Dear Deer : « nous sonnons post-punk, scintillons disco, crachons noise »

Le Crossroads festival a ouvert sa cinquième édition en beauté mardi 8 septembre sur Internet, avec la retransmission du concert de Dear Deer. A cette occasion, on est parti à la rencontre de ce duo post-punk, natif de Lille!

La Face B : Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, qui est Dear Deer ?

Dear Deer : Nous sommes un duo de Lille. Nous sonnons post-punk, scintillons disco, crachons noise. Notre groupe est né en 2015. Nous aimons le live et le dancefloor.

LFB : Dear Deer est né en 2015. Comment avez-vous eu l’idée de monter ce projet ensemble ?

DD : La musique était déjà une partie importante de notre vie. Fred était déjà sur la scène musicale des 90 et Sabatel avait aussi un groupe. Nous sommes de grands amateurs de musique et des fétichistes du vinyle. Quand nous nous sommes rencontrés, c’était une évidence de partager ce que nous aimions le plus dans la vie.
Nous voulions explorer un post-punk énervé aux accent noise et no-wave, avec une pointe de paillettes disco.

LFB : Vous ouvrez la 5e édition du Crossroads Festival, en ligne, mardi 8 septembre à 21h. Comment vous êtes-vous préparés pour le tournage de ce concert ?

DD : Personnellement, avoir 5 caméras pour public, ça ne nous était jamais arrivés ! C’est une première, et c’est intéressant de découvrir d’autres manières de faire du live. Nous sortions comme tout le monde du confinement, notre préparation a surtout été les lives en streaming dans les différentes pièces de la maison et les répétition dans la chambre ! Pas moyen de faire autrement.

LFB : Vous avez déjà joué de nombreuses fois en Europe et enchaîné les lives et les festivals depuis vos débuts. En attendant la reprise des concerts dans une configuration normale, avez-vous une anecdote de scène à nous partager ?

DD : C’est compliqué, tout se mélange, comme une rivière de bière ininterrompue. Euh…
Un jour une femme nous a littéralement léché les chaussures, et le premier soutien gorge sur le manche de basse de Sabatel, c’était du B.

LFB : Plutôt studio, concert, festival… ou visio ?

DD : Festival, concert, live quoi ! Après, nous pratiquons le home studio, donc c’est une autre énergie, de recherche et de construction, le temps est comme dilaté. La visio, on va s’en passer pour le moment, merci (rire)

LFB : Comment s’est passé l’enregistrement de votre dernier album « Chew-chew » ?

DD : Devant l’ordinateur pour la musique, dans le placard pour le chant. Nous cherchions à être un peu plus electro et no wave que le premier album. Nous sommes toujours très excités par la perspective de faire un nouvel album ! Chercher, changer de direction, tester, faire marche arrière, répéter, structurer, déstructurer : nous sommes exactement dans le même mood pour l’élaboration du troisième. C’est un peu comme écrire une saga !

LFB : Qu’est-ce qui vous a motivé à faire cet album ?

DD : En tant que fétichistes de discographie, ce qui nous passionne en musique, c’est le parcours, l’évolution d’album en album plutôt que le hit… l’évolution d’une musique à travers différents opus… C’est le déplacement subtil du style, des accents, des tournants que prend une musique qui nous intéresse ! C’est peut-être pour ça que nous pensons déjà au 3e.

LFB : Vous n’écrivez qu’en anglais ?

DD : Sabatel écrit en français pour Guerre froide. Mais pour Dear Deer nous ne composons qu’en anglais, la couleur de notre musique est plus anglophone que française ; avec des références comme Wire, Talking Heads, il nous semblait évident d’écrire en anglais !

LFB : J’aime beaucoup votre dernier clip « Deadline ». Comment procédez-vous pour la création de vos clips ?

DD : Merci à Michael Kerbiche pour ce travail de montage et de recherche ! Pour les clips, nous aimons faire appel à d’autres personnes, car nous faisons déjà beaucoup de choses juste à deux cela permet d’apporter une autre teinte à la globalité de notre univers. Pour celui de « Deadline », c’est Michael qui s’est proposé, nous avons tout de suite aimé sa proposition, il avait compris le sens profond et anthropologique des paroles ! Pour « Disco-Discord », nous avons fait appel au plasticien Michel Jocaille, épaulé par Louis Macera à la caméra. C’était aussi une belle expérience.

LFB : Et après, il se passe quoi pour Dear Deer ?

DD : Nous sortons un split vinyle avec les Belges de Embers ! Nous travaillons à un 3e album et un clip… Nous espérons rattraper tous les lives perdus ces derniers mois, dont un festival en Islande, trois autres en Allemagne et une mini tournée en Espagne.

Découvrir Dear Deer :

(Re)visionner leur concert à l’occasion du Crossroads Festival :