(Exclu) On a tout compris à BAASTA!

BAASTA!, plus post punk que jamais ! Après avoir conquis les scènes françaises puis s’être imposé en Angleterre, ils reviennent avec nouvel album dont J’ai Pas Compris amorce les hostilités. 

Le son de BAASTA! c’est un peu du Noir Désir qui aurait bouffé du Sleaford Mods. Une verve saccadée, des guitares qui vrombissent leur colère, des sujets de working class heroes, on ressort de leurs concerts avec l’envie de tout défoncer (et en premier le capitalisme). Fidèles à leurs textes engagés, J’ai Pas Compris c’est la quintessence de la dénonciation avec de belles pointes d’amertume et de sarcasme. A coup de punchlines ravageuses, ils énoncent toutes les règles de la vie bien rangée qu’ils ont respectées, sans jamais voir le retour du sacrifice. Investir dans l’immobilier, dépenser un smic en fringues de marques, installer l’appli tous anti covid (là c’est nous qui extrapolons) ne permettrait donc pas d’accéder au bonheur et à la réussite ? On nous aurait donc menti ? Bien qu’on veuille jouer le jeu, les dés sont pipés. « Je crache en l’air et je m’étonne de la pluie ». Ce modèle qu’on souhaite nous vendre est de toute façon une hérésie dans le monde actuel.

Le ton se fait plus grave qu’à leur habitude, les guitares plus maussades, l’air plus monotone, avant d’augmenter en intensité au fur et à mesure du morceau dans un crescendo de désespoir. Jusqu’au burnout.

On retrouve le duo dans un clip sombre et saturé, assis sur un canapé avec une console rétro. Ils jouent avec leurs avatars de pixels et deviennent ainsi spectateurs amorphes de leur vie automatisée.

L’illusion de bonheur que l’on nous vend est un moyen de nous contrôler, nous endetter et nous faire rentrer dans un moule. Mais à force de tromper les gens, on sent que la colère pointe. BAASTA! c’est tout sauf de la résiliation. On attend l’acte II.

Retrouvez Bastaa! en interview ici