Camilla Sparksss : « Pour moi, faire de la musique c’est jouer live »

Camilla Sparksss, le projet électro de Barbara Lehnhoff, moitié du groupe punk Peter Kernel partage son son expérimental, audacieux et explosif dans les salles européennes et canadiennes depuis plusieurs années. Pour elle, la musique doit se jouer live et à l’écoute de son dernier opus Brutal, on avait bien envie de la découvrir sur scène. Elle devait se produire au MaMA Festival 2020 qui, comme beaucoup d’évènements ces temps-ci, a malheureusement dû être annulé. Malgré cela, la musicienne suisse canadienne a accepté de répondre à nos questions… On a parlé de son approche particulière à l’électro, de la place des arts visuels dans son travail et de son enfance dans une petite ville au fin fond du Canada…

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Comment ça va ?

Camilla Sparksss : Ça va bien et toi ?

LFB : Ça va.
On a entendu il y a quelques jours que le MaMA Festival 2020 avait été annulé. Comment tu te sens par rapport à tout ce qui se passe ? Est-ce que tu arrives à rester active et créative en tant qu’artiste ?

CS : Oui, je suis super occupée. J’ai pris une grande musique de film à composer pendant le confinement, parce que j’avais assez peur… J’ai eu 40 shows annulés l’été dernier. Donc j’ai pris d’autres boulots, comme la musique d’un film, ou des remixes. Et puis les concerts ont recommencé petit à petit en août et donc j’étais assez baisée parce que j’avais trop de choses à faire. Donc là je suis surchargée. Oui, j’étais vraiment contente que les concerts recommencent. Mais je comprends la situation.

LFB : Tu as été la moitié de Peter Kernel avant de te lancer en solo avec Camilla Sparksss, tu joues dans les clubs et dans les squats depuis des années. Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours jusqu’à présent ?

CS : Donc oui, on joue toujours Peter Kernel, on a un concert vendredi. Donc je viens d’un background très rock. On a fait plein de tournées avec Peter Kernel. On est vraiment un de ces groupes… Je veux dire, on continue à être sur la route. C’est un groupe live. Et donc l’aspect live de la musique a toujours été le plus important pour moi. C’est la raison pour laquelle je souffre un peu là avec le confinement, à faire des musiques de films et autres… C’est assez dur.

Mais oui, donc j’ai grandi sur scène, pour moi c’est ce que faire de la musique est, c’est jouer live. Et après 10 ans à tourner avec Peter Kernel, je voulais faire un projet électronique. Parce qu’on voit de plus en plus de trucs électro sur scène et aux bons festivals alternatifs. C’est comme ça que Camilla Sparksss a commencé. L’idée était de me lancer dans quelque chose de complètement différent. Mais j’ai réalisé que j’avais une approche complètement rock n’roll à la musique électronique. Je ne suis pas une geek d’Ableton Live ou quoi que ce soit. Je suis très sur les machines, comme, j’aime leur aspect live. Donc c’est une bonne façon de pouvoir composer avec plein d’instruments différents. Donc ce que je fais, c’est que je presse… J’enregistre mes propres samples, comme de la vraie batterie et tout ou en utilisant de vraies drum machines. C’est une approche très linéaire. Et je presse mes samples sur des dubplates ou des vinyls, et puis je joue ces vinyls live. Donc il n’y a pas d’ordinateur, comme comparé à un set de musique électro normal, il n’y a pas d’ordinateur sur scène. J’utilise vraiment les dubplates comme des instruments.

LFB : Comment décrirais-tu ton son et ton univers artistique à des personnes qui ne le connaitraient pas ?

CS : Je pense que c’est un mélange bizarre de genres avec une approche punk. Pour moi c’est vraiment mélodique, mais je pense que tu dois avoir un sens de la mélodie particulier.

LFB : Ton dernier album Brutal est sombre, puissant, entêtant et explosif. Il sonne comme si tu avais fait de Camilla Sparksss une persona artistique, indépendante, aux commandes, joueuse… Est-ce le cas ?

CS : Oui, Je pense qu’il y a aussi, même dans le titre Brutal… c’est quelque chose d’extrêmement… C’est juste sur les extrêmes, comme, extrêmement bon, extrêmement mauvais. Mais ce n’est pas nécessairement agressif ou sombre selon moi. Comme par exemple, crier pour moi… On crie quand on est en colère, mais on crie aussi quand on est heureux. Donc il y a les extrêmes des émotions.

LFB : Womanized est un des morceaux forts de l’album et parle de transformation… Est-ce que tu peux nous en parler ?

CS : Oui, j’écrivais l’album… Donc avec Peter Kernel, j’étais en couple avec le guitariste Aris depuis 13 ans, et on s’est séparé. Je veux dire, toute ma musique, même avec Peter Kernel, c’est toujours sur ce que l’on vit dans le moment. Donc oui, c’était ça. C’était un album qui était vraiment connecté au moment et Womanizer en particulier. C’était comment je me sentais en tant que femme. Tu te redécouvres après être sortie d’une relation de 13 ans. Particulièrement comme la notre, parce qu’on était très liés. On faisait tout ensemble. On avait le groupe ensemble, le label ensemble… C’était sur la redécouverte de moi-même.

LFB : Tu as récemment repris Ain’t No Sunshine de Bill Withers qui est calme, posée et magnifique et qui est d’un ton complètement différent à l’album. Comment en es-tu arrivée à reprendre cette chanson ?

CS : C’est en fait la première reprise que j’ai faite de ma vie. Je n’ai jamais repris de chanson. Mais je l’écoutais pendant… je l’écoutais un peu avant le confinement, et j’aime beaucoup l’énergie, parce que je travaille sur le nouvel album et je me disais ok, les gens prennent toujours les choses comme étant agressives quand en fait elles sont juste vraiment énergiques. Et pour moi Ain’t No Sunshine, c’est comme, tout est question d’énergies, énergie pure. Donc je pensais que c’était une chanson très appropriée pour moi à reprendre.

LFB : Tu as répondu un peu à ma prochaine question, mais tu peux peut-être nous en dire plus…. Tu mixes musique électronique avec des instruments analogues et cela part dans beaucoup de directions. Sur Brutal il y a comme des influences arabes sur Are You Ok? Est-ce que tu peux nous parler de ton processus créatif et tes influences ?

CS : Donc j’utilise toujours des instruments pour jouer des trucs. Comme, si tu connais un peu Ableton, je n’utilise pas les faux instruments, tout est joué. Donc par exemple, sur Are You Ok? C’est avec un OB1. Donc c’est un morceau linéaire. Donc j’enregistre le morceau en entier. Ce n’est pas… Il n’y a pas trop d’editing dans Ableton. Je ne suis pas une geek d’ordi, donc je n’aime pas être sur une interface. Donc oui, la plupart du temps j’enregistre mes propres samples. J’utilise beaucoup de vraie batterie en fait. Et puis après peut-être que je les amplifieraient avec des sons de drum machines mais à partir de drum machines. Et puis après oui, comme je le disais avant, je presse mes samples sur les lames. Et donc on obtient cette sensation chaleureuse. Et après je les joue.

LFB : Tu es aussi une artiste visuelle (visual artist)… Est-ce que tu peux nous parler de cet aspect de ton travail ?

CP : C’est juste que, techniquement je n’ai jamais étudié la musique. Je ne connais même pas le nom des accords. Je plaisante sur ça avec Aris… Comme, tous les deux, Je pense qu’on est des gens… Genre je joue de la basse depuis 18 ans et ne connais même pas les accords…
Donc j’ai étudié le cinéma. J’ai étudié les arts visuels. Je faisais beaucoup d’art vidéo avant de faire des tournées avec Peter Kernel. Je suis arrivée à la musique en faisant la bande son d’un de mes films, pour un court-métrage en 16mm. Et c’est comme ça que Peter Kernel a commencé. Et avant de vivre de la musique, je travaillais en tant que directrice de film pour la télévision en Suisse, pour la tv nationale. Donc oui, j’ai un fort background vidéo. J’aime que ce soit devenu comme un hobby à côté. Donc en faisant de la musique ces jours-ci, il y a plein de vidéos à faire. J’ai toujours une bonne excuse de faire une nouvelle vidéo pour Peter Kernel, Camilla Sparksss ou pour des groupes de mon label. Donc c’est quelque chose que je fais toujours à côté.

Et maintenant, je travaille sur un nouvel album de Camilla Sparksss avec comme des vinyls animés. Donc on va bientôt revenir… l’année prochaine je pense. Cet aspect visuel, je vais peut-être le mettre dans le live. Je n’ai jamais, même avec Peter Kernel, je n’ai jamais fait de visuels live parce que j’ai toujours pensé, pour moi, une performance live, c’est vraiment sur la performance. Et maintenant avec ces vinyls animés, je voudrais vraiment les intégrer, comme… l’animation qui bouge sur les dubplates lors des performances live, parce que c’est très manuel tu sais. Ça arrive….

LFB : Tu es suisse canadienne et la légende (ta bio) dit que tu es née à Kenora, Ontario au Canada par -27°c, que tu avais un ours comme animal de compagnie et que ton père pilotait un hydravion. Comment c’était de grandir là-bas ?

CS : C’était génial. Je ne pouvais pas souhaiter une enfance plus intéressante et inspirante je pense. Donc Kenora, c’est une petite ville dans le nord-ouest de l’Ontario. C’est en fait, c’est une petite vile qu’ils ont créé parmi les réservoirs indiens. Donc oui, il y en a trois. Historiquement, c’était trois réservoirs qui s‘appelaient Keewatin, Norman et Rat Portage. Donc ils ont fait Ke, No, Ra. Et mes parents avaient un camp de pêche et de chasse pour touristes, donc on avait des cabines dans le nord et j’ai passé mon enfance en volant vers le nord avec mon père à bord d’un hydravion et pêchant… Et donc oui, c’était génial.

LFB : Comment penses-tu que ça t’ai façonné, toi et ta musique ?

CS : Je pense que tous les artistes, tout ce que nous faisons, c’est façonné par qui nous sommes, la façon dont nous avons grandi, donc… Je pense que quelque part ça a façonné ce que je fais. C’est très extrême. C’est un environnement assez extrême. Comme, ça va de -40°C l’hiver et +30°C l’été… C’est toujours… Il y a quelque chose de très connecté avec la survie. Et, oui, tes journées sont juste remplies à couper du bois pour le feu, déneiger, juste pour survivre. Et je pense que c’est un peu ce que je fais dans ma musique. C’est sur les extrêmes.

LFB : Y-a-t-il quelque chose que tu as découvert récemment, pas nécessairement de la musique, que tu souhaiterais partager avec nous ?

CS : Récemment, depuis le confinement, j’ai vraiment changé ce que j’écoute. Normalement j’écoute plein de sortes de musique… mais récemment j’écoute de la musique calme, des genre de trucs drone très lent. J’écoute beaucoup le dernier album de Kali Malone (The Sacrificial Code), qui est génial. C’est juste de l’orgue. Donc je peux vous le recommander… C’est peut-être aussi parce que je travaille sur la musique d’un film en ce moment. Donc c’est une sorte de musique apaisante.

ENGLISH VERSION

La Face B : How are you ?

Camilla Sparksss : Good. How are you ?

LFB : I’m good.

We’ve heard of the cancellation of the MaMA Festival 2020. How do feel about what is going on ? Do you manage to keep creative/active as an artist ?

CS : Um, yeah, I’m super busy. Like I took on a lot of… I took a big soundtrack during the lockdown, because I was kind of afraid… I had 40 shows cancelled last summer. So I took on like other jobs, like soundtracks, or remixes. And then shows started popping up again in August and so I was kind of fucked because I had too much going on. So right now I’m kind of overloaded with stuff to do. I yeah, I was really happy that shows we’re getting going again. But I could understand the situation.

LFB : You’ve been 1/2 of Peter Kernel before going solo with Camilla Sparkss, you’ve been playing clubs and squats for years. Can you tell us about your journey up to now ?

CS : Um, so yeah, we’re still playing Peter Kernel, we have a show on Friday. And so I come from a very, it’s kind of a rock background. We toured a lot with Peter Kernel. We’re really like one of those bands. I mean, we still do, we just like been on the road. It’s a live band. And so the live aspect of music has always been the most important for me. That’s why I’m suffering a bit now with the lockdown, like doing soundtracks and stuff. It’s kind of hard.
But yeah, so I grew up on stage, like, that’s what doing music for me is, it’s performing. And after 10 years of touring a lot with Peter Kernel, I kind of wanted to do an electronic project. Because I mean, like, you’re always seeing more and more electronic stuff on stages, and on nice, like, alternative festivals. And so that’s how Camilla Sparksss started. The idea was just to try to throw myself into something completely different. But I realized that, I have a very rock and roll approach to doing electronic music, like I’m not an Ableton Live geek or something. I’m very onto the machines, like I like the live aspect of it. And yeah, so, but I… it’s a nice way to be able to compose using a lot of different instruments. And so what I do is I press my… like, I record my own samples, like real drums and everything or using real drum machines. And it’s a very linear approach. And I press my samples on dubplates or on vinyls, and then I play these vinyls live. So there’s no computer, like compared to maybe a normal electronic set, there’s no computer on stage. I really use like the dubplates like instruments.

LFB : And how would you describe your sound and your artistic universe to people who do not know it ?

I think it’s a very kind of weird mashup of genders with a punk approach. For me, it’s very melodic, but I think you have to have a very particular sense of melody.

LFB : Your last album Brutal is dark, powerful, heady and it’s fiery. It sounds like you’ve made Camilla Sparksss an artistic persona, empowered, in control, a player…  would you agree ? 

CS : Yeah, I think it’s there’s also like, even the title itself like Brutal, it’s something extremely, it’s just about like extremes, like, extremely good, extremely bad. But it’s not necessarily like aggressive or dark in my view. Like, for example screaming for me screaming that’s… we scream when we’re mad, but we scream when we’re happy to, you know, so it’s, it’s kind of it’s got the extremes of emotions.

LFB : Womanized is a powerful song of the album, it is about transformation… Can you tell us about it ?

CS : Yeah, I was writing the album… So with Peter Kernel, I was coupled with the guitarist, Aris since 13 years, and we broke up. And that was a moment where I was writing the album. So it was kind of about our break up. I mean, all of my music even with Peter Kernel, it’s always about what we’re living in the moment. So yeah, that was it. It was kind of a an album very connected to the moment womanizer in particular, it’s yeah, it was kind of about how I was feeling as a woman, you kind of rediscover yourself after coming out of a 13 year relationship. Especially like ours, because we were very tight. Like we were doing everything together. We had the band together label together. Um, it was about rediscovering my myself.

LFB : You’ve recently covered Ain’t No Sunshine by Bill Withers which is quiet, poised and beautiful and is a totally different tone to the album. How did you come to cover this song ?

CS : It’s actually the first cover I’ve ever done in my life. I’ve never covered the song. But I was listening to it during… I was listening to a bit before the lockdown. And I really like the energy because I’m working on the new album and I was thinking okay, like, people always take things as being aggressive when they’re just very energetic. And for me Ain’t No Sunshine, it’s like, it’s all about energies pure energy. And so I thought it was a very adequate song for me to cover.

LFB : You’ve answered our next question a bit, but maybe you can tell us more… You mix electronic sounds with analogue instruments and it goes in many direction. And on Brutal there’s, like, Arabic influence and Are you okay? Can you tell us a bit about your creative process and your influences ?

CS : So I always use instruments to play stuff. Like, if you know how Ableton were like, I’m not using doll instruments, like everything is played. So for example, on Are You Ok? it’s with an OB1. So it’s like a linear track. So I record the full track. There’s not too much editing happening in Appleton. I’m not a computer geek, so I don’t like being on an interface. So yeah, mostly I record my own samples. I use a lot of real drums actually. And then maybe I’ll back them up with drum machine sounds but from drum machines. And then yeah, like I mentioned before, I press my samples on the blades. And so they get kind of this warm feeling. And then I play them.

LFB : You’re also a visual artist… can you tell us a bit about this aspect of your work ?

CP : That’s just like, technically I’ve never studied music. I don’t even know the names of chords like.. I sometimes I joke about it with Aris. Like both of us, we’ve… I think we’re the people… like I’ve played bass since 18 years and I don’t even know the chords.

So I studied the cinema. I studied visual arts. I was doing a lot of video art before touring with Peter Kernel. I actually got to music because I was doing a soundtrack for one of my films, for a short 16 mm film. And that’s how Peter Kernel started. And before living from music, I was working as a film director for the television, in Switzerland, for national TV. So yeah, I have a strong like, video background. I kind of like that, that’s become my side hobby. So by doing music nowadays, there’s a lot of video to be done. So I always have a good excuse to do like a new music video either for Peter Kernel or Camilla Sparksss or bands from my label. So it’s something I still do on the side. And now I’m actually working on a new Camilla Sparksss album with sort of animated vinyls. So that’s gonna be back soon… next year I think. This visual aspect, I might put it into the live. I’ve never, even with Peter Kernel, I’ve never done live visuals because I always thought, like for me, a live performance, it’s really about the performance. And now with these animated vinyls, I’m really interested in integrating like, the animation that moves on the dubplate with the live performance, because it’ll be very manual, you know?

It’s coming…

LFB : You are Swiss Canadian and the legend (your bio) says that you were born in Kenora, Ontario in Canada at -27°C, that you had a pet bear and that your father flew a float plane… How was growing up over there ?

CS : It was great. I couldn’t wish for a more interesting and inspirational childhood, I think. So Kenora, it’s a small town in Northwestern Ontario. It’s actually, it’s a small town that they’ve created amongst Indian reservoirs. So yeah, there’s three. Historically, it was three reservoirs called Keewatin, Norman and Rat Portage. So they made Ke, No, Ra. And my parents had a fishing and hunting tourists camp, so we had cabins up north, and I spent my childhood flying up north with my dad on the float planes and fishing… and so yeah, it was great.

LFB : How do you think it shaped you and your music ?

CS : I think all artists, anything we do, it’s shaped by how we are, how we grew up, so… I think somehow it shaped what I do. It’s very extreme. It’s kind of an extreme environment. Like it goes to minus 40 in the winter and plus 30 in the summer… It’s always there’s something very connected to survival. And, yeah, your days are just filled with cutting firewood or ploughing snow, just to get by. And I think that’s kind of what I do in my music. It’s kind of about extremes.

LFB : Is there something that you’ve discovered recently, not necessarily music that you would like to tell us about what to share with us ?

CS : Um, lately, like since a lockdown I’ve really changed my listening. Like I usually, I listen to all kinds of music… but lately, I’m really into calm music, very slow kind of drony stuff. I’ve been listening a lot to Kali Malone‘s last album (The Sacrificial Code), which is really great. It’s just organ. So I could recommend that… but maybe also because I’m working on the soundtrack now. So it’s kind of calming music.