Bambara: « L’amour et l’autodestruction sont les seules choses qui nous controlent. »

Bambara est l’un des groupes les plus brillants de ces dernières années.  A coup de post punk gothique, le groupe nous plonge dans des histoires ténébreuses, aux personnages tourmentés dans de des décors aux couleurs saturées. Coupés en plein envol après la sortie de l’iconique Stray pour cause de pandémie mondiale, le groupe ne se laissa pas abattre et revient avec le mini album Love on My Mind. 22 minutes qui auraient pu nous laisser sur notre faim, mais c’était sans compter la puissance absolue des titres. Le groupe livre ses créations les plus abouties, avec un sens de la narration comme peut s’y sont aventurés. Rencontre avec le groupe quelques heures avant leur concert archi complet à la Boule Noire afin de parler de New York, de gueules de bois et puis quand même un peu d’amour.

LFB : Bonjour Bambara ! Comment allez-vous ?

Bambara : Génial !

LFB : Allons direct dans le vif du sujet.

Reid : Oh merde… (rires)

LFB : Stray a été une explosion dans le monde de la musique, puis le covid a tout changé pour vous. Comment avez-vous vécu cette période injuste ?

Reid : Nous ne l’avons pas très bien vécu, mais nous avons fait un EP en réponse à cela. Je pense que c’est la seule chose positive qui en est ressortie.

Blaze : Ouais, on a essayé de s’occuper. Nous avons eu huit mois de tournée qui ont été complètement annulés. Nous ne voulions pas juste s’asseoir et attendre de repartir en tournée. Il fallait recommencer à écrire.

LFB : Du coup c’est reparti, de retour en tournée !

Blaze : Ouais, c’est reparti. On verra où ça nous mène !

LFB : Reid, j’ai vu que tu t’étais découvert une nouvelle passion pour la photographie pendant le confinement, et ça t’a beaucoup inspiré Love On My Mind. Pourrais-tu nous en dire plus sur la façon dont vous vouliez transférer ce média dans la musique ?

Reid : D’accord, voyons voir… Nous étions en confinement, essayant d’écrire cet album. Je m’inspire beaucoup de la ville de New York et de la façon dont on se sent quand on s’y promène. Mais les petits espaces intimes, les petites oasis dans une ville chaotique, la plupart des choses dont je m’inspire n’étaient pas ouverts. Alors j’ai commencé à regarder des photographies de New York pour en quelque sorte essayer de retrouver cette énergie. C’était un moyen pour moi de ressentir New York, même en cette période.

LFB : La pochette est très différente de vos précédents albums. C’est la première fois Reid que tu choisis d’être aussi frontal et lumineux. Pourquoi décides tu d’être aussi exposé maintenant ?

Reid : Je ne veux pas l’être ! (Rires) Non, c’est juste que le disque est très, très personnel, un disque plus intime. Il parle beaucoup des gens et non pas juste de malheurs ou de la mort. Nous voulions donc que l’image soit plus personnelle, juste un regard. Si vous vous saisissez de la pochette, vous pouvez regarder quelqu’un droit dans les yeux.

Blaze : C’est un peu lié au thème de la photographie aussi ! Le personnage féminin est photographe.

Reid : Comme si elle aurait pu prendre cette photo !

LFB : Il y a aussi un beau contraste de couleurs, estompé, mettant en valeur ces yeux cernés. Quelle est l’histoire derrière cette image ? C’était après une fête de deux jours ?

Reid : J’avais définitivement la gueule de bois. Tu peux voir ça ! (rires) Nous voulions avoir l’air ambigus, qu’aucune émotion immédiate ne nous vienne à l’esprit. On devait juste prendre des photos de presse avec une photographe à la base. On a eu envie de s’assoir et de voir ce qui se passe.

Blaze : Elle n’en a pas pris beaucoup, parce que nous n’étions pas vraiment sûrs du genre de résultats que nous voulions.

Reid : Nous avons vraiment aimé la couleur de la toile de fond qu’elle avait. Surtout le contraste avec ma chemise rouge, ça avait beaucoup de sens. Oh! (NDLR: il regarde ses vêtements) Je pense que c’est la chemise que je portais !

Blaze : Ouais ça l’est ! (rires)

LFB : Love on my Mind est une sorte d’album conceptuel, avec une histoire que l’on suit tout au long des chansons. Comme un court métrage avec différents narrateurs. Pourquoi ce choix de narration ?

Reid : Pour les trois derniers albums, c’est la façon dont j’ai aimé écrire les paroles. Nous écrivons toujours la musique en premier. Et à travers cela, nous créons en quelque sorte cette ambiance, un genre de monde. Ensuite, je veux peupler ce monde. Je veux que ça se ressente, que les gens vivent à l’intérieur. Je ne sais pas pourquoi l’histoire est ce qu’elle est. Vous ne savez jamais vraiment. Mais c’est comme ça que j’écris. Habituellement un début difficile avec une seule chanson. Et puis, je veux juste explorer différents aspects de cette histoire. Je veux l’explorer du point de vue de quelqu’un d’autre, puis ça se passe comme ça.

LFB : Le format aussi est original, pourquoi seulement 22 minutes ?

Blaze : Nous voulions écrire un EP car nous venions de terminer Stray et nous étions un peu épuisés physiquement. L’idée d’aborder un tout nouvel album était assez lourde pour nous. Nous avons pensé que c’était un beau défi d’écrire quelque chose de plus court, ce que nous avons fait. Et puis nous l’avons détesté et l’avons complètement abandonné, puis nous avons recommencé. C’était un beau défi pour nous, parce que c’est une approche tellement différente, sachant que vous n’avez que peu de temps pour tout faire passer.

LFB : Chaque chanson doit être particulièrement efficace.

Blaze : Exactement ouais ! Chaque seconde compte vraiment. C’était plus difficile que d’écrire un disque de cette façon pour nous.

Reid : J’ai toujours voulu écrire une histoire d’amour courte et intime. Il n’y aurait pas assez d’espace pour parler d’autres thèmes. J’ai pensé que ce serait une bonne occasion de me concentrer très étroitement sur les gens.

LFB : Qui ou quoi vous a inspiré cette histoire d’amour destructrice ?

Reid : Ooooh… Toutes sortes de gens. Un amalgame de personnes. Les détails proviennent toujours de vraies personnes et d’un endroit réel. Mais les enchaîner dans un récit implique de prendre des morceaux d’autres choses. Certaines choses sont réelles, d’autres non. Devine lesquelles maintenant. (rires)

LFB : Vous abordez des sujets très dramatiques dans cet album comme l’autodestruction, la toxicomanie et le suicide. Même Mythic Love, qui est normalement une histoire joyeuse, a des tonalités très dramatiques à la fin. Comme un avertissement. Ce sont des sujets personnels que vous souhaitez aborder ou que vous souhaitez vivre à travers la musique ?

Reid : Ce sont les choses qui m’inspirent dans l’écriture, ce genre de sentiments. Je ne sais pas vraiment pourquoi c’est comme ça. (rires)

LFB : C’est un point de vue très personnel, mais j’ai l’impression que Feelin’ Like a Funeral est une sorte de réponse à Mythic Love. Et tous deux parlent d’une sorte de « renaissance », grâce à l’amour ou après une tentative de suicide. L’amour et l’autodestruction sont les deux choses qui vous font vous sentir vivant ?

Reid : Je suppose que ce sont deux choses difficiles à contrôler, qui ont tendance à vous contrôler plutôt que l’inverse. Et peut-être que cela a quelque chose à voir avec le fait de vouloir écrire à ce sujet. Si c’est vous qui écrivez à ce sujet, vous gagnerez peut-être un peu de contrôle dessus.

LFB : La femme de l’album se reconstruit doucement et avance. Peut-on avoir de l’espoir pour l’homme du couple ?

Blaze : Oh non, il ne va pas bien. (rires) Peut-être qu’un jour le ciel s’ouvrira et qu’un ange descendra et qu’il ira bien.

LFB : Quelle est votre vision de l’amour ? Êtes-vous des romantiques désabusés ?

Blaze : Quelle question difficile… Je suppose que je n’ai aucune idée de ce que ça devrait être jusqu’à ce que je puisse le trouver. Faut juste se lancer dans l’aventure.

LFB : New York est aussi un personnage présent dans votre musique. Il m’est impossible de ne pas imaginer le couple ailleurs que coincé entre les immeubles. Quelle est votre vision de New York et pourquoi cette ville est si importante pour vous ?

Reid : Nous y avons déménagé il y a 11 ans. Je suppose que j’ai beaucoup grandi là-bas, fait beaucoup d’expériences. C’est le problème. Vous ne pouvez jamais vraiment maîtriser cette ville. Tu sais, peu importe combien de temps vous vivez là-bas, New York est toujours insaisissable, changeante, énorme et folle, vous pouvez faire tout ce que vous voulez. N’importe quand. C’est une sorte d’inspiration sans fin de cette façon. J’écris à ce sujet depuis si longtemps, mais c’est la première fois que je l’appelle New York. Je l’ai toujours appelé « la ville » ou quelque chose comme ça sur les autres disques. Je l’ai fait exprès cette fois, parce que c’était presque comme si je voulais mettre un mot dessus. « Oui. C’est ici, à New York. »

LFB : Vous collaborez également avec des chanteuses féminines sur cet album. Comment rencontrez-vous et choisissez-vous ces artistes ?

Blaze : Nous avons rencontré Bria Salmena lors de concerts et de tournées. Elle vit à Toronto, Canada. Elle fait partie de ces personnes que vous avez croisées avec son groupe sur la route. Nous sommes devenus de très bons amis. Sa voix est étonnante. Pour un duo comme Mythic Love, où elle est un peu seule et ne se contente pas de soutenir le texte en tant que choriste. Sa voix est comme de la fumée. Beaucoup de profondeur dans la voix. Nous savions que nous la voulions.

LFB : On a en effet l’impression qu’elle a beaucoup vécu.

Blaze : Ouais, exactement. Drew Citron, chante elle sur Little Wars. Elle vit à New York et nous sommes devenus amis avec elle à travers nos groupes aussi. Elle joue dans Public Practice. Elle chante également dans un tas de chansons de Stray également. Elle a une magnifique voix granuleuse, avec un coussin doux et épais en dessous.

LFB : Maintenant, pourriez-vous décrire cet album en trois mots ?

Blaze : Check it out ! (rires)

Reid : C’est ça ! (rires)

LFB : Pourriez-vous nous recommander des artistes ou un album s’il vous plait ?

Blaze : Holy Motors bien sûr, ils font notre première partie ce soir. Ils sont étonnants. Mais soyons honnêtes. Notre van de tournée a des haut-parleurs vraiment horribles qui sonnent super aigus. Donc, nous ne pouvons pas vraiment écouter quoi que ce soit là-dedans. On est obligés de mettre un casque si nous voulons écouter de la musique. La plupart du temps, nous sommes tellement fatigués par le concert que nous ne voulons plus rien écouter. Beaucoup de Thin Lizzy cependant !

LFB : Que pouvons-nous vous souhaiter pour l’avenir ?

Reid : Espérons un nouvel album bientôt !

LFB : Déjà ?? Pas trop fatigué cette fois ?

Blaze : C’est le contraire. Je me sens comme rajeuni. J’ai tellement d’autres idées à venir !

LFB : Être sur scène a tout changé !

Reid : Je pense qu’on a beaucoup à faire pour reconstruire notre confiance. Alors à surveiller l’année prochaine ! (rires) Quand toutes les tournées seront terminées, nous prendrons une petite pause puis nous commencerons à écrire.

LBF : Merci beaucoup Bambara !

Bambara : Merci à toi !

Retrouvez notre chronique de Bambara ici

Rencontre avec Bambara quelques heures avant leur concert à la Boule Noire afin de parler de New York, de gueules de bois et un peu d'amour.

ENGLISH VERSION

LFB: Hello Bambara! How are you?

Bambara: Good yeah!

LFB: Let’s go deep right now.

Reid: Oh shit…

LFB: Stray was an explosion in the music world, and then the covid change it all for you. How did you live this unfair period?

Reid: We didn’t deal with it very well, but we made a EP as a response to it. I think that was the only positive thing that came out of it.

Blaze: Yeah, we try to keep busy. We had eight months of touring that just completely chopped off. So, we don’t want to just sit around and wait to go on tour again. Let’s just get back and start writing.

LFB: So there we go, back in tour again!

Blaze: Yeah, there we go again. We’ll see where it takes us!

LFB: Reid, I saw that you found a new passion for photography during the confinement, and it inspired a lot Love On My Mind. Could you please tell us more about the way you wanted to transfer this media in music?

Reid: Okay, let’s see. So we were in lockdown, trying to write this record. I get a lot of inspiration from New York city itself, and from the way that it feels when you’re walking around inside of it. But the little intimate spaces, little oasis in a chaotic city, most of the things that I really draw a lot of inspiration from.  were not available. So I started looking at photography of New York to sort of try to clean that energy. There was a way for me to feel New York, even though it wasn’t available.

LFB: The cover is very different from your previous albums. This is the first time Reid that you chose to be so frontal et luminous. Why do you decide to be as exposed now?

Reid: I don’t want to be! (Laughs) No, it’s just that the record is very, very personal, a more intimate record. It’s very much about people and not as much about doom, death or overarching sort of thing. So, we just wanted the image to be personal, just looking. You can pick it up, and you’re looking someone right in the eyes.

Blaze: It’s kind of ties in with the theme of photography also! With the female characters, she is a photographer.

Reid: Like she could have taken that picture!

LFB: There is also a beautiful color contrast, faded, highlighting this sunken eye. What is the story behind this picture? It was after a two-day party?

Reid: I was definitely hungover. You can see that! (laughs) We wanted to look kind of ambiguous, without an immediate emotion that comes to mind. It was a dagger taking press photos. And we just had the idea to just sit there and see what happens.

Blaze: She didn’t take that many, because we weren’t really sure what kind of work we wanted.

Reid: We really liked the color of the backdrop she has. Especially the contrast with my red shirt, it made a lot of sense. Oh! I think that is the shirt I was wearing!

Blaze: Yeah it is! (laughs)

LFB: Love on my mind is a kind of conceptual album, with a real story that you follow all along the songs. Like a short film with different narrators. Why this choice of narrative?

Reid: For the past three records, that’s just kind of how I like to write lyrics. We always write the music first. And through that, we kind of make this mood, this sort of world. Then, I just want to populate that world. I just want to make it feel, to make people live inside of it. I don’t know why the story is what it is. You never really know. But it’s just how I write. Usually a rough start with one song. And then, I just want to explore different aspects of that story. I want to explore it from someone else’s point of view and then it just kind of goes that way.

LFB: The format also is original, why only 22 minutes?

Reid: We knew that we wanted to write an EP because we had just finished Stray and we’re kind of exhausted physically. The idea of tackling a whole new album was kind of heavy for us. We thought it was a nice challenge to write something shorter, which we did. And then we hated it, and completely scrapped it, and then started over. It was a nice challenge for us. Because it’s such a different approach, knowing that you only have a small amount of time to get everything across.

LFB: Every song needs to be especially efficient.

Blaze: Exactly yeah! Every second really matters. That was more challenging than writing a record in that way for us.

Reid: I always wanted to write, a short, intimate love story. There wouldn’t be enough space to do all the other stuff I normally do.  I thought it’d be a good opportunity to focus really closely to people.

LFB: Who or what inspired you this destructive love story?

Reid: Ooooh… All kind of people. An amalgamation of people. The details always come from real people and from a real place. But stringing them into a narrative involves taking bits and pieces from other things. Some things are real, some other no. You guess now. (laughs)

LFB: You talk to very dramatic subjects in this album like the auto destruction, drug abuse and suicide. Even Mythic Love, which is normally a joyful story have very dramatic tonalities in the end. Like a warning. This is important or personal subjects you want to live threw the music?

Reid: Those are the things that inspired me to write, those sorts of feelings. I don’t really know why that’s just how it is. (laughs)

LFB: It’s a very personal point of view, but I have the impression that Feelin’ Like a Funeral is kind of a response to Mythic Love. And both are talking about a kind of “rebirth”, through love or after a suicide tentative. Love and auto destruction are the two things that make you feel alive?

Reid: I guess they’re both things that are hard to control, that tend to control you instead of the other way around. And maybe that has something to do with wanting to write about it. If you’re the one writing about it, maybe you gain a little bit of control over it.

LFB: The woman of the album is reconstructing slowly and moving forward. Can we have hope for the man of the couple?

Blaze: Oh no, he’s not doing well. (laughs) Maybe one day the sky will open up and that angel will come down and he’ll be alright.

LFB: What is your vision of love? Are you disillusioned romantics?

Blaze: What a tough question… I guess I don’t have any idea of what it should be until I can find it. Just go along for the ride.

LFB: New York is also a present character in your music. It’s impossible for me to not imagined the couple elsewhere than stuck between the buildings. What is your vision of New York and why this city is so important for you?

Reid: We moved there 11 years ago. I guess I grew up a lot there, did lot of experiences. That’s the thing about it. You can never really get a handle on it. You know, no matter how long you live there, it’s always elusive, changing, huge and crazy, you can do anything you want. Anytime. It’s kind of endlessly inspiring that way. I’ve been writing about it for so long, but this is the first time that I ever call it New York. I always just called it “the city” or something on the other records. I did that on purpose this time, because it was almost like I wanted to put a period on it. Yes. This is there.

LFB: You also collaborate with feminine singers on this album. How do you meet and choose these artists?

Blaze: We met Bria Salmena through playing shows and touring. She lives in Toronto, Canada. She’s just one of those people you always crossed paths with her band on the road. We became really good friends. Her voice is amazing. For a duet like Mythic Love, where she’s kind of on our own and not just supporting read as a backup singer, her voice is like smokey. A lot of depth feeling her in voice. We knew we wanted her.

LFB: You have the impression that she lived through a lot.

Blaze: Yeah, exactly. Drew Citron, sings on Little wars. she lives in New York and we were just friends with her through playing the bands as well. She plays in a band called Public Practice. She is singing also in a bunch of songs in Stray also. She has this great kind of was gritty kind of voice. Softly nice thick pillow underneath.

LFB: Now, could you describe this album in three words?

Blaze: Check it out! (laughs)

Reid: There it is! (laughs)

LFB: Could you please recommend us some artists or album?

Blaze: Holy Motors of course, they are doing our first part tonight. They are amazing. Our van has really horrible speakers that are just really high. So we can’t really listen to anything in there. We just kind of put on headphones if we want to hear music. Most of the time we are just so tired from the show that we don’t want to listen to anything. A lot of Thin Lizzy though!

LFB: What can we wish for you in the future?

Reid: Hopefully a new record soon!

LFB: Already?? Not to tired this time?

Blaze: I feel the opposite. I feel like rejuvenated. I have so many more ideas coming!

LFB: Being on stage changed everything!

Reid: I think that’s a lot to do to rebuild your confidence. So watch it next year! (laughs) When all the tours are done, we will take a small break and then just start writing.

LFB: Thank you so much!

Bambara: Many thanks!