Antoine Fantuz : « Avec le Sunday Time, on voulait finir le week-end sur une note fun »

Si La Face B adore interviewer des artistes et mettre en avant leurs concerts, elle aime également placer sur le devant de la scène ceux qui œuvrent dans l’ombre et permettent leur réalisation. C’est donc avec plaisir que nous avons rencontré Antoine Fantuz, programmateur du Bikini à Toulouse, pour qu’il nous parle de son nouveau projet dominical : le Sunday Time.

La Face B : Salut Antoine. On est à quelques semaines du premier Sunday Time, ça faisait un moment que vous prépariez ça ?

Antoine Fantuz : Ouais, ça faisait un moment que ça se tramait. C’est un projet qui nous tient beaucoup à cœur même si on a mis un peu de temps à le mettre en place. On a regardé ce qui se faisait ailleurs et à Toulouse. On voulait aussi questionner un peu le public et voir quelles étaient leurs attentes. C’est vrai qu’on a vu qu’il y avait un manque à ce niveau-là donc on a voulu se lancer en trouvant une formule qui nous convenait. Je pense que là on tient le bon truc.

LFB : En quelques mots, peux-tu nous parler un peu du concept ?

Antoine : L’idée est de proposer un événement chaque dimanche du mois, sur un format 18h – minuit car on n’avait pas de propositions à Toulouse sur ces horaires là. Parce qu’on voyait aussi que les clients étaient demandeurs d’événements le dimanche. En plus, on a vu que ça se faisait ailleurs, notamment au Sucre à Lyon avec leurs soirées S. Society, donc on s’est dit pourquoi pas ici. C’est vrai que ça nous plaisait de finir le week-end sur une note musicale et dansante. Le format horaire n’est pas contraignant pour le boulot le lendemain et on a mis un prix raisonnable pour l’entrée. L’idée c’est donc de proposer une tête d’affiche chaque dimanche du mois avec trois quatre résidents locaux qui joueront aussi.

LFB : L’idée du Sunday Time émane d’un traumatisme face à un dimanche trop calme à Toulouse ?

Antoine : J’irai pas jusqu’à dire traumatisme, non (rires). C’est vrai que quand tu sors le dimanche à Toulouse, tu finis toujours aux mêmes endroits. Plein de bars sont fermés, tu finis au pub pour les matchs de foot globalement. Ouais, on trouvait ça un peu triste même si on ne se dit pas qu’on va révolutionner les dimanches à Toulouse. Mais on a vraiment envie que ça devienne un rendez-vous régulier même sans connaître la programmation, en se disant que ce n’est pas cher donc on se laisse tenter par la musique et la bouffe pour finir la semaine sur une note fun.

LFB : Comment ça va se dérouler ? Vous avez prévu des aménagements particuliers au Bikini ?

Antoine : La tête d’affiche jouera trois heures. Les artistes seront au milieu de la salle avec le public tout autour, ce qu’on n’a pas l’habitude de faire du tout. On voulait un rapport de proximité, essayer de limiter le côté « je viens voir un artiste et je suis collé à la scène en le regardant » en donnant plus de place à la danse. On voulait un côté club et discothèque à l’ancienne. L’idée est vraiment de profiter, que ce soit pour l’artiste ou le public. On voulait aussi laisser l’opportunité aux DJ toulousains qu’on apprécie de jouer plus longtemps. Tu t’exprimes différemment sur des sets plus longs. On voulait aussi casser les habitudes des clients du Bikini en utilisant les espaces qu’on n’utilise pas d’habitude. Notamment l’aspect restauration sur lequel on ne joue pas beaucoup habituellement. On fera intervenir un food-truck ou food-bike à chaque fois. L’espace restauration et catering sera ouvert au public, alors qu’habituellement il est fermé. Donc on mettra la scène au milieu de cette pièce et on va utiliser le bar intérieur pour faire un bar à cocktails. Ça non plus, on n’en fait jamais car on n’est pas staffé pour faire ça habituellement et ça prend trop de temps à faire. Et on mettra aussi un DJ dans la cuisine, donc il y aura deux coins musique.

LFB : Vous prévoyez d’utiliser les autres espaces de la salle : la piscine, la grande scène… ?

Antoine : Là en hiver, pas vraiment. Cet été, on verra comment exploiter l’espace extérieur. Pour les deux prochaines en tout cas, on gardera l’utilisation de l’espace catering.

LFB : C’est Folamour qui ouvre le bal donc, pourquoi lui ?

Antoine : Pour la première, on voulait vraiment une tête d’affiche qui parle. On voulait aussi toucher un public un peu différent de notre public 18-30 ans des soirées club habituelles. Folamour peut toucher un public très large avec sa disco-house, il résonne pour pas mal de gens. Après, il y aura forcément des artistes un peu moins gros parce que le budget ne permet pas forcément de faire tout ce que l’on veut, donc on a vraiment investi sur les trois premiers artistes. On avait vraiment besoin d’un artiste comme Folamour pour lancer le projet. Sa musique est hyper cool, elle touche autant les jeunes que les plus âgés.

LFB : C’était compliqué de le programmer ?

Antoine : On s’entend super bien avec son agence et les artistes sont hyper réceptifs à ce genre de projet. Tout le monde était hyper partant. On n’a pas eu trop de mal à confirmer du coup mais il fallait trouver une date dans son planning. C’était plutôt ça qui était compliqué (rires).

LFB : Les deux prochains, ça donne quoi ?

Antoine : On reste sur des grosses têtes d’affiche avec Agoria pour le deuxième rendez-vous, là c’est plutôt techno. La troisième, ce sera Busy P, plutôt un mélange de styles. Ensuite, on verra. J’ai mes listes d’artistes en tête, on verra en fonction du public que l’on reçoit. J’ai besoin de voir la réaction du public et j’aviserai en fonction.

LFB : Vous avez fait une sélection d’artistes locaux toulousains pour les résidents ?

Antoine : Ouais, pour la première là ce sera Dale Cooper des soirées Toulouse House Nation. On va en sélectionner quatre. L’idée est de faire sept à huit Sunday Time dans l’année et en fonction des styles, on les répartira.

LFB : On restera toujours sur une thématique un peu électro ?

Antoine : Dans l’idée oui, ça s’y prête plus. Ce sera toujours des DJ, ce ne sera pas du live. Il faut quelque chose qui soit dansant.

LFB : Tu parlais du Sucre à Lyon, est-ce que les autres salles françaises t’inspirent dans certains projets ?

Antoine : Ouais, forcément. On a vu que ça se faisait ailleurs dans des clubs avec des programmations similaires. Le Sucre, c’est un peu une référence même si c’est moins vieux et plus petit que le Bikini, en terme de club c’est une référence en France. Ils ont une super programmation et direction artistique. Du coup oui, on s’en inspire mais je pense qu’on a réussi à créer notre projet à nous. Le public toulousain n’est pas le même que le public lyonnais donc il fallait penser à ça également.

LFB : Quelles sont tes attentes pour cette première édition ?

Antoine : Bah que ce soit plein (rires). Ça s’annonce plutôt bien parti mais on avait quelques interrogations quand même. On va faire des photos, un report vidéo. On essaye de bien communiquer avec les gens pour qu’ils se rendent compte du projet et qu’ils soient présents pour la prochaine. J’espère surtout qu’il y aura une bonne ambiance, que ce soit décontracté et cool. On veut vraiment que ce ne soit pas prise de tête, avec une énergie moins speed que nos soirées habituelles du fait de l’horaire en fin d’après-midi. Ce sera agréable pour nous. Je ne sais pas si c’est parce qu’on vieillit un peu mais j’ai l’impression que les clients ont envie de ce genre de soirées (rires).

LFB : Tous les prochains dimanches sont bookés ?

Antoine : Non, on en fait une le 29 mars et une autre le 3 mai. On réfléchit à en faire une en juin ou non car il y a déjà beaucoup de choses à Toulouse à cette période. On attend surtout de voir comment se passent les premières et on reprendra à la rentrée je pense. Dans l’idée, on en fera sept ou huit sur l’année.

LFB : On a déjà pas mal de beaux projets au Bikini avec notamment les Curiosités du Bikini et ce Sunday Time qui s’annonce parti pour cartonner. Est-ce que tu as d’autres projets en tête ?

Antoine : Pour l’instant, on se concentre sur ça. On a aussi le Bikini Fest qui nous tient beaucoup à cœur. On réfléchit toujours à de nouvelles idées et programmations. L’idée c’est pas d’en amener quinze par an mais on essaye de se renouveler régulièrement. Donc, pour le moment, pas d’autre gros nouveau projet en vue.

LFB : Merci beaucoup de nous avoir reçu. On te souhaite une jolie réussite pour la première édition et on se dit rendez-vous au 23 février.

Antoine : Merci à toi. Ouais, ça va arriver vite là, c’est dans deux semaines ! Il me tarde d’y être.