Bon Entendeur : « l’entrevue », automne 2019

On a rencontré deux têtes pensantes sur trois de Bon Entendeur : Arnaud Bonet et Pierre Della Monica. À la tête du phénomène qui fait chiller la France entière avec ses mixtapes électro depuis maintenant plusieurs années, ils se sont confiés et ont répondu à nos questions juste avant leur concert au Bikini à Toulouse.

Crédit : Alice Kong

La Face B : Alors, comment vous vous sentez en ce début de tournée ?

Pierre Della Monica : Ça va très bien, c’est la deuxième date de notre mini-tournée de trois dates où cette fois-ci, on a le tour-bus avec nous donc c’est super reposant car on peut dormir entre chaque date. Alors qu’habituellement, on se balade de ville en ville avec les trains donc beaucoup plus de stress. Là, on a fait Bordeaux hier, ce soir Toulouse et samedi on sera à Marseille. En plus, on a des PlayStation donc c’est top ! (rires).

LFB : Pouvez-vous nous expliquer un peu le concept de Bon Entendeur pour un·e novice qui découvrirait votre projet ?

Arnaud Bonet : Alors, Bon Entendeur c’est un collectif musical de trois personnes passionnées de musique, qui historiquement faisaient des mixtapes mettant à l’honneur des personnalités francophones en musique sur un format d’une heure, tous les mois. Maintenant en plus de ça, on produit nos propres morceaux et on remixe des morceaux des années 1960-1970.

LFB : Qui gère quoi dans le groupe ? Le choix des sons, les citations voix off, les entrevues ?

PDM : C’est tous les trois. L’aspect musical, on est tous les trois dessus. La seule chose qui diffère c’est qu’il n’y a qu’Arnaud et moi sur scène. Après, même si on est assez complémentaire, y’en a pas un qui se charge d’un seul domaine en particulier. On est tous les trois sur les réseaux sociaux, tous les trois à répondre aux demandes, à rechercher des sons et à faire les mixtapes.

LFB : C’est plutôt esprit de groupe et de globalité alors.

AB : Ouais, c’est ça. C’est du communisme en fait. Tous les bénéfices vont à un grand patron qu’on ne connaît pas. (rires)

LFB : Tout a commencé avec une mixtape et DSK en fond sonore. Maintenant, vous êtes passés des citations aux entrevues, comment ça s’est fait cette progression ?

AB : Écoute, la première c’était un peu une blague. Avant ça, on faisait des playlists qu’on publiait sur notre site internet, on avait un compte Soundcloud. On s’était dit que ce serait marrant de mettre une petite voix en fond de la première musique de la playlist et on a pris ce discours de DSK parce qu’on le trouvait marrant et que la qualité était exceptionnelle, sa voix passe bien en musique. Et en fait, ça a tout de suite plu aux gens qui nous suivaient à l’époque. Et on avait plein d’autres idées de personnalités plus pertinentes à mettre en musique, du coup on a un peu continué avec Depardieu, Luchini… Voilà, on a fait plus de 45 personnalités maintenant je crois, entre septembre 2013 et aujourd’hui.

LFB : Vous essayez d’en sortir une tous les mois ?

PDM : On n’y arrive plus.

AB : À l’origine, c’était ça puis on a décidé de les sortir quand elle sont prêtes plutôt que d’essayer de tenir un délai et de sortir quelque chose qui ne nous convient pas. C’est plutôt tous les trois mois du coup en fait. Mais au moins on assume et on s’en sort.

LFB : J’imagine que la recherche des sons prend pas mal de temps.

PDM : Ben c’est ça. En plus, quand on a commencé le projet, on était encore étudiants avec Arnaud et on n’avait pas de dates live donc ça nous laissait beaucoup plus de temps libre. Maintenant, entre les tournées, la production pour les albums, ça laisse beaucoup moins de temps pour rechercher les sons. Les mixtapes sont beaucoup plus allongées aussi. D’ailleurs, la différence entre les premières mixtapes est flagrante, quand on réécoute les transitions d’avant, c’était… Ben on s’est amélioré quoi.

AB : Ouais, on s’est amélioré et on est beaucoup plus méticuleux donc ça prend plus de temps.

LFB : Comment vous choisissez les personnalités ? Il y a un critère d’inspiration ?  De sympathie ? Ou c’est du pur hasard ?

PDM : Y’a pas de règle. Comme on dit, on est assez organisé pour tout sauf pour les personnalités. C’est un commun accord. Ça peut dépendre de la saisonnalité, de l’actualité. Après on a une liste d’acteurs ou de personnalités charismatiques qu’on aimerait avoir. Parfois, on essaye de les joindre pour avoir une interview donc on met en stand by, parfois malheureusement on ne peut pas comme Rochefort ou Simone Veil par exemple. Mais voilà, y’a plein de choses qui font qu’on a envie d’avoir une personnalité pour une mixtape, ça peut être sa voix, son charisme, un grand but ou combat dans sa vie. C’est au feeling un peu.

LFB : Quel·le artiste rêveriez-vous vraiment d’avoir sur vos prochaines mixtapes ? Question posée 400 fois par an j’imagine, désolée.

AB : Ouais en fait, les deux dernières questions sont les plus posées de l’histoire (rires). Mais ce qui est marrant, c’est qu’on répond toujours à cette question et ça se retrouve jamais dans la retranscription donc on compte sur toi en fait ! Mais du coup, moi j’adorerais avoir Fabrice Luchini, parce qu’on a fait la mixtape mais on l’a pas eu lui. Pour sa voix, son parler, ses idées.

PDM : Et moi, encore une fois ça dépend mais soit Thomas Pesquet parce qu’il est allé dans l’espace et j’aimerais bien voir sa vision de la terre. Ou beaucoup plus terre à terre mais pas moins intéressant, un réalisateur comme Dupieux qui a un univers très singulier.

LFB : Vous avez tenté une approche ?

PDM : Hmm, Thomas Pesquet, on s’était approché mais son emploi du temps fait que c’était impossible, il est constamment entre les entraînements, les conférences etc. Et Dupieux, je ne crois pas ?

AB : Non, je ne crois pas mais bon, il a dû se prendre des petites notifications à force d’être cité !

LFB : Comment vous décidez quelles citations garder pour les intégrer aux mixtapes ?

AB : Dans les mixtapes, ce que disent les personnalités c’est un peu un coup de surligneur sur un texte. De base, le texte est fort et en le mettant en musique, ça rend le truc encore plus fort. Donc en fait ça nous parait plutôt évident, c’est ce qui ressort. Je pense que si tu écoutais l’interview, toi aussi tu te dirais, ouais là c’est pas mal.

LFB : Vous n’orientez pas vos questions vers une direction en particulier, vous laissez une porte ouverte en fait ?

AB : On essaie quand même de se renseigner sur la personne avant, histoire que ça soit un peu pertinent et ciblé par rapport à ce qu’il a fait. Après, on n’est pas journalistes donc c’est vraiment des questions très ouvertes. Par exemple, on aime bien commencer par la question « Si tu pouvais parler à ton toi de vingt ans en arrière, qu’est-ce que tu lui dirais ? ». C’est hyper large, personne ne dit la même chose et en général ça donne des trucs assez intéressants.

PDM : Comme ça, c’est lui qui choisit le sujet sur lequel il veut s’exprimer.

AB : Par exemple, Frédéric Beigbeder, quand on lui a dit « Si Beigbeder pouvait se parler à lui-même à 20 ans », il a répondu « Ne te marie pas trop tôt, prend le temps ». C’est marrant.

LFB : Comment vous gérez tout ce qui est droits d’auteur pour les sons ? Est-ce que les artistes acceptent facilement de laisser leurs sons, un peu comme une promo ou parfois ça a été plus compliqué ?

PDM : Non en fait c’est ça, c’est-à-dire qu’on contacte toujours les gens en amont. Une fois sur deux, ils répondent. Ce qu’on explique aux artistes, c’est que d’une part toutes les mixtapes sont gratuites. On ne se fait pas du tout d’argent avec les mixtapes. À l’inverse, les labels monétisent pour nous sur YouTube donc ils gagnent un peu d’argent.

AB : On contribue un peu à l’économie.

PDM : On joue le jeu et surtout on donne la tracklist aux gens donc ils ont tout de suite accès à telle musique à telle minute. C’est vraiment de la promotion donc on n’a jamais vraiment eu de refus.

LFB : L’idée de base, c’était de faire découvrir des artistes peu connus via ces mixtapes ?

AB : Complètement. Enfin, on ne s’est pas dit allez on lance une entreprise, on va faire découvrir des petits artistes. On a fait des mixtapes avec des musiques qui nous plaisaient et finalement ce sont des artistes assez peu connus et donc oui, par la force des choses, on fait découvrir ces artistes. Et c’est vrai qu’on essaye de ne pas mettre de musique trop connue. D’ailleurs, on s’interdit parfois si jamais on arrive après la guerre sur un morceau, en se disant « ah merde on est passé à côté de ça », de le mettre dans la mixtape. On estime que les gens qui nous écoutent l’ont potentiellement déjà entendu et que ce n’est pas pertinent de le mettre dans la mixtape.

LFB : Selon vous, quelle est votre meilleure mixtape ?

PDM : Je ne les ai plus toutes en tête, souvent on travaille dessus pendant des semaines avant qu’elles sortent du coup quand elle sort, tu as besoin de faire un break.

AB : Tu ne peux plus l’entendre.

PDM : Après ça change tout le temps.

AB : Moi j’aime bien Brassens et puis la dernière.

PDM : C’est ce que j’allais dire. Belmondo parce qu’il y a un éclectisme et avec lui, je trouve qu’on voit que notre style musical a évolué et on part un peu dans tous les sens mais ça reste cohérent : il  y a des vieilles musiques italiennes, des vieilles musiques françaises mais le tout fait un beau mélange.

LFB : Et les lives alors, est-ce que vous pensiez en faire quand vous avez commencé ce projet ?  

AB : Franchement, on a fait ça pour nous avant tout et on a fait ça pour faire kiffer. Notre carburant pendant 3 ans, c’était juste de voir des vues, de voir que des gens nous écoutent, que nos titres étaient repartagés, de voir que ça sortait de notre cercle de potes en fait. Ensuite tu es un peu pris dans un engrenage où tu as des dates incroyables dès le départ. On est parti dans les îles, c’était incroyable. On n’était pas du tout prêts en fait, on a menti, on nous a demandé si on savait mixer, on a dit « ouais, pas de problème ! » (rires). Du coup, on a acheté des petites platines et on a appris pour un mec qui nous a proposé d’aller à St Barthélemy. Évidemment, ça nous a motivé mais l’idée c’était franchement pas d’être connus ou quoique ce soit. Et d’ailleurs, on n’est pas à l’aise sur scène encore aujourd’hui. À chaque fois qu’on descend de scène, on se dit « merde, tu aurais dû faire ça ou ça ». C’est pas inné chez nous mais en tout cas on kiffe quand même ! C’est une expérience particulière et on a énormément de chance.

LFB : Est-ce que vous avez une façon de préparer un set ?

PDM : Y’a pas de recette. Plus on le fait, plus on est rodé et plus on acquiert de l’expérience, mieux on apprend à gérer le stress. Après il y a toujours des imprévus. Mais nan, y’a pas de rituel. On aime bien être un peu tranquille quand même avant de monter sur scène, ne pas avoir mille problèmes à gérer. On est dans notre bulle. Un petit stress devient un gros stress juste avant un live. On se vide l’esprit et on réfléchit à ce qu’on va faire. Y’a de l’excitation aussi et de l’attente. Il y a quelques années, on paniquait à l’idée de se dire « merde, c’est dans une heure ».

AB : Dès qu’il me disait ça, ça m’énervait. Je paniquais, j’étais là « sérieux, je sais ok ! » (rires)

PDM : Maintenant, c’est l’inverse. On est trop excités en mode « allez, c’est dans 15 minutes ! » Et surtout ici en plus, on ne le dit pas partout. Mais Toulouse c’est quand même une ville historiquement où on a eu des dates de fous parce que le public est génial. Cette salle, Le Bikini, on a dû y jouer 3 fois. On adore y jouer. Clairement, ce soir c’est que de l’excitation.

LFB : D’ailleurs, mon meilleur pote vous a vus à Lyon et vous a bien vendus, il va falloir être à la hauteur !

AB : Oula, ok… Petit coup de stress. « Merde, c’est dans une heure » (rires)

PDM : Lyon, ils sont chauds aussi. Y’a quelques villes comme ça. Les grosses villes.

AB : Ouais, et les villes où ils n’ont pas souvent des concerts. Typiquement… Ouais non, je vais pas citer la ville.. On est allé dans une petite ville et on se disait « ahlala ça va pas être ouf… » et en fait c’était notre meilleure date. Pierre a sauté dans le public, c’était incroyable, les gens étaient surexcités.

PDM : Mais si, faut le dire.

AB : Ouais allez, c’était à Tours !

LFB : Tu m’étonnes, pas beaucoup de concerts donc les fauves sont lâchés à la moindre occasion !

AB : Exactement ! Alors qu’à l’inverse, à Paris les gens sont beaucoup plus blasés. C’est un public plus difficile à faire danser, moins impressionnable. Faut être chaud. Mais en même temps, c’est bien car ça te donne une certaine pression et tu te sens obligé de faire un truc de fou.

LFB : Vous avez fait pas mal de festivals, cette fois-ci vous tournez plutôt dans les petites salles, ça change quelque chose pour vous ?

PDM : Clairement, déjà on est beaucoup plus proche du public. En festival, c’est génial parce que tu as une marée humaine face à toi et c’est une drôle de sensation. Mais en revanche, tu as 10m de scène puis un no man’s land de 15m avec des videurs, ce qui fait que la première tête est à 20m.

AB : 10m + 15m ça fait 25, Pierre…

PDM : Une trentaine de mètres, rien d’insurmontable en somme (rires). Toujours est-il qu’on est très proche du public et c’est agréable de voir les réactions du public et d’aller devant eux.

AB : Il y a une certaine proximité.

LFB : Passer des « petites » mixtapes à l’album, comment ça s’est fait ? Est-ce que le processus de création a été différent ?

AB : Vos « petites » mixtapes minables là (rires).

PDM : Et votre album non moins minable également (rires).

AB : En fait, on l’a fait en plusieurs étapes. Déjà, en 2016, on a fait notre premier remix avec Le Temps Est Bon, d’Isabelle Pierre. C’est celui qui a le plus marché et qui marche encore aujourd’hui. Donc quand on l’a sorti, on savait pas si c’était bien ou pas, après on a vu que les gens chantaient quand même pas mal du coup ça nous a donné envie d’en faire d’autres. Derrière, on a évidemment commencé à avoir des discussions avec des maisons de disques. Dans notre cas, on est un peu obligé d’avoir une grosse maison de disques qui a du catalogue car on fait des remixes donc c’est plus facile pour les droits sur les morceaux. Donc on a signé chez Columbia, qui est un label de Sony. La difficulté, ça a été de trouver un format qui nous convenait. D’un côté, on avait cette partie mixtapes et voix de personnalités qui est quand même, pour 80% des gens qui nous suivent, l’ADN de Bon Entendeur. Et on a aussi la partie remixes donc l’idée c’était de faire cohabiter ces deux aspects de notre projet. Donc on a fait des remixes et des productions originales sur lesquelles on a fait parler des personnalités qui étaient historiquement dans les mixtapes pour essayer de garder un lien.

PDM : On a augmenté la palette de nos compétences. On a commencé avec les mixtapes où c’est de l’assemblage de sons, du mix. Avec les remixes, ça a été une étape supérieure car on retravaille un son. Et les productions originales où là on s’est enfermé pendant une semaine avec des musiciens. Ce qui était difficile dans cet album, c’était de concilier tous les univers qui nous caractérisent. C’est pour ça qu’on a fait cet album un peu hybride où l’on retrouve Le Temps Est Bon, l’éclectisme de nos mixtapes et les productions originales avec les entrevues. Ça s’est plutôt bien emboîté et c’est pour ça qu’on l’a appelé Aller Retour d’ailleurs.

AB : C’est un aller-retour dans le temps, dans les styles. Sur les personnalités, il y a un écrivain, un acteur, un journaliste. C’était un aller-retour dans plein de choses. Et on aimait bien l’image de cette nationale 7, les chassés-croisés d’été pendant les vacances avec des vieilles voitures comme la DS. On aimait bien cet imaginaire-là et il collait plutôt bien à l’album où on a pas mal de reprises de ces années-là.

LFB : Allez, dernière question. C’est quoi la suite pour Bon Entendeur ?

PDM : Dans l’immédiat, il y a toute la tournée d’hiver jusqu’en décembre.

AB : L’Olympia, le 7 novembre.

PDM : Ouais, le Zénith de Paris aussi qui va être une belle étape, en mars. Et on va rééditer l’album dans une version deluxe avec quelques nouvelles tracks. On réfléchit déjà à un deuxième album avec un nouvel angle musical et une nouvelle direction artistique.

LFB : Question bonus : si vous deviez choisir un·e artiste qui a forgé votre vision artistique et vous a fait arriver là, qui ce serait ?

AB : Ah, très bonne question. C’est hyper difficile.

PDM : C’est pas évident. Je suis incapable de répondre. Même un artiste, c’est trop restrictif, il y a tellement de personnes qui m’ont influencé, ce serait réducteur de n’en citer qu’une.

AB : Ouais clairement. Je pense que ce qu’on a en tête vient des 45 mixtapes et des 500 morceaux qu’on a mis dedans donc c’est un mélange de pleins de trucs. C’est comme la question  « quel est votre artiste préféré », ben on passe notre temps à écouter de nouveaux artistes, de nouvelles musiques du coup on change tout le temps. Personne n’est vraiment resté dans la durée comme un album qu’on écoute souvent. Ça change tout le temps.

PDM : Voilà, c’est un beau joker qu’on t’a donné. Hop là, esquivé. (rires)

LFB : Merci beaucoup. On se verra ce soir au concert du coup.

AB : Et merci à toi. Ouais carrément, on essaiera de faire mieux que Lyon du coup mais ça dépend du public et de notre taux d’alcoolémie (rires). On va essayer de bien bosser. C’est quoi la spécialité ici, l’Armagnac ?

LFB : C’est pas vraiment toulousain, ça vient du Gers.

PDM : Qu’est-ce qu’on peut dire au micro de marrant pour vous chauffer du coup ? La ville rose, la violette…

LFB : Nan mais la violette, vous allez faire un bide !

PDM : Ouais c’est clair. Ah mais faut qu’on place chocolatine !

LFB : Balancez un tacle sur Bordeaux, en général, les vrais toulousains sont réactifs sur ça. Il y a un petit conflit qui dure depuis des années donc ça devrait les chauffer.

AB : Ahhhh, voilà. Ok, c’est bon, on fait ça (rires).

Spoiler alert : ils l’ont fait et ça a fonctionné.

© Crédit photo de couverture : Bon Entendeur.