Confidence Man: TILT, TILT, BOOM

Après avoir conquis les amateurs du genre en 2018, Confidence Man, le quatuor de Brisbane , evient avec un deuxième album pour finalement montrer que leur projet n’est pas qu’une blague. TILT fait évoluer la formation vers des influences house des années nineties tout en gardant leur allure cool et déjantée.

Alors que John Lennon peinait à trouver ses propres mots pour déclarer son grand amour à la gente féminine, la chanteuse Janet Planet passe outre les définitions et assume le rôle de princesse dans son monologue en guise de l’ouverture de l’album Woman : « I’m a woman of many words but words don’t define me ».  Dès les premiers instants de l’album, on comprend très vite que les rôles ont peu évolué par rapport à Confident Music For Confident People : Janet reste l’insolente gamine tandis que Sugar Bones, plus discret, joue le rôle du gars ridicule et crétin sur les bords.

Le ton est donné très rapidement pour nous plonger dans l’esthétique dance des années 1990 et 2000. C’est efficace et réussi. Woman et What I Like récupère la recette de Deee-Lite et son fameux hit Groove in the Heart où les sonorités des prémices de la house garage anglaise et des musique traditionnelles des baléares à la sauce Kungs viennent s’entremêler.  Contrairement à leur précédent album, les harmonies tendent plus à une ambiance luxuriante en extérieure qu’en boite de nuit classique. Cette âme à l’évasion est parfaitement retranscrite à travers le tourbillonnant et psychédélique Holiday dont les paroles sont certes simples mais plaisants.

Sur Feels Like A Different Thing, Confidence Man fabrique un titre de pure dancefloor avec à peine une petite douzaine de mots différents répétés en boucle et accompagné du chant gospel proche de Out Of Window. L’ironie était donc dans le titre. Ils n’hésitent pas non plus à pousser leur délire en allant sur les hymnes Eurodance. Avec Push It Up, c’est à Ace of Base que les australiens rendent hommage sur des airs tango avec des lyrics qui ne racontent rien de particulier, mais ils sont là quoi : « I do the same every day around the world, I do everywhere ‘cause I’m that the kind of girl ».

S’il y a souvent la simple volonté d’être absurde comme sur What I Like : « We’re alive, we’re just animals with beautiful hair », certains titres tentent d’amorcer une petite touche chaude et plus féminine(-iste) avec des contrastes différents. Toy Boy s’amuse à considérer l’homme comme un pur objet de désir et fantasmé…s’il est juste sexy. Toutefois, le titre manque de punch et de convictions. Ce qui est l’opposé du plus énergique Angry Girl, plus percutant et entêtant : « What’s your problem ? ».

A travers les douze titres de TILT, on en retrouve deux où la trêve de plaisanterie semble signée. Il y a notamment Trumpet Song entièrement instrumentale, à la fois disco et rave. Cette piste détonne puisque sans l’intervention des deux leaders, Confidence Man se montre plus classique et sérieux dans ses intentions. Et il y a aussi le final Relieve the Pressure qui entrouvre une porte vers la French Touch. Longue de six minutes, Janet dégaine son français dans un texte glamour et niais : « La vie c’est du gâteau, dévore-moi au château ». La fin se révèle d’ailleurs prenante en virant légèrement vers l’électro garage.

Confidence Man a donc changé son style sur TILT en s’immisçant dans la dance-pop des années 1990, à la fois dans toute sa splendeur, mais aussi avec les caricatures de cette époque. Le groupe ne se cache dans ce délire avec notamment l’utilisation d’une boîte à rythme qui semble être datée de cette époque. C’est aussi l’inconvénient de cet album car la bande semble piégée par ses rythmes imposés par le thème et fournir au final certains titres sans grand relief. Néanmoins, Confidence Man reste tout aussi barje pour nous faire danser de nouveau sur des résonnances nostalgiques et jouissives

Coup de cœurs : Feels Like A Different Thing, What I Like, Holiday, Angry Girl, Relieve the Pressure Confidence Man