Beach Scvm: « On repense avec nostalgie aux moments où les problèmes d’adultes n’existaient pas. »

On y est, le premier album des Beach Scvm est sorti ce 27 mai. Blooming Point est, comme son nom l’indique, un véritable tournant pour le groupe, enfin prêt à faire le grand flip arrière dans la piscine : entre le surf punk solaire et la nostalgie d’une enfance insouciante au bord de la mer. Lors de leur journée promo à Paris, nous avons pu croiser le trio en bas du Sacré Cœur pour discuter skate park, romances de colos, et l’amour que leur porte la Mairie de Toulouse.

Crédits: Kyt Witcher

LFB: Salut les Beach Scvm ! Comment allez-vous ?

Maël : Super et toi ?

Matteo : Nous sommes en pleine journée promo à Paris, ça fait plaisir d’être ici !

LFB : Première interview avec la Face B, alors on va en profiter pour en revenir aux origines. Comment vous êtes-vous rencontrés ? 

Matteo : Au tout début, j’avais créé Beach Scvm comme un projet solo. Un an après, j’ai rencontré Maël à notre école d’audio-visuel. On s’est mis à jouer ensemble à la base pour un projet de classe ! On devait créer un groupe fictif et l’enregistrer. 

Maël : On aimait la scène, on a pas mal tourné ! Mais on sentait qu’il manquait quelque chose au groupe…

Matteo : Et on a rencontré Lucas ! Il était dans la promotion juste en dessous de nous. Un jour je suis sorti et j’ai demandé : «  Il y a pas un bassiste dans le coin ? »

Lucas : « Ouais, moi ! » (rires)

Matteo : Le destin !

LFB : Beach Scvm, ça vient d’où ?

Matteo : ça veut dire Crapules de la plage ! Mais Scvm c’est autant une crapule que l’écume…

LFB : Vous venez de Toulouse, d’où vous vient cette passion pour la mer et l’imagerie surf ?

Maël : J’ai grandi à côté de la mer ! Et Matteo allait souvent à Gruissan pour les vacances. On a tous des souvenirs d’enfance très forts avec la mer. 

Matteo : Gruissan, c’est un peu comme une station balnéaire à deux heures de Toulouse. J’ai un chalet familial là-bas. Par contre, on n’y fait pas trop de surf… Plutôt du skate, mais c’est un peu les mêmes vibes !

LFB : En général quelles sont vos influences musicales? 

Lucas : Elles vont beaucoup bouger ! On découvre beaucoup de nouveaux artistes qui nous évitent de tourner en boucle et nous font découvrir de nouvelles manières de composer. Je reste quand même très indie, avec notamment Mac Demarco, Tame Impala… Arrêtez de rire les gars ! Ils se moquent parce que je ressors toujours ces noms-là. (rires)

Matteo: En terme de rock, le côté un peu mainstream de Green Day, le psyché de Pink Floyd… J’ai mis du temps à découvrir Pink Floyd, mais ça m’a retourné. En terme de live, la scène punk anglaise comme Idles ou Slaves sont incroyables !

Mael : J’aime beaucoup la scène australienne : Dune Rats, Fidlar, Wavves

LFB : Vous avez un style musical surf punk mais doté d’une vraie patte nostalgique, même sur des morceaux profondément joyeux. D’où vous vient cette mélancolie ? C’est le regret de l’adolescence ou d’une époque non connue ? 

Matteo: Oui, de cette insouciance de l’enfance. Les problèmes de la vie d’adulte n’existaient pas, et tu repenses à ces moment-là avec nostalgie. Tout le monde va avoir un souvenir un peu ému de cette période, c’était trop bien et on a envie d’y retourner.

Maël : Un peu comme tu pars en vacances dans un lieu. Lors du départ, tu n’es pas forcément triste de le quitter mais il y a déjà une pointe de nostalgie, autour de tous ces moments que tu souhaites cristalliser dans ta mémoire. Ce côté éphémère de ces moments de bonheur fait qu’ils sont si précieux. C’est aussi comme quand tu tombes amoureux à la colo ! Tu sais que dans deux semaines c’est fini, alors tu en profites et tu t’attaches encore plus à ces moments. 

LFB : C’est une forme de syndrome de Peter Pan ?

Lucas : Non non, juste une forme de nostalgie…

Matteo : On avait dit dans une interview « on peut être adulte avec une âme d’enfant », et je suis toujours d’accord avec ça. 

LFB : Vos paroles aussi sont teintées d’émois adolescents, avec une grande part à l’amitié et l’amour. Quelles émotions avez-vous envie de procurer à l’écoute ? 

Lucas : De la jovialité solaire teinté de nostalgie…

Matteo : C’est croquignolet ça. (rires)

Maël : On ne cherche pas à être « deep », on veut évoquer des sujets qui parlent à tout le monde et qu’on a tous vécu !

LFB : Et du coup, quelles sont les conditions idéales pour écouter Blooming Point ?

Matteo : Oh… J’allais dire « pas dans des bouchons à Paris en tout cas ! », mais vu qu’il n’y a que ça… Dans les bouchons à Paris. (rires)

Lucas : Dans tes écouteurs quand tu marches dans la rue pour aller au travail ou au skate park. Mes lieux de prédilection !

Maël : Dans la voiture quand tu pars en vacances avec tes potes ! Surtout qu’il y a un panel d’émotions assez large… 

Lucas : Cet album, c’est le même effet que Wonderwall d’Oasis. Tu peux l’écouter tout seul chez toi pour te vider la tête ou entre potes pour déconner et faire la fête !

LFB : Vous avez sortis de très nombreux clips afin d’illustrer vos chansons. Il y a une vraie volonté d’illustrer votre univers visuellement ? 

Maël : Notre identité est notre force, on doit la montrer par l’image en plus du son. C’est pour cela qu’on sort un clip par single !

Matteo : On nous répète beaucoup que l’on a une identité qui colle à notre son, alors autant s’en servir pour procurer un message aussi cohérant que possible ! En plus c’est mon petit frère qui fait nos clips, alors autant en profiter ! Les histoires qu’on raconte dans nos clips ont été pensées par Paolo Firriolo et le tout filmé par Julien Galeau.

LFB : Comment décrieriez-vous cet album en trois mots ?

Matteo : Je dirais Enthousiaste, Mélancolique et Festif !

Maël : Écoutez. Jusqu’au. Bout.

LFB : Quel est le titre dont vous êtes les plus fiers sur cet album ? 

Lucas : On a tous un avis différent dessus ! Moi c’est Loose My Mind. Matteo s’est surpassé dans les voix et l’énergie est folle ! 

Maël: Gros coup de cœur pour Monday. Surtout que le clip rend vraiment justice au morceau et lui apporte un vrai truc en plus. C’est simple mais efficace dans sa manière de faire passer les émotions… Les couleurs pastels, cette ambiance hivernale… J’adore…

Matteo :  Summer Scraps. C’est un hommage à un ami décédé l’an dernier. On a fait participer une centaine de personnes afin de réunir leurs voix  pour t’envelopper à la fin. On devait d’abord le sortir en single et le clipper mais je ne veux pas faire de la promotion sur cette histoire. Bien que j’aime profondément ce morceau, ça me mettait mal à l’aise.

LFB : Où allons-nous vous retrouver afin d’écouter cet album en live ? 

Mael : La Shaker Party le 17 juin ! On aura aussi une release party en compagnie de Johnny Mafia et Gurl à l’Olympic Café le 18 juin, pour la fête de la musique à Toulouse le 21. Nous allons aussi avoir deux dates à Toulouse en collaboration avec la Mairie : sur la place du Buscale 27 juin et du Ravelin le 6 juillet. On sera aussi le 10 septembre à la Boule Noire pour le festival Morsure.

LFB : Vous êtes sponsorisés par la marie de Toulouse ou quoi?

Matteo : Le maire nous aime bien paraît-il ! Il nous a déjà envoyé un mail signé pour nous féliciter (rires)

LFB : Que peut on vous souhaiter pour la suite ? 

Matteo : Signer chez Universal. (rires) N’importe quelle branche. U-NI-VER-SAL.

Mael : Continuer à faire de la musique qu’on adore

Matteo : Véhiculer des vibes positives !

Lucas : à Coachella si possible. 

LFB : Merci les Beach Scvm !

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