : Et ils sont également présents sur la pochette. Elle n’est pas une métaphore parfaite de notre musique, mais davantage une interrogation : « Pourquoi cet homme-là, qui n’est pas en train de toucher un verrou [Touch The Lock], a une masse »

Émile : On a commencé le disque sur une péniche à Oxford et on a eu une révélation musicale en écoutant le premier single, Sketch Artist, du disque de Kim Gordon. Ça a été un peu le point de départ du disque. J’ai l’impression que dans ce morceau, il y a beaucoup de choses qui sont dans notre disque, et en tout cas ça nous a vraiment drivés.

Neysa : Il existait déjà un décalage, parce que Oxford c’est une ville hyper bourgeoise, surtout l’été, quand les étudiants ne sont plus là. C’est une ville de riches où tout est beau : de beaux bateaux, de beaux hérons, et, nous sur notre péniche, on écoutait ce truc violent de Kim Gordon. C’était bizarre, mais ça, c’est nous ! [Rires]

LFB : Sur les morceaux de l’album, on sent que l’instrumentation va loin. Beaucoup de percussions, une foultitude d’instruments avec plein de sons différents, qui jaillissent de toutes parts.

Émile : Plein de sons différents qui viennent d’endroits différents. Des sons qu’on a enregistrés, des sons qu’on a trouvés. Des amis qui sont venus enregistrer des voix et des instruments qu’on ne joue pas. Il y a plein de choses. Et c’est marrant que tu parles de sons, parce que le son, c’est ce qui me touche. 

Sur les morceaux que je compose, avant même que Neysa rentre dans l’équation – parce qu’elle compose également – il y a souvent ce déclic qui ne vient pas d’une progression d’accords ou d’une mélodie, mais d’un son. Ou plutôt d’une texture, parce qu’une texture provient d’un assemblage de sons. Comme si une pâte prenait.  

Neysa : C’est vrai que tu es plus dans la texture et, moi, je suis plus dans la mélodie, dans la progression d’accords. J’ai utilisé un mellotron sur presque tous les morceaux. Il m’a permis de faire les cloches sur Souvent Parfois, mais aussi de l’orgue, des violons. Il apporte cette petite touche seventies que j’aime bien.

LFB : Il y a parfois une touche psychédélique, notamment sur Row Paddel, où on a l’impression de retrouver un morceau de T-Rex.  

Émile : C’est marrant que tu me parle de T-Rex parce qu’on nous a parlé de BLKKK SKKKN HEAD de Kanye West, évidement de Garry Glitter avec son Rock And Roll. T-Rex, on nous en avait jamais parlé. J’ai grave écouté l’album où tu le vois sur la pochette devant un ampli [Electric Warrior]. C’est incroyable en termes de prod, de sons. C’est un album qui a sa patte sonore.  

Row Paddle est un morceau, comme beaucoup de choses que je commence, qui est lié aux machines que j’achète. Là, à l’origine du morceau il y a un synthétiseur russe de la marque Soma. Une marque très bizarre, puisque leurs synthétiseurs n’ont pas de touches de piano, mais des contacts électriques en métal. Ce sont deux petits ronds en métal. Quand tu fais la connexion entre les ronds avec une partie de ton corps, le courant passe et ça fait une note. Il est impossible de faire des accords, c’est avant tout de la texture sonore. Row Paddle est parti de là ! 

LFB : Côté paroles, comme A la Nage reprend un texte de Georges Perec, on peut se demander quel est le poids et l’influence de la littérature dans UTO ?  

Neysa : C’est vrai que j’aime bien reprendre des textes. On l’avait déjà fait avec Blake. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas sortis. J’ai beaucoup chanté William Blake, que j’aime beaucoup [Rires]. Mais pour Perec, ça tient davantage du hasard. On était en train de jamer et j’ai ouvert le livre d’Un Homme Qui Dort. Je suis tombée par hasard sur le passage d’A La Nage, et voilà. J’ai fait des études de littérature pendant 6-7 ans, donc ça fait partie de moi, la littérature française comme la littérature anglaise. Et j’aime bien chanter des textes littéraires quand l’envie me vient.

LFB : Perec, avec l’Oulipo, avait un style d’écriture sous contrainte. C’est une méthode de création que vous utilisez également ? 

Neysa : Non, je ne suis pas oulipienne, même si je n’ai rien contre l’Oulipo. D’ailleurs, cet extrait n’est pas vraiment oulipien. Il est juste étrange. C’est à rapprocher d’un souvenir de lycée – peut être complètement rêvé – d’un cours sur le cerveau. Je me souviens de ma prof disant qu’on avait un liquide au milieu de la tête. Et ça me faisait complèment rêver. Je me disais : « Whaou, on a un lac bleu au milieu de la tête ». Et dans le livre, il y avait ce passage : « S’il y a un lac au milieu de ta tête, il te faudra un certain temps pour l’atteindre, alors nage ». Je me suis dit qu’en fait on devrait tous faire ça pour rassembler tout ce qu’on est. Il faut traverser le lac de son hypophyse, ou de son hypothalamus. [Rires] 

LFB : On ne s’attend pas à tomber sur un texte de Perec, en plus sur un morceau dansant.  

Neysa : On ne pourrait pas deviner que c’est Perec, Un Homme qui Dort, un livre sur l’ennui en pleine canicule [Rires] 

LFB : Dans votre album apparaissent vos premiers morceaux en français. Avant, vos paroles étaient uniquement écrites en anglais. Touch the Lock mixe les deux.  

Neysa : Quand on a commencé à faire de la musique ensemble, je terminais tout juste mes études. Après avoir écrit en français des dissertations et des mémoires pendant 6-7 ans, il fallait que je fasse un break, parce que c’était vraiment devenu ma langue universitaire.

J’ai adoré écrire des essais, mais mon père est anglais et donc j’ai aussi cette langue en moi. Ma mère écoutait très peu de musique, ma culture musicale est par conséquent surtout anglo-saxonne et américaine. Et j’ai choisi tout naturellement l’anglais pour m’amuser.

Mais les années ont passé, et aujourd’hui j’ai envie de renouer avec le français. Ça s’est fait de plein de façons avant l’album, parce qu’aussi on a rencontré Louise de Toro/Azor qui n’écrit qu’en français maintenant, et avec qui on a fait des chansons. On devait également reprendre avec Tricky Le Goudron, de Brigitte Fontaine, mais finalement cette collaboration n’a pas pu avoir lieu.

J’ai également découvert plein d’artistes français que je n’avais pas écoutés ado. J’adore surtout le fait de pouvoir switcher de langue et de réussir à écrire en français sans pour autant faire de la chanson française. Je suis contente que Délaisse ressemble à Heavy Metal avec ses ruptures de voix de tête et de particules plus lourdes. Et This New Phase ressemble à Souvent Parfois, dans son coté « Machine à laver mantra ». L’idée c’est de pouvoir switcher sans que ça paraisse « bizarre » et sans que ce soit trop différent. Et, j’espère qu’on a réussi à faire ça.

LFB : Et sur scène, ça va donner quoi ? Quel serait le concert idéal pour UTO ? 

Neysa : Moi je dirais une salle déjà. J’aimerais trop jouer aux Bouffes du Nord ! 

Émile : On y avait vu les Tindersticks, c’était génial ! Le concert idéal, c’est aussi le public idéal. C’est un public qui écoute et qui crie quand il faut crier ! 

Neysa : Si je pourrais avoir un bon retour de voix aussi [Rires] 

Émile : Bien s’entendre ! On ne s’entend souvent pas très bien [Rires] 

LFB : Il y a longtemps, on vous avait vus lors de votre Dédale au 824h. C’était époustouflant.   

Neysa : On avait été interrompus avant la fin de notre concert. Mais quelle soirée ! 

Émile : C’était extraordinaire. Franchement, j’en garde des super bons souvenirs, malgré le fait que notre concert ait été coupé. Et je me dis : « Quelle dinguerie d’avoir organisé ça !». On était dans un petit club éphémère qui ressemblait plus à un bar qu’autre chose, et on avait monté deux scènes, fait venir Catastrophe, notre ami Nicolas Worms, AlbéAlexandre de la Baume – qui a maintenant un projet qui s’appelle Film Noir. Cette idée de mini-festival c’est un peu ce que l’on a fait tout dernièrement avec Fortune, même si là, on n’était pas à l’initiative.  

Neysa : C’est quelque chose que l’on va poursuivre à la campagne, probablement l’été prochain. On fera un nouveau Dédale

LFB : Et question nouveaux projets pour la suite ?  

Émile : On va pas mal jouer jusqu’en décembre, puis de nouveau en 2023. Et aussi, on est déjà en train de composer des nouveaux morceaux. Et on a commencé à collaborer avec notre amie Bilou, une artiste incroyable. Vidéaste à la base, mais qui va sortir son projet musical ,et il est extraordinaire. Sinon notre projet, c’est tout simplement de continuer à faire de la musique. 

Neysa : Et puis un gros projet est en route ! Emile se construit un studio ! Ce sera son premier studio. Il ne sera pas dans une véranda. Du coup, on va encore pouvoir plus s’espacer. Est-ce qu’on va faire une musique encore plus chelou, puisque 30 mètres vont désormais nous séparer ? On verra ! [Rires] 

Émile : Mon père est constructeur et fait du théâtre. Il dispose de grands espaces de travail, et de ce fait il a toujours accueilli beaucoup d’artistes. On peut loger 12 personnes. Il y a un atelier pour construire des choses, un gril pour répéter avec de la lumière. Et voilà, tout comme pour lui, l’idée de ce studio est aussi d’accueillir des artistes avec lesquels on pourra collaborer. Et aussi des gens qui ne collaboreront pas forcément avec nous, mais qu’on souhaitera avoir en résidence chez nous. Un lieu d’échange. C’est vrai que c’est un truc important, déjà présent grâce à mon père. On va continuer à suivre sa route.  

LFB : Et pour finir, que peut-on vous souhaiter ? 

Émile : J’ai envie de dire du succès !  

Neysa : Ça fait 6 ans qu’on est en développement, alors on a envie d’être enfin développés [Rires] 

Émile : On a envie de beaucoup jouer, de faire des concerts, de voir un public, d’avoir des gens qui s’approprient notre musique et que ça les rende heureux et heureuses. C’est un peu bateau, mais je serai comblé de savoir que notre musique accompagne des gens dans leurs vies ! 

Retrouvez UTO en concert le 5 novembre aux Primeurs de Massy, le 18 novembre à Rennes, le 24 novembre à Londres en compagnie de Silly Boy Blue et le 28 novembre à Paris pour une Maroquinerie qui s’annonce pleine de surprises.

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