Beneath the Eyrie : le septième chapitre de la légende Pixies

Intemporels du rock américain, les Pixies reviennent ce 13 septembre 2019 pour écrire la suite d’une histoire qui semble sans fin : leur histoire, la nôtre aussi. Dans le jardin, pendant les longues soirées d’été ou bien dans la chambre, lors des après-midi pluvieux, leurs chansons telles que Hey ou Where is my Mind, ont accompagné des générations et ont nourri nos souvenirs. Les Pixies partout, par tous les temps !

Comme la septième pierre à l’édifice Pixies, ce nouvel album venu tout droit d’une cathédrale désaffectée de l’Etat de New York apporte une nouvelle couleur, plus gothique, à leur palette musicale. 12 titres, environ 35 minutes durant lesquelles on plonge dans une ambiance aux parois sombres, où on peut entendre la lumière traverser les vitraux. La guitare noire de Black Francis, dans laquelle le musicien explique avoir glissé sa dent, semble être la source d’inspiration de cette atmosphère « Sister of Mercyenne ». Il explique sur NME : « J’ai perdu ma dent et je l’ai mise dans ma guitare, cela donnait un effet dramatique. Les autres trouvaient cela dégoûtant, moi je trouvais ça plutôt cool« .

Egaux à eux-mêmes, les Pixies ne rechignent pas sur les allusions bibliques et psychédéliques. Les tête-à-tête avec la mort ou le destin se font nombreux, comme dans les titres Death Horizon, On Graveyard Hill, ou encore This is my fate. Des textes obscurs et surréalistes, tantôt murmurés, tantôt criés, souvent chantés, qui résonnent dans nos esprits et rebondissent sur les murs de la bâtisse. Des paroles aussi teintées de deuil et de séparation, ces déchirures qui ont frappé les membres du groupe.

« Mais qu’en est-il alors des Pixies que l’on connaissait ? », s’inquiètent les nostalgiques du temps où le grunge menait à la baguette le monde musical. Pas d’inquiétude, l’âme Pixies est toujours vivante. Nous retrouvons dans ce septième opus des lignes de basse insistantes, une batterie percutante, la Fender grinçante de Joey Santiago comme dans St. Nazaire, et la voix toujours éraillée de Black Francis. Nous pouvons donc parler de semi-renaissance, due principalement à Pad, nouvelle dans l’équipe et semblant être le nouveau souffle dont le groupe avait besoin.

Effectivement, après deux albums décevants suite à la séparation partielle du groupe en 2014, et bien que ne rivalisant pas avec Doolittle, celui-ci étonne, et c’est ce qu’on en attendait. Un disque qui propose une nouvelle réalité, un peu trouble, mystérieuse, et surtout surprenante.

Article écrit par Prune AVEMANI