BRNS – Celluloid Swamp, couleur rock

Parmi les OVNIs du rock actuel, on trouve les fous furieux de BRNS. Les Bruxellois présentent leur nouvel album après la récréation qu’avait constitué le projet Namdose. Quatrième album de la formation, il prend une tournure différente et renouvelle l’esthétique sans se renier. Une belle prouesse et une intensité toujours aussi plaisante.

BRNS Celluloid Swamp album cover art

On les avait laissés sur Sugar High, album très sombre, avant leur fusion avec Ropoporose pour un an de création et de tournée commune terminée en fin d’année 2019. Celluloïd Swamp devait donc nous parvenir bien plus tôt, mais la crise sanitaire, le coronavirus, tu connais. À présent que les concerts reprennent et qu’ils permettent aux artistes de présenter leurs réalisations en live, il est temps de faire connaissance avec cet opus. À première vue de la pochette, on se dit que le groupe a pété un boulon avec ce visuel en 3D plein de couleurs (et néanmoins fort joli). On était plutôt habitués aux artworks simples et abstraits, et ce premier élément invitait à l’interrogation quand au contenu musical du disque. Heureusement, les premières secondes de la galette suffisent à nous rassurer. En revanche, si l’on reconnaît bien l’ADN du groupe et ses habitudes, on découvre nombre de nouveautés et d’expérimentations que l’on n’avait pas forcément vues venir mais qui viennent étoffer de fort belle manière l’esthétique sonore.

Parmi ces nouveautés, on trouve des instrumentations qui évoluent, plus de synthétiseurs, de boîtes à rythme qui prennent parfois le relai de la batterie ou la complètent à l’occasion. C’est le genre de choses qui marchent instantanément et qui permettent d’accentuer des changements d’ambiance au sein d’un même morceau (on pense à Lighthouses pour illustrer ça), une habitude prise par le groupe depuis leurs premiers morceaux. Cette capacité à faire vivre plusieurs morceaux en un est toujours aussi affutée et on en retrouve plusieurs très bons exemples (Not Alone notamment).

On oscille donc régulièrement entre des morceaux colorés et des morceaux plus sombres, ce qui donne une vraie amplitude à l’ensemble de l’album. C’est peut-être quelque chose qui pouvait manquer aux précédents albums de BRNS (que l’on adore hein, ne nous faites pas dire ce qu’on a pas dit) et on ne se plaindra pas de cet ajout. Familiar l’illustre bien, premier single paru et qui démarre par sa petite mélodie toute mignonne et qui intègre un featuring avec Carl du projet Les Hommes Boîtes auquel on ne s’attendait pas. Intégration d’un couplet rappé en Français, costumes bariolés, ça nous avait mis dans l’ambiance pour attendre de la nouveauté et avec le recul, ça donnait bien le ton du contenu qu’on allait retrouver sur Celluloïd Swamp.

Un nouvel album qui marche donc très bien, entre l’ADN historique du groupe dont nous étions tombés amoureux et une douce évolution vers plus de couleurs, tant dans la composition que dans les sonorités. Un cocktail dont on est déjà accrocs et qu’on a hâte de retrouver sur toutes les bonnes scènes.