Au pays d’Oliver Sim

Oliver Sim nous régale avec un album très intime et rempli de références cinématographiques, une ode à la liberté qui passe en boucle à la rédac !

Nous avions rencontré Oliver il y a quelques semaines et depuis, son album en boucle dans nos oreilles nous accompagne dans son pays folklorique aux mille citations d’épouvante. Hideous Bastard épouse parfaitement les courbes de l’album réconfortant et délicieux, avec des sonorités pointues et des paroles envoûtantes. Imaginé comme un manifeste pour la liberté d’être soi, balayant d’un revers de la main tous les clichés sur l’homosexualité et la séropositivité, Oliver Sim se confie sur chaque chanson sans tomber dans le pathos, avec force et subtilité.

Des textes écrits pour certains il y a de nombreuses années, et qui ont su germer sur papier à musique, pour devenir des mélodies singulières, loin de ce qu’il pouvait créer avec son groupe The XX.

Alors qu’il aurait pu sembler difficile d’imaginer un des membres se détacher pleinement du carcan qui a fait le succès du groupe – à l’instar de leur célèbre intro– Oliver Sim réussit le tour de force d’imposer sa patte, avec des titres qui fleurent bon les 90s (Romance with a Memory, Fruit). Cet album, on aimerait l’écouter sur K7, dans une vieille Volkswagen décapotable à fond sur des routes perdues.

Les arrangements s’amusent de touches vintage, et impossible de retenir son pied battre la mesure. C’est bien simple, nous sommes immédiatement emportés dans son imaginaire loufoque et tendre. Avec une sincérité planante et une impeccable réalisation, cet album figure parmi les pépites musicales de 2022, et on se délecte également de ses clips subtilement mis en scènes.

Oliver Sim soigne son esthétique, et affiche sans équivoque son combat, celui de la libération de la monstruosité imposée, du regard incompréhensible que dresse la société sur la différence.

En dévoilant ici un album d’une immense intimité, l’artiste britannique offre un large spectre d’acceptation à ses auditeurs : acceptation de soi, acceptation de l’autre. Si Oliver reconnaissait dans notre micro avoir réalisé cet album pour lui, sans penser plus que ça aux influences qu’il aurait, nul doute que Hideous Bastard résonnera fort chez plus d’un.e.

Avec des titres comme Hideousréalisé avec Jimmy Sommerville -, où l’artiste se joue de sa propre monstruosité, l’interroge, la découvre, ou encore Confident Man, hymne à la confiance en soi, cet album n’a pas d’égal, et nous n’avons qu’un conseil : Bercez-vous en sa compagnie.