Astre ou l’apparition d’une nouvelle étoile

Après plusieurs EPs sortis depuis 2015, Astre a dévoilé vendredi dernier son premier album, sobrement appelé : Astre. Les douze titres qui le composent apparaissent comme une photographie de l’univers de l’artiste : cinématographique, touchant et percutant.

Crédit photo : Clara Perrier

Deux ans, c’est le temps qu’a passé Astre a travaillé sur son premier album. Après avoir navigué sur plusieurs projets, dont le groupe Slow Hours qu’il a porté avec ses amis, l’artiste se met en retrait et intègre des études afin de devenir réalisateur. Ce qui va lui permettre d’ajouter une nouvelle corde à son arc et ainsi d’installer une dimension cinématographique à ses productions musicales.

L’album débute calmement avec Who Killed the Birds?, morceau contemplatif où les notes électroniques se mêlent pour ensuite s’envoler dans le ciel. C’est d’ailleurs sur ce terrain de jeu, le ciel, que va se situer l’univers visuel de cet album.

Le titre suivant, Something to Believe, effectué en collaboration avec Kensho, est une petite pépite. La voix douce du chanteur accompagne une mélodie pleine de promesses. Les percussions nous permettent de rester sur Terre et de ne pas perdre pied.

Le piano s’invite ensuite dans Greed et se trouve en superposition avec des onomatopées et une production électronique efficace. L’avidité de l’espèce humaine est ici au centre du morceau et ne semble ne pas avoir de fin. L’artiste reprend les mêmes ingrédients pour Euphoria et I Found Ghosts et cela donne un résultat percutant qui a su nous conquérir.

Memory (Ulysses and the Sirens) est une douce montée en puissance et pourrait tout à fait se trouver dans un film, à un moment où les protagonistes se trouvent confrontés à l’immensité de notre univers. Ce moment de découverte précède la mélodieuse Sudden Reality. Le calme créé par la production électronique d’Astre est apaisant. Il suffit de se laisser porter.

Après cette prise de conscience de la réalité, Nobody’s Son instaure une ambiance mélancolique qui sera prolongée grâce au piano de What Remains of Anything. Ce rythme est ensuite cassé avec des percussions et un chant qui font sortir l’auditeur du sentiment de calme installé précédemment.

Avec Les Vagues, Astre repart sur de nouvelles bases en posant une voix planante sur des notes de guitare. Un piano et un violon viennent compléter le morceau pour finir sur un bourdonnement électronique.

Les deux derniers titres, A Place to Drown et Olvido démontrent la capacité de l’artiste à mêler des instruments classiques aux sonorités synthétiques pour créer quelque chose de beau. Olvido se décompose en deux parties. La première avec un piano et un violon qui viennent mettre fin calmement au voyage entrepris à travers l’écoute de cet album et une deuxième, où diverses voix se suivent pour construire un témoignage autour de l’oubli.

Le premier album d’Astre nous permet d’appréhender l’univers de l’artiste grâce à des morceaux qui sont assez variés mais qui ont tous un même fil conducteur : la sensibilité de leur créateur. Ce projet est un peu comme une immense toile, composée de 12 tableaux qui forment un résultat cohérent.