Cléa Vincent : « Paris, malgré tous mes voyages, reste ma ville préférée au monde »

Juste après la sortie du troisième volume de ses Tropi-Cléa et avant sa release party au New Morning (c’est le 27 avril, venez tous !), nous avons eu le plaisir de discuter avec Cléa Vincent. Nous avons parlé de la genèse de son dernier EP aux teintes ensoleillées, mais aussi de tout un tas d’autres choses aussi variées et surprenantes que des amplis qui explosent, des mots très laids (c’est vrai qu’une repisse ce n’est franchement pas un terme très glam), le jardin extraordinaire de Victor ou encore la bienséance de l’ambassadeur de France au Salvador, …

Crédits : Damien Breton

La Face B : Qu’est ce qui a fait naître le concept des Tropi-Cléa ?

Cléa Vincent : L’idée de Tropi-Cléa est née en présence de Victor Peynichou qui dirige mon label Midnight Special Records. Il m’avait proposé de participer à un concept qu’il avait trouvé et nommé Les Sessions du Soleil. Je me suis dit que j’allais lui proposer une collection de chansons dans un esprit brésilien. A l’époque je disposais déjà du Méchant Loup, de Destination Tropicale et puis j’ai composé Samba. J’avais donc déjà une petite collection de chansons dans un esprit jazz/bossa ou plutôt au début jazz/samba. J’ai enregistré cinq chansons en deux jours, quasiment toutes en live avec à peine quelques retouches.

Et ça s’est déroulé après mon premier album Retiens Mon Désir sorti à l’automne 2016. On souhaitait que Tropi-Cléa 1 soit prêt au printemps suivant pour le Disquaire Day. Parce qu’il y avait aussi ce petit challenge. Comme il était pressé en vinyle à 500 exemplaires, il a fait l’objet d’une distribution Disquaire Day. D’ailleurs, il a été vite sold-out et ça c’est une grande fierté. En fait, ce disque a été très bien reçu. Ensuite il y a eu mon deuxième album, Nuits Sans Sommeil, et après le Tropi-Cléa 2, … mais le concept de départ est né en présence de Victor.

LFB : Et du coup il s’est bien inséré avec la tournée en Amérique Centrale que tu as effectuée avec tous tes musiciens.

Cléa Vincent : La tournée en Amérique Centrale s’est déroulée en septembre 2017 avec tout le band, celui avec lequel j’ai enregistré Tropi-Cléa 1. Une tournée de trois semaines avec une dizaine de dates de programmées. J’appréhendais de jouer des morceaux dans l’esprit latin devant des latins. Je craignais que l’on passe pour des guignols. Mais en fait, pas du tout ; ils ont été hyper sympas. Cela les a touchés que l’on utilise, à la sauce française, des sonorités issues de leurs racines.

J’ai été super surprise de cela et du succès que l’on a eu là-bas. On a vraiment mis la grosse teuf pendant les concerts. On a, tous, gardé des souvenirs extraordinaires de cette tournée. Et justement à l’occasion d’un troisième volet de Tropi-Cléa, j’ai proposé à Raphaël Thyss, à Raphaël Léger et à Baptiste Dosdat de partager un souvenir qu’ils se remémorent. De là sont nées presque toutes les chansons de l’EP.

Donc, oui, cet EP 3, relate en grande partie la tournée que l’on a faite ensemble en Amérique Centrale.

LFB : Et comment s’est déroulée cette conception « collective » à multiples mains ?

Cléa Vincent : Je me souviens que Raphaël Thyss m’a envoyé un petit extrait – une suite d’accords- avec la trompette qui faisait tou-toutoutoutout-tou-tou toutoutoutou–tou, juste ça et un ton. Un truc un peu instrumental. J’ai dit, ok , on va tenter d’en faire une chanson. J’ai écrit un texte par-dessus cette ligne de trompette « Xela – Le destin nous a amené – À succomber à rester béat » et puis un refrain « Xela, naa naa nin ». Ensuite j’ai trouvé une suite et j’ai pu utiliser son ton. La chanson Xela est née ainsi. J’ai demandé un peu d’aide pour le texte à Raph Thyss et à Raphaël Léger parce qu’à des endroits, je bloquais un peu.

Baptiste Dosdat quant à lui m’a envoyé un mémo vocal par WhatsApp avec Panama Paname en yaourt. Il a ensuite proposé des paroles. Finalement avec Raphaël Léger, on les a refaites tout en gardant son instru et sa mélodie. Et pour finir, en passant voir Raph Léger en studio, il m’a dit « tiens, écoute » et il avait ce refrain « Recuerdo Quetzaltenango ». Et là, on a tout de suite écrit les paroles ensemble « Le pouls du Guatemala … » . Ça c’est passé comme cela.

Pour le reste, avec Kim, on avait déjà composé Quelque Chose Qui Me Chiffonne. C’est venu d’une idée à lui. On a développé le texte et la mélodie du couplet.

Quant à Big Bad Wolf, c’est une adaptation d’un morceau que j’avais déjà sorti trois fois. C’est la quatrième fois que le Méchant Loup sort mais cette fois-ci en version anglaise ! Il y avait eu le premier album qui n’est jamais sorti chez Poulidor, mon premier EP Non Mais Oui et puis la version de Tropi-Cléa 1. C’est fou à quel point ce morceau me poursuit. C’est je crois la troisième chanson que j’ai écrite de ma vie, à 20 ans, et elle est encore présente aujourd’hui.

LFB : Et c’est la première chanson que j’ai écoutée de toi et qui m’avait fait craquer. Le retour du méchant loup sur tropi-cléa 3 est aussi celui de l’anglais. Tu n’avais pas chanté en anglais depuis ta reprise d’Ace of Base, All that she wants.

Cléa Vincent : L’anglais pour moi c’est l’enfer. Lui et moi, ça fait vraiment deux. C’est un cauchemar. Pourtant j’aimerais tellement mieux me débrouiller avec cette langue. J’aimais beaucoup la version que Robin French m’avait envoyée par mail. Avec son groupe Sugarcane, ils en ont fait une adaptation en anglais. J’ai tellement kiffé « J’ai trop envie qu’elle sorte ». Alors je me suis incrusté dans un duo avec lui en souhaitant qu’il apparaisse sur Tropi-Cléa 3. Tout en sachant que j’étais nulle en anglais et que ça allait être un carnage. Mais en même temps, je me suis dit que c’était « le charme à la française ». Les Français ne sont pas non plus complètement bilingues… Que ça allait passer. Et même si ce n’est clairement pas parfait, ça passe ! On a soigné les arrangements. Robin French y a beaucoup œuvré. 80 % des arrangements sont de lui.

LFB : Sugarcane est un groupe anglais ?

Cléa Vincent : Londonien. Je n’ai rencontré Robin pour la première fois qu’à l’occasion de l’enregistrement du titre. Je ne le connaissais pas avant. C’est un garçon adorable. On a vachement discuté parce que par ailleurs il écrit des scripts pour le cinéma et la télé. C’est très intéressant d’échanger avec lui sur sa façon d’écrire. J’aime beaucoup aussi sa musique. Sugarcane, c’est carrément un groupe à découvrir.

LFB : À propos de langue étrangère, comment est perçue la chanson française en dehors de l’espace francophone ? La langue est-elle une barrière ?

Cléa Vincent : Ça dépend des pays. Si je pense à l’Allemagne où on a fait pas mal de concerts, ils adorent. Peut-être aussi parce que beaucoup parlent français. Et en Amérique du Sud également car au final cela reste une langue latine, même s’ils ne comprennent pas le français, ils captent certains mots et ça les touche. Quand on est allé aux Etats-Unis c’était moins évident. J’ai senti qu’on était à des années lumières et qu’ils ne comprenaient rien du tout. C’était peut-être davantage orienté pour les Français qui habitaient les Etats-Unis. Je ne suis pas certaine qu’il y ait beaucoup d’américains fans de musique française. Quoique … à voir parce que je sais que l’on est beaucoup écouté là-bas. Est-ce seulement par les Français qui y habitent ? Je ne sais pas très bien.

LFB : Certains groupes arrivent à avoir une certaine reconnaissance comme La Femme, Yelle ou Polo & Pan pour ne citer que.

Cléa Vincent : Mais c’est vrai que je n’ai pas eu trop l’occasion de tourner là-bas. J’avais fait une grosse tournée avec Michelle Blades mais on s’était produits dans des endroits minuscules. Je ne saurai pas te dire comment les Américains ont reçu ma musique.

Sinon dans le reste du monde, ça s’est super bien passé. En Russie, on a bien cartonné. Ils adorent danser. On a bien rigolé. En Chine aussi. En Australie, on a eu beaucoup de succès. Ils adorent la musique française. Globalement comme ce que l’on fait est assez dansant, alors si jamais ça ne comprend les paroles, ça danse [Rires].

LFB : L’Amérique Centrale est aussi le berceau de Michelle Blades (Panama). En avez-vous échangé ensemble avant de partir en tournée là-bas ?

Cléa Vincent : Pas tant que cela. Avec Michelle on a eu cette expérience de voyage aux Etats-Unis et en Europe aussi. On a également fait une tournée, que toutes les deux en France ? Et c’est vrai qu’étrangement, lorsque l’on est parti en Amérique Centrale je ne me souviens pas qu’elle soit beaucoup intervenue. Pourtant on a été dans son pays natal, le Panama. Mais il est vrai que Michelle a plutôt grandi à Miami et que son gros pied d’attache est le Mexique par lequel on n’est pas passé. Je pense que le Panama, elle y va mais très rarement pour voir de la famille éloignée. Finalement, c’est marrant que l’on soit allé jouer sur sa terre natale mais pour autant on n’a pas tellement échangé sur le sujet.

LFB : Cela vous fera de futurs souvenirs à partager. As-tu des anecdotes amusantes liées à cette tournée en Amérique Centrale ?

Cléa Vincent : Au Salvador, on a été invité par l’ambassadeur de France. Reçus avec maître d’hôtel, chez lui dans sa demeure. Il avait du pastis – boisson bien française introuvable là-bas – on a bien rigolé avec cela. Les garçons étaient un peu malades. Ils avaient dû manger ou boire quelque chose qui n’était pas bien passé. Notamment, Romaric l’ingé son. L’ambassadeur lui a demandé avec une voix quelque peu solennelle « Mais Romaric, vous ne mangez pas de fruits de mer ? » « Non mais j’ai un peu mal au ventre » Et là il a coupé « Je ne veux pas savoir ! » Il ne voulait pas trop aller sur ce terrain-là et cela nous a fait énormément rire que l’ambassadeur break Romaric sur ses problèmes digestifs.

On a eu aussi un concert mythique à Xela dans une sorte de cour intérieure. Il s’est mis à pleuvoir, la folie. Et malgré cela nous étions inarrêtables. On a risqué notre vie ! Déjà un peu plus tôt dans la journée Baptiste avait branché un ampli sur le mauvais voltage et ça avait explosé. Et là on a foutu le feu sous la pluie, les gens étaient en transe. On était tous trempés. C’est un souvenir dingue. Ce sont des pluies tropicales. Et jouer sous cette pluie, j’ai vraiment kiffé.

Dans les souvenirs, c’est aussi jouer à Guate city. Ville ultra dangereuse où on ne peut pas sortir.

Une dernière. Au Guatelama, on est allé se baigner dans des eaux chaudes dans les montagnes. Il y a eu des moments hyper fous. Cette tournée nous a vraiment rapproché tous les quatre. On est devenus encore plus frangins que jamais.

LFB : Panama, Paname, Xela (et Quetzaltenango), les villes semblent prendre une place importante dans ce troisième opus.

Cléa Vincent : Carrément, une ville en soi peut être le décor de souvenirs. En fait, ce ne sont pas tant les villes que ce que l’on y a vécu. Je réfléchis à des chansons que j’aime beaucoup qui portent des noms de villes… Bruxelles de Dick Annegarn ou Paris de Taxi Girl,… On s’aperçoit que beaucoup de chansons parlent de villes. Mais ce ne sont pas tant les villes qui sont décrites que les rencontres amoureuses qu’elles permettent, l’amour à distance, toutes ces choses-là.

Finalement c’est assez commun d’écrire sur un lieu. « C’est une maison bleue adossée à la colline ». Xela ou même Bahia sur l’EP précédent, sont des villes qui représentent des choses qu’à la fois je connais et que je ne connais pas. Elles restent très mystérieuses. J’y mets un peu mes projections françaises, mes sensations. Par ailleurs j’ai aussi une chanson sur mon tout premier EP- Non Mais Oui – qui s’appelle Ton voyage est fini « bienvenu à Paris ». Parce que Paris, malgré tous mes voyages, reste ma ville préférée au monde.

LFB : Jamais 2 sans 3, est le dernier titre – instrumental – de ton nouvel EP Tropi-Cléa 3. Est-ce que tu avais déjà l’idée d’un triptyque, dès le départ ?

Cléa Vincent : Au départ, non. Après avoir fini le premier, je ne pensais pas qu’on allait en faire un deuxième. Et puis, de nouveau, j’ai eu des chansons dans le même esprit. Je me suis dit alors « Allez, on balance une deuxième collection ». C’est Raphaël Léger qui a composé l’instrumental de l’EP 2, Tropique ouverture. J’adorais, pour démarrer un disque, me retrouver dans cette ambiance instrumentale.

Et puis dans les petites choses qui m’ont été envoyées lors de la préparation du troisième Tropi-Cléa – je te parlais de la ligne de trompette de Xela par Raphaël Thyss – il y avait aussi une autre pièce jointe à son mail. Une instru hyper bien pour laquelle je n’ai pas eu d’idée de chanson. Alors, je me suis dit pourquoi ne pas la garder telle quelle. Elle est très cool. Et plutôt qu’une ouverture comme sur le deuxième EP, on en a fait une fermeture. Prologue, épilogue.

LFB : L’enregistrement de l’EP a aussi été l’occasion pour vous de découvrir le nouveau studio de Midnigth Special Records. Alors il est comment ?

Cléa Vincent : C’est un studio appelé Nocturne en référence à Midnight Special Records. Il a été construit par Victor, Marius et quelques potes, de leurs propres mains durant le confinement. C’est une boîte dans une boîte. Un immense garage – on peut y faire rentrer des camions – dans lequel ils ont construit une boîte à base de parpaings avec un sol et un plafond. L’acoustique a été hyper bien traitée.

C’est un studio composé de trois pièces -control room, prises de sons et une petite cabine pour les voix si on veut les faire en live à côté de la batterie pour qu’il n’y ait pas de repisse. C’est un mot très laid mais cela se dit comme cela. La repisse c’est quand on entend la batterie dans le micro « chant ». Ça met la zone. Donc on isole le chant dans une pièce à part. Ils l’ont également équipé d’une énorme console achetée de seconde main à une star des années 80.

Mais aussi, en parallèle, Victor cultive également un immense potager avec notamment des courges énormes et plein d’autres produits incroyables. Et franchement, cela n’a rien à voir avec ce que l’on peut trouver dans le commerce, même chez Naturalia.

Victor est donc un bâtisseur jardinier ! Et cuisinier aussi !

Crédits : Damien Breton

LFB : Si l’on passait de l’enregistrement au live. Tropi-Cléa sur scène au New Morning, ça va donner quoi ?

Cléa Vincent : Figure toi que l’on ne sait pas encore. Au lieu d’enregistrer en live comme on avait pu le faire avant, on a composé les morceaux de l’EP un peu à la manière d’un puzzle en assemblant les différentes pièces. On a fait chacun nos parties un peu au feeling. Aujourd’hui je ne sais pas encore comment on va transformer ça en arrangements scène. J’appréhende un peu. Certains morceaux vont être assez chauds, notamment Recuerdo qui va être franchement tendax. Mais ça va être quand même super cool. On a prévu du temps pour cela. En tout cas, là aujourd’hui, je ne peux même pas répondre à cette question. Je croise les doigts.

LFB : Le volume 3 semble être le dernier des Tropi-Cléa.

Cléa Vincent : J’ai dit que c’était le dernier mais j’ai déjà transgressé la loi que je m’étais fixée. Dès l’instant où l’EP a été fini, quelqu’un m’a demandé : « Tu ne voudrais pas faire un morceau bonus ? ». C’était une proposition d’un inédit pour le Bacchus Social Club. Ils font des coffrets de vin qu’ils associent à la musique. C’est hyper intéressant. Et donc j’ai fait un morceau bonus de Tropi-Cléa 3 qui va parler des enfants, du fait d’avoir un enfant.

LFB : Ces EP te permettent d’explorer d’autres pistes que celles que tu suis dans tes albums.

Cléa Vincent : C’est ça. Mon signe astrologique est le Gémeaux. Je suis un peu double. J’ai un côté extrêmement spontané avec l’amour que je porte à la musique latine et au jazz. Là, c’est la musicienne qui parle. Et mon autre double qui va chercher des concepts, une certaine modernité dans le son. C’est en cela qu’avec Raphaël Léger on s’entend super bien. Il est vraiment dans la production. Il peut passer deux ans sur un kick ou une basse pour que cela sonne moderne comme il le souhaite.

J’ai à la fois envie de m’inscrire dans mes racines et aussi d’aller vers le « futur ». Un goût pour la musique spontanée qui ressemble plus au jazz ou à la bossa et une grosse prod qui va nécessiter de passer deux ans dessus. Nuits Sans Sommeil, mon deuxième album, ça a été ça, deux ans de studio. On a bossé comme des oufs avec Raph. Et franchement il a pris un gros level en prod. Pour le troisième album, je veux que l’on fasse de même. Que l’on continue à explorer les sons d’aujourd’hui. On va peut-être aller chercher un réalisateur pour aller encore plus loin. Tropi-Cléa, c’est au naturel (#nofilter) – Les albums, c’est photoshop (#grosfilters).

LFB : Pour finir, que peut-on te souhaiter pour l’avenir ?

Cléa Vincent : Là, je suis dans un super élan de création, j’ai beaucoup de chansons. Je fais aussi des collaborations très intéressantes. Je viens de passer deux semaines en studio avec Jeanne Balibar pour qui j’ai composé la musique de son futur album. Elle a apporté les textes et quelques mélodies. J’aimerais, et ça a l’air d’en prendre le chemin, que cela donne effectivement naissance à un album. On a déjà composé neuf chansons. Un disque donc et une tournée de Jeanne Balibar.

Ensuite, il y a mon album. Je vais m’y remettre en mai. J’ai plein de chansons pour lui.

Je me sens vraiment repartie dans quelque chose de galvanisant. J’espère que ce torrent va m’amener le plus loin possible.

LFB : Et, ton futur album, tu le prévois pour quand ?

Cléa Vincent : Enregistrement, à mon avis début septembre. Même s’il y aura déjà des préprods avant. Et je pense à une sortie début 2023. En croisant les doigts que tout se passe bien !