Alice et Moi : « Dans DRAMA, j’ai voulu me montrer entièrement »

La chanteuse Alice et Moi dévoilait son premier album DRAMA le 21 mai dernier. Dans cette interview, elle nous explique son processus de création, son parcours et ses objectifs déjà bien définis.

couverture de l’album DRAMA d’Alice et Moi

La Face B : Salut Alice, j’espère que tu vas bien ? Pour commencer, est-ce que tu pourrais nous parler de ta carrière dans la musique ? 

Alice et Moi : Il faut dire que c’est assez incroyable pour moi de te parler aujourd’hui et d’être là, à faire la promo de mon premier album. J’étais une petite fille timide, introvertie qui aimait beaucoup la musique et qui se destinait à une toute autre vie. 

J’ai fait une prépa littéraire, un master en journalisme et ce goût pour la musique, je le gardais pour moi. La musique, c’était mon univers et d’ailleurs, j’écris des chansons depuis que je suis toute petite. A côté de ça, je paniquais totalement à chaque oral que je devais faire à l’école et je me disais que je n’avais vraiment pas l’attitude d’une star, donc mes textes et ma voix restaient secrets. 

Et puis après avoir eu mes diplômes et des accès à tous les boulots possibles et imaginables, j’ai réalisé que devenir chanteuse, c’est ce dont je rêvais. Je me suis dit que la musique servait justement à raconter tout ce que tu as à raconter. 

Alors j’ai produit mon premier EP moi-même, en le finançant grâce à des prix de concours de musiques et je mettais tout l’argent que je touchais dans la production de cet EP. Je demandais de l’aide sur les réseaux pour savoir qui pouvait m’aider avec tel ou tel logiciel, etc !

LFB : Tu es très expressive et personnelle dans tes textes qui sont assumés. Prends-tu cela comme une prise de risque ou plutôt comme quelque chose de naturel ?

Alice : C’est totalement naturel ! C’est ma façon de parler, donc ça me semblait évident d’écrire mes textes de cette façon là. J’ai l’impression de m’exprimer sans filtre (et d’ailleurs ça m’a joué quelques tours en interview car j’ai tendance à raconter ma vie ! *rire*). 

Dans mes textes, je raconte ma vie donc autant la raconter et la chanter comme je la vis. C’est quelque chose que je n’osais pas trop faire dans mes premières chansons. Mais pour cet album, je me suis lancé comme un défi de ne me mettre aucune barrière. Je parle souvent d’amour dans mes chansons, mais cette fois j’aborde beaucoup d’autres thématiques comme mon adolescence, mes sentiments, mon côté parfois associable… 

Dans DRAMA, j’ai voulu me montrer entièrement car j’ai l’impression que plus tu es personnel.le dans ton écriture, plus les gens se retrouvent dans tes textes.

LFB : Comment vis-tu la sortie de ce tout premier album ? Délivrance ou appréhension ?

Alice: Je pense qu’il y a vraiment Alice et Moi, qu’on est deux à ressentir les choses. Il y a eu bien sûr une appréhension avant la sortie et un gros soulagement maintenant. 

Mais j’éprouve aussi une certaine frustration maintenant que les chansons sont sorties. Les musiques sont au public maintenant, je ne peux plus y toucher, les travailler ! Je me demande ce que je peux faire de plus. Evidemment, je peux et j’ai très hâte de présenter l’album sur scène. Mais pour la production, c’est terminé et je ne peux plus rien faire, c’est étrange !

LFB : Et d’ailleurs, est-ce qu’il y a déjà des concerts de prévus ? 

Alice : Pour l’instant , la seule date dont je peux parler est celle du 26 mars 2022 au Trianon. C’est un choix de l’équipe de ne reprendre les concerts qu’en 2022 et je le partage totalement, car nous préférons reprendre tout cela dans les meilleures conditions possibles, quand la scène sera libérée et que toutes les folies seront permises ! Et puis, ça laisse le temps au public d’apprendre les textes de DRAMA par cœur, pour qu’on puisse les chanter tous ensemble ! 

LFB : Parlons de l’album : quels sont les thèmes, le fil conducteur de DRAMA ?

Alice : Pour être honnête, j’écris vraiment énormément. Je suis une personne très active donc j’ai tendance à créer tout le temps, sans m’arrêter. Donc j’ai écris beaucoup de textes, dans lesquels je me racontais, j’ai pris pas mal de recul sur mon écriture et j’ai choisis ceux qui correspondaient le mieux à ce que je voulais exprimer dans mon premier album. 

J’ai aussi travaillé avec plein de personnes différentes, qui m’ont permis d’apporter une grande richesse à l’album, à chaque chanson. 

Dans DRAMA, les curseurs sont assez extrêmes, entre l’ironie, le second degré… J’utilise vraiment l’humour pour dédramatiser et faire comprendre aux gens qu’il faut s’accepter comme on est et savoir lâcher prise.

Le message derrière cet album, c’est d’assumer que l’on est des êtres humains et de se dire que l’on a le droit de déborder de désir, d’envie, de déception et d’émotions.

LFB : Comment écrit-on un album pendant une période pleine de confinements ? 

Alice : Alors ça, c’est une bonne question ! 

J’ai commencé à écrire l’album juste avant le premier confinement. Je l’avais même quasiment terminé ! 

Au début, j’étais triste car je me disais que tout ça allait juste retarder la progression de ce projet. Et finalement, les deux featurings de l’album : C’est toi que je veux avec Joanna et Le pire de nous deux avec Dani Terreur sont nés pendant le confinement ! Idem pour le titre Karma dont la prod a été faite chez moi, ce sont mes casseroles que l’on entend dessus. 

Donc je pense que ce sont des moments qui ont donné plus de vie à l’album et j’ai choisi ce nom, DRAMA, à ce moment-là. Sans ça, l’album se serait appelé totalement autrement. 

LFB : Tu gères autant l’écriture que la production de cet album, en passant par la direction artistique. D’où vient ce choix de mener une carrière plurielle comme la tienne ? 

Alice : De mon humble point de vue, je pense qu’être un artiste c’est un tout. En ce qui me concerne, je ne suis pas la plus grande instrumentiste. Je n’ai pas fait de conservatoire, j’ai un parcours différent des autres. Le mien est vraiment lié à l’imagination, aux images et donc à la créativité. Je vois tout sous forme d’images, comme la pochette de l’album par exemple, pour laquelle j’avais une idée déjà bien définie. 

En fait, je sens ce qui correspond à mes rêves. J’étais une élève modèle, qui rendait de belles copies bien conformes et maintenant que je vis de ce qui me fait vibrer, j’ai envie que mon art soit respecté. 

LFB : Pour toi, quelle serait l’apogée de ta carrière ? Ton rêve le plus fou ? 

Alice : Je pense que mon plus grand rêve, ce serait de pouvoir toujours vivre de ce que je crée. Quand j’entends ta question, je pense tout de suite à ne jamais devoir m’arrêter, à pouvoir continuer de vivre mon rêve. Et bien sûr, passer un maximum de temps en studio et faire de grands concerts.