Chassol joue avec Ludi

Jeu de cours de récréation, jeu de mots, jeu vidéo, jeu télévisé, jeux olympiques… Le jeu fait partie de notre quotidien, au point que l’on dise que la vie elle-même en est un. C’est le point de départ de Ludi, la nouvelle création de Christophe Chassol, parue chez Tricatel.

Chassol Ludi album cover art

Le pianiste (ou compositeur, ou chanteur, ou chroniqueur, ou arrangeur, on ne sait plus vraiment), qui a inventé son genre à lui, l’Ultrascore, nous en propose une nouvelle déclinaison. La magicien qui s’amuse à harmoniser la réalité propose cette fois de s’attaquer au jeu, à son essence et à ses formes. La recette reste proche de ce que l’on avait pu connaître avec Big Sun par exemple : des extraits sonores issus de scènes de la vie quotidienne, sur lesquels viennent se superposer des versions instrumentales qui vont et viennent, tordent la matière originale pour s’en amuser et proposer un éclairage entre groove, chant et pop.

La construction de l’album se fait autour de 5 actes. On explore tour à tour une cour de récréation, une salle d’arcade, un terrain de basket ou encore des montagnes russes. En résulte 30 extraits plus ou moins longs, qui décrivent le jeu comme le ferait une exposition. Néanmoins, la musique joue également avec ses auditeurs, alternant les motifs, y revenant, enchaînant parfois des séquences inattendues et des cassures rythmiques surprenantes. On vous avoue qu’on a particulièrement aimé la séquence qui revisite le thème de Tétris (sur deux courts passages d’à peu plus d’une minute en tout). De manière générale, on succombe à l’univers musical de Ludi, sa production, les sons de claviers ou de pianos autant que de batterie, jusqu’à l’intégration des extraits audios samplés.

L’aventure Ludi se découvre également en vidéo puisqu’elle a été construite comme la bande originale du film du même nom, lui aussi réalisé par Chassol. C’est d’ailleurs cette vision que présente Chassol lorqu’il joue en concert, accompagné ou non de ses musiciens. On vous recommande donc vivement de pousser l’expérience jusqu’au bout afin d’apprécier Ludi telle qu’elle a été conçue.

De fait, il n’est pas évident de parler de l’album en détail sans prendre le risque de vous le spoiler, comme on ne vous révèlerait pas la fin d’un film. On préfèrera vous dire que l’album s’amusera avec vous autant que vous pourrez vous amuser avec lui, et c’est au final le plus beau dans cet opus : dans le jeu de Christophe Chassol, tout le monde gagne à la fin.