Dernier Morceau Avant Fermeture #2

Et voilà, nous sommes confinés. On a beau faire nos malins, on flippe un peu malgré tout. Alors pour essayer de désamorcer un peu ce stress, on a décidé de lancer Dernier Morceau Avant Fermeture, la playlist de la fin du monde vue par les artistes qu’on aime. On leur a donc demandé à chacun de choisir une chanson à écouter avant la fin du monde. Pour ce deuxième rendez vous c’est Bast, Pléthore, Mont Joseph, San Carol et Ramo qui nous ont confié leur chanson. (Avec en bonus, le choix d’un membre de La Face B).

Le choix de BAST : Joy Division – Disorder.

Même si je crois que Ian Curtis parle dans ce titre d’un problème d’intégration, et qu’on peut y trouver de la haine, c’est certainement le morceau que je me passerai avant la fin du monde car lorsque je l’écoute sans prêter attention aux paroles, j’ai la sensation d’embarquer dans un vaisseau spatial qui m’emmène vers un autre monde.

Le Choix de Mont Joseph : Bohren & der Club of Gore – Prowler.

Un de mes albums préférés. J’évacue de suite le terme de « musique lynchienne » pour passer à ce qui compte : dans cette musique c’est le silence qu’on entend. La lenteur d’une chute infinie vers l’abîme d’un jazz au ralenti. Un peu comme « the caretaker » mais sans effets de style. Ce qui compte dans mes jours de confinement, c’est le temps : j’efface celui que m’a donné la recherche éternelle de reconnaissance, de pouvoir ou d’argent, et je redécouvre le temps tel que je le vis quand je suis entouré du silence.

Le choix de Pléthore : John Carpenter – Assault on precinct 13.

Ce thème et ce son de basse, ces textures… on pense à l’apocalypse mais il y a également une lueur d’espoir derrière tout ça. La puissance de ce morceau nous prend, nous emmène ailleurs. Ce thème suggère la fin de quelque chose mais on ne sait pas de quoi… ou le début d’une ère nouvelle. 
Il appelle à réfléchir sur la manière dont nous traitons notre planète!
(Il faut d’ailleurs écouter toutes les Bandes originales de John Carpenter!) 

Le choix de San Carol : Diabologum – De la neige en été.

C’est un des plus beaux morceaux de rock français à mes yeux, loin devant les autres. Je ne suis pas sûr de bien saisir le texte, mais je trouve très et entre parfaitement en résonance avec ce qu’il se passe ces jours-ci. Bon, et le dernier son que je veux entendre, c’est celui d’une guitare plus proche du bruit qu’autre chose.

Le Choix de Ramò : Jane Birkin – La Ballade de Johnny-Jane.

Parce que le jour d’après la beauté aura changé de forme. Pour moi c’est de ça qu’il est question dans ce titre : trouver de la beauté autour de soi.

Le Choix de Charles : Ramò – Tout Ira Bien / A Nouveaux Sauvages.

Cela peut sembler étrange car il intervient juste au dessus mais pour moi Ramò est l’architecte musical de l’apocalypse telle que je l’envisage. Au départ, mon cynisme m’avait poussé vers l’excellente Apocalypse de Perez et cette idée que même à la fin du monde, plutôt que de s’aimer et de se réunir c’est une éternelle désillusion qui s’empare de nous. Et puis en réfléchissant c’est bien vers l’étrange toucan que je me suis tournée. Chacune dans un EP différent, ces deux titres forment pour moi le diptyque de l’Apocalypse. D’abord se dire que finalement on n’y peut rien, que le monde court à sa fin et que pour finir Tout Ira Bien … Et puis A Nouveau Sauvages, qui prouve que l’apocalypse n’est pas une fin mais une possibilité de recommencement. En deux titres, Ramò me permet de voir la fin de manière plus sereine, joyeuse et positive. Et c’est de ça que j’ai besoin en ce moment.


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