Une conversation avec cosmopaark

À l’occasion de leur passage à Clermont-Ferrand en février 2023, nous avons pu rencontrer Cosmopaark pour qu’ils nous partagent la conception de leur premier album : And I Can’t Breathe Enough, ainsi que leur amour pour le shoegaze.

La Face B : Bonjour Cosmopaark ! Nous allons commencer par une simple question : comment se déroule votre tournée ? Avez-vous une date préférée pour l’instant ?

Simon (Bassiste) : En vrai, elle s’est super bien passée ! Il y a eu des moments un peu galère, enfin pas vraiment galère, mais où on a joué dans des bars où il n’y avait pas trop de matos ou les gens n’étaient pas très réceptifs ect.

Baptiste (Batteur) : Néanmoins, je pense que c’est l’une des meilleures tournées de Cosmopaark en termes généraux.

Simon : Sinon, je sais pas trop si on a une date préférée, celle que j’ai en tête en tout cas c’est la release party à Bordeaux, c’était un super moment, très émo et la release party de Paris était très très cool ! C’étaient deux dates vraiment cool.

Clément (Chanteur, Guitariste) : Tour aussi c’était très sympa !

Simon : Ouais aussi, les gens étaient adorables.

LFB : OK, trop bien ! Nous sommes aussi là pour parler de la sortie de votre premier album studio : And I Can’t Breathe Enough. Comment est né ce projet ? Avant celui-là, vous en avez fait d’autres, quelle est la genèse de ce projet qui est tout de même important ?

Clément : Je pense que c’était un peu la suite logique du truc pour nous. On avait fait un premier EP et on avait mis pas mal de temps, enfin du moins on avait hésité longtemps à savoir si nous allions faire un second EP ou un album et je pense qu’on a hésité deux ans à peu près.

Baptiste : Ouais, mais après y a eu le Covid donc ça a pris du temps. Mais en vrai, je pense qu’on avait envie de faire l’album après l’EP, c’était quand même logique malgré qu’on avait un peu hésité au début. Puis, on avait déjà plein de morceaux et on était contents de ces morceaux, alors on s’est dit «Allez, on fait un album».

Clément : C’est surtout un album qui a été créé en live. On ne l’a pas créé en studio, on a créé les morceaux au fur et à mesure des lives et on les a toujours joués ensemble. C’est par la suite qu’on a décidé de les enregistrer en studio.

LFB : À partir de quand avez-vous concrètement commencé cet album ?

Clément : On l’a commencé dès que l’EP est sorti en 2019. En fait, on a commencé à composer en 2019 et on l’a enregistré juste après le Covid en août 2020.

LFB : Avez-vous eu des inspirations pour cet album ? Des artistes ou des albums en particulier ?

Clément : Ouais on a écouté plein de trucs !

Baptiste : Il y a eu plein de choses ouais.

Clément : Du coup vu qu’on l’a écrit sur deux ans, un an et demi, il y a eu des trucs assez pop. Il y a un groupe que j’ai vachement écouté, c’était Froth, c’est un groupe de Los Angeles.

Baptiste : Le dernier album de Diiv aussi. Quand on enregistré l’album on a vraiment écouté ça.

Clément : C’est vrai qu’on a écouté ça à mort !

Simon : Personnellement, je n’étais pas encore dans le groupe quand ils ont créé l’album. .

Baptiste : Oui ! Simon notre nouveau bassiste depuis un an en faite.

Simon : C’est pour ça que je ne parle pas haha. J’ai rejoint le groupe quand l’album était en mastering, donc vraiment ça fait un an. C’était fin ou mi-janvier 2022. .

Baptiste : On avait fait une première tournée en février de l’année dernière avec Simon. .

LFB : Ok super ! Vous avez sorti plusieurs projets avant cet album. Y a-t-il des choses qui ont vraiment changé en termes de travail et de création par rapport à vos anciens projets ?

Simon : Est ce que je peux dire un truc ? Est-ce qu’on peut dire qu’il y a moins de reverb partout ? Haha

Clément : Haha, oui oui il y a moins de réverbération partout. Sinon, oui, avant l’album, nous avions déjà une esthétique assez enfantine. Tout était dessiné à la main. On avait un clip avec Baptiste sur le morceau Big Yellow Sun où c’était tout en cartoon et dessiné. Je pense que sur l’album, on voulait vraiment faire quelque chose d’un peu plus mature.

Baptiste : Plus aboutie aussi. Que dans le son ce soit moins DIY, même si on a beaucoup fait nous-mêmes, on voulait vraiment que la production soit au-dessus par rapport à l’EP.

Clément : Au mieux que l’on puisse faire par rapport à nos moyens.

Baptiste : C’est pour ça qu’on l’a fait mixer par Clément Fortun et qu’on l’a fait masteriser à Globe Audio à Bordeaux, qui est un grand studio de mastering.

LFB : Avant la sortie complète de l’album, il y a eu deux extraits qui sont sortis : Haunted House et Can’t Wait. Pourquoi ces deux titres en particulier ?

Clément : Et bien, je ne sais pas trop. Franchement, on a vraiment réfléchi, hésité et au final, c’étaient ces deux morceaux qui avaient le format le plus pop. Haunted House était vraiment le plus pop, le plus efficace des titres et Can’t Wait avait le côté très Shoegaze. On avait envie que dans les singles, il y ait ce truc très marqué Shoegaze. C’est pour ça qu’on s’est orienté sur ces deux morceaux.

LFB : Ce qui ressort énormément dans votre album, c’est que ce projet est très fort en émotion. Est-ce que vous vouliez, à travers cet album, transmettre des émotions bien précises ou chaque personne est libre de se faire son interprétation émotionnellement parlant ?

Clément : Je pense que chacun est libre. Après, on écrit beaucoup sur des sujets assez forts, précis où les paroles parlent d’anxiété, de dépression, de difficultés sociales, des trucs assez marqués. Le morceau Suffocating, par exemple, parle de crise d’angoisse, donc de thèmes assez ciblés tout de même.

Baptiste : Aussi musicalement, il y avait cette idée de faire des choses fortes qui se passent dans les mélodies au niveau des nuances. On fait des passages très calmes qui peuvent amener à rêver et puis après on veut vraiment que ça pète, que ça explose pour donner un côté défouloir ou libérateur.

Simon : Je pense que cet album est assez accessible à tous, même à des personnes qui ne sont pas familières avec le shoegaze ou la musique en termes généraux. Les messages de l’album sont très personnels et intimes, mais notre façon de faire est assez générale et ouverte, ce qui peut offrir une double lecture et des interprétations libres aux morceaux.

LFB : Votre musique est du shoegaze. Que représente-t-il pour vous ? Qu’est-ce qu’il vous fait ressentir et inspire ?

Clément : Quand j’étais ado, j’écoutais beaucoup de groupes Grunge comme Nirvana, par exemple, et je trouve que le Shoegaze donne cette même énergie forte que le Grunge, surtout en live, sans être obligé de crier et de donner un spectacle qui se veut très rock et énergique dans nos mouvements et nos voix.

Baptiste : Juste avec un gros mur de sons de guitares, on comprend ce qu’il se passe. Pas besoin de « crier ».

Simon : C’est hyper paradoxal parce que le Shoegaze n’est pas une musique pour faire la fête, alors qu’on en joue dans des endroits destinés à faire la fête. C’est une musique qui ressemble beaucoup à ce que nous sommes dans la vie en fait. Nous ne sommes pas des fêtards dans le groupe, même si cela arrive que l’on fasse la fête. C’est juste notre façon d’être et notre façon d’exister dans le monde. C’est ce qui nous définit le mieux en termes de pratique musicale.

LFB : Parlons de votre superbe pochette d’album. Quelle a été la démarche pour créer cette pochette ?

Clément : Mais c’est cool que tu poses cette question ! On a cherché pas mal de temps à trouver une idée pour cette pochette et on a trouvé cette fille qui s’appelle Suji Park sur Instagram. On l’a contactée, puis on lui a donné aucune direction, on lui a juste envoyé l’album et on lui a dit de faire ce qu’elle voulait selon ce que l’album lui inspirait. Suite à ça, elle a fait 4 ou 5 photos.

Baptiste : Elle a fait deux séries de photos et après on a choisi celle qui nous parlait le plus, tout simplement.

Clément : Elle a vraiment bien capté le truc.

Simon : La pochette donne vraiment une esthétique qu’on peut retrouver sur Instagram avec des espaces entre chaque lettre, par exemple.

Baptiste : Quand on a vu cette photo, on s’est très vite penchés dessus. On était tous d’accord pour dire que c’était celle-là. Ce paysage, cette fille, les nuages, tout ça nous a fait écho.

Simon : Mais elle me stresse un peu cette pochette haha, parce qu’on dirait que la fille n’est pas bien centrée et du coup, quand tu le remarques, c’est difficile de passer à côté.

Clément : En fait, j’ai hésité à la mettre au centre parce que le cadre est super large donc on peut la décaler, mais finalement j’ai trouvé que c’était mieux qu’elle ne soit pas au centre. En tout cas, sur la cassette, elle est au centre.

Simon : Ah, je n’avais même pas remarqué qu’elle était au centre sur la cassette !

LFB : Ok très bien ! Je pense que nous arrivons à la fin de l’entretien. Après votre tournée, quels sont vos projets futurs ?

Simon : Il va y avoir un petit arrêt car nous allons avoir une nouvelle membre dans la famille Cosmopaark !

Baptiste : Haha oui, je vais devenir papa bientôt, donc il y aura une petite pause dans l’activité du groupe du coup.

LFB : Oh félicitation !

Baptiste : Merci ! Ensuite, l’idée c’est de continuer à tourner un peu. Nous aurons quelques dates fin mai et début juin, et de nouvelles dates seront annoncées assez rapidement pour novembre.

LFB : Pour conclure, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour l’avenir ?

Baptiste : Un prochain album ou EP, puis des dates à l’étranger ! On aimerait beaucoup jouer à l’étranger, c’est un peu notre objectif. Peut-être en 2024, aller un peu jouer en Angleterre ou en Allemagne.

Simon : Ouais, on a regardé les statistiques d’écoute sur Spotify, par exemple, et on a pas mal de personnes qui nous écoutent dans ces pays-là. Donc, on est chauds d’aller voir ce qu’il se passe un peu par là-bas.

LFB : Merci beaucoup les gars !

Cosmopaark : Merci à toi !

Retrouvez notre chronique de and I can’t breathe enough ici

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