(EXCLU) Bleu Reine s’embrase comme un seul homme

BLEU REINE est de retour avec Comme un seul homme, un nouveau titre annonciateur de son premier album, à découvrir ce matin en exclusivité en son et en images sur La Face B.

pochette comme un seul homme

Faut-il déposer ou prendre les armes ? Laisser les combats derrière soi ou y foncer tête baissée, quitte à se perdre un peu soi-même en chemin ? Ces questionnements, on les a tous vécus. Cette idée un peu binaire, un peu manichéenne de se dire que parfois, il n’y a que deux chemins possibles, sans autre issue. Ce qui, au fond, n’est pas tout à fait vrai, mais qui, dans le feu des évènements et dans la palpitation d’un esprit en marche, revêt une logique assez implacable.

Pourtant, dans l’un comme dans l’autre, il existe une conclusion, toute simple et bien souvent nécessaire : envisager la fuite. Non pas comme acte de lâcheté, mais comme un besoin vital d’avancer, d’aller chercher autre chose et de transformer des combats intimes en une épopée collective ; laisser tomber le « je » pour aller vers le « on », et d’une détresse solitaire faire une force collective, portée ensemble comme un seul homme.

Ce sont ces questionnements qui nourrissent le nouveau titre de BLEU REINE, entrée poétique et parfois pesante dans l’aventure de son premier album : La saison fantôme. On le sait, Léa a toujours aimé les contrastes, la douceur et la violence sourde se mélangeant souvent dans sa musique pour offrir un spectacle assez unique et fascinant.

Ce nouveau morceau ne fait pas exception à la règle. Plutôt que de chercher les structures classiques, BLEU REINE nous offre un morceau en forme de poème médiéval, tranchant comme la lame d’une épée, porté par l’épique et l’imagerie autant que par la puissance métaphorique de ses propos. Comme dans un rêve, elle nous entraîne dans une histoire chapitrée, comme un besoin de marquer une évolution forte et nuancée dans les propos de son histoire.

On passe ainsi de l’explicatif et de la contemplation à la prise en main et à l’action, le tout encadré par cette idée de collectif, nécessaire et brûlante dans tout ce que l’on vit.

Comme un seul homme est un questionnement intime qui nous appartient à tous. Ses mots deviennent les nôtres, tant ces idées de puissance, d’action et de recherche perdues ont, un jour ou l’autre, percé nos esprits, dans une quête aussi égoïste que collective.

La tension de ces pensées se répercutent avec grâce dans la musique qui les accompagnent. Une mise en tension de 3 minutes trente, un orage qui pointe à l’horizon et qui n’explose jamais vraiment. Une petite tempête qui nous affecte, entre certaines sonorités très lourdes, d’autres plus aérées, et ce solo de guitare qui frappe comme un éclair et tranche cette histoire en deux parties, comme une évidence.

portrait bleu reine
crédit : Léa Grégoire

Cette structure en deux temps habite forcément le clip qui accompagne le morceau. Nourri et bercé par le lieu sublime dans lequel il a été tourné, le prieuré de St-Pierre-en-Chastres en pleine forêt de Compiègne, la vidéo se vit comme un complément évident et nécessaire à Comme un seul homme.

Un choix chromatique simple, entre le noir et le blanc, permet au personnage de BLEU REINE de se diviser en deux instants et de faire vivre ces deux idées (le renoncement et le combat) de deux manières différentes, mais complémentaires, qui se terminent finalement de la même manière : le refus et l’échappée.

La première partie se vit dans une certaine tension propre à la réflexion. En blanc, le personnage semble prisonnier, de ses pensées mais aussi des lieux, dans cette chapelle en ruine qui se vit ici comme une prison. L’esthétique médiévale si chère à BLEU REINE prend tout son sens , offrant à cette première partie une image encore plus lourde de sens grâce à la réalisation. Des plans très cadrés, comme des petits tableaux, confèrent au tout une rigidité féroce et presque brutale, qui disparaît au moment du changement de chapitre.

Vient alors ce changement de couleur, ce basculement du blanc vers le noir, de la passivité à l’action, qui change radicalement la tonalité de la réalisation. Dans cette seconde partie, tout n’est que mouvement, flous choisis et expressions visuelles assez guerrières d’un corps en mouvement et en force. Une manière de basculer dans un monde plus frontal, tout en offrant une beauté onirique toujours aussi présente.

Dans un cas comme dans l’autre, comme nous vous l’expliquions, l’idée de fuite vient poindre le bout de son nez à la fin, comme si ces combats internes et ces questionnements personnels ne pouvaient vivre de façon viable dans l’esprit de BLEU REINE. Plus qu’une décision, c’est le chemin parcouru qui l’a fait grandir et qui la transforme, revenant au départ mais changée à jamais.

Avec ce premier titre, BLEU REINE renforce son univers et ouvre en grand une aventure sensible et humaine qui lui correspond. Si vous avez envie d’en découvrir plus sur sa saison fantôme, vous pourrez la retrouver le 5 décembre au Supersonic.

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